Le président de l’Alliance nationale démocratique de la guinée, Soromou Antoine, de passage à Abidjan, a bien voulu répondre à nos questions sur la situation de crise profonde dans son pays natal. Sans détour et sans farce, il s’est livré à votre quotidien.
Notre Voie : Monsieur le président quelle est la situation de Dadis Camara au Maroc ?
Soromou Antoine: Selon toutes les informations que nous obtenons de nos autorités diplomatiques au Maroc et des différents ministres qui y sont allés pour consulter le président, son état de santé s’améliore et nous sommes confiants qu’il sera de retour dans son pays dans les meilleurs délais, sûrement la semaine prochaine.
N.V : Mais il y a quelques jours, le ministre français des affaires étrangères a dit qu’il conseillait vivement à Dadis de ne pas rentrer dans son pays. Qu’en pensez-vous ?
S.A: Nous pensons que Bernard Kouchner n’a sa place que dans l’humanitaire, parce que dans la diplomatie, nous considérons en Guinée qu’il est l’ivraie du gouvernement Sarkozy. Parce qu’il prend ses souhaits pour la réalité. Et nous constatons qu’il ne connaît vraiment pas la Guinée où le sentiment général est que le président Dadis retourne au pays. Parce qu’il a promis au peuple de faire la vérité sur les évènements du 28 septembre et qu’il était sur la voie. Tous les moyens avaient été déployés pour que le peuple de Guinée puisse connaître effectivement la vérité sur ces événements. Ce que le peuple de Guinée a gardé de feu le président Sékou Touré, c’est un nationalisme qui fait que la Guinée peut régler ses problèmes en interne. Et, nous l’avons toujours fait. Nous avons même été au chevet des autres états pour régler leurs problèmes et nous pensons que nous sommes un peuple politiquement majeur qui peut, lui-même, régler ses problèmes. Donc, nous considérons que les propos de M. Kouchner sont de nature à jeter de l’huile sur le feu. M. Kouchner jette aujourd’hui le masque. Car, nous savons très bien que la France a toujours cherché par tous les moyens à déstabiliser la Guinée après le non du 28 septembre 1958. Nous avons les preuves en Guinée que de 1959 à nos jours, la France a ses pieds dans tous les complots qui visent à déstabiliser le pays. Et des sources très proches de l’ambassade de France au Sénégal soutiennent que les autorités françaises ont extirpé M. Toumba qui s’y trouverait, et que le journaliste de RFI l’a interviewé. Ce sont des attitudes que nous considérons comme étant celles des nostalgiques de la France-Afrique.
N. V. : M. Kouchner dit que le retour de Dadis Camara va entraîner la guerre civile.
S.A. : Mais les conditions d’une guerre civile en Guinée ne sont pas réunies. Il n’y a pas à l’intérieur une tension qui peut faire croire que le retour de Dadis pourrait constituer un élément déclencheur d’une guerre civile. Je vous dis que c’est vraiment une vue de l’esprit. Parce que, en voulant tuer M. Dadis, la France a prouvé qu’elle ne connaissait pas la Guinée. Après les événements du 28 septembre, M. Dadis a promis de faire la lumière sur ces événements, de désigner les coupables et que ces coupables allaient être punis régulièrement. C’est ainsi que lui-même s’est adressé à la communauté internationale pour demander une enquête internationale pour que la vérité soit établie.
N.V. : cette commission a rendu ses conclusions qui l’accablent.
S.A. : Je pense que M. Dadis est totalement victime de son inexpérience et des agissements de la communauté internationale. Parce qu’il a été mis en place une commission nationale composée des partis d’opposition, de l’assemblée nationale, de la société civile. Les travaux de cette commission ne sont même pas encore achevés que la commission internationale a bouclé son enquête. Ce n’est pas en dix jours qu’on peut établir les faits, désigner les coupables. Autrement dit, boucler un dossier d’une telle importance. Nous considérons pour notre part que la commission internationale qui a été envoyée en Guinée est une commission, dont le travail était dirigé avec des conclusions pré-établies.
N.V. : Donc vous ne reconnaissez pas les résultats de cette commission ?
S.A. : Le problème aujourd’hui n’est pas de reconnaître les conclusions ou pas. Nous analysons les contours des travaux et nous disons que dix jours pour faire le travail nous semblent peu. Nous considérons qu’il y a eu précipitation dans l’annonce des résultats de ce travail. Nous n’avons pas les moyens de contester les conclusions de la commission internationale. Mais ce que je dis, c’est que vu les contours de ce travail, il y avait déjà des résultats arrêtés avant que cette commission n’arrive en Guinée.
