Une démarche anachronique
Le candidat du FPI a décidé de copier son adversaire du RDR dans tous ses faits et gestes, en cette période de pré campagne électorale. Mais il s’y prend mal. En effet, comme Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo annonce le recrutement des experts dans son staff de campagne. Au nombre de 300, ceux-ci auront, selon lui, la « lourde tâche » d’aller auprès des populations pour leur expliquer le contenu de son livre-programme, intitulé « Cote d’Ivoire, Bâtir la paix sur la démocratie et la prospérité ». A ces experts, le mardi dernier au Palais de la Culture, le candidat du FPI a indiqué qu’il a écrit ce livre pour qu’ils parlent le même langage contre l’adversaire. « Portez le fer contre ceux qui portent le fer contre nous. (…) Nous sommes fatigués d’une Côte d’Ivoire où les gens mentent. Je ne vous envoie pas en mission pour insulter les gens. Je vous envoie pour aller expliquer aux Ivoiriens ce que nous allons faire. Mais, sur la route si quelqu’un vous attaque, répondez-lui », a lancé Laurent Gbagbo à ses lieutenants.
Hormis le ton belliqueux que renferme ces ‘’conseils’’, il est important de relever à quel point cette démarche de celui qui se présente comme candidat de la mouvance présidentielle est entachée d’anachronisme. De manière traditionnelle, l’expert se définit dans ce contexte précis comme celui qui va sur le terrain, recense les difficultés des populations, les étudie, avant de dégager des solutions, qui pourront servir de base à un projet de société. Et c’est ce qu’a fait le Dr Alassane Dramane Ouattara. Avant l’élaboration complète de son programme de gouvernement, ADO a commis une centaine d’experts, nationaux et internationaux. Durant près d’une année, ceux-ci ont sillonné tout le territoire national pour recenser, dans les villes et villages, les problèmes auxquels sont confrontées les populations. A l’issue de ce travail minutieux, il a été question d’étudier ces difficultés, point par point et région par région, avant d’en sortir des solutions précises, chiffrées et fiables. Et c’est grâce à une telle démarche scientifique que l’ancien Directeur général adjoint du FMI est très à l’aise lorsqu’il s’adresse à ses concitoyens. La preuve a été faite au cours de ces récentes tournées dans les différentes régions du pays. A chaque étape, Alassane Ouattara a relevé, avec exactitude, les difficultés au plan local, dans les domaines de la santé, de l’école, de l’eau, de l’électricité, de l’habitat, etc. Le candidat du RDR est allé jusqu’à préciser à certains endroits, le nombre de pompes à réparer dans les villages et ce que cela pourrait coûter.
Mais que constatons-nous avec Laurent Gbagbo ? Les experts (?) du candidat FPI tombent comme un chevet sur la soupe. Ils sont recrutés, pas pour aller recenser les problèmes des Ivoiriens, répertorier leurs besoins et leurs souhaits, mais plutôt pour aller leur imposer un livre-programme réfléchi et conçu de toute pièce depuis la résidence présidentielle de Cocody. Une démarche, à la limite loufoque. En ce sens qu’il est clair que le candidat Gbagbo a décidé de mettre la charrue avant les bœufs. Ce sont les experts qui vont s’imprégner des solutions du candidat avant d’aller à la rencontre des problèmes sur le terrain. Bizarre ! Nous tenons là une preuve flagrante d’amateurisme du prétendant à un troisième mandat. Incompétence quand tu nous tiens.
