Deux mois après le lancement de ses activités, la Société de transport urbain de Bouaké annonce d’importants projets en vue d’accroître ses performances.
En dépit d’un contexte marqué par la crise, rien ne semble plus freiner la Société de transport urbain de Bouaké (Stub). Il est vrai qu’elle aura attendu 7 ans avant de lancer ses activités. Puisque ses premiers autobus sont arrivés dans la capitale du centre en 2002. Mais aujourd’hui, deux mois après le lancement de ses activités le 17 octobre 2009, le transporteur affiche ses ambitions. Ses responsables sont à pied d’œuvre pour de nouveaux chantiers. A la veille de la Noël ce jeudi 24 décembre, dans l’enceinte du dépôt de Sokoura, c’est une équipe au travail que nous avons rencontrée. M. Touré, le contrôleur général de l’entreprise, est très préoccupé par la mise en marche de 5 bus en panne. « Il faut faire vite pour relancer ces 5 véhicules sur les routes. Les pneus doivent être remplacés ce matin. Il faut vérifier l’huile de frein. Aujourd’hui, c’est la fête. Il faut que nous soyons prêts car les clients nous sollicitent. Il y a des demandes de convois», explique l’un de ses collaborateurs.
Le prix des cartes de bus en baisse
En fait, l’arrivée de cette société de transport à Bouaké, a apporté un boom au cœur des populations. Le premier bus a été mis en circulation le 20 octobre. Et le 1er novembre a été le grand saut avec l’ouverture de 7 lignes. Les usagers, peu habitués à la nouvelle venue, vont s’intéresser progressivement à elle. Le Dg Tidiane Kouyaté, se dit satisfait après deux mois d’activités, même s’il trouve qu’il est trop tôt pour parler de bilan. « Notre bilan va crescendo. Il est évolutif. Au fur et à mesure que le temps passe, nous desservons plus de lignes », soutient-il.
Au départ, la société a parqué 20 bus dont 10 desservaient 7 lignes. Aujourd’hui, le parc en fonctionnement est passé de 10 à 16 bus, et les lignes de 7 à 12. Des lignes spéciales ont également vu le jour eu égard aux nombreuses sollicitations des populations et du bitumage de certains axes importants de la cité. A contrario, d’anciennes lignes, peu fréquentées, ont été mises en veilleuse, en attendant la reprise totale des activités universitaires. Il s’agit des lignes Kennedy-Tchélékro, Kennedy-Air France et Air-France-Tchélèkro. Ainsi, outre la ligne Djébonoua-Bouaké (250 Fcfa le voyage), d’autres ont vu le jour en direction de Brobo (distant de 20 kms), de Languibonou et de Diabo. Les tarifs sont de 300 Fcfa. Un nouveau produit a vu le jour en l’espace de deux mois d’activités. Il s’agit de «Stub tourisme». «Nous avons de plus en plus de sollicitations à ce niveau. Des clients viennent nous voir pour leur affréter certains de nos véhicules pour faire du tourisme. Etant entendu que nous faisons du transport urbain, nous avons mis sur pied le service tourisme. Et cela marche très bien. C’est pourquoi vous voyez certains de nos véhicules sortir du périmètre urbain. Les tarifs sont fonction de la distance et du nombre de jours », fait remarquer Tidiane Kouyaté. Les populations, à la vérité, préfèrent aujourd’hui le bus aux autres types de transport surtout en ce qui concerne les longues distances. Par voyage, un bus peut contenir plus de 150 personnes pour des lignes comme Djébonoua, Tchélékro, Belleville, d’Ar-es-Salam. «Les bus sont bourrés» comme on le dit communément. Kouadio Koffi Joseph dit Ken, chef de gare de taxi-brousse résume cela en ces termes. «Les gens préfèrent les bus à cause des tarifs réduits. Imaginez que pour aller de Tchélékro à Beleville, il faut payer en taxi 800 Fcfa en aller et retour. Alors qu’avec le bus, vous ne payez que 200 Fcfa pour le même trajet », argumente-t-il. De plus, les autobus avec la sécurité et le confort qu’ils offrent, ne sont pas contrôlés aux barrages de police où l’on est très souvent astreint «au racket». Les bus sont assurés contrairement à de nombreux minicars (gbakas), taxis ou taxi-motos. Si les usagers empruntent de plus en plus le bus, cela se traduit par une hausse des recettes. Mais, le Dg n’a pas voulu donner de chiffres.
