Dans l’opposition, le Front Populaire Ivoirien (Fpi) s’est illustré de la plus mauvaise manière à travers les grèves, ponctuées par des marches à n’en point finir. La Fpi, voulait par tous les moyens pousser les ivoiriens à la révolte contre le père fondateur de la nation, feu Félix Houphouët Boigny et le Pdci-Rda. Pour Laurent Gbagbo et le Fpi, le multipartisme était synonyme de revendication syndicale, incitation au soulèvement, destruction de biens publics, grèves…avec Laurent Gbagbo et le Fpi, il fallait tout régler par la force. Le dialogue n’avait plus sa place dans une société où l’union, la discipline et la paix étaient enseignées aux ivoiriens. Sous le président Henri Konan Bédié, le Fpi a encore démontré par ses actes de vandalisme qu’il n’avait aucune notion de la démocratie. De 1993 jusqu’au 24 décembre 1999, Laurent Gbagbo et ses camarades du Fpi avaient déjà mis le feu dans le pays. La machette a fait son entrée à l’Université, les autobus incendiés, les grèves par-ci et par-là jusqu’à ce qu’on arrive au boycott actif en 1995. De cette date jusqu’au coup d’état de 1999, c’était le même scénario. Le Fpi avait sa tête et ses mains dans tout ce qui pouvait nuire au développement et à la notoriété de la Côte d’Ivoire. C’est pourquoi beaucoup d’observateurs citent ce parti comme l’auteur de ce coup d’état lâche qui, jusque là, n’a rien donné au pays. Dieu merci, Laurent Gbagbo arrive au pouvoir après des élections contestées en 2000. Mais, comme selon l’adage, ‘’qui sème le vent, récolte la tempête’’, ou encore, comme on le dit au village, ‘’quand tu craches en l’air, attends-toi à la goutte de cracha dans le visage’’, le pouvoir des refondateurs sera confronté à plusieurs obstacles. Des obstacles qui vont dépasser l’entendement des ivoiriens. Deux ans après, une guerre va éclater et diviser le pays en deux. Pendant cette crise, le front social va s’allumer à tout moment. Les agents de santé, les greffiers, les enseignants, les transporteurs…vont tous rentrer en grève dans le même moment. Mais, comme il tient tant à son pouvoir, le vrai patron des refondateurs, Laurent Gbagbo a toujours combattu par la force. Pendant la guerre, il a tenté de désarmer les ex-rebelles par les armes à travers l’opération dignité. L’opposition n’oubliera jamais la grande marche de mars 2004 où elle a été violemment réprimée par l’armée. Les enseignants ont eu leur salaire suspendu, les greffiers ont été menacés de remplacement, les médecins devraient être arrêtés et jetés en prison. Avec le Fpi, pas de syndicalisme. Sous la refondation, tous les corps de métier doivent se plier aux genoux de Laurent Gbagbo. Pas de revendication sinon,la prison ou pas de salaire ou encore, c’est la radiation. Pas de marche donc. Laurent Gbagbo et ses camarades du Fpi ont purement et simplement assassiné les revendications corporatistes qui étaient leurs premières armes dans l’opposition. Les Ivoiriens doivent comprendre cela, et savoir qu’avec le Fpi, ils n’obtiendront rien pour l’amélioration de leurs conditions de vie. Le choix du prochain président ne devrait pas être compliqué entre celui qui augmentait les salaires régulièrement sans bruit et celui qui sort ses muscles quand les travailleurs lui réclament ce qu’il leur a promis.
Etienne Lemistick
Etienne Lemistick