Les femmes violées vivent un véritable enfer. Mais le plus difficile pour elles, c'est d'en parler. Certaines ont accepté de se livrer. Notre enquête.
Elle habite Abobo Kennedy. Le visage triste, Alexandra Ano, la trentaine révolue, a les pommettes couvertes de larmes. Il en est ainsi chaque fois qu'elle doit parler du drame qu'elle a vécu en décembre 2007, vers 22 heures. Ce jour-là, la jeune femme vient de terminer son repas du soir lorsque cinq quidams surgissent dans sa maison. « Quand ils sont entrés, j'ai eu peur. J'ai demandé ce qui se passait », raconte-t-elle. « Nous sommes venus cambrioler la maison. Mais, comme il n'y a rien ici, c'est toi que nous voulons», lui répond l'un d'entre eux.
Aussitôt, un autre retire ses vêtements et pousse Alexandra sur le lit. Pendant 45 minutes, ils l'ont violé à tour de rôle, malgré ses supplications et les pleurs de son bébé. Après avoir abusé de la nourrice, les voleurs fouillent la maison dans l'espoir de trouver de l'argent ou des objets précieux. Les cris de la victime et les pleurs de son bébé attirent l'attention des voisins qui accourent. Mais, trop tard, le mal est déjà fait. Lorsque ceux-ci arrivent, Alexandra est étendue, inconsciente sur le lit. « Je ne voulais plus vivre», avoue l'infortunée qui tremble encore rien qu'en pensant à cette scène.
Crainte et dépression
Du jour au lendemain, elle a perdu son assurance et sa volonté de vivre : « Je ne supporte plus qu'un homme me touche.» Commence ainsi une dépression qu'elle soigne depuis deux ans. « Je souffre beaucoup physiquement. J'ai l'impression d'être souillée à jamais. J'essaie de sortir souvent avec mes amies, mais je reviens dans le même état. Le plus grave, c'est que j'ai souvent des hallucinations », se plaint-elle. Aucune femme n'est à l'abri de ce crime qui prend des proportions inquiétantes. Quel que soit son âge. La preuve, malgré ses 47 ans, Elisabeth a été victime de viol. Un soir, elle revenait du travail au Plateau, à 19 heures. Le taxi qu'elle a emprunté à destination de Yopougon, a marqué un arrêt sur l'autoroute du Nord. Et, c'est là que le chauffeur va dévoiler ses intensions malsaines. « Il m'a menacée avec un couteau», explique-t-elle, la voix cassée. La dame, mère de six enfants, est violée à cet endroit. Le visage encore bouffi, Elisabeth nous montre ses bras et jambes qui portent encore les marques de couteau.
Car, face à sa résistance, le violeur n'a pas hésité à faire usage de son arme blanche. «Je l'ai supplié de ne pas me tuer en lui rappelant que je pouvais être sa mère. Il m'a piquée avec son couteau et m'a battue quand même», poursuit-elle. Après l'avoir souillée, l'agresseur l'a abandonnée en ce lieu. C'est un autre automobiliste qui l'a accompagnée au commissariat du 16ème arrondissement de Yopougon, pour qu'elle porte plainte. Mais, arrivée au poste de police, elle a renoncé. «J'ai eu peur que cela contribue à une propagation de ce fait humiliant pour moi.