Diawara Samou
Rencontre au sommet avec les militaires et les Délégués FN
Soro et ses hommes réaffirment leur unité
Ils sont venus de partout. Les responsables des grands commandements des Forces armées des Forces nouvelles, et les dix commandants de zones, tous en treillis flambant neufs ont répondu hier, à l’appel de leur premier responsable, le secrétaire général Guillaume Soro. La grande cour de la mairie d’Odienné, et la salle des fêtes se sont transformées pour la circonstance en une ‘’forêt de militaires’’. Mais la réunion d’hier n’était pas ouverte à tout ce beau monde, mais seulement à leurs chefs. Ainsi, ont été autorisés à entrer dans la salle, le Général Soumahila Bakayoko, Chef d’Etat major des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN), le Général Michel Gueu, Inspecteur général des armées, Tuo Fozié, en charge de a Direction générale de la Police et de la Gendarmerie, Koné Messamba, commandant des Forces paramilitaires, le Commissaire Ouattara Seydou. A ces commandants des grands commandements, se sont tout naturellement ajoutés, ceux que tout le monde attendait. A savoir, les commandants de zones, plus communément appelés ‘’com’zones’’. Ainsi l’on a pu noter la présence effective des commandants Morou Ouattara, Touré Hervé Pélican, dit ‘’Vetcho’’, Chérif Ousmane, Zoumana Ouattara, Issiaka Ouattara alias ‘’Wattao’’, Lossesni Fofana alias ‘’Loss’’, Ouattara Brahima, Ousmane Coulibaly alias ‘’Ben Laden’’, Gaoussou, alias ‘’Jah Gao’’. Seul le commandant de Korhogo, Fofié Kouakou Martin, n’était pas présent. Mais, il est ‘’permissionnaire exceptionnel’’, selon les propres termes du général Bakayoko, qui a situé le contexte de la rencontre, à la presse, qui a été bien de se retirer. Le huis clos a duré trois longues heures. Mais selon de bonnes sources, Guillaume Soro et ses hommes se sont appesantis sur la question essentielle de la cohésion en leur sein. Sana toutefois oublier d’apporter leur soutien au Premier ministre dans ses activités à la tête du gouvernement: «(…) Le Chef d’Etat-major des Forces Armées des Forces Nouvelles, appuyé par tous les Grands Commandements et tous les dix Commandants de Zone, se sont réjouit et félicité du bilan fort satisfaisant du Secrétaire Général des Forces Nouvelles, à la tête du Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire, et ont renouvelé leur soutien total au Premier Responsable des Forces Nouvelles et inviter la grande famille des Forces Nouvelles à la cohésion et à la solidarité, dans la confiance mutuelle, seul gage du succès du combat des Forces Nouvelles», mentionne d’ailleurs le communiqué final lu par le commandant Zoumana Ouattara, dit Zoua.
Après le huis clos avec les militaires, Guillaume Soro s’est également entretenu avec les délégués FN des zones Centre-Nord-Ouest (CNO) et les membres de son cabinet en sa qualité de secrétaire général des Forces nouvelles. Les Délégués ont salué l’avancée du processus de sortie de crise qui a connu un franc succès avec l’affichage de la liste électorale provisoire sur toute l’étendue du territoire et à l’étranger ainsi que le règlement du contentieux qui s’effectue ‘’dans la sécurité’’. Mais aussi la publication de la liste des candidats à la présidentielle qui s’est faite ‘’sans exclusion’’, et le fonctionnement sans accroc du Centre de commandement intégré (CCI): «La confiance retrouvée permet à jour, non seulement la libre circulation et des biens, mais aussi la précampagne électorale», reconnaissent les Délégués. A la fin de ces deux rencontres, le Premier ministre a fait des dons au Centre hospitalier régional et à la direction de l’Education nationale. Il a félicité les responsables et le personnel pour le travail accompli dans des conditions difficiles.
