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Société Publié le mardi 29 décembre 2009 | Le Patriote

Entretien / Zagol Alain Durand (Secrétaire général de la Fesci, élu à Yamoussoukro) -“Mian n’est plus digne de représenter la Fesci”

Le 7ème congrès de la Fesci (fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire) a étalé au grand jour la division qui régnait au sein de ce mouvement. Bien plus, elle se retrouve aujourd’hui avec deux patrons : l’un élu à Abidjan, Mian Augustin et l’autre Zagol Alain Durand, à Yamoussoukro. Depuis la capitale économique, ce dernier calme haut et fort qu’il est le nouvel homme fort de la Fesci. Dans cet entretien, il fustige la gestion de Mian Augustin et affiche ses ambitions pour les élèves et étudiants de Côte d’Ivoire.

Le Patriote : Alors que vous étiez annoncé au congrès d’Abidjan. Vous avez décidé à la dernière minute de vous retirer avec d’autres fescistes à Yamoussoukro pour y tenir d’autres assises de la Fesci. Pourquoi ?
Zagol Alain Durand : Nous sommes venus à Yamoussoukro pour des raisons de sécurité. En tant que candidat, le comité d’organisation m’a invité à venir à Yamoussoukro pour y tenir le congrès dans la tranquillité et la quiétude. Voilà pourquoi le congrès s’est tenu à Yamoussoukro.

LP : Au même moment, se tenait au Forum de l’université de Cocody, en présence des ministres de tutelle Cissé Bacongo (Enseignement supérieur et Recherche scientifique) et Bleu Lainé (Education nationale), le congrès qui a vu la réélection de Mian Augustin, le Sg sortant. N’avez-vous pas le sentiment d’être dans l’illégalité ?
Z. A. D : Il n’est nullement écrit dans nos textes qu’il faut la présence d’un ministre à un congrès pour qu’il soit validé. Donc nous sommes dans la légalité.

LP : La Fesci a désormais deux chefs, ne craignez-vous pas un risque d’affrontement, donc le retour de la machette sur le campus ?
Z .A . D : Il n’est plus question du retour de la machette. Nous avons dépassé ce cadre. Nous n’avons pas pris les machettes pour venir ici à Yamoussoukro. Nous voulons des débats intellectuels, et non la violence. C’est pour justement éviter la violence que nous sommes allés à Yamoussoukro. Nous ne sommes pas partisans de la violence. Nous allons donner des instructions fermes à nos camarades qui ont participé au congrès de Yamoussoukro dans ce sens. Notre souci, c’est de faire en sorte que les élèves et étudiants retrouvent leur valeur pour servir l’Etat de Côte d’Ivoire.

LP : Mais, il risque d’y avoir des étincelles lors de vos retrouvailles avec Mian Augustin à Abidjan…
Z. A. D. En tout cas, je ne rentrai pas de Yamoussoukro avec un tel esprit. Je pense qu’il faut éviter les esprits de belligérance. Je ne suis en conflit avec qui que se soit. Je suis élu nouveau secrétaire général de la Fesci pour rassembler tout le monde autour de l’idéal commun qui est de redorer le blason de la Fesci. Il n’est donc pas question pour moi de céder à la violence.

LP : Vous avez été membre du Bureau exécutif de Mian Augustin lors de récent mandat. Que lui reprochez-vous concrètement ?
Z. A. D : La gestion de Mian n’est pas satisfaisante. Au lieu de diriger, il a plutôt géré la Fesci

LP : C'est-à-dire ?
Z.A.D : Il n’a jamais travaillé librement. Il n’a pas les aptitudes pour défendre les intérêts des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire.

LP : Qu’entendez-vous par travailler librement ?
Z. A.D. : Il n’avait pas les mains libres pour diriger. Il était sous influence de certaines personnes, que je ne souhaite pas nommer. Il n’a pas la conscience tranquille et il le sait. Si deux membres de son bureau se sont présentés contre lui, cela veut dire que Mian Augustin est dépassé (par les événements). Depuis son élection, il n’a tenu aucune assemblée générale avec un ordre du jour bien défini, où les motions sont respectées, et où chacun peut prendre librement la parole. Même durant les réunions du BEN (Bureau Exécutif National), c’était la pensée unique. Nous n’étions pas d’accord en tant membre du bureau , avec sa façon de gérer la Fesci. Mais, pour la cohésion du mouvement nous n’avons rien dit. Nous avons accepté de travailler pour l’intérêt des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire.

LP : Après avoir dénoncé l’irrégularité du congrès, vous avez accepté quand même de vous porter candidat à l’élection du Sg. Mian Augustin pense que vous n’êtes pas conséquent avec vous-même…
Z. A.D. : Le congrès comportait des irrégularités. Nous les avons relevées dans une motion de protestation que nous avons déposée chez le président du comité d’organisation. Et puis, la politique de la chaise vide n’a jamais payé.

LP : Selon des indiscrétions, que vous seriez soutenu par Serges Koffi( ex- Sg de la Fesci) et Damana Pickass…
Z.A.D : C’est malheureux que les gens pensent qu’on est toujours soutenu par quelqu’un. Les élèves et étudiants ont cotisé pour venir tenir le congrès à Yamoussoukro sans l’aide de quelqu’un. Nous ne sommes soutenus par personne. Les congressistes ont payé leur transport de leurs poches pour venir assister au congrès de la renaissance de la Fesci. On a même dit que j’étais soutenu par des ministres. Je pense qu’il faut recentrer le débat. C’est parce que Mian n’est plus digne de représenter la Fesci que je me suis porté candidat.

LP : Ce n’est quand même pas avec les cotisations de 400 étudiants que vous avez financé un tel congrès qui nécessite beaucoup de millions et surtout quand on sait que qu’ils n’ont pas d’argent. Où avez-vous trouvé le financement de votre congrès ?
Z.A.D : Pourquoi voulez vous que je sois soutenu par quelqu’un. Et les autres candidats, pourquoi vous ne demandez pas qui les soutient. Nous sommes allés à des élections où il y a eu un vainqueur et un perdant. Je l’ai dit personne ne nous a financé. Nous avons, nous élèves et étudiants, cotisé de façon spontanée pour tenir notre congrès à Yamoussoukro. Nous avons pris nos responsabilités devant l’histoire pour marquer la rupture avec la vieille pratique et nous l’assumons pleinement.

LP : Mian Augustin dit que votre congrès est nul et de nul effet. Selon lui, c’est le secrétaire général sortant qui convoque le congrès électif et non quelqu’un d’autre…
Z.A.D : Il peut dire ce qu’il veut. En Côte d’Ivoire, chacun est libre de dire ce qu’il veut. L’époque de la monarchie et de la dictature est révolue. Mian est dans une logique de dissidence et il parle en tant que dissident. Je ne lui en veux pas pour ça. Mais, je vous donne la garantie que nous allons rentrer et installer nos sections de base pour travailler dans l’intérêt des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire. Moi, je me bats pour l’amélioration des conditions de travail des élèves et étudiants.
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