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Art et Culture Publié le mardi 5 janvier 2010 | Le Nouveau Réveil

Cinéma - Diallo Ticouaï Vincent (réalisateur de “Des choses de la vie”) : “Pour financer mon film, j`ai été maître-chien à Paris”

Diallo Ticouai Vincent, grand homme du théâtre ivoirien est depuis quelque temps hors des planches. Il a mis sur place, une structure dénommée Dtvfm, qui opère dans tous les secteurs de l'art en général. Ici, dans cet entretien, il nous parle de son séjour à Paris, de sa structure, de ses relations avec ses devanciers et de son projet de réalisation de film dénommé "Des choses de la vie".
M. Diallo Ticouai Vincent, où étiez-vous pendant tout ce temps ?
A Paris.
Et que faisiez-vous à Paris
J'ai fait du gardiennage, j'ai été maître chien, j'ai nettoyé dans les bureaux. Ensuite, quand j'ai eu un peu d'argent, j'ai créé ma structure Dtvfm. Voilà, c'est ce que j'ai fait.
Alors, on va retourner dans un passé où vous aviez été incarcéré. Que pouviez-vous nous dire concernant cette époque. Et qu'est-ce que la prison vous a apporté ?
Beaucoup de choses parce qu'il fallait peut-être ça pour que je sache que j'étais assis sur un trésor qui ne pouvait pas me permettre de quitter mon pays. Dieu a favorisé cela pour que j'aille m'épanouir ailleurs. Mais, je dis que ce n'est pas ce bon exemple. Ce sont des choses qui sont arrivées dans la vie d'un jeune que j'étais. Mais, au fond, c'était des règlements de compte. Et bon, comme j'ai promis à ma mère de ne jamais révéler des choses, je ne parlerai plus. Mais, je vais dire pour répondre à votre question que la prison m'a aidé comme elle a aidé le chef d'état actuel. La prison a aidé des gens qui ont voulu prendre leurs responsabilités à un moment donné. La prison m'a rendu fort. Soit elle vous tue, soit elle vous relève.
Vous disiez tantôt que vous étiez assis sur un trésor. De quel trésor parlez-vous ?
Je gagnais ma vie avec le théâtre. Je ne pouvais même pas m'imaginer quitter mon pays pour ne serait-ce que deux mois. La preuve en est que je partais et revenais. Mais, il a fallu qu'on m'humilie, qu'on n'envoie en enfer pour que je ressuscite et que je parte très loin de mon pays afin de voir d'autres horizons. Et cela m'a vraiment permis d'acquérir une maturité et l'expérience.
Vous venez de nous faire la présentation du projet de film "des choses de la vie" que vous avez réalisé en ce moment. Pouvez-vous nous parler du film ?
C'est un très bon film. "Des choses de la vie", si vous voulez, c'est un bon feuilleton qui va nous permettre de voir l'action dramatique et cinématographique. C'est-à-dire du jeu de l'acteur qui va être différent de ce que nous avons toujours vu et des acteurs qui vont être formés avant ce casting. Et qui viendront faire leur casting après leur formation. C'est deux choses différentes. Ce film en tant que tel, je le veux rival des grands films d'Hollywood. Et, je sais qu'à un moment, on va lancer un partenariat à ceux qui veulent soutenir le cinéma avec un grand C, qui veulent savoir que le cinéma ivoirien peut être capable de produire des choses plus grandes que celles que nous voyons aux Etats-Unis. Alors, ils seront obligés de nous accompagner. Donc, "Des choses de la vie" s'inscrit dans la grandeur cinématographique. C'est d'abord, le texte et les formulations avec le dialogue. Et le style technique. Suivi de la technologie qui va se développer au cours du tournage.
Avec la réalisation de ce film, est-ce qu'on pourrait dire que Diallo Ticouaï Vincent a définitivement tourné dos au théâtre ?
Non, pas du tout. Je disais tantôt à un organe de presse que ce "Soleil de Cocody" est devenu "Dtvfm" constitué d'un département "cinéma", "théâtre" et le département "Audiovisuel". Donc, par expérience, Diallo Ticouaï ne tournerait pas dos au théâtre. Pourquoi même tournerais-je dos au théâtre ? C'est par ce théâtre que les Ivoiriens m'ont connu. Il sera ingrat pour ma part de ne pas leur présenter la pièce, de ne pas voir leurs acteurs qu'ils ont toujours aimés. C'est pour cela justement que nous allons proposer aux Ivoiriens une pièce inédite que j'ai appelée "Les soucis du palais". Une pièce très intéressante, très engagée. Mais, déjà par l'appellation, vous comprenez les choses.
Pouvez-vous nous dire les rapports que vous entretenez avec vos devanciers et vos camardes de promotion ?
Nous avons d'excellents rapports. Thérèse Taba quand je suis arrivé de Paris, la première personne que j'ai vu, c'était elle. J'ai appelé plusieurs fois Bienvenu Néba, j'ai cherché à le rencontrer. Mais, comme ils sont en train de répéter… Par la suite, j'ai pu le rencontrer à deux occasions, à la soirée de Burida pour récompenser les meilleurs. Celui que je n'ai pas pu voir c'est Adjé Daniel. Mais comme entre lui et moi, c'est une relation de grand frère et petit frère, il n'y a pas de problème.
Nous savons qu'Adjé Daniel n'est pas au mieux de sa forme en ce moment. Qu'est-ce que vous avez fait pour le soutenir ?
Quand je suis arrivé, la première des choses que j'ai faites, c'était de le rencontrer. Je suis allé à son bureau et j'ai rencontré son fils qui m'a dit que son père était à la maison. J'ai compris quand il ne voulait pas me donner le téléphone que mon grand frère était dans un état tel qu'il ne voulait pas qu'on le voit. Parce qu'il y a des images qu'on ne montre pas aux gens. Il n'a pas dit qu'il était agonisant, mais j'ai dû imaginer cela. Mais, aujourd'hui tout va bien parce qu'il y a un de nos aînés qui a fait un spectacle en son honneur et il était assis et a fait quelques gestes dans la salle qui a plu aux gens. Donc, je serai là un jour, j'irai le voir, l'embrasser, nous irons manger quelques choses ensemble.
Vous qui avez côtoyé l'homme pendant longtemps, quel est le souvenir qui vous a plus marqué ?
Vous savez, Adjé Daniel, c'est un phénomène. Adjé, c'est le grand des grands. C'est quelqu'un qui fait le théâtre comme un génie. C'est un acteur hors-pair. Il jouait dans une compagnie où il écrasait tout le monde. Il était ce véritable maître du jeu.
Pour la nouvelle année que nous entamons quels sont vos vœux ?
Mes vœux vont d'abord à l'endroit des dirigeants du pays afin qu'ils sachent que pendant qu'ils sont assis à leurs tables, il y a des villageois et des pauvres qui meurent de faim et de maladie. Je souhaite donc que la Côte d'Ivoire retrouve la paix sans hypocrisie. Parce qu'à l'allure où vont les choses, nous sommes tous inquiets.
Entretien réalisé par Morgan Ekra.
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