Yves-M. ABIET (Envoyé spécial)
Dénonciations calomnieuses, arrestations…
Le FPI veut torpiller le processus électoral, le RDR met en garde
Ce qui se passe en ce moment est très inquiétant pour l’avenir de la Côte d’ivoire. C’est à croire que le régime de Laurent Gbagbo n’a rien tiré comme leçons de ce que notre pays a vécu ces dernières années. Hier à Adjamé-Williamsville, sans motif valable, d’honnêtes citoyens ont été tirés de leur sommeil par des éléments du Centre de commandement des Opérations sécuritaires (CeCOS) pour être conduits au siège de cette unité à Cocody. Il leur est reproché d’avoir fait du « faux et usage de faux ». Au cours d’une conférence de presse qu’il a co-animée hier avec M. Amadou Coulibaly, conseiller en communication du président du RDR, Me Soungalo Coulibaly, secrétaire national du RDR aux droits de l’Homme, a dénoncé cette arrestation tant dans sa forme que dans le fond. Pour l’homme de droit, l’accusation portée contre les seize personnes interpellées par le CeCOS ne tient pas du tout. Parce qu’aucune preuve de faux n’a été trouvée et présentée par le général Guai Bi Poin, commandant du CeCOS et ses hommes. Pour lui, ces personnes ont été arrêtées pour des raisons politiques. D’abord lorsqu’on jette un coup d’œil sur la liste des personnes arrêtées, on remarque, selon lui, qu’elles ont toutes des noms à consonance nordique. Ensuite, elles sont toutes inscrites sur la liste provisoire électorale. L’objectif est donc selon lui, de les faire passer aux yeux de l’opinion pour des étrangers qui ont fraudé sur la nationalité ivoirienne pour se faire enrôler. Car pour Me Soungalo Coulibaly, c’est bel et bien le FPI qui a actionné le CeCOS pour procéder à ces arrestations. Le secrétaire national du RDR chargé des droits de l’Homme ne comprend pas que ce soit le CeCOS qui intervient dans une affaire qui concerne la nationalité. Alors qu’en la matière, c’est plutôt le juge de droit commun qui est compétent à connaitre tous les litiges portant sur la nationalité. En outre, pour des personnes figurant sur la liste provisoire électorale qu’on soupçonne de fraude, il y a une procédure en la matière arrêtée par la Commission électorale indépendante. La CEI et ses démembrements statuent en premier recours et ensuite en cas de non satisfaction, les tribunaux interviennent. C’est à stade que peut intervenir la force publique s’il est avéré que les inculpés ont fait du faux. Mais le CeCOS actionné par le FPI a sa petite idée sur derrière la tête sur ces arrestations.
Comme ce fut le cas pour les personnes que le même CeCOS est allé chercher à Toupah, dans le département de Dabou.
Toujours sur le même sujet, il faut dire que ces derniers temps le FPI n’a pas chômé. Car à côté de cette affaire, il y a le cas des dénonciations calomnieuses qui se sont déroulés à Alépé, à Bondoukou et à Abengourou où pour les mêmes motifs, de braves citoyens du fait de leur patronyme ont été inquiétés. Au cours de cette même conférence de presse, Me Soungalo Coulibaly s’est appesanti sur la situation à Alépé où les cadres du FPI avec la complicité des autorités coutumières ont tenté de faire radier des personnes de la liste provisoire électorale. Au motif qu’il serait des « étrangers ». Les chefs de terre et chefs du village d’Aboisso-Comoé, d’Allosso 1, d’Allosso 2 , Egnambo Carrefour, Kouaokro, Koutoukro-bord, Koutoukro 1 et 2 et Anokro, sous la dictée du président du Conseil général d’Alépé, M. N’Cho Aboya, ont convoqué ces personnes régulièrement inscrites sur la liste électorale pour leur demander de produire des documents attestant leur naturalisation. Ce que ces personnes naturellement n’ont pu produire. Puisqu’elles sont des nationales ivoiriennes. Heureusement que ni la CEI locale ni la section de tribunal local n’a pas suivi M. N’Cho Aboya et ses complices. Il faut rappeler le président du Conseil général d’Alépé n’est pas à son premier méfait. Il est l’un des cadres FPI de la région qui ont été à la base des incidents de Danguira en 2005 où Koulango, Lobi et sénoufo ont vu leurs cases brûlés et chassés du village.
Face à ces dérapes graves, le RDR a décidé de réagir. Une saisine sera introduite dans les heures à venir auprès de la Commission électorale indépendante pour l’amener à appliquer les sanctions prévues contre les auteurs des dénonciations calomnieuses. Aux dernières nouvelles, le CeCOS auraient lâché 7 personnes sur les seize personnes interpellées. Selon le témoignage de l’une d’entre elles, le capitaine Kati Bi qui est le chef des opérations au siège de Cocody, a invité la télévision ivoirienne et des journalistes pour des prises de vue. Il a présenté les personnes arrêtées comme des étrangers qui ont fraudé sur la nationalité. Il ne faut donc s’étonner les prochaines heures si ces personnes sont présentées au journal télévisé de 20 heures et dans certains journaux comme des fraudeurs.
