L'archevêque métropolitain de Bouaké, Monseigneur Paul Siméon Ahouana, a livré un message fort évocateur à la messe de la Saint Sylvestre qu'il a dite à Bouaké. Le serviteur de Dieu a invité les Ivoiriens à cultiver la paix et la concorde en cette année nouvelle. Il s'est en outre ouvert à nous pour répondre à certaines préoccupations que nous lui avons soumises. Dans l'entretien qui suit, Monseigneur Ahouana se prononce donc sur la situation socio politique et des acteurs de la scène politique nationale. Monseigneur, la dernière grève du corps médical a connu un dénouement grâce à l'intervention de l'église. Pourquoi est-ce seulement dans cette grève que vous êtes intervenus ?
Je crois que c'est l'évêque d'Abidjan qui est intervenu. Mais, c'est parce que les gens ont sollicité sa médiation. Et, je crois qu'il a essayé d'aider les deux parties à trouver un compromis.
Pourquoi avoir attendu que cette grève ait fait des victimes ?
Au départ, les médecins ne voulait rien entendre. On a été choqué. Ils ont fait le serment d'Hippocrate. Vous voyez, chaque corps a une déontologie. Quand on est médecin, c'est pour sauver des vies. On ne peut donc pas à cause de l'argent ou des revendications laisser les gens mourir. Rien ne vaut une vie humaine. Une vie humaine c'est la vie de Dieu. La vie humaine ne nous appartient pas, elle appartient à Dieu. Mais, à cause de l'argent et des revendications, on laisse mourir les gens. Il y a pourtant d'autres méthodes de dialogue qu'on peut avoir. Un médecin, ce n'est pas un mécanicien, ce n'est pas non plus un enseignant. Le médecin, il gère la vie humaine.
Tous ceux qui se mettent en grève parlent de la non tenue des engagements par l'Etat. Que fait l'église pour amener les décideurs à respecter leur signature ?
L'église fait ce qu'elle peut. L'église ne va pas se substituer à l'Etat. Nous, ce que nous pouvons faire, c'est de faire entendre raison. C'est d'essayer de rapprocher les uns et les autres pour trouver une médiation. C'est de trouver une réconciliation. On ne va pas se mettre à la place de l'Etat. Nous, nous ne gérons pas les caisses. Si le ministre de l'Economie et des finances dit qu'il n'y a rien, il faut être réaliste dans la vie. Je crois que dans toute vie, il faut faire un peu de concession.
Monseigneur, à l'occasion de vos différentes homélies, vous n'avez cessé d'interpeller la classe politique. Avez-vous le sentiment de prêcher parfois dans le désert ?
De toutes les façons, l'apôtre Paul dit parler à temps et à contre-temps. Que ce soit dans le désert ou que ce soit en brousse ou encore en mer. Maintenant, à chacun de faire ce qu'il veut. Parler à temps et à contre temps. Voilà, nous, on parle. C'est notre rôle.
Quels sont vos rapports avec MM Gbagbo, Bédié, Ouattara, Anaky, Mabri, Wodié, … ?
Mes rapports sont des rapports de convivialité. Ce sont des frères. Moi, je ne fais pas de palabre avec quelqu'un et je n'ai pas de problème avec quelqu'un.
Eminence, si vous aviez des reproches à faire, que reprocheriez-vous à chacun d'eux ?
Les reproches ? On n'est pas tous des saints. Chacun de nous a ses défauts mais aussi son côté positif. Mais quand je vais chez Gbagbo, Bédié, Ouattara, moi, je ne vais pas pour parler de politique.
De Yamoussoukro à Bouaké, qu'est-ce qui a changé dans votre mission?
La mission est la même. A Bouaké, je fais les mêmes choses que je faisais à Yamoussoukro. Ce qui a changé, c'est les diocèses qui ont changé. La mission d'un évêque, c'est la même chose. Rien n'a changé.
Bouaké, fief des Forces nouvelles, comment vivez-vous la cohabitation?
On s'entend. On ne fait pas palabre.
D'aucuns demandent que l'église reste en dehors de la politique. Qu'en dites-vous ?
L'objectif de la politique, c'est le bien-être du peuple. C'est cela l'objectif de la politique. Si les politiciens font des choses qui ne sont pas bien, mais on doit les interpeller. C'est notre rôle ça. Si en les interpellant, vous pensez qu'on fait de la politique, ça c'est votre affaire.
Quel rôle jouera l'église pour que les Ivoiriens aient un scrutin propre?
Vous avez dit le futur. Attendez, on verra. Ils n'ont pas encore fixé les dates des élections. Quand on va décider d'aller aux élections, on va voir. Attendez que les élections arrivent et on verra.
Monseigneur, qu'est-ce que vous, homme de Dieu, retenez de l'année 2009 ?
