Il compte parmi les meilleurs arrangeurs de la place. Son lieu d'expression, c'est son studio d'enregistrement où, avec son doigté, il fait des merveilles sur le plan musical. Peu bavard dans la presse, Freddy Assogba, pour une rare fois, s'est ouvert à Prestige Mag. Dans l'entretien qu'il nous a accordé, nous découvrons un Freddy quelque peu acerbe. Ses cibles se sont les novices dans le métier d'arrangeur. Quand nous abordons le chapitre de feue Affo Love, Freddy semble visiblement porter encore le deuil de l'illustre disparue. Apparemment, il en sait des choses sur le décès de la chanteuse. Mais qu'il garde secret comme pour préserver sa vie.
Ce n'est pas tous les jours que Freddy s'ouvre à la presse ?
Je pense qu'il y aura beaucoup d'exclusivités. Ne vous inquiétez donc pas à ce niveau.
Cela fait combien de temps que tu évolues dans le métier ?
J'ai aujourd'hui 23 ans de métier. C'est le 1er mai 1986 que j'ai fais ma première sortie avec un groupe musical au Bénin, précisément à Port-Novo au Lycée, où nous étions de véritables stars.
Comment a débuté l'aventure en Côte d'Ivoire ?
C'est vrai que j'avais du talent, mais je voulais me perfectionner dans le domaine. C'est ainsi que je suis venu m'inscrire à l'Ina, qui est devenu l'Insaac. Dieu merci, tout va pour le mieux.
Quel bilan fais-tu de ta carrière ?
Je dirais qu'il est positif. Malheureusement, avec la guerre, les choses ont un peu ralenti. Mais je pense que Dieu commence à mettre de l'ordre dans le pays. Dieu m'a permis d'obtenir tout ce dont j'avais besoin dans le domaine musical. Hélas, la piraterie est une grosse plaie qui nous ronge tous.
Contes-nous des anecdotes sur les difficultés que tu as rencontrées ?
Je dirais qu'il fut un moment où je tournais beaucoup avec une chanteuse dont j'étais l'ingénieur de son. Ce sont des moments qui ont été très éprouvants pour moi, parce qu'il fallait être au four et au moulin sous un soleil de plomb. Faire la balance, être sur la scène, vérifier la sonorisation, etc… Bref il y a eu d'autres difficultés.
Lesquelles ?
Oh ! Je ne peux tout évoquer ici.
Et de qui est-ce qu'il s'agissait ?
Il s'agissait de Pierrette Adam's. Elle n'est pas la seule, puisque j'en ai fait de même avec d'autres artistes comme Papa Wemba à l’une des cérémonies des Ebony. Parce que nous sommes, dans ces cas, en dehors du studio. Et je peux vous assurer que ce n'est pas facile.
Quel souvenir gardes-tu de Pierrette Adam's ?
Bosser avec elle m'a beaucoup apporté sur le plan du travail. Cela m'a permis d'assurer pendant un concert sans même faire de balance. Mais il y avais trop de stress. Grâce à sa rigueur sur les lives qu'elle faisait, je peux maintenant, après avoir écouter le CD d'un artiste, assurer un concert live. Ce fut le cas récemment avec le groupe Les Patrons au stade de Yopougon. Je dis sincèrement merci à Pierrette pour cela.
Quels sont tes rapports avec les artistes en général ?
Je dirais que certains artistes sont ingrats. Il y a des exceptions, parce que certains sont de véritables artistes qui veulent faire carrière dans le domaine et qui assurent. Mais d’autres sont de véritables plaisantins qui sont des aventuriers dans la musique. Je comprends aujourd'hui David Tayaurault lorsqu’il disait que les artistes étaient ingrats. Quand ils ont grand besoin de toi, ils sont prêt à tout. Mais une fois qu'ils obtiennent ce qu'ils voulaient, ils ne te regardent même plus. Tu deviens même un chiffon à leurs yeux. L'ingratitude dans notre milieu est trop grave. Il faut que les artistes se calment un peu. Parce qu’entre nous, nous savons qui est artiste et qui ne l’est pas. La musique est un esprit et cet esprit, une fois qu'il est négatif, n'avance pas. Parce qu'il faut respecter ceux qui travaillent avec toi pour que ta carrière soit positive. Je dis merci à Monsieur François Konian qui m'a défini ce qu'était une véritable passion pour la musique. Lorsque j'ai un problème avec un artiste je pardonne très vite, parce que ma foi chrétienne ne me permet pas de garder rancune envers une personne.