N.V. : La commission préconise que les auteurs des massacres dont Dadis soient traduits devant la CPI. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
S.A.: sur ce point, je pense que le procureur du Cpi n’a pas encore été officiellement saisi pour les travaux de commission. Je ne dis pas que ça sera fait ou pas. Je dis que c’est le moment où nous même en tant qu’africain, en tant qu’Etat différent, nous devons nous pencher un peu sur la situation. Il y a eu de grands évènements au Tibet. On n’a jamais demandé l’envoi de casques bleus pour aller s’interposer entre les civils et l’armée. Il n’y a jamais eu une déclaration de Ban Ki Moon pour condamner la chine. On n’a jamais dit qu’il y a eu crime contre l’humanité en chine. Au Kenya, il y a eu 1500 morts après les élections. La commission internationale qu’est-ce qu’elle a fait ? Il y a eu tentative de meurtre d’un président, la CEDEAO est restée muette. Aucun pays de la sous-région ne nous a envoyé ne serait-ce qu’une petite lettre de compassion. Il y a problème. Voilà ce que nous devons dénoncer.
N.V. : Vous voulez dire que tout le monde est dans le complot de la France ?
S.A: Je ne dis pas que tout le monde était dans la mouvance de la France. Mais que tout le monde a eu peur de s’attirer le courroux de la France.
N.V. : Revenons sur les événements du 28 septembre. Dans quel contexte ont-ils eu lieu selon vous ?
S.A. : Pour parler de ces événements, il faut partir d’abord du 23 décembre à la prise du pouvoir par la junte. De mémoire de politicien, c’est la première fois qu’après un coup d’Etat, la CEDEAO constitue un groupe de contact, pour s’interposer entre la junte et l’opposition le 10 janvier, c'est-à-dire 17 jours plus tard. Ce qui a poussé les guinéens à appeler M. Chambas, l’opposant le plus virulent de la Guinée. C’est le même Chambas qui, dans une déclaration, demandait qu’on envoie en Guinée, une force d’interposition entre la population et la junte. Ce qui laissait croire que derrière chaque immeuble il y avait un militaire posté qui serait prêt à tirer sur les civils. Ce qui n’est pas vrai. Donc, depuis le 10 janvier, il y a eu un acharnement de la commission internationale sur la Guinée. Acharnement qui a poussé la junte à entrer dans un chronogramme que personne ne pouvait supporter. Au niveau financier comme organisationnel, ce n’était pas possible. Acharnement qui a poussé certains opposants a se sentir très forts parce qu’ils avaient le soutien de cette communauté internationale pour pousser les militaires à la sortie. Sans toutefois se préoccuper de dire ce qu’on offrait à cette junte qui a pris le pouvoir dans une situation ou une opposition normale n’aurait pas pu. Je suis un opposant, mais je reste réaliste. La junte s’est attaquée à trois chantiers qui étaient énormes. D’abord, elle a commandité des audits sur la gestion passée et s’est ensuite attaquée au narcotrafic. Voila ce qui faisait déjà que le président de cette junte était dans l’œil du cyclone.
N.V. : Cela ne justifie-t-il pas la réaction de ces opposants qui sont en majorité des anciens premiers ministres et dont la gestion était décriée ?
S.A. : À partir du moment où les audits ont commencé ces fossoyeurs de l’économie nationale se sont sentis menacés et c’est le besoin de se constituer en bouclier humain qui les a amenés à se convertir en homme politique pour pouvoir avoir une certaine immunité naturelle. Le problème qui s’est posé, c’est que ces gens n’avaient pas eu le temps de s’établir fortement sur le territoire national. Ils n’auraient donc pas pu supporter une élection à la régulière dans laquelle le capitaine Dadis serait candidat. D’où leur peur et l’échec des négociations de Ouaga 1 et 2. Où le bloc de ces anciens premiers ministres constitués aujourd’hui en politiciens a dit : “on peut tout accepter sauf la candidature de Moussa Dadis”.
N.V. : Moussa Dadis avait quand même promis qu’il ne serait pas candidat. N’est-ce pas quand il est revenu sur sa parole que les choses se sont gâtées ?
S.A : Je voudrais expliquer un peu les conditions dans lesquelles la junte et Dadis Camara ont décidé de revenir sur leur parole. C’est une analyse personnelle. Je ne suis membre de la junte, ni porte-parole de Dadis, je suis un homme politique. Il se trouve que la junte est venue au pouvoir et a décidé de mettre fin à un régime qui avait complètement mis la Guinée à terre. Il se trouve que les opposants qui avaient les moyens financiers et l’aura internationale pour pouvoir s’imposer à une quelconque élection, étaient justement ces anciens premiers ministres de l’ancien régime. Cela posait un problème à la junte qui s’est dit : “Nous avons fait un coup d’état pour mettre fin à un régime et à des pratiques. Et nous nous retrouvons à redonner le pouvoir par des voies légales à ces gens qui ont servi ce régime, qui ont fait leur preuve comme fossoyeurs de l’économie. Si c’est le cas, nous revenons à la case départ”. D’où la nécessite d’une éventuelle candidature du capitaine Dadis pour essayer de contrer ces fossoyeurs. Aussi, pour apaiser la nation, fallait-il permettre à tout le monde de se présenter aux élections. Les militaires se sont dits : “Nous sommes venus par la force. Essayons donc de nous légaliser en allant aux élections avec tous les opposants qui veulent s’opposer et le peuple va décider qui sera élu pour que ce soit clair pour tous”. Voila un peu l’analyse que je fais de la situation qui a motivé la junte à revenir sur sa décision et à proposer la candidature du capitaine Dadis.
