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Politique Publié le jeudi 7 janvier 2010 | Nord-Sud

Géneviève Bro Grébé, Pdte des «Femmes patriotes»: “Une constitution est évolutive”

En sa qualité de membre de la Commission consultative constitutionnelle et électorale (Ccce), Géneviève Bro Grébé a pris part à l'élaboration de la Constitution de 2000. Tout en évoquant les conditions dans lesquelles a été élaboré l'article 35, elle explique pourquoi le contexte actuel est favorable à sa révision.

Dans quelles conditions avez-vous élaboré l'article 35 de la constitution en 2000 ?
Avant de répondre à cette question, je voudrais préciser que la Constitution a été adoptée par référendum à 87% des Ivoiriens. C'est cela aussi la loi de la démocratie. C'est la loi du grand nombre, la loi de la majorité, tout en prenant en compte la minorité. Donc 87% d'Ivoiriens ont voté ''Oui'' à la Constitution. Elle a été élaborée par toutes les composantes de la société ivoirienne. Dans la « commission constitution » où nous étions, tout se faisait par vote. Et nous étions là-bas avec des partis politiques, des religieux, des militaires, des organisations de la société civile et tout se faisait par vote, article par article. Nous avons élaboré les différents articles par vote. Ce sont donc les aspirations du peuple qui sont ressorties dans cette Constitution.

En tant que défenseur de cet article 35, comment réagissez-vous à la proposition du chef de l'Etat de l'amender au motif qu'il est confligène?
Ce que je peux dire, c'est de montrer aux Ivoiriens la qualité et la générosité des propositions du chef de l'Etat qui dénotent de sa qualité, en tant qu'être humain et de sa générosité. Cela veut dire que ce n'est pas un individu qui est là pour rechercher ses intérêts personnels mais il pense à toute la Côte d'Ivoire. C'est cela qu'il faut voir.

S'il est vrai que l'élaboration de cet article s'est faite par consensus avant d'être adopté par référendum, d'où vient alors la nécessité de l'amender ?
Une Constitution est faite pour les êtres humains. Elle évolue donc comme les êtres humains. Si à un moment donné on a trouvé nécessaire de formuler l'article 35 de la sorte, c'est que cela répondait à un besoin. Mais aujourd'hui, cela peut évoluer parce qu'une Constitution est évolutive. Elle n'est pas figée. Si le président de la République qui connaît bien son peuple estime qu'il faut réviser des articles dans la Constitution, c'est son droit. Mais ce n'est pas lui seul qui va décider dans tous les cas. Si on compte les démocrates en Côte d'Ivoire, peut-être qui viendra en premier lieu. Il sait donc que ce n'est pas à lui seul de réviser la Constitution dans son bureau. Elle va sans doute passer à l'Assemblée nationale pour un vote de qualité et si on n'a pas ce vote de qualité à l'Assemblée nationale, on sera obligé d'aller au référendum. Le président de la République est conscient de tout cela.

Entre 2000 et 2010, qu'est ce qui a changé et qui motive la révision de la Constitution ?
Il y a déjà dix ans. C'est ce qui a changé.

C'est donc le temps qui s'est écoulé qui motive cette révision ?
Il n'y a pas que le temps, il y a les réalités du terrain.

Lesquelles par exemple ?
Je ne vais pas rentrer dans les détails. Je vous dis qu'une Constitution est évolutive selon le temps. A partir de cet instant, on peut la changer, on peut réviser des articles quand le besoin se fait ressentir. Je n'ai aucun problème par rapport à cela. Je n'ai non plus aucun complexe parce que j'ai bien soutenu cette Constitution. J'ai appelé à voter massivement oui. Si aujourd'hui les Ivoiriens acceptent d'aller à la révision, je n'ai aucun problème par rapport à cela.

Vous êtes donc disposé à voter l'amendement ?
Je n'ai pas encore vu l'amendement mais je sais qu'il ira dans le sens des intérêts des Ivoiriens.

Entretien réalisé par Marc Dossa
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