A t'entendre, tu as subi beaucoup de méchancetés de la part des artistes. Parles-nous en ?
Il y en a beaucoup dans ce genre. Mais celui dont je vais vous parler m'a beaucoup marqué. J'ai certes pardonné mais je n’ai pas oublié. J'ai eu un artiste qui n'avait aucun talent et que j'ai fabriqué. Hélas, après avoir connu le succès, il a monté une histoire de toutes pièces visant à salir ma réputation. Sa malhonnêteté l'a conduit à escroquer des personnes qui voulaient même lui venir en aide. Mais, mal lui ayant pris. Le pots aux roses à été découvert par ces derniers. Qui ont pris sur eux de ne pas faire sortir l'œuvre sur le marché du disque. Ne sachant à quel saint se vouer, l'artiste en question s'est rendu dans un commissariat de police pour m'accuser de l’avoir escroqué. Dieu merci, lorsque j'ai donné ma version des faits, les policiers m'ont donné raison. Je ne veux pas citer de nom pour la simple raison que je ne veux pas tomber dans la boue comme lui l'a fait.
Tu accuses les artistes d'ingratitude et de malhonnêteté, mais est-ce que quelque part tu n'y es pas pour quelque chose ?
Non, quand on a la crainte de Dieu, on ne peut pas faire certaines choses. Lorsque quelqu'un vient te voir pour te demander un service, tu te crois obligé de le lui rendre. Personnellement, ma gentillesse me crée beaucoup de problèmes. Je serai maintenant très sévère envers les gens, parce que je fixerai des limites à ma gentillesse.
Pourquoi acceptes-tu d'arranger des artistes qui n'ont pas de talent ?
Vous savez, il y a des gens qui ne savent pas chanter mais qui savent danser. Je prends l'exemple de feue Affo Love qui avait une voix que j’ai pu mettre en valeur. J'ai essayé de faire d'elle une star. Nous avons appris certaines choses à l'école que nous essayons de mettre en avant. Malheureusement, lorsque le public consomme leur produit, ils se la jouent big star.
On se souvient que la mort d'Affo Love t'a beaucoup affecté, puisque tu as fait d'elle la star que tout le monde a connue. Comment te sens-tu à quelque mois de l'anniversaire de sa mort ?
Ce n'est pas facile de parler d'elle au passé. Parce que pour moi, elle est toujours là. Elle est encore vivante. D'ailleurs, très souvent, j'utilise sa photo comme fond d'écran de mon ordinateur. Je continue d'écouter sa musique. Je suis en train de monter un dossier avec certains de ses collègues comme Linda de Lyndsay et un monsieur pour créer un spectacle afin de lui rendre un hommage bien mérité.
Je crois me souvenir que l'épée de Damoclès avait plané sur ta tête, après la déclaration que tu as faite peu après la mort d'Affo, par rapport aux conditions dans lesquelles elle serait décédée.
Je pense que nous allons laisser tomber cette histoire. Je préfère parler de joie. Par contre, tout ce que je pourrais dire, c'est qu’il faut que les gens fassent attention. Confions notre vie à Jésus Christ de Nazareth. Parce que nous sommes beaucoup attaqués dans notre milieu et seul Jésus peut nous sauver.
Aurais-tu eu peur des menaces de mort…
… (Silence) Je pense qu'on va arrêter l'interview si on doit continuer de parler de ça. Il y a des secrets qu’on ne livrent pas. Je n’en dirai pas plus.
N'est-ce pas pour ça que tu étais absent à ces obsèques à Cotonou ?
No comment…
Soit. Quel est ton regard sur la musique ivoirienne. Penses-tu qu'elle progresse ?
Je dirais à un moment ça a été le cas, mais maintenant non. On ne fait pas la musique par amour, mais juste pour vendre. Aujourd'hui, les gens font du bruit bien orchestré et ça ce n'est pas bien.
Tout récemment, j'étais à Paris où on m'a fait beaucoup des reproches sur cette musique. Personnellement, j'ai décidé de ne plus arranger ce genre de choses.
Pourquoi ?