N.V. : Mais ils disent que Dadis va tricher s’il est candidat.
S.A. : C’est de bonne guerre. Moi, je considère que quand on est politicien et qu’on a peur de ce genre de choses, on ne va pas dans l’arène. Mais, si on est sûr d’être populaire, je pense qu’on gagne parce que la preuve est faite en Cote d’Ivoire. Le président Laurent Gbagbo est allé aux élections contre quelqu’un qui avait le pouvoir. Mais puisqu’il avait la majorité, la légitimité de son peuple, il a bien gagné les élections. Quand il a failli y avoir confiscation du pouvoir par les militaires, le peuple s’est levé pour le légitimer dans son pouvoir. Voilà ce que c’est que la démocratie.
N.V. : Il y a ce débat de la candidature et la manifestation du 28 septembre. A votre avis comment a-t-on pu programmer un tel évènement à une date aussi symbolique que celle du 28 septembre ?
S.A. : si vous comprenez aujourd’hui l’état d’âme et le courroux du ministre Kouchner, vous verrez que c’était un programme qui était établi pour transformer cette date symbolique pour l’Afrique en une date sinistre et ils y sont parvenus. Aujourd’hui quand on parle du 28 septembre, c’est l’image des évènements du stade du même nom en Guinée qu’on voit. Alors que cette date est une date symbolique qui a annoncé le démantèlement de l’empire colonial français et c’est pour cela que M. Kouchner et ses amis, continuent de soutenir qu’il va y avoir une guerre civile, donc un démantèlement de la nation guinéenne. Au fait, c’était ça le programme du complot qui était ourdi contre la Guinée pour qu’elle ne puisse plus exister en tant qu’Etat. Voilà ce que nous dénonçons.
N.V. : que s’est-il réellement passé ce jour-là ?
S.A. : Lorsque la probable candidature du capitaine Dadis Camara s’est confirmée, il y a eu besoin de légitimer les ambitions de tous les deux camps. Au niveau de l’opposition, on continuait à crier qu’on était majoritaire, il fallait donc le prouver aux yeux de la communauté internationale et du côté de la junte, il s’agissait de se prouver qu’en allant aux élections, il était possible que leur champion gagne. Dadis était en tournée dans le centre du pays, dans le fief de Senou Dallen Diallo Dallet où il a été accueilli d’une manière extraordinaire. A partir de ce moment, il était question de piéger la junte. Et pour le faire, il fallait choisir une date que la junte n’aurait jamais acceptée comme date d’une manifestation de contestation. Dadis a appelé spécialement les leaders de l’opposition pour leur demander de faire leur manifestation le lendemain, c’est-à-dire le 29, avec courrier à l’appui. Il leur avait dit : “Je vous ouvre tous les stades et les lieux publics que vous voulez, mais faites votre manifestation le 29 pour ne pas que la date du 28 soit salie. Car, c’est une date que nous devons préserver et jalousement garder”. Mais puisque les organisateurs de cette manifestation avaient un contrat avec des puissances étrangères, il fallait maintenir cela pour créer le bras de fer. C’est pourquoi nous disons que si les commanditaires avaient accepté simplement la date du 29, les drame qui s’est produit aurait pu être évité. Voilà pourquoi nous condamnons les commanditaires de la violation de la nation à travers la date du 28 septembre et aussi la répression qui s’en est suivie.
N.V. : Pensez-vous que Dadis peut revenir du Maroc après ses soins ?
S.A. : oui, nous en sommes convaincus. D’abord par le choix de la personne qui assure l’intérim. Ce choix n’est pas fortuit, car le général Sékouba Konaté est quelqu’un dont la probité morale est reconnue en Guinée. Il a des liens d’amitié très étroits avec le capitaine Dadis Camara. C’est d’ailleurs lui qui a demandé que ce soit quelqu’un de moins gradé que lui qui soit à la tête de la junte. Aujourd’hui, toute la guinée a retrouvé la sérénité, car, nous savons qu’il n’est pas du genre à se laisser manipuler et ne cède pas facilement aux pressions. Il sait qu’il ne peut jamais se proclamer président d’autant plus que la majorité des guinéens ne souhaite que le retour de Dadis et ce, dans les meilleurs délais. C’est pourquoi, ses premières démarches en tant que intérimaire, ont été d’aller dans les camps pour faire jurer aux militaires leur sermon de fidélité au capitaine Dadis. Cette démarche a ramené la sérénité dans les camps et dans les esprits des guinéens. Pour dire que nous restons une nation soudée, un peuple soudé et que nous préférons régler nous-mêmes nos problèmes en interne.