Objectif : 44.000 usagers à la mi-juin 2010
Certaines sources révèlent cependant que les recettes journalières de chaque véhicule se situent entre 70.000 et 150.000 Fcfa. Tidiane Kouyaté avance que ce sont près de 44.000 usagers qui seront transportés jusqu’à la mi-juin 2010. Si le tarif en ville est toujours de 100 Fcfa, les prix des cartes scolaires mensuelles ont été revus à la baisse. Désormais, il faut payer 3.000 Fcfa au lieu de 5.000 Fcfa. Plus de 500 étudiants paient à ce jour la carte de bus mensuelle. Le Dg sollicite l’aide de l’Etat pour subventionner les cartes de bus scolaires et universitaires comme c’est le cas à Abidjan. D’autres réformes sont prévues. La Stub va acquérir pour la nouvelle année, 20 autobus. Pour les distances allant d’un bout de la ligne à l’autre, les tarifs passeront à 150 Fcfa. «Nous comptons d’ici fin 2010 renforcer notre parc auto avec une vingtaine d’autobus neufs», assure M. Kouyaté. Le recrutement du personnel est désormais terminé. 32 machinistes s’occupent en ce moment des 16 mastodontes en circulation. Ils sont épaulés par 32 caissières et 10 contrôleurs. Ce sont environ 70 personnes qu’emploie la Stub pour un début. Les contrôleurs ne restent plus dans les autobus. Ils procèdent à des contrôles inopinés. La direction envisage la mise sur pied, à moyen terme, d’une brigade constituée de policiers et d’agents de la Stub. Côté difficultés, le directeur se souvient des attaques dont sa structure a été l’objet au démarrage. « On nous accuse de concurrence déloyale. Les autres transporteurs ne nous voient toujours pas d’un bon œil» fait-il remarquer. Mais la colère des taxis et autres gbaka contre la Stub s’est estompée. Car, malgré la présence de cette société, les premiers ne chôment pas. Un chauffeur de taxi explique qu’il a réorienté ses affaires en allant vers d’autres destinations. Les bus ne prennent pas de bagages. Alors les gbaka et autres taxis s’en donnent à cœur joie. Vu l’état des routes de Broukro et de la zone industrielle, ces destinations sont évitées par les bus.
Pour les populations de Bouaké, l’arrivée de la Stub est une révolution. «Malgré la guerre, les dirigeants de la Stub sont venus mener leurs activités à Bouaké avec des tarifs intéressants. Nous pensons que c’est un pas important vers le développement de notre commune», se réjouit Koné Losseny, un usager. Toutefois, l’on déplore l’état vieillissant des véhicules et leur petit nombre, l’insuffisance de marquage des arrêts et l’irrégularité. Le bus, dit-on, s’arrête partout comme si l’on était dans un gbaka. La direction promet mettre de l’ordre dès l’année prochaine. Surtout après les élections.
Allah Kouamé à Bouaké
En dépit d’un contexte marqué par la crise, rien ne semble plus freiner la Société de transport urbain de Bouaké (Stub). Il est vrai qu’elle aura attendu 7 ans avant de lancer ses activités. Puisque ses premiers autobus sont arrivés dans la capitale du centre en 2002. Mais aujourd’hui, deux mois après le lancement de ses activités le 17 octobre 2009, le transporteur affiche ses ambitions. Ses responsables sont à pied d’œuvre pour de nouveaux chantiers. A la veille de la Noël ce jeudi 24 décembre, dans l’enceinte du dépôt de Sokoura, c’est une équipe au travail que nous avons rencontrée. M. Touré, le contrôleur général de l’entreprise, est très préoccupé par la mise en marche de 5 bus en panne. « Il faut faire vite pour relancer ces 5 véhicules sur les routes. Les pneus doivent être remplacés ce matin. Il faut vérifier l’huile de frein. Aujourd’hui, c’est la fête. Il faut que nous soyons prêts car les clients nous sollicitent. Il y a des demandes de convois», explique l’un de ses collaborateurs.
Le prix des cartes de bus en baisse
En fait, l’arrivée de cette société de transport à Bouaké, a apporté un boom au cœur des populations. Le premier bus a été mis en circulation le 20 octobre. Et le 1er novembre a été le grand saut avec l’ouverture de 7 lignes. Les usagers, peu habitués à la nouvelle venue, vont s’intéresser progressivement à elle. Le Dg Tidiane Kouyaté, se dit satisfait après deux mois d’activités, même s’il trouve qu’il est trop tôt pour parler de bilan. « Notre bilan va crescendo. Il est évolutif. Au fur et à mesure que le temps passe, nous desservons plus de lignes », soutient-il.