Au niveau de la profession, il y a des choses à revoir. Il faut que les gens sachent qu'ils doivent être des professionnels. Le mieux serait qu'ils respectent ce qu'ils font. Cela leur sera très bénéfique dans leur carrière. L'idéal est de bien faire son métier.
Pourquoi ne veux-tu pas dire les noms des artistes que tu juges être des aventuriers dans le domaine musical ?
Je n'aime pas frustrer les gens. Je pense qu’ils se reconnaîtront dans mes propos.
Mais il faut dire les choses telles qu'elles sont ?
Nous sommes en Afrique et je ne veux pas parler dans le dos de quelqu'un. Les gens n'aiment pas la vérité dite par voie de presse. Tout cela est long à expliquer parce qu'il y a une cacophonie bien orchestrée et du bruit. Les chanteurs luttent avec les instrumentistes dans les arrangements. Les chœurs sont embrouillés par les blocages nuisibles. Il y a tellement de choses que je pense qu'il faut monter une commission d'écoute des albums avant leur sortie. Il y a des mouvements que nous avons créés aujourd'hui, pas pour qu'ils meurent. Mais je félicite les artistes zouglou qui véhiculent des messages dans leurs compositions. Les gens doivent comprendre qu'ils doivent véhiculer des messages. Ces artistes doivent savoir que le temps de l'amusement est terminé. Nous étions dans une période de guerre et nous avions besoin de nous amuser. Il faut apporter quelque chose de positif à notre musique à travers des albums bien élaborés. Que l'on arrête les histoires de singles qui ne font pas avancer le mouvement.
Quels sont tes rapports avec les autres arrangeurs. Avez-vous la même vision de la musique ?
Bien sûr que oui. J’échange tout le temps avec Blé Olivier, Koudou Athanase, David Tayaurault, Kakou Honoré… nous sommes tout le temps ensemble et nous nous donnons des conseils mutuellement. Ce sont les arrangeurs de la nouvelle génération qui se lancent des pics. Parce que d'autres se disent meilleurs que d'autres. Le meilleur, c'est Dieu qui le choisi. La preuve, j'étais chez moi en train de dormir lorsqu'on m'a appelé pour me dire de regarder la télé. Et là, stupéfaction, on présente Freddy Assogba comme le meilleur arrangeur de Côte d'Ivoire. Seul le travaille bien fait paye. Lorsque tu travail bien, les vrais chanteurs viennent toujours travailler avec toi et les prix suivent. Il faut que les gens puissent avoir une notion de base de la musique.
ange08015128@yahoo.fr
Ce n'est pas tous les jours que Freddy s'ouvre à la presse ?
Je pense qu'il y aura beaucoup d'exclusivités. Ne vous inquiétez donc pas à ce niveau.
Cela fait combien de temps que tu évolues dans le métier ?
J'ai aujourd'hui 23 ans de métier. C'est le 1er mai 1986 que j'ai fais ma première sortie avec un groupe musical au Bénin, précisément à Port-Novo au Lycée, où nous étions de véritables stars.
Comment a débuté l'aventure en Côte d'Ivoire ?
C'est vrai que j'avais du talent, mais je voulais me perfectionner dans le domaine. C'est ainsi que je suis venu m'inscrire à l'Ina, qui est devenu l'Insaac. Dieu merci, tout va pour le mieux.
Quel bilan fais-tu de ta carrière ?
Je dirais qu'il est positif. Malheureusement, avec la guerre, les choses ont un peu ralenti. Mais je pense que Dieu commence à mettre de l'ordre dans le pays. Dieu m'a permis d'obtenir tout ce dont j'avais besoin dans le domaine musical. Hélas, la piraterie est une grosse plaie qui nous ronge tous.
Contes-nous des anecdotes sur les difficultés que tu as rencontrées ?
Je dirais qu'il fut un moment où je tournais beaucoup avec une chanteuse dont j'étais l'ingénieur de son. Ce sont des moments qui ont été très éprouvants pour moi, parce qu'il fallait être au four et au moulin sous un soleil de plomb. Faire la balance, être sur la scène, vérifier la sonorisation, etc… Bref il y a eu d'autres difficultés.
Lesquelles ?
Oh ! Je ne peux tout évoquer ici.
Et de qui est-ce qu'il s'agissait ?