N.V. : A vous entendre, on peut dire que la tentative d’assassinat a fait monter la côte de popularité du capitaine Dadis
S.A. : exactement. C’est pourquoi je dis que les puissances qui sont derrière cet acte n’ont pas bien calculé leur affaire. Ils auraient laissé la communauté internationale qu’ils manipulent d’ailleurs à souhait, accabler, discréditer Dadis et prouver aux guinéens qu’il était vraiment le monstre qu’ils essayaient de dépeindre. Mais en allant dans la précipitation, ils ont encore amené les Guinéens à croire au complot permanent depuis 1959 que la France a toujours ourdi contre la Guinée. Aujourd’hui, Dadis est devenu au niveau national, une autre victime de ce complot international. C’est pourquoi les guinéens sont pressés de le voir revenir afin de montrer au monde entier qui est derrière ces chefs de l’opposition.
N.V : quelle serait la réaction des guinéens, selon vous, si un mandat d’arrêt était lancé contre Dadis depuis le Maroc et que les autorités de ce pays coopéraient à sa mise à exécution ?
S.A. : nous n’osons même pas penser à cette éventualité. Tout simplement parce que techniquement ce n’est pas possible car le procureur du Cpi n’a pas encore été saisi. Et même s’il arrivait à l’être, il lui faut envoyer aussi une autre commission d’enquête en Guinée pour évaluer les travaux de la commission internationale. Deuxièmement, nous ne pensons pas qu’un chef d’Etat africain puisse coopérer à l’exécution d’un mandat d’arrêt émis contre un autre chef d’Etat africain en exercice. Aussi, les liens d’amitié séculaires qui existent entre nos deux pays nous font croire que le Maroc n’est pas un pays à se laisser manipuler par des puissances étrangères et compromettre ses intérêts avec la Guinée.
N.V. : Malgré vos certitudes, il se trouve que les médias français sont en train de polir l’image de Sékouba pour le retourner contre Dadis et c’est quand même inquiétant non ?
S.A. : soit. Mais s’ils le font, c’est qu’ils ne connaissent pas l’homme ou ils méconnaissent le terrain. Ce ne sont pas eux qui ont désigné Sékouba pour assurer l’intérim, c’est la junte. Aujourd’hui, tous les officiers supérieurs de la junte savent exactement qu’il y avait plusieurs personnes et qu’on aurait pu désigner quelqu’un d’autre. Si le choix s’est porté sur lui, les guinéens savent pourquoi. Donc, ce n’est pas lui qui va trahir la nation guinéenne en se mettant à la solde des puissances étrangères.
N.V. : Comment voyez-vous l’avenir de la Guinée après tous ces événements ?
S.A. : nous pensons que le peuple guinéen est habitué à l’adversité et il a toujours résisté. Notre histoire est jalonnée d’agressions de tous genres et nous avons toujours résisté. Et chaque fois après une épreuve de ce genre, le peuple s’est senti plus fort et serein pour aller vers l’avenir. Voici pourquoi je me permets aujourd’hui d’être optimiste en ce qui concerne l’avenir de mon pays. Parce que ceux-là même qui ont cru à un certain moment que la pression extérieure, les puissances étrangères pouvaient les aider à parvenir au sommet de l’Etat par l’élimination physique du chef de la junte, ont commencé à déchanter. Leurs déclarations se font de plus en plus rares parce que les informations qu’ils ont de leurs bases, leur conseillent de rester tranquille et de ne pas parler de peur de compromettre complètement leur avenir politique. Pour ce qui concerne mon parti, nous voyons l’avenir avec beaucoup d’optimisme. Parce qu’au plus fort de cette crise, l’élan national a fait que 40 partis se sont concertés pour former ce qu’on appelle aujourd’hui en Guinée, l’Alliance nationale pour le renouveau dont nous sommes membre fondateur. C’est cette alliance qui offre aujourd’hui à la Guinée la troisième voie de sortie de crise apaisée. Et ma mission actuelle est de dire à tout le monde qu’il y a une nouvelle voie qui va sortir la Guinée de cette crise. Une voie apaisée et non une voie qui utilise les armes ou une solution venant de l’extérieur. Voilà comment nous avons à travailler pour notre pays et comment nous voyons son avenir. C’est pourquoi l’alliance nationale pour le renouveau, qui regroupe 40 partis sur 60 organisations qui constituent le forum des forces vives qui est allé discuter à Ouagadougou, s’est constitué. Il ne reste qu’une coquille vide où il n’y a que cinq leaders qui se sont retirés pour vivre en France, qui fait des déclarations qu’on nous sert en boucle sur France 24 et Rfi. Et qui sont en réalité les dernières images de leur tromperie.
