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Société Publié le mardi 15 décembre 2009 | Prestige Magazine

Je l’ai laissé à cause de sa femme

Dans la vie en général et en amour en particulier, il est bon de vivre pour soi. Mais il aussi bon de se soucier de l'influence de nos actes sur la vie des autres. Autant nous nous soucions de notre bonheur, autant devons nous, constamment nous demander si nous contribuons au bien-être de nos semblables. Avons-nous une seule fois, posé une action destinée à donner le sourire à autrui… bonne lecture et à mardi prochain.

Je me nomme Moayé K. Je suis âgée de 34 ans. Lorsque j'ai rencontré Julien en 2006, il m'a annoncé qu'il était marié. J'ai accepté cette relation guidée, je l'avoue, par mon désir de me mettre à l'abri du besoin. Car julien avait une situation financière reluisante. Il était le D.A.F d'une importante entreprise internationale spécialisée dans la fabrication et vente de véhicules. Il m'a draguée au cours de la fête de confirmation de ma sœur cadette. Julien était le cousin au parrain de ma sœur. Très vite nous sommes trouvé des points de convergence. Je n'étais pas amoureuse mais je me sentais bien en sa compagnie. Il était gentil, charmeur et courtois. En plus il était bel homme et très propre. Toujours bien vêtu et parfumé. De façon “technique”, il me plaisait. Il était mon genre. Mais pour les sentiments, ce n'était pas l'amour fou.

Son porte-monnaie m'intéressait.