Au départ, la société a parqué 20 bus dont 10 desservaient 7 lignes. Aujourd’hui, le parc en fonctionnement est passé de 10 à 16 bus, et les lignes de 7 à 12. Des lignes spéciales ont également vu le jour eu égard aux nombreuses sollicitations des populations et du bitumage de certains axes importants de la cité. A contrario, d’anciennes lignes, peu fréquentées, ont été mises en veilleuse, en attendant la reprise totale des activités universitaires. Il s’agit des lignes Kennedy-Tchélékro, Kennedy-Air France et Air-France-Tchélèkro. Ainsi, outre la ligne Djébonoua-Bouaké (250 Fcfa le voyage), d’autres ont vu le jour en direction de Brobo (distant de 20 kms), de Languibonou et de Diabo. Les tarifs sont de 300 Fcfa. Un nouveau produit a vu le jour en l’espace de deux mois d’activités. Il s’agit de «Stub tourisme». «Nous avons de plus en plus de sollicitations à ce niveau. Des clients viennent nous voir pour leur affréter certains de nos véhicules pour faire du tourisme. Etant entendu que nous faisons du transport urbain, nous avons mis sur pied le service tourisme. Et cela marche très bien. C’est pourquoi vous voyez certains de nos véhicules sortir du périmètre urbain. Les tarifs sont fonction de la distance et du nombre de jours », fait remarquer Tidiane Kouyaté. Les populations, à la vérité, préfèrent aujourd’hui le bus aux autres types de transport surtout en ce qui concerne les longues distances. Par voyage, un bus peut contenir plus de 150 personnes pour des lignes comme Djébonoua, Tchélékro, Belleville, d’Ar-es-Salam. «Les bus sont bourrés» comme on le dit communément. Kouadio Koffi Joseph dit Ken, chef de gare de taxi-brousse résume cela en ces termes. «Les gens préfèrent les bus à cause des tarifs réduits. Imaginez que pour aller de Tchélékro à Beleville, il faut payer en taxi 800 Fcfa en aller et retour. Alors qu’avec le bus, vous ne payez que 200 Fcfa pour le même trajet », argumente-t-il. De plus, les autobus avec la sécurité et le confort qu’ils offrent, ne sont pas contrôlés aux barrages de police où l’on est très souvent astreint «au racket». Les bus sont assurés contrairement à de nombreux minicars (gbakas), taxis ou taxi-motos. Si les usagers empruntent de plus en plus le bus, cela se traduit par une hausse des recettes. Mais, le Dg n’a pas voulu donner de chiffres.
Objectif : 44.000 usagers à la mi-juin 2010
Certaines sources révèlent cependant que les recettes journalières de chaque véhicule se situent entre 70.000 et 150.000 Fcfa. Tidiane Kouyaté avance que ce sont près de 44.000 usagers qui seront transportés jusqu’à la mi-juin 2010. Si le tarif en ville est toujours de 100 Fcfa, les prix des cartes scolaires mensuelles ont été revus à la baisse. Désormais, il faut payer 3.000 Fcfa au lieu de 5.000 Fcfa. Plus de 500 étudiants paient à ce jour la carte de bus mensuelle. Le Dg sollicite l’aide de l’Etat pour subventionner les cartes de bus scolaires et universitaires comme c’est le cas à Abidjan. D’autres réformes sont prévues. La Stub va acquérir pour la nouvelle année, 20 autobus. Pour les distances allant d’un bout de la ligne à l’autre, les tarifs passeront à 150 Fcfa. «Nous comptons d’ici fin 2010 renforcer notre parc auto avec une vingtaine d’autobus neufs», assure M. Kouyaté. Le recrutement du personnel est désormais terminé. 32 machinistes s’occupent en ce moment des 16 mastodontes en circulation. Ils sont épaulés par 32 caissières et 10 contrôleurs. Ce sont environ 70 personnes qu’emploie la Stub pour un début. Les contrôleurs ne restent plus dans les autobus. Ils procèdent à des contrôles inopinés. La direction envisage la mise sur pied, à moyen terme, d’une brigade constituée de policiers et d’agents de la Stub. Côté difficultés, le directeur se souvient des attaques dont sa structure a été l’objet au démarrage. « On nous accuse de concurrence déloyale. Les autres transporteurs ne nous voient toujours pas d’un bon œil» fait-il remarquer. Mais la colère des taxis et autres gbaka contre la Stub s’est estompée. Car, malgré la présence de cette société, les premiers ne chôment pas. Un chauffeur de taxi explique qu’il a réorienté ses affaires en allant vers d’autres destinations. Les bus ne prennent pas de bagages. Alors les gbaka et autres taxis s’en donnent à cœur joie. Vu l’état des routes de Broukro et de la zone industrielle, ces destinations sont évitées par les bus.
Pour les populations de Bouaké, l’arrivée de la Stub est une révolution. «Malgré la guerre, les dirigeants de la Stub sont venus mener leurs activités à Bouaké avec des tarifs intéressants. Nous pensons que c’est un pas important vers le développement de notre commune», se réjouit Koné Losseny, un usager. Toutefois, l’on déplore l’état vieillissant des véhicules et leur petit nombre, l’insuffisance de marquage des arrêts et l’irrégularité. Le bus, dit-on, s’arrête partout comme si l’on était dans un gbaka. La direction promet mettre de l’ordre dès l’année prochaine. Surtout après les élections.
Allah Kouamé à Bouaké