Interview réalisée par Franck Dally et Augsutin Kouyo
Coll : Georges Toutoukpo
Notre Voie : Monsieur le président quelle est la situation de Dadis Camara au Maroc ?
Soromou Antoine: Selon toutes les informations que nous obtenons de nos autorités diplomatiques au Maroc et des différents ministres qui y sont allés pour consulter le président, son état de santé s’améliore et nous sommes confiants qu’il sera de retour dans son pays dans les meilleurs délais, sûrement la semaine prochaine.
N.V : Mais il y a quelques jours, le ministre français des affaires étrangères a dit qu’il conseillait vivement à Dadis de ne pas rentrer dans son pays. Qu’en pensez-vous ?
S.A: Nous pensons que Bernard Kouchner n’a sa place que dans l’humanitaire, parce que dans la diplomatie, nous considérons en Guinée qu’il est l’ivraie du gouvernement Sarkozy. Parce qu’il prend ses souhaits pour la réalité. Et nous constatons qu’il ne connaît vraiment pas la Guinée où le sentiment général est que le président Dadis retourne au pays. Parce qu’il a promis au peuple de faire la vérité sur les évènements du 28 septembre et qu’il était sur la voie. Tous les moyens avaient été déployés pour que le peuple de Guinée puisse connaître effectivement la vérité sur ces événements. Ce que le peuple de Guinée a gardé de feu le président Sékou Touré, c’est un nationalisme qui fait que la Guinée peut régler ses problèmes en interne. Et, nous l’avons toujours fait. Nous avons même été au chevet des autres états pour régler leurs problèmes et nous pensons que nous sommes un peuple politiquement majeur qui peut, lui-même, régler ses problèmes. Donc, nous considérons que les propos de M. Kouchner sont de nature à jeter de l’huile sur le feu. M. Kouchner jette aujourd’hui le masque. Car, nous savons très bien que la France a toujours cherché par tous les moyens à déstabiliser la Guinée après le non du 28 septembre 1958. Nous avons les preuves en Guinée que de 1959 à nos jours, la France a ses pieds dans tous les complots qui visent à déstabiliser le pays. Et des sources très proches de l’ambassade de France au Sénégal soutiennent que les autorités françaises ont extirpé M. Toumba qui s’y trouverait, et que le journaliste de RFI l’a interviewé. Ce sont des attitudes que nous considérons comme étant celles des nostalgiques de la France-Afrique.
N. V. : M. Kouchner dit que le retour de Dadis Camara va entraîner la guerre civile.
S.A. : Mais les conditions d’une guerre civile en Guinée ne sont pas réunies. Il n’y a pas à l’intérieur une tension qui peut faire croire que le retour de Dadis pourrait constituer un élément déclencheur d’une guerre civile. Je vous dis que c’est vraiment une vue de l’esprit. Parce que, en voulant tuer M. Dadis, la France a prouvé qu’elle ne connaissait pas la Guinée. Après les événements du 28 septembre, M. Dadis a promis de faire la lumière sur ces événements, de désigner les coupables et que ces coupables allaient être punis régulièrement. C’est ainsi que lui-même s’est adressé à la communauté internationale pour demander une enquête internationale pour que la vérité soit établie.
N.V. : cette commission a rendu ses conclusions qui l’accablent.
S.A. : Je pense que M. Dadis est totalement victime de son inexpérience et des agissements de la communauté internationale. Parce qu’il a été mis en place une commission nationale composée des partis d’opposition, de l’assemblée nationale, de la société civile. Les travaux de cette commission ne sont même pas encore achevés que la commission internationale a bouclé son enquête. Ce n’est pas en dix jours qu’on peut établir les faits, désigner les coupables. Autrement dit, boucler un dossier d’une telle importance. Nous considérons pour notre part que la commission internationale qui a été envoyée en Guinée est une commission, dont le travail était dirigé avec des conclusions pré-établies.
N.V. : Donc vous ne reconnaissez pas les résultats de cette commission ?
S.A. : Le problème aujourd’hui n’est pas de reconnaître les conclusions ou pas. Nous analysons les contours des travaux et nous disons que dix jours pour faire le travail nous semblent peu. Nous considérons qu’il y a eu précipitation dans l’annonce des résultats de ce travail. Nous n’avons pas les moyens de contester les conclusions de la commission internationale. Mais ce que je dis, c’est que vu les contours de ce travail, il y avait déjà des résultats arrêtés avant que cette commission n’arrive en Guinée.