Jean-Claude Coulibaly
Le candidat du FPI a décidé de copier son adversaire du RDR dans tous ses faits et gestes, en cette période de pré campagne électorale. Mais il s’y prend mal. En effet, comme Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo annonce le recrutement des experts dans son staff de campagne. Au nombre de 300, ceux-ci auront, selon lui, la « lourde tâche » d’aller auprès des populations pour leur expliquer le contenu de son livre-programme, intitulé « Cote d’Ivoire, Bâtir la paix sur la démocratie et la prospérité ». A ces experts, le mardi dernier au Palais de la Culture, le candidat du FPI a indiqué qu’il a écrit ce livre pour qu’ils parlent le même langage contre l’adversaire. « Portez le fer contre ceux qui portent le fer contre nous. (…) Nous sommes fatigués d’une Côte d’Ivoire où les gens mentent. Je ne vous envoie pas en mission pour insulter les gens. Je vous envoie pour aller expliquer aux Ivoiriens ce que nous allons faire. Mais, sur la route si quelqu’un vous attaque, répondez-lui », a lancé Laurent Gbagbo à ses lieutenants.
Hormis le ton belliqueux que renferme ces ‘’conseils’’, il est important de relever à quel point cette démarche de celui qui se présente comme candidat de la mouvance présidentielle est entachée d’anachronisme. De manière traditionnelle, l’expert se définit dans ce contexte précis comme celui qui va sur le terrain, recense les difficultés des populations, les étudie, avant de dégager des solutions, qui pourront servir de base à un projet de société. Et c’est ce qu’a fait le Dr Alassane Dramane Ouattara. Avant l’élaboration complète de son programme de gouvernement, ADO a commis une centaine d’experts, nationaux et internationaux. Durant près d’une année, ceux-ci ont sillonné tout le territoire national pour recenser, dans les villes et villages, les problèmes auxquels sont confrontées les populations. A l’issue de ce travail minutieux, il a été question d’étudier ces difficultés, point par point et région par région, avant d’en sortir des solutions précises, chiffrées et fiables. Et c’est grâce à une telle démarche scientifique que l’ancien Directeur général adjoint du FMI est très à l’aise lorsqu’il s’adresse à ses concitoyens. La preuve a été faite au cours de ces récentes tournées dans les différentes régions du pays. A chaque étape, Alassane Ouattara a relevé, avec exactitude, les difficultés au plan local, dans les domaines de la santé, de l’école, de l’eau, de l’électricité, de l’habitat, etc. Le candidat du RDR est allé jusqu’à préciser à certains endroits, le nombre de pompes à réparer dans les villages et ce que cela pourrait coûter.
Mais que constatons-nous avec Laurent Gbagbo ? Les experts (?) du candidat FPI tombent comme un chevet sur la soupe. Ils sont recrutés, pas pour aller recenser les problèmes des Ivoiriens, répertorier leurs besoins et leurs souhaits, mais plutôt pour aller leur imposer un livre-programme réfléchi et conçu de toute pièce depuis la résidence présidentielle de Cocody. Une démarche, à la limite loufoque. En ce sens qu’il est clair que le candidat Gbagbo a décidé de mettre la charrue avant les bœufs. Ce sont les experts qui vont s’imprégner des solutions du candidat avant d’aller à la rencontre des problèmes sur le terrain. Bizarre ! Nous tenons là une preuve flagrante d’amateurisme du prétendant à un troisième mandat. Incompétence quand tu nous tiens.