Mais, j'ai regretté de n'avoir pas porté plainte. Une fois à la maison, j'ai tenté de me suicider en m'ouvrant les veines, mais on m'a emmenée d'urgence à l'hôpital », relate Elisabeth. Ni elle, ni son mari n'ont oublié cette histoire. Ce dernier est d'ailleurs l'une des rares personnes à qui elle a raconté sa mésaventure. Depuis lors, plus rien ne va dans leur couple. Le souvenir de ce viol les hante. « Mes enfants m'accusent de ne plus être la même, de ne plus m'intéresser à eux, à leurs études. C'est dur d'oublier et de recommencer une nouvelle vie», se lamente-t-elle. Le couple n'en est pas encore au divorce, mais la flamme affective a disparu. Comme Alexandra, Elisabeth a été violée sans préservatif. Heureusement, pour ces deux victimes de la barbarie humaine, les tests de sérologie se sont avérés négatifs. Aïcha a eu la même chance que les deux précédentes. La violence sexuelle qu'elle a subie lui a cependant causé une incontinence urinaire qu'elle tente de guérir en vain. A 18 ans, la vie de cette fille a pris une tournure dramatique pendant une coupure d'électricité dans son quartier, toujours dans la commune d'Abobo. Ce soir-là, elle décide d'aller acheter des bougies à la boutique située à quelques mètres de son domicile. Au retour, elle est accostée par un inconnu. Il lui envoie un violent coup de poing sur la gorge et lui ordonne de garder le silence. Choquée, Aïcha a du mal à aller jusqu'au bout de son ''récit''. Sa mère, qui assiste à l'entretien, prend le relais. Aïcha est entraînée dans une maison inachevée pour être violée par cet individu qui est reconnu plus tard comme un drogué. Ce jour-là, elle a vécu la pire nuit de sa vie. Ne la voyant pas revenir, toute la famille s'est mise à sa recherche. C'est dans cette maison inachevée qu'elle est retrouvée inconsciente. Elle est conduite à l'hôpital Houphouët-Boigny. Pour protéger son image, elle non plus n'a pas voulu porter plainte.
Dans la majorité des cas, les victimes préfèrent ne pas faire appel à la loi à cause du regard des autres. Malgré leur souffrance, elles gardent le silence de peur de s'exposer à la risée de leur environnement immédiat ou lointain. Pendant ce temps, les violeurs, eux, errent dans une totale impunité. Bien que le test du Vih/Sida se soit avéré négatif, Aïcha garde encore les séquelles du viol. Chaque nuit, son urine lui échappe au lit, mouille ses dessous, le drap et le matelas.
Quand le viol conduit au divorce
Toutes les victimes qui ont accepté de témoigner sont assistées par l'Organisation nationale pour l'enfant, la femme et la famille (Onef). L'Ong annonce 169 cas de viol en 2008 dans la seule ville d'Abidjan. Elle se bat en ce moment pour obtenir une prise en charge médicale pour Aïcha.
L'Onef n'a pas encore rencontré de cas de Vih/Sida causé par un viol. Toutefois, selon Gnéblé Labé, chargé du ''Programme protection'' de l'organisation, ce risque est réel. Si Elisabeth n'a pas encore divorcé, ce n'est pas le cas pour Marie-Ange Togba, une autre victime rencontrée dans d'autres circonstances. Cette épouse ne peut pas oublier la scène qui s'est déroulée en mai 2008. A la suite d'un vol chez les voisins, son mari, qui est gendarme, a voulu porter secours à ceux-ci. Malheureusement pour lui, la scène s'est mal passée. Les bandits ont vite maîtrisé la situation. Ils ont obligé le mari à revenir chez lui. Et là, ils s'en sont pris à sa femme. « Ils étaient plusieurs, je ne sais plus le nombre exact. Pendant que certains attendaient dehors d'autres étaient avec nous à l'intérieur», témoigne la femme. Tout ce que les bandits voulaient, c'était de faire du mal à l'homme qui a voulu les défier. Et la meilleure façon de le faire, c'est de violer sa femme sous ses yeux. « Ils ont choisi l'un d'eux pour le faire. Je regardais mon mari pensant qu'il pouvait me tirer d'affaire », témoigne la pauvre dame. Hélas, seul face à plusieurs individus armés jusqu'aux dents, l'époux n'a pu porter secours à sa femme. Celle-ci a voulu résister. « Ils ont menacé de réveiller les enfants pour qu'ils assistent à la scène ». Elle a capitulé, elle s'est laissée faire. Pendant des minutes qui paraissaient une éternité pour elle, le forban a abusé d'elle. Son mari qui n'avait pas le choix et retenu par les autres regardait la scène. «Je n'ai pas crié au secours pour ne pas réveiller mes enfants et pour ne pas qu'ils soient témoins de cette scène. J'ai un grand fils et je ne voulais pas lui infliger cela », se souvient-elle. Après cela, les bandits sont repartis tout en menaçant le couple. Son époux n'a pas pu digérer cette histoire.