N.V. : La commission préconise que les auteurs des massacres dont Dadis soient traduits devant la CPI. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
S.A.: sur ce point, je pense que le procureur du Cpi n’a pas encore été officiellement saisi pour les travaux de commission. Je ne dis pas que ça sera fait ou pas. Je dis que c’est le moment où nous même en tant qu’africain, en tant qu’Etat différent, nous devons nous pencher un peu sur la situation. Il y a eu de grands évènements au Tibet. On n’a jamais demandé l’envoi de casques bleus pour aller s’interposer entre les civils et l’armée. Il n’y a jamais eu une déclaration de Ban Ki Moon pour condamner la chine. On n’a jamais dit qu’il y a eu crime contre l’humanité en chine. Au Kenya, il y a eu 1500 morts après les élections. La commission internationale qu’est-ce qu’elle a fait ? Il y a eu tentative de meurtre d’un président, la CEDEAO est restée muette. Aucun pays de la sous-région ne nous a envoyé ne serait-ce qu’une petite lettre de compassion. Il y a problème. Voilà ce que nous devons dénoncer.
N.V. : Vous voulez dire que tout le monde est dans le complot de la France ?
S.A: Je ne dis pas que tout le monde était dans la mouvance de la France. Mais que tout le monde a eu peur de s’attirer le courroux de la France.
N.V. : Revenons sur les événements du 28 septembre. Dans quel contexte ont-ils eu lieu selon vous ?
S.A. : Pour parler de ces événements, il faut partir d’abord du 23 décembre à la prise du pouvoir par la junte. De mémoire de politicien, c’est la première fois qu’après un coup d’Etat, la CEDEAO constitue un groupe de contact, pour s’interposer entre la junte et l’opposition le 10 janvier, c'est-à-dire 17 jours plus tard. Ce qui a poussé les guinéens à appeler M. Chambas, l’opposant le plus virulent de la Guinée. C’est le même Chambas qui, dans une déclaration, demandait qu’on envoie en Guinée, une force d’interposition entre la population et la junte. Ce qui laissait croire que derrière chaque immeuble il y avait un militaire posté qui serait prêt à tirer sur les civils. Ce qui n’est pas vrai. Donc, depuis le 10 janvier, il y a eu un acharnement de la commission internationale sur la Guinée. Acharnement qui a poussé la junte à entrer dans un chronogramme que personne ne pouvait supporter. Au niveau financier comme organisationnel, ce n’était pas possible. Acharnement qui a poussé certains opposants a se sentir très forts parce qu’ils avaient le soutien de cette communauté internationale pour pousser les militaires à la sortie. Sans toutefois se préoccuper de dire ce qu’on offrait à cette junte qui a pris le pouvoir dans une situation ou une opposition normale n’aurait pas pu. Je suis un opposant, mais je reste réaliste. La junte s’est attaquée à trois chantiers qui étaient énormes. D’abord, elle a commandité des audits sur la gestion passée et s’est ensuite attaquée au narcotrafic. Voila ce qui faisait déjà que le président de cette junte était dans l’œil du cyclone.
N.V. : Cela ne justifie-t-il pas la réaction de ces opposants qui sont en majorité des anciens premiers ministres et dont la gestion était décriée ?
S.A. : À partir du moment où les audits ont commencé ces fossoyeurs de l’économie nationale se sont sentis menacés et c’est le besoin de se constituer en bouclier humain qui les a amenés à se convertir en homme politique pour pouvoir avoir une certaine immunité naturelle. Le problème qui s’est posé, c’est que ces gens n’avaient pas eu le temps de s’établir fortement sur le territoire national. Ils n’auraient donc pas pu supporter une élection à la régulière dans laquelle le capitaine Dadis serait candidat. D’où leur peur et l’échec des négociations de Ouaga 1 et 2. Où le bloc de ces anciens premiers ministres constitués aujourd’hui en politiciens a dit : “on peut tout accepter sauf la candidature de Moussa Dadis”.
N.V. : Moussa Dadis avait quand même promis qu’il ne serait pas candidat. N’est-ce pas quand il est revenu sur sa parole que les choses se sont gâtées ?
S.A : Je voudrais expliquer un peu les conditions dans lesquelles la junte et Dadis Camara ont décidé de revenir sur leur parole. C’est une analyse personnelle. Je ne suis membre de la junte, ni porte-parole de Dadis, je suis un homme politique. Il se trouve que la junte est venue au pouvoir et a décidé de mettre fin à un régime qui avait complètement mis la Guinée à terre. Il se trouve que les opposants qui avaient les moyens financiers et l’aura internationale pour pouvoir s’imposer à une quelconque élection, étaient justement ces anciens premiers ministres de l’ancien régime. Cela posait un problème à la junte qui s’est dit : “Nous avons fait un coup d’état pour mettre fin à un régime et à des pratiques. Et nous nous retrouvons à redonner le pouvoir par des voies légales à ces gens qui ont servi ce régime, qui ont fait leur preuve comme fossoyeurs de l’économie. Si c’est le cas, nous revenons à la case départ”. D’où la nécessite d’une éventuelle candidature du capitaine Dadis pour essayer de contrer ces fossoyeurs. Aussi, pour apaiser la nation, fallait-il permettre à tout le monde de se présenter aux élections. Les militaires se sont dits : “Nous sommes venus par la force. Essayons donc de nous légaliser en allant aux élections avec tous les opposants qui veulent s’opposer et le peuple va décider qui sera élu pour que ce soit clair pour tous”. Voila un peu l’analyse que je fais de la situation qui a motivé la junte à revenir sur sa décision et à proposer la candidature du capitaine Dadis.