Diawara Samou
Rencontre au sommet avec les militaires et les Délégués FN
Soro et ses hommes réaffirment leur unité
Ils sont venus de partout. Les responsables des grands commandements des Forces armées des Forces nouvelles, et les dix commandants de zones, tous en treillis flambant neufs ont répondu hier, à l’appel de leur premier responsable, le secrétaire général Guillaume Soro. La grande cour de la mairie d’Odienné, et la salle des fêtes se sont transformées pour la circonstance en une ‘’forêt de militaires’’. Mais la réunion d’hier n’était pas ouverte à tout ce beau monde, mais seulement à leurs chefs. Ainsi, ont été autorisés à entrer dans la salle, le Général Soumahila Bakayoko, Chef d’Etat major des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN), le Général Michel Gueu, Inspecteur général des armées, Tuo Fozié, en charge de a Direction générale de la Police et de la Gendarmerie, Koné Messamba, commandant des Forces paramilitaires, le Commissaire Ouattara Seydou. A ces commandants des grands commandements, se sont tout naturellement ajoutés, ceux que tout le monde attendait. A savoir, les commandants de zones, plus communément appelés ‘’com’zones’’. Ainsi l’on a pu noter la présence effective des commandants Morou Ouattara, Touré Hervé Pélican, dit ‘’Vetcho’’, Chérif Ousmane, Zoumana Ouattara, Issiaka Ouattara alias ‘’Wattao’’, Lossesni Fofana alias ‘’Loss’’, Ouattara Brahima, Ousmane Coulibaly alias ‘’Ben Laden’’, Gaoussou, alias ‘’Jah Gao’’. Seul le commandant de Korhogo, Fofié Kouakou Martin, n’était pas présent. Mais, il est ‘’permissionnaire exceptionnel’’, selon les propres termes du général Bakayoko, qui a situé le contexte de la rencontre, à la presse, qui a été bien de se retirer. Le huis clos a duré trois longues heures. Mais selon de bonnes sources, Guillaume Soro et ses hommes se sont appesantis sur la question essentielle de la cohésion en leur sein. Sana toutefois oublier d’apporter leur soutien au Premier ministre dans ses activités à la tête du gouvernement: «(…) Le Chef d’Etat-major des Forces Armées des Forces Nouvelles, appuyé par tous les Grands Commandements et tous les dix Commandants de Zone, se sont réjouit et félicité du bilan fort satisfaisant du Secrétaire Général des Forces Nouvelles, à la tête du Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire, et ont renouvelé leur soutien total au Premier Responsable des Forces Nouvelles et inviter la grande famille des Forces Nouvelles à la cohésion et à la solidarité, dans la confiance mutuelle, seul gage du succès du combat des Forces Nouvelles», mentionne d’ailleurs le communiqué final lu par le commandant Zoumana Ouattara, dit Zoua.
Après le huis clos avec les militaires, Guillaume Soro s’est également entretenu avec les délégués FN des zones Centre-Nord-Ouest (CNO) et les membres de son cabinet en sa qualité de secrétaire général des Forces nouvelles. Les Délégués ont salué l’avancée du processus de sortie de crise qui a connu un franc succès avec l’affichage de la liste électorale provisoire sur toute l’étendue du territoire et à l’étranger ainsi que le règlement du contentieux qui s’effectue ‘’dans la sécurité’’. Mais aussi la publication de la liste des candidats à la présidentielle qui s’est faite ‘’sans exclusion’’, et le fonctionnement sans accroc du Centre de commandement intégré (CCI): «La confiance retrouvée permet à jour, non seulement la libre circulation et des biens, mais aussi la précampagne électorale», reconnaissent les Délégués. A la fin de ces deux rencontres, le Premier ministre a fait des dons au Centre hospitalier régional et à la direction de l’Education nationale. Il a félicité les responsables et le personnel pour le travail accompli dans des conditions difficiles.