La vie est devenue un enfer pour eux. Il se reprochait tout le temps son incapacité à gérer la situation. « Mon mari n'arrivait plus à me regarder en face. Il rentrait de plus en plus tard à la maison. Et le plus souvent empuanti d'alcool », raconte l'épouse souillée. Ne pouvant plus supporter cette situation, il a demandé le divorce. « Je suis désolé. C'est tout ce qu'il a pu me dire », raconte Marie-Ange. « Du jour au lendemain, je me suis retrouvée à la case départ. A un moment donné, je n'arrivais plus à me nourrir, j'étais devenue très maigre», poursuit-elle. La pauvre femme est tombée très malade. Sur recommandations de son médecin, elle a fini par faire son test de sérologie. Trois mois plus tard, le résultat s'est avéré positif. « Le ciel m'est tombé sur la tête. Je me sentais vide à l'intérieur », continue la victime. Marie-Ange a passé des mois à errer dans le vide. Une vraie descente aux enfers causée par la générosité de son mari. Même si tout cela n'est que du passé pour elle, n'empêche que sa vie est marquée à jamais. La jeune divorcée a retrouvé la joie de vivre.
Les victimes du viol, si elles ne gardent pas des séquelles, de lésions traumatiques, comme Aïcha, sont abandonnées, souvent séropositives comme Marie-Ange. Car les violeurs n'ont pas le temps de se protéger avant ces rapports sexuels forcés. Et, ces criminels peuvent surgir à tout moment.
Soro Sita (Stagiaire)
Elle habite Abobo Kennedy. Le visage triste, Alexandra Ano, la trentaine révolue, a les pommettes couvertes de larmes. Il en est ainsi chaque fois qu'elle doit parler du drame qu'elle a vécu en décembre 2007, vers 22 heures. Ce jour-là, la jeune femme vient de terminer son repas du soir lorsque cinq quidams surgissent dans sa maison. « Quand ils sont entrés, j'ai eu peur. J'ai demandé ce qui se passait », raconte-t-elle. « Nous sommes venus cambrioler la maison. Mais, comme il n'y a rien ici, c'est toi que nous voulons», lui répond l'un d'entre eux.
Aussitôt, un autre retire ses vêtements et pousse Alexandra sur le lit. Pendant 45 minutes, ils l'ont violé à tour de rôle, malgré ses supplications et les pleurs de son bébé. Après avoir abusé de la nourrice, les voleurs fouillent la maison dans l'espoir de trouver de l'argent ou des objets précieux. Les cris de la victime et les pleurs de son bébé attirent l'attention des voisins qui accourent. Mais, trop tard, le mal est déjà fait. Lorsque ceux-ci arrivent, Alexandra est étendue, inconsciente sur le lit. « Je ne voulais plus vivre», avoue l'infortunée qui tremble encore rien qu'en pensant à cette scène.