N.V. : Mais ils disent que Dadis va tricher s’il est candidat.
S.A. : C’est de bonne guerre. Moi, je considère que quand on est politicien et qu’on a peur de ce genre de choses, on ne va pas dans l’arène. Mais, si on est sûr d’être populaire, je pense qu’on gagne parce que la preuve est faite en Cote d’Ivoire. Le président Laurent Gbagbo est allé aux élections contre quelqu’un qui avait le pouvoir. Mais puisqu’il avait la majorité, la légitimité de son peuple, il a bien gagné les élections. Quand il a failli y avoir confiscation du pouvoir par les militaires, le peuple s’est levé pour le légitimer dans son pouvoir. Voilà ce que c’est que la démocratie.
N.V. : Il y a ce débat de la candidature et la manifestation du 28 septembre. A votre avis comment a-t-on pu programmer un tel évènement à une date aussi symbolique que celle du 28 septembre ?
S.A. : si vous comprenez aujourd’hui l’état d’âme et le courroux du ministre Kouchner, vous verrez que c’était un programme qui était établi pour transformer cette date symbolique pour l’Afrique en une date sinistre et ils y sont parvenus. Aujourd’hui quand on parle du 28 septembre, c’est l’image des évènements du stade du même nom en Guinée qu’on voit. Alors que cette date est une date symbolique qui a annoncé le démantèlement de l’empire colonial français et c’est pour cela que M. Kouchner et ses amis, continuent de soutenir qu’il va y avoir une guerre civile, donc un démantèlement de la nation guinéenne. Au fait, c’était ça le programme du complot qui était ourdi contre la Guinée pour qu’elle ne puisse plus exister en tant qu’Etat. Voilà ce que nous dénonçons.
N.V. : que s’est-il réellement passé ce jour-là ?
S.A. : Lorsque la probable candidature du capitaine Dadis Camara s’est confirmée, il y a eu besoin de légitimer les ambitions de tous les deux camps. Au niveau de l’opposition, on continuait à crier qu’on était majoritaire, il fallait donc le prouver aux yeux de la communauté internationale et du côté de la junte, il s’agissait de se prouver qu’en allant aux élections, il était possible que leur champion gagne. Dadis était en tournée dans le centre du pays, dans le fief de Senou Dallen Diallo Dallet où il a été accueilli d’une manière extraordinaire. A partir de ce moment, il était question de piéger la junte. Et pour le faire, il fallait choisir une date que la junte n’aurait jamais acceptée comme date d’une manifestation de contestation. Dadis a appelé spécialement les leaders de l’opposition pour leur demander de faire leur manifestation le lendemain, c’est-à-dire le 29, avec courrier à l’appui. Il leur avait dit : “Je vous ouvre tous les stades et les lieux publics que vous voulez, mais faites votre manifestation le 29 pour ne pas que la date du 28 soit salie. Car, c’est une date que nous devons préserver et jalousement garder”. Mais puisque les organisateurs de cette manifestation avaient un contrat avec des puissances étrangères, il fallait maintenir cela pour créer le bras de fer. C’est pourquoi nous disons que si les commanditaires avaient accepté simplement la date du 29, les drame qui s’est produit aurait pu être évité. Voilà pourquoi nous condamnons les commanditaires de la violation de la nation à travers la date du 28 septembre et aussi la répression qui s’en est suivie.
N.V. : Pensez-vous que Dadis peut revenir du Maroc après ses soins ?
S.A. : oui, nous en sommes convaincus. D’abord par le choix de la personne qui assure l’intérim. Ce choix n’est pas fortuit, car le général Sékouba Konaté est quelqu’un dont la probité morale est reconnue en Guinée. Il a des liens d’amitié très étroits avec le capitaine Dadis Camara. C’est d’ailleurs lui qui a demandé que ce soit quelqu’un de moins gradé que lui qui soit à la tête de la junte. Aujourd’hui, toute la guinée a retrouvé la sérénité, car, nous savons qu’il n’est pas du genre à se laisser manipuler et ne cède pas facilement aux pressions. Il sait qu’il ne peut jamais se proclamer président d’autant plus que la majorité des guinéens ne souhaite que le retour de Dadis et ce, dans les meilleurs délais. C’est pourquoi, ses premières démarches en tant que intérimaire, ont été d’aller dans les camps pour faire jurer aux militaires leur sermon de fidélité au capitaine Dadis. Cette démarche a ramené la sérénité dans les camps et dans les esprits des guinéens. Pour dire que nous restons une nation soudée, un peuple soudé et que nous préférons régler nous-mêmes nos problèmes en interne.