Même si de son côté je sentais une perception différente de notre relation, je m'efforçais de freiner ses ardeurs en lui faisant comprendre de façon subtile mais ferme que je n'étais pas disposée à aller beaucoup plus loin. A dire vrai, j'avais un amoureux qui résidait en Italie. Il était prévu que j'aille le rejoindre mais chaque fois l'obtention du visa constituait le blocage. Je ne voulais donc pas amener Julien à s'accrocher à notre relation. Son porte-monnaie m'intéressait. Il était marié et moi j'avais déjà quelqu'un. C'était un “deal” qui m'arrangeait et qui devait l'arranger aussi. Trois mois après notre première rencontre, j'ai constaté chez que Julien était fou amoureux de moi. A l'occasion de nos trois mois ensemble, j'ai décidé de l'inviter à dîner chez moi dans le deux-pièces que mon fiancé en Italie me louait à la Djibi et dont Julien payait aussi le loyer. Nous avons mangé et bavardé dans une ambiance gaie. Aux alentours de 23 h, alors que je le croyais prêt à rentrer chez lui pour rejoindre son épouse, il m'a annoncé qu'il désirait passer la nuit avec moi. J'ai accédé à sa demande et il est resté jusqu'au petit matin. C'était la première fois que cela se produisait. Je devrais plutôt dire que c'était la première fois que j'accédais à sa demande de passer la nuit avec moi. Je me disais que cela serait la dernière. On se voyait les week end. Et cela me comblait. Julien n'avait pas besoin d'en rajouter. Mais peu de temps après cette nuit, il est revenu à la charge en me demandant s'il pouvait dormir à nouveau chez moi. Je lui ai demandé si sa femme était en voyage. Il m'a répondu que ce n'était pas le cas. Il a ajouté que pour dormir chez moi il n'avait aucunement besoin de la permission de son épouse. Par son intonation j'ai senti que la pauvre devait en voir des vertes et des pas mûres dans son foyer. Pourtant Julien était si gentil avec moi. Pour ne pas perdre les avantages liés à ma situation de maîtresse de cet homme qui m'aimait tant j'ai accepté qu'il dorme chez moi autant de fois qu'il le désirait. Petit à petit ses vêtements et autres accessoires ont envahi mon placard et ma douche. Enfin si c'était le prix à payer pour me la couler douce, j'étais partante.
Il comptait venir s'installer avec moi. Ma réplique a été relative à la deuxième information. Je lui ai dit qu'il était hors de question qu'il quitte sa femme et ses enfants pour moi
Surtout que mon fiancé d'Italie commençait au difficile, je n'allais pas m'ôter la manne de la bouche en faisant fuir Julien. Un soir Julien s'est rendu directement chez moi après le boulot. Il avait deux choses à m'annoncer. Primo, ses collaborateurs souhaitaient lui organiser une fête à l'occasion de son anniversaire, il désirait que je l'accompagne à cette cérémonie. Secondo, il me proposait de chercher une maison plus grande que celle que j'occupais déjà car il comptait venir s'installer avec moi. Ma réplique a été relative à la deuxième information. Je lui ai dit qu'il était hors de question qu'il quitte sa femme et ses enfants pour moi. Il m'a alors répondu qu'il ne souhaitait plus vivre avec sa femme qu'il n'aimait plus. Il a ajouté que même si je n'acceptais pas de le recevoir chez moi, il irait acheter une maison pour y vivre. Et il a tenu à ce que je sache que ses deux enfants n'étaient pas ceux de sa femme mais plutôt ceux de sa défunte sœur jumelle qui était décédée avec son mari dans un accident de la circulation. Il avait adopté les enfants depuis leur bas âge et sa femme s'en occupait sans pour autant être leur mère. J'ai pris avec beaucoup d'émotion cette triple information. J'ai alors demandé, calmement, à Julien de réfléchir avant de prendre des décisions irréversibles. Je l'ai pris dans mes bras et je lui ai demandé de la manière la plus douce possible ce qu'il reprochait à celle qu'il avait épousé 5 ans plus tôt. Il m'a fixée longuement avant de me dire qu'il ne lui reprochait rien. Mais la vérité était qu'il ne l'aimait plus depuis qu'il m'avait rencontrée. Il s'était découvert une passion folle pour moi. Et chaquefois cet amour grandissait. Il ne voulait plus faire semblant avec sa femme. Il ne supportait plus qu'elle le touche. Tout en elle le dégoûtait. Voilà deux mois qu'il ne couchait plus avec elle. Celle qu'il voulait c'était moi. Il avait donc décidé d'en finir avec ce simulacre de mariage pour vivre sa passion avec moi. Toute femme a toujours rêvé d'entendre de tels mots de la bouche d'un homme mais moi je ne me sentais pas bien. J'étais gênée par la déclaration de Julien. Si j'avais partagé sa passion, peut-être la situation m'aurait -elle parue différente. J'ai écouté Julien jusqu'au bout puis j'ai préféré ne rien dire. Je l'ai serré fortement contre moi, un peu comme si je voulais le rassurer. Au réveil il m'a demandé ce que j'avais décidé. Après réflexion j'avais décidé de vivre ma relation avec Julien sans trop me poser des questions. Je le lui ai dit et j'ai senti qu'il était soulagé. Même si son épouse me faisait de la peine je devais assurer mes arrières. Mon fiancé me jurait fidélité en Italie. Mais cela était-il vrai ? Comme mon père aimait à me le répéter, “un tiens vaut toujours mieux que deux tu auras”. Julien était concret. Pourquoi ne pas lui donner sa chance ? Un mois plus tard il avait entièrement toutes ses affaires chez moi. Nous étions maintenant en quête d'une plus grande maison. Mon vœu a été exaucé car un soir Julien est rentré avec une bonne nouvelle. Il avait acheté le matin même une villa aux Deux-Plateaux derrière le supermarché du Latrille. Je lui ai demandé un temps pour parfaire la décoration puis nous avons aménagé dans notre nouveau nid d'amour. Julien a ensuite insisté pour aller rencontrer ma famille. Mon père n'avait jamais encouragé ma relation avec mon fiancé en Italie. Il a été donc ravi de voir que j'avais tourné la page. Enfin, c'est ce qu'il croyait. Ma mère m'a exhortée à bien réfléchir avant de prendre toute autre décision. Selon elle, je devais me méfier de cette trop grande passion que Julien disait éprouver pour moi. D'ailleurs, elle le comparait à un feu de paille.