Crainte et dépression
Du jour au lendemain, elle a perdu son assurance et sa volonté de vivre : « Je ne supporte plus qu'un homme me touche.» Commence ainsi une dépression qu'elle soigne depuis deux ans. « Je souffre beaucoup physiquement. J'ai l'impression d'être souillée à jamais. J'essaie de sortir souvent avec mes amies, mais je reviens dans le même état. Le plus grave, c'est que j'ai souvent des hallucinations », se plaint-elle. Aucune femme n'est à l'abri de ce crime qui prend des proportions inquiétantes. Quel que soit son âge. La preuve, malgré ses 47 ans, Elisabeth a été victime de viol. Un soir, elle revenait du travail au Plateau, à 19 heures. Le taxi qu'elle a emprunté à destination de Yopougon, a marqué un arrêt sur l'autoroute du Nord. Et, c'est là que le chauffeur va dévoiler ses intensions malsaines. « Il m'a menacée avec un couteau», explique-t-elle, la voix cassée. La dame, mère de six enfants, est violée à cet endroit. Le visage encore bouffi, Elisabeth nous montre ses bras et jambes qui portent encore les marques de couteau.
Car, face à sa résistance, le violeur n'a pas hésité à faire usage de son arme blanche. «Je l'ai supplié de ne pas me tuer en lui rappelant que je pouvais être sa mère. Il m'a piquée avec son couteau et m'a battue quand même», poursuit-elle. Après l'avoir souillée, l'agresseur l'a abandonnée en ce lieu. C'est un autre automobiliste qui l'a accompagnée au commissariat du 16ème arrondissement de Yopougon, pour qu'elle porte plainte. Mais, arrivée au poste de police, elle a renoncé. «J'ai eu peur que cela contribue à une propagation de ce fait humiliant pour moi.
Mais, j'ai regretté de n'avoir pas porté plainte. Une fois à la maison, j'ai tenté de me suicider en m'ouvrant les veines, mais on m'a emmenée d'urgence à l'hôpital », relate Elisabeth. Ni elle, ni son mari n'ont oublié cette histoire. Ce dernier est d'ailleurs l'une des rares personnes à qui elle a raconté sa mésaventure. Depuis lors, plus rien ne va dans leur couple. Le souvenir de ce viol les hante. « Mes enfants m'accusent de ne plus être la même, de ne plus m'intéresser à eux, à leurs études. C'est dur d'oublier et de recommencer une nouvelle vie», se lamente-t-elle. Le couple n'en est pas encore au divorce, mais la flamme affective a disparu. Comme Alexandra, Elisabeth a été violée sans préservatif. Heureusement, pour ces deux victimes de la barbarie humaine, les tests de sérologie se sont avérés négatifs. Aïcha a eu la même chance que les deux précédentes. La violence sexuelle qu'elle a subie lui a cependant causé une incontinence urinaire qu'elle tente de guérir en vain. A 18 ans, la vie de cette fille a pris une tournure dramatique pendant une coupure d'électricité dans son quartier, toujours dans la commune d'Abobo. Ce soir-là, elle décide d'aller acheter des bougies à la boutique située à quelques mètres de son domicile. Au retour, elle est accostée par un inconnu. Il lui envoie un violent coup de poing sur la gorge et lui ordonne de garder le silence. Choquée, Aïcha a du mal à aller jusqu'au bout de son ''récit''. Sa mère, qui assiste à l'entretien, prend le relais. Aïcha est entraînée dans une maison inachevée pour être violée par cet individu qui est reconnu plus tard comme un drogué. Ce jour-là, elle a vécu la pire nuit de sa vie. Ne la voyant pas revenir, toute la famille s'est mise à sa recherche. C'est dans cette maison inachevée qu'elle est retrouvée inconsciente. Elle est conduite à l'hôpital Houphouët-Boigny. Pour protéger son image, elle non plus n'a pas voulu porter plainte.
Dans la majorité des cas, les victimes préfèrent ne pas faire appel à la loi à cause du regard des autres. Malgré leur souffrance, elles gardent le silence de peur de s'exposer à la risée de leur environnement immédiat ou lointain. Pendant ce temps, les violeurs, eux, errent dans une totale impunité. Bien que le test du Vih/Sida se soit avéré négatif, Aïcha garde encore les séquelles du viol. Chaque nuit, son urine lui échappe au lit, mouille ses dessous, le drap et le matelas.