Il s'agissait de Pierrette Adam's. Elle n'est pas la seule, puisque j'en ai fait de même avec d'autres artistes comme Papa Wemba à l’une des cérémonies des Ebony. Parce que nous sommes, dans ces cas, en dehors du studio. Et je peux vous assurer que ce n'est pas facile.
Quel souvenir gardes-tu de Pierrette Adam's ?
Bosser avec elle m'a beaucoup apporté sur le plan du travail. Cela m'a permis d'assurer pendant un concert sans même faire de balance. Mais il y avais trop de stress. Grâce à sa rigueur sur les lives qu'elle faisait, je peux maintenant, après avoir écouter le CD d'un artiste, assurer un concert live. Ce fut le cas récemment avec le groupe Les Patrons au stade de Yopougon. Je dis sincèrement merci à Pierrette pour cela.
Quels sont tes rapports avec les artistes en général ?
Je dirais que certains artistes sont ingrats. Il y a des exceptions, parce que certains sont de véritables artistes qui veulent faire carrière dans le domaine et qui assurent. Mais d’autres sont de véritables plaisantins qui sont des aventuriers dans la musique. Je comprends aujourd'hui David Tayaurault lorsqu’il disait que les artistes étaient ingrats. Quand ils ont grand besoin de toi, ils sont prêt à tout. Mais une fois qu'ils obtiennent ce qu'ils voulaient, ils ne te regardent même plus. Tu deviens même un chiffon à leurs yeux. L'ingratitude dans notre milieu est trop grave. Il faut que les artistes se calment un peu. Parce qu’entre nous, nous savons qui est artiste et qui ne l’est pas. La musique est un esprit et cet esprit, une fois qu'il est négatif, n'avance pas. Parce qu'il faut respecter ceux qui travaillent avec toi pour que ta carrière soit positive. Je dis merci à Monsieur François Konian qui m'a défini ce qu'était une véritable passion pour la musique. Lorsque j'ai un problème avec un artiste je pardonne très vite, parce que ma foi chrétienne ne me permet pas de garder rancune envers une personne.
A t'entendre, tu as subi beaucoup de méchancetés de la part des artistes. Parles-nous en ?
Il y en a beaucoup dans ce genre. Mais celui dont je vais vous parler m'a beaucoup marqué. J'ai certes pardonné mais je n’ai pas oublié. J'ai eu un artiste qui n'avait aucun talent et que j'ai fabriqué. Hélas, après avoir connu le succès, il a monté une histoire de toutes pièces visant à salir ma réputation. Sa malhonnêteté l'a conduit à escroquer des personnes qui voulaient même lui venir en aide. Mais, mal lui ayant pris. Le pots aux roses à été découvert par ces derniers. Qui ont pris sur eux de ne pas faire sortir l'œuvre sur le marché du disque. Ne sachant à quel saint se vouer, l'artiste en question s'est rendu dans un commissariat de police pour m'accuser de l’avoir escroqué. Dieu merci, lorsque j'ai donné ma version des faits, les policiers m'ont donné raison. Je ne veux pas citer de nom pour la simple raison que je ne veux pas tomber dans la boue comme lui l'a fait.
Tu accuses les artistes d'ingratitude et de malhonnêteté, mais est-ce que quelque part tu n'y es pas pour quelque chose ?
Non, quand on a la crainte de Dieu, on ne peut pas faire certaines choses. Lorsque quelqu'un vient te voir pour te demander un service, tu te crois obligé de le lui rendre. Personnellement, ma gentillesse me crée beaucoup de problèmes. Je serai maintenant très sévère envers les gens, parce que je fixerai des limites à ma gentillesse.
Pourquoi acceptes-tu d'arranger des artistes qui n'ont pas de talent ?
Vous savez, il y a des gens qui ne savent pas chanter mais qui savent danser. Je prends l'exemple de feue Affo Love qui avait une voix que j’ai pu mettre en valeur. J'ai essayé de faire d'elle une star. Nous avons appris certaines choses à l'école que nous essayons de mettre en avant. Malheureusement, lorsque le public consomme leur produit, ils se la jouent big star.
On se souvient que la mort d'Affo Love t'a beaucoup affecté, puisque tu as fait d'elle la star que tout le monde a connue. Comment te sens-tu à quelque mois de l'anniversaire de sa mort ?