En pleurant, ma rivale m'a relaté sa frustration et son chagrin

Mais moi je prenais goût à cette belle vie que j'avais obtenue sans trop d'effort. Un soir, alors que je m'activais pour le dîner du soir, mon portable a sonné. C'était la femme de Julien. Elle désirait que je lui accorde un entretien le lendemain à Sococé. Loin d'être effrayée ou paniquée par cet appel, j'ai accepté l'invitation. J'en ai parlé à ma mère et à ma grande sœur. Elles m'ont encouragée à m'y rendre. Ma sœur s'est même proposée pour m'accompagner. J'ai demandé à la femme de Julien si cela la dérangeait que je vienne accompagnée. Elle a répondu non. Le lendemain, flanquée de ma sœur, à l'insu de Julien je me suis rendue au lieu du rendez vous. C'est une jeune femme désespérée que j'ai trouvée. Cinq minutes après les présentations elle fondait déjà en larmes. Certainement parce qu'elle se sentait humiliée d'être assise là, en face de sa rivale, à la supplier d'insister auprès de son mari pour qu'il retourne avec elle. Elle aimait tellement son mari qu'elle était prête à accepter de le partager avec moi si je l'encourageais à retourner auprès d'elle. Ma rivale pleurait tellement que ma sœur en avait les larmes aux yeux. La pauvre nous a expliqué comment son mari avait cessé de poser la main sur elle deux mois avant de venir vivre avec moi. Comment il lui avait annoncé qu'à la fin de l'année scolaire en cours les enfants viendraient vivre avec moi. Sans les enfants, sa solitude serait encore plus grande. Elle m'a même avoué sa stérilité. Elle m'a expliqué comment Julien l'avait rassurée au début de leur mariage. Nous nous sommes séparées plus d'une heure plus tard. En chemin ma sœur, émue, m'a conseillée de quitter Julien afin que je ne partage pas avec lui sa pénitence pour tout le mal qu'il faisait à son épouse. Ma mère n'a pas dit autre chose. J'avais promis à l'épouse de Julien de ne rien lui dire de notre rencontre et j'ai tenu parole. Ma sœur m'avait proposé de m'envoler pour Londres sans en parler à mon amant. Son mari était interprète à l'ambassade d'Angleterre au Ghana. Il pouvait m'aider à obtenir un visa pour ce pays si je le désirais. Bizarrement, je n'avais plus envie de rejoindre mon fiancé en Italie. Je ne voulais pas finir comme l'épouse de Julien. Car c'est ce qui m'attendait avec un homme qui se jouait les difficiles à m'envoyer régulièrement de l'argent. Peut-être s'était- il déjà fiancé à quelqu'un d'autre. J'étais soudain consciente qu'aucun homme ne méritait les larmes d'une femme. Un soir, j'ai fait croire à Julien que je me rendais à une veillée religieuse au Sanctuaire Marial de la cité Fairmont. C'était la veille de mon départ. Je devais embarquer très tôt le lendemain matin pour le Ghana et ensuite sur un autre vol à destination de Londres. Mon amant ne s'est douté de rien. Il ne l'a su que deux jours plus tard. J'avais décidé de donner un autre sens à ma vie. Aujourd'hui, je ne regrette pas. Trois mois après mon arrivée, j'ai rencontré un frère ivoirien. Il m'a proposé le mariage. Je l'ai accepté. Nous avons actuellement un enfant de deux ans. je suis enceinte du deuxième. Je viens régulièrement à Abidjan pour acheter de l' attiéké, de la “viande de brousse” et toutes notre alimentation locale pour les revendre à Londres. J'ai su par ma sœur qui a gardé de bons contacts avec la femme de Julien que ce dernier est retourné auprès de son épouse. Certainement que ça l'arrange d'avoir une femme prête à tout encaisser par amour. Une femme pour qui j'ai beaucoup de respect.

aichadekaramoko@live.fr
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