L’Agence nationale de la stratégie et de l’intelligence, Ansi, est pour la Côte d’Ivoire ce que représente la Cia pour les Etats-Unis. Un service de renseignement spécialisé dans la collecte des informations, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, le tout pour la sécurité de l’Etat. L’Ansi est donc censée être une structure de la plus haute importance au service de l’Etat. Elle est cependant traversée par des courants antagonistes qui secouent ses dirigeants. Là ne semblent pas, malgré tout, résider les tares des grandes oreilles ivoiriennes. « Ses performances » font sourire beaucoup de spécialistes en espionnage et contre-espionnage. Très prompte à braquer les phares sur la forêt du Banco à la recherche d’armes, à faire arrêter tel enseignant pour atteinte à la sûreté de l’Etat, à faire mettre les forces de défense et de sécurité en branle pour parer à une menace grave et imminente contre les institutions de la république, l’Ansi perd son souffle dans des rapports qui laissent plus d’un perplexe. La raison, le trop plein de politiques en lieu et place de techniciens dans cette structure dont l’importance n’échappe pourtant à personne. Son secrétaire général, l’ancien responsable des enseignants du Fpi, pour ne prendre que cet exemple passe le plus clair de son temps à animer les rassemblements politiques de son camp. Firmin Krékré était ainsi mardi dernier avec les communicateurs bénévoles pour le plébiscite de Gbagbo. Occasion pour lui de redire sa foi au triomphe de son champion et de louer les mérites de la coalition hétéroclites autour de Gbagbo. Entre temps, les dossiers à l’Ansi attendent. Pas étonnant que la Cia locale se transforme en simple instrument de terreur contre opposants et supposés tels. Quand la priorité est de faire triompher les siens, les renseignements deviennent une arme partisane.
D. Al Seni
D. Al Seni