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Société Publié le mardi 22 décembre 2009 | Nord-Sud

``Noël du livre`` (2e édition) : Le cadeau des écrivains à Jean-Marie Adiaffi

Novembre 1999 - novembre 2009. Cela fait 10 ans que Jean-Marie Adiaffi Adé, a été rappelé auprès des esprits, les « Komians ». Si « les morts ne sont pas morts », Tiburce Koffi pense qu'ils n'ont pas « besoin de larmes ». Car, « ils visitent les siens ». Et, Adiaffi était bien présent, hier, à l'Hôtel du district, au Plateau. L'hommage qui lui a été rendu, n'avait rien d'un requiem. Il était question de le célébrer. Chose que l'Association des écrivains de Côte d'Ivoire a si bien fait dans le cadre de la 2e édition de la « Noël du livre » qui continue aujourd'hui avec la célébration de cinq écrivains. Plusieurs hommes de lettre sont revenus sur l'œuvre de «l'anticonformiste », « du rebelle ». Le Dr Kouassi Virginie, enseignante à l'université de Cocody, a passé au scanner les idées professées par l'homme de lettre et la particularité de son écriture romanesque. Il est résulte une volonté d'affirmation par son originalité et le refus de l'auteur de s'identifier à la culture occidentale. D'où sa façon de s'habiller en pagne traditionnel et même l'expression de ses propos et gestes. Au plan religieux, J.M. Adiaffi, développe une sorte de modernisation des religions africaines qualifiées de traditionnelles. Terme, qu'il va combattre en valorisant le « bossonisme », la religion des Agni, des « génies komians ». Parlant de l'auteur, Kouassi Affoué Virginie a affirmé que le combat littéraire d'Adiaffi prend un air révolutionnaire. Il se dit « griot de la gauche», et s'élève contre les abus de pouvoir des nouveaux dirigeants d'une Afrique désormais indépendante. Né le 1er juin 1941 à Bettié, dans la région d'Abengourou, Jean-Marie Adiaffi, «n'avait pas une prédestination à la littérature», selon le Pr Gnahoulé Oupoh. A cet effet, il travaille à la télévision nationale, fait des études en philosophie avant de se lancer à l'écriture. Revenant sur la vie de l'écrivain, le professeur a relevé que dès l'âge de 2 ans, Adiaffi a perdu sa mère. L'année suivante, il perd son père. Orphelin très jeune, l'homme va vivre avec sa grand-mère et débute son combat pour la survie. Mais, trois faits majeurs vont déterminer sa vie future.

D'abord les contes de sa grand-mère, qui constituent les bases de sa formation notamment dans le domaine de la tradition orale.

Viennent ensuite deux personnes. Un forgeron et une potière à qui, sa grand-mère le confiait pour aller au champ. A travers eux, Adiaffi apprend le processus de la transmutation des formes avec des éléments comme l'eau, la terre, le fer et le feu. C'est cette fascination pour les formes qu'il fera ressortir dans son écriture avec la mise en place d'une écriture dite nouvelle. «Une écriture éclatée», «un genre sans genre » qui aboutira au style «N'zassa» (mélange de plusieurs tissus pour confectionner un pagne). Enfin, la découverte des auteurs de la Négritude : Léopold Sedar Senghor et Aimé Césaire. Il est véritablement inspiré par les deux maîtres et sort en 1969, «Yalê Sonan», (homme de la misère), une sorte de «Les misérables » de Victor Hugo.

Suivra en 1971 «La galerie infernale», une œuvre identitaire qui est une expression de la souffrance, du gouffre…

Sanou Amadou (Stagiaire)
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