L’Editorial : Renaître ou périr

Quand le nouveau venu pointe le bout du nez, et parfois avant même que son devancier n’ait fait ses derniers pas, la tradition est de se faire des vœux. Des flots de souhaits pour le meilleur attendu de la nouvelle année, et autant pour chasser les déboires et les déceptions qui ont marqué la défunte. Un exercice auquel très peu de personnes échappent. Alors, pour la Côte d’Ivoire, formulons des vœux. Mais avant, retour rapide sur quelques faits qui ne seront pas passés inaperçus ces derniers jours. A Odienné dans le Nord ouest du pays où il a vécu la fin de l’année en compagnie de son Etat-major politique et militaire, le Secrétaire général des Forces Nouvelles a établi un bilan de l’action de son mouvement. La lutte armée poursuivie par l’action politique au gouvernement dont il est le Premier ministre depuis les accords politiques de Ouagadougou de mars 2006, ont, selon Guillaume Soro, permis le retour et la consolidation de la paix. Non sans raison, le patron de l’ex- rébellion ivoirienne a relevé à l’endroit de ceux qui l’accuseraient de trahison que grâce à son engagement multiforme, les ivoiriens sont désormais traités à la même enseigne. La citoyenneté en quelque sorte à pris le dessus sur les humiliations, les injustices et les stigmatisations dont se sentaient victimes certains ivoiriens. « Le gros boubou » un des signes distinctifs de ceux-ci a même été réhabilité. Et Guillaume Soro le dit, « aujourd’hui, on se permet dans cette Côte d’Ivoire d’être fier de son boubou. Des gens qui ont, peut être, la mémoire courte vont trouver que c’est normal mais c’est notre vie qu’on a mis devant ». D’autres acquis comme des élections plurielles, quatorze candidats retenus par le conseil constitutionnel, ce n’était pas là aussi une évidence, l’enrôlement des populations et bientôt l’obtention des cartes nationales d’identité et des cartes d’électeurs par les ivoiriens.