Quand le viol conduit au divorce
Toutes les victimes qui ont accepté de témoigner sont assistées par l'Organisation nationale pour l'enfant, la femme et la famille (Onef). L'Ong annonce 169 cas de viol en 2008 dans la seule ville d'Abidjan. Elle se bat en ce moment pour obtenir une prise en charge médicale pour Aïcha.
L'Onef n'a pas encore rencontré de cas de Vih/Sida causé par un viol. Toutefois, selon Gnéblé Labé, chargé du ''Programme protection'' de l'organisation, ce risque est réel. Si Elisabeth n'a pas encore divorcé, ce n'est pas le cas pour Marie-Ange Togba, une autre victime rencontrée dans d'autres circonstances. Cette épouse ne peut pas oublier la scène qui s'est déroulée en mai 2008. A la suite d'un vol chez les voisins, son mari, qui est gendarme, a voulu porter secours à ceux-ci. Malheureusement pour lui, la scène s'est mal passée. Les bandits ont vite maîtrisé la situation. Ils ont obligé le mari à revenir chez lui. Et là, ils s'en sont pris à sa femme. « Ils étaient plusieurs, je ne sais plus le nombre exact. Pendant que certains attendaient dehors d'autres étaient avec nous à l'intérieur», témoigne la femme. Tout ce que les bandits voulaient, c'était de faire du mal à l'homme qui a voulu les défier. Et la meilleure façon de le faire, c'est de violer sa femme sous ses yeux. « Ils ont choisi l'un d'eux pour le faire. Je regardais mon mari pensant qu'il pouvait me tirer d'affaire », témoigne la pauvre dame. Hélas, seul face à plusieurs individus armés jusqu'aux dents, l'époux n'a pu porter secours à sa femme. Celle-ci a voulu résister. « Ils ont menacé de réveiller les enfants pour qu'ils assistent à la scène ». Elle a capitulé, elle s'est laissée faire. Pendant des minutes qui paraissaient une éternité pour elle, le forban a abusé d'elle. Son mari qui n'avait pas le choix et retenu par les autres regardait la scène. «Je n'ai pas crié au secours pour ne pas réveiller mes enfants et pour ne pas qu'ils soient témoins de cette scène. J'ai un grand fils et je ne voulais pas lui infliger cela », se souvient-elle. Après cela, les bandits sont repartis tout en menaçant le couple. Son époux n'a pas pu digérer cette histoire.
La vie est devenue un enfer pour eux. Il se reprochait tout le temps son incapacité à gérer la situation. « Mon mari n'arrivait plus à me regarder en face. Il rentrait de plus en plus tard à la maison. Et le plus souvent empuanti d'alcool », raconte l'épouse souillée. Ne pouvant plus supporter cette situation, il a demandé le divorce. « Je suis désolé. C'est tout ce qu'il a pu me dire », raconte Marie-Ange. « Du jour au lendemain, je me suis retrouvée à la case départ. A un moment donné, je n'arrivais plus à me nourrir, j'étais devenue très maigre», poursuit-elle. La pauvre femme est tombée très malade. Sur recommandations de son médecin, elle a fini par faire son test de sérologie. Trois mois plus tard, le résultat s'est avéré positif. « Le ciel m'est tombé sur la tête. Je me sentais vide à l'intérieur », continue la victime. Marie-Ange a passé des mois à errer dans le vide. Une vraie descente aux enfers causée par la générosité de son mari. Même si tout cela n'est que du passé pour elle, n'empêche que sa vie est marquée à jamais. La jeune divorcée a retrouvé la joie de vivre.
Les victimes du viol, si elles ne gardent pas des séquelles, de lésions traumatiques, comme Aïcha, sont abandonnées, souvent séropositives comme Marie-Ange. Car les violeurs n'ont pas le temps de se protéger avant ces rapports sexuels forcés. Et, ces criminels peuvent surgir à tout moment.
Soro Sita (Stagiaire)