Yves-M. ABIET (Envoyé spécial)
Dénonciations calomnieuses, arrestations…
Le FPI veut torpiller le processus électoral, le RDR met en garde
Ce qui se passe en ce moment est très inquiétant pour l’avenir de la Côte d’ivoire. C’est à croire que le régime de Laurent Gbagbo n’a rien tiré comme leçons de ce que notre pays a vécu ces dernières années. Hier à Adjamé-Williamsville, sans motif valable, d’honnêtes citoyens ont été tirés de leur sommeil par des éléments du Centre de commandement des Opérations sécuritaires (CeCOS) pour être conduits au siège de cette unité à Cocody. Il leur est reproché d’avoir fait du « faux et usage de faux ». Au cours d’une conférence de presse qu’il a co-animée hier avec M. Amadou Coulibaly, conseiller en communication du président du RDR, Me Soungalo Coulibaly, secrétaire national du RDR aux droits de l’Homme, a dénoncé cette arrestation tant dans sa forme que dans le fond. Pour l’homme de droit, l’accusation portée contre les seize personnes interpellées par le CeCOS ne tient pas du tout. Parce qu’aucune preuve de faux n’a été trouvée et présentée par le général Guai Bi Poin, commandant du CeCOS et ses hommes. Pour lui, ces personnes ont été arrêtées pour des raisons politiques. D’abord lorsqu’on jette un coup d’œil sur la liste des personnes arrêtées, on remarque, selon lui, qu’elles ont toutes des noms à consonance nordique. Ensuite, elles sont toutes inscrites sur la liste provisoire électorale. L’objectif est donc selon lui, de les faire passer aux yeux de l’opinion pour des étrangers qui ont fraudé sur la nationalité ivoirienne pour se faire enrôler. Car pour Me Soungalo Coulibaly, c’est bel et bien le FPI qui a actionné le CeCOS pour procéder à ces arrestations. Le secrétaire national du RDR chargé des droits de l’Homme ne comprend pas que ce soit le CeCOS qui intervient dans une affaire qui concerne la nationalité. Alors qu’en la matière, c’est plutôt le juge de droit commun qui est compétent à connaitre tous les litiges portant sur la nationalité. En outre, pour des personnes figurant sur la liste provisoire électorale qu’on soupçonne de fraude, il y a une procédure en la matière arrêtée par la Commission électorale indépendante. La CEI et ses démembrements statuent en premier recours et ensuite en cas de non satisfaction, les tribunaux interviennent. C’est à stade que peut intervenir la force publique s’il est avéré que les inculpés ont fait du faux. Mais le CeCOS actionné par le FPI a sa petite idée sur derrière la tête sur ces arrestations.
Comme ce fut le cas pour les personnes que le même CeCOS est allé chercher à Toupah, dans le département de Dabou.
Toujours sur le même sujet, il faut dire que ces derniers temps le FPI n’a pas chômé. Car à côté de cette affaire, il y a le cas des dénonciations calomnieuses qui se sont déroulés à Alépé, à Bondoukou et à Abengourou où pour les mêmes motifs, de braves citoyens du fait de leur patronyme ont été inquiétés. Au cours de cette même conférence de presse, Me Soungalo Coulibaly s’est appesanti sur la situation à Alépé où les cadres du FPI avec la complicité des autorités coutumières ont tenté de faire radier des personnes de la liste provisoire électorale. Au motif qu’il serait des « étrangers ». Les chefs de terre et chefs du village d’Aboisso-Comoé, d’Allosso 1, d’Allosso 2 , Egnambo Carrefour, Kouaokro, Koutoukro-bord, Koutoukro 1 et 2 et Anokro, sous la dictée du président du Conseil général d’Alépé, M. N’Cho Aboya, ont convoqué ces personnes régulièrement inscrites sur la liste électorale pour leur demander de produire des documents attestant leur naturalisation. Ce que ces personnes naturellement n’ont pu produire. Puisqu’elles sont des nationales ivoiriennes. Heureusement que ni la CEI locale ni la section de tribunal local n’a pas suivi M. N’Cho Aboya et ses complices. Il faut rappeler le président du Conseil général d’Alépé n’est pas à son premier méfait. Il est l’un des cadres FPI de la région qui ont été à la base des incidents de Danguira en 2005 où Koulango, Lobi et sénoufo ont vu leurs cases brûlés et chassés du village.
Face à ces dérapes graves, le RDR a décidé de réagir. Une saisine sera introduite dans les heures à venir auprès de la Commission électorale indépendante pour l’amener à appliquer les sanctions prévues contre les auteurs des dénonciations calomnieuses. Aux dernières nouvelles, le CeCOS auraient lâché 7 personnes sur les seize personnes interpellées. Selon le témoignage de l’une d’entre elles, le capitaine Kati Bi qui est le chef des opérations au siège de Cocody, a invité la télévision ivoirienne et des journalistes pour des prises de vue. Il a présenté les personnes arrêtées comme des étrangers qui ont fraudé sur la nationalité. Il ne faut donc s’étonner les prochaines heures si ces personnes sont présentées au journal télévisé de 20 heures et dans certains journaux comme des fraudeurs.
Jean-Claude Coulibaly