N.V. : A vous entendre, on peut dire que la tentative d’assassinat a fait monter la côte de popularité du capitaine Dadis
S.A. : exactement. C’est pourquoi je dis que les puissances qui sont derrière cet acte n’ont pas bien calculé leur affaire. Ils auraient laissé la communauté internationale qu’ils manipulent d’ailleurs à souhait, accabler, discréditer Dadis et prouver aux guinéens qu’il était vraiment le monstre qu’ils essayaient de dépeindre. Mais en allant dans la précipitation, ils ont encore amené les Guinéens à croire au complot permanent depuis 1959 que la France a toujours ourdi contre la Guinée. Aujourd’hui, Dadis est devenu au niveau national, une autre victime de ce complot international. C’est pourquoi les guinéens sont pressés de le voir revenir afin de montrer au monde entier qui est derrière ces chefs de l’opposition.
N.V : quelle serait la réaction des guinéens, selon vous, si un mandat d’arrêt était lancé contre Dadis depuis le Maroc et que les autorités de ce pays coopéraient à sa mise à exécution ?
S.A. : nous n’osons même pas penser à cette éventualité. Tout simplement parce que techniquement ce n’est pas possible car le procureur du Cpi n’a pas encore été saisi. Et même s’il arrivait à l’être, il lui faut envoyer aussi une autre commission d’enquête en Guinée pour évaluer les travaux de la commission internationale. Deuxièmement, nous ne pensons pas qu’un chef d’Etat africain puisse coopérer à l’exécution d’un mandat d’arrêt émis contre un autre chef d’Etat africain en exercice. Aussi, les liens d’amitié séculaires qui existent entre nos deux pays nous font croire que le Maroc n’est pas un pays à se laisser manipuler par des puissances étrangères et compromettre ses intérêts avec la Guinée.
N.V. : Malgré vos certitudes, il se trouve que les médias français sont en train de polir l’image de Sékouba pour le retourner contre Dadis et c’est quand même inquiétant non ?
S.A. : soit. Mais s’ils le font, c’est qu’ils ne connaissent pas l’homme ou ils méconnaissent le terrain. Ce ne sont pas eux qui ont désigné Sékouba pour assurer l’intérim, c’est la junte. Aujourd’hui, tous les officiers supérieurs de la junte savent exactement qu’il y avait plusieurs personnes et qu’on aurait pu désigner quelqu’un d’autre. Si le choix s’est porté sur lui, les guinéens savent pourquoi. Donc, ce n’est pas lui qui va trahir la nation guinéenne en se mettant à la solde des puissances étrangères.
N.V. : Comment voyez-vous l’avenir de la Guinée après tous ces événements ?
S.A. : nous pensons que le peuple guinéen est habitué à l’adversité et il a toujours résisté. Notre histoire est jalonnée d’agressions de tous genres et nous avons toujours résisté. Et chaque fois après une épreuve de ce genre, le peuple s’est senti plus fort et serein pour aller vers l’avenir. Voici pourquoi je me permets aujourd’hui d’être optimiste en ce qui concerne l’avenir de mon pays. Parce que ceux-là même qui ont cru à un certain moment que la pression extérieure, les puissances étrangères pouvaient les aider à parvenir au sommet de l’Etat par l’élimination physique du chef de la junte, ont commencé à déchanter. Leurs déclarations se font de plus en plus rares parce que les informations qu’ils ont de leurs bases, leur conseillent de rester tranquille et de ne pas parler de peur de compromettre complètement leur avenir politique. Pour ce qui concerne mon parti, nous voyons l’avenir avec beaucoup d’optimisme. Parce qu’au plus fort de cette crise, l’élan national a fait que 40 partis se sont concertés pour former ce qu’on appelle aujourd’hui en Guinée, l’Alliance nationale pour le renouveau dont nous sommes membre fondateur. C’est cette alliance qui offre aujourd’hui à la Guinée la troisième voie de sortie de crise apaisée. Et ma mission actuelle est de dire à tout le monde qu’il y a une nouvelle voie qui va sortir la Guinée de cette crise. Une voie apaisée et non une voie qui utilise les armes ou une solution venant de l’extérieur. Voilà comment nous avons à travailler pour notre pays et comment nous voyons son avenir. C’est pourquoi l’alliance nationale pour le renouveau, qui regroupe 40 partis sur 60 organisations qui constituent le forum des forces vives qui est allé discuter à Ouagadougou, s’est constitué. Il ne reste qu’une coquille vide où il n’y a que cinq leaders qui se sont retirés pour vivre en France, qui fait des déclarations qu’on nous sert en boucle sur France 24 et Rfi. Et qui sont en réalité les dernières images de leur tromperie.
Interview réalisée par Franck Dally et Augsutin Kouyo
Coll : Georges Toutoukpo