Pour moi, l'année 2009 est terminée. On regarde devant. Laisser 2009, regardons ce que nous pouvons faire ensemble. Il faut que la Côte d'Ivoire sorte de la crise pour que les Ivoiriens souffrent moins, pour que les Ivoiriens aient la joie de vivre ensemble dans la paix et la joie. Laissez 2009, c'est fini. Voyez devant.
Eminence, vos vœux et appels pour la nouvelle année ?
Que 2010 soit une année d'espérance.
Interview réalisée par DELMAS ABIB
Je crois que c'est l'évêque d'Abidjan qui est intervenu. Mais, c'est parce que les gens ont sollicité sa médiation. Et, je crois qu'il a essayé d'aider les deux parties à trouver un compromis.
Pourquoi avoir attendu que cette grève ait fait des victimes ?
Au départ, les médecins ne voulait rien entendre. On a été choqué. Ils ont fait le serment d'Hippocrate. Vous voyez, chaque corps a une déontologie. Quand on est médecin, c'est pour sauver des vies. On ne peut donc pas à cause de l'argent ou des revendications laisser les gens mourir. Rien ne vaut une vie humaine. Une vie humaine c'est la vie de Dieu. La vie humaine ne nous appartient pas, elle appartient à Dieu. Mais, à cause de l'argent et des revendications, on laisse mourir les gens. Il y a pourtant d'autres méthodes de dialogue qu'on peut avoir. Un médecin, ce n'est pas un mécanicien, ce n'est pas non plus un enseignant. Le médecin, il gère la vie humaine.
Tous ceux qui se mettent en grève parlent de la non tenue des engagements par l'Etat. Que fait l'église pour amener les décideurs à respecter leur signature ?
L'église fait ce qu'elle peut. L'église ne va pas se substituer à l'Etat. Nous, ce que nous pouvons faire, c'est de faire entendre raison. C'est d'essayer de rapprocher les uns et les autres pour trouver une médiation. C'est de trouver une réconciliation. On ne va pas se mettre à la place de l'Etat. Nous, nous ne gérons pas les caisses. Si le ministre de l'Economie et des finances dit qu'il n'y a rien, il faut être réaliste dans la vie. Je crois que dans toute vie, il faut faire un peu de concession.
Monseigneur, à l'occasion de vos différentes homélies, vous n'avez cessé d'interpeller la classe politique. Avez-vous le sentiment de prêcher parfois dans le désert ?
De toutes les façons, l'apôtre Paul dit parler à temps et à contre-temps. Que ce soit dans le désert ou que ce soit en brousse ou encore en mer. Maintenant, à chacun de faire ce qu'il veut. Parler à temps et à contre temps. Voilà, nous, on parle. C'est notre rôle.
Quels sont vos rapports avec MM Gbagbo, Bédié, Ouattara, Anaky, Mabri, Wodié, … ?
Mes rapports sont des rapports de convivialité. Ce sont des frères. Moi, je ne fais pas de palabre avec quelqu'un et je n'ai pas de problème avec quelqu'un.
Eminence, si vous aviez des reproches à faire, que reprocheriez-vous à chacun d'eux ?
Les reproches ? On n'est pas tous des saints. Chacun de nous a ses défauts mais aussi son côté positif. Mais quand je vais chez Gbagbo, Bédié, Ouattara, moi, je ne vais pas pour parler de politique.
De Yamoussoukro à Bouaké, qu'est-ce qui a changé dans votre mission?
La mission est la même. A Bouaké, je fais les mêmes choses que je faisais à Yamoussoukro. Ce qui a changé, c'est les diocèses qui ont changé. La mission d'un évêque, c'est la même chose. Rien n'a changé.
Bouaké, fief des Forces nouvelles, comment vivez-vous la cohabitation?
On s'entend. On ne fait pas palabre.
D'aucuns demandent que l'église reste en dehors de la politique. Qu'en dites-vous ?
L'objectif de la politique, c'est le bien-être du peuple. C'est cela l'objectif de la politique. Si les politiciens font des choses qui ne sont pas bien, mais on doit les interpeller. C'est notre rôle ça. Si en les interpellant, vous pensez qu'on fait de la politique, ça c'est votre affaire.
Quel rôle jouera l'église pour que les Ivoiriens aient un scrutin propre?
Vous avez dit le futur. Attendez, on verra. Ils n'ont pas encore fixé les dates des élections. Quand on va décider d'aller aux élections, on va voir. Attendez que les élections arrivent et on verra.
Monseigneur, qu'est-ce que vous, homme de Dieu, retenez de l'année 2009 ?
Pour moi, l'année 2009 est terminée. On regarde devant. Laisser 2009, regardons ce que nous pouvons faire ensemble. Il faut que la Côte d'Ivoire sorte de la crise pour que les Ivoiriens souffrent moins, pour que les Ivoiriens aient la joie de vivre ensemble dans la paix et la joie. Laissez 2009, c'est fini. Voyez devant.
Eminence, vos vœux et appels pour la nouvelle année ?
Que 2010 soit une année d'espérance.
Interview réalisée par DELMAS ABIB