Ce n'est pas facile de parler d'elle au passé. Parce que pour moi, elle est toujours là. Elle est encore vivante. D'ailleurs, très souvent, j'utilise sa photo comme fond d'écran de mon ordinateur. Je continue d'écouter sa musique. Je suis en train de monter un dossier avec certains de ses collègues comme Linda de Lyndsay et un monsieur pour créer un spectacle afin de lui rendre un hommage bien mérité.
Je crois me souvenir que l'épée de Damoclès avait plané sur ta tête, après la déclaration que tu as faite peu après la mort d'Affo, par rapport aux conditions dans lesquelles elle serait décédée.
Je pense que nous allons laisser tomber cette histoire. Je préfère parler de joie. Par contre, tout ce que je pourrais dire, c'est qu’il faut que les gens fassent attention. Confions notre vie à Jésus Christ de Nazareth. Parce que nous sommes beaucoup attaqués dans notre milieu et seul Jésus peut nous sauver.
Aurais-tu eu peur des menaces de mort…
… (Silence) Je pense qu'on va arrêter l'interview si on doit continuer de parler de ça. Il y a des secrets qu’on ne livrent pas. Je n’en dirai pas plus.
N'est-ce pas pour ça que tu étais absent à ces obsèques à Cotonou ?
No comment…
Soit. Quel est ton regard sur la musique ivoirienne. Penses-tu qu'elle progresse ?
Je dirais à un moment ça a été le cas, mais maintenant non. On ne fait pas la musique par amour, mais juste pour vendre. Aujourd'hui, les gens font du bruit bien orchestré et ça ce n'est pas bien.
Tout récemment, j'étais à Paris où on m'a fait beaucoup des reproches sur cette musique. Personnellement, j'ai décidé de ne plus arranger ce genre de choses.
Pourquoi ?
Au niveau de la profession, il y a des choses à revoir. Il faut que les gens sachent qu'ils doivent être des professionnels. Le mieux serait qu'ils respectent ce qu'ils font. Cela leur sera très bénéfique dans leur carrière. L'idéal est de bien faire son métier.
Pourquoi ne veux-tu pas dire les noms des artistes que tu juges être des aventuriers dans le domaine musical ?
Je n'aime pas frustrer les gens. Je pense qu’ils se reconnaîtront dans mes propos.
Mais il faut dire les choses telles qu'elles sont ?
Nous sommes en Afrique et je ne veux pas parler dans le dos de quelqu'un. Les gens n'aiment pas la vérité dite par voie de presse. Tout cela est long à expliquer parce qu'il y a une cacophonie bien orchestrée et du bruit. Les chanteurs luttent avec les instrumentistes dans les arrangements. Les chœurs sont embrouillés par les blocages nuisibles. Il y a tellement de choses que je pense qu'il faut monter une commission d'écoute des albums avant leur sortie. Il y a des mouvements que nous avons créés aujourd'hui, pas pour qu'ils meurent. Mais je félicite les artistes zouglou qui véhiculent des messages dans leurs compositions. Les gens doivent comprendre qu'ils doivent véhiculer des messages. Ces artistes doivent savoir que le temps de l'amusement est terminé. Nous étions dans une période de guerre et nous avions besoin de nous amuser. Il faut apporter quelque chose de positif à notre musique à travers des albums bien élaborés. Que l'on arrête les histoires de singles qui ne font pas avancer le mouvement.
Quels sont tes rapports avec les autres arrangeurs. Avez-vous la même vision de la musique ?
Bien sûr que oui. J’échange tout le temps avec Blé Olivier, Koudou Athanase, David Tayaurault, Kakou Honoré… nous sommes tout le temps ensemble et nous nous donnons des conseils mutuellement. Ce sont les arrangeurs de la nouvelle génération qui se lancent des pics. Parce que d'autres se disent meilleurs que d'autres. Le meilleur, c'est Dieu qui le choisi. La preuve, j'étais chez moi en train de dormir lorsqu'on m'a appelé pour me dire de regarder la télé. Et là, stupéfaction, on présente Freddy Assogba comme le meilleur arrangeur de Côte d'Ivoire. Seul le travaille bien fait paye. Lorsque tu travail bien, les vrais chanteurs viennent toujours travailler avec toi et les prix suivent. Il faut que les gens puissent avoir une notion de base de la musique.
ange08015128@yahoo.fr