On ne le dira jamais assez, les mêmes causes provoquent toujours les mêmes effets. Et pour qui a le courage d’ouvrir simplement les yeux, les images et les actes qui ont cours actuellement sont, à l’élément près, identiques à ceux qui ont plongé le pays dans le gouffre. Des individus, par rapport à des intérêts particuliers, fabriquent de toute pièce une menace fictive et, fort de leur position dans la hiérarchie administrative et politique, lancent le pays dans la tourmente. Au Front populaire ivoirien de Laurent Gbagbo, la volonté d’éjecter les populations nordiste du fichier électoral est une vraie obsession. Pour atteindre cet objectif, un discours sur les fraudeurs est à la mode. Il est répété à tout crin. Les forces de l’ordre instrumentalisées sont balancées par les cadres politiques et militaires de ce parti contre les « les maudits » de la refondation. En pleine nuit, ces populations sont séquestrées, humiliées et enlevées. Les opérations militaires et policières sont ensuite complétées par le battage médiatique. Au centre de cette dimension de l’action, la télévision nationale et le quotidien officiel. Ceux qui ont été torturés et déshumanisés sont filmés et présentés comme des bandits. Des voyous démasqués et traités comme tels. Les bonnes consciences se taisent devant toutes ces dérives et atteintes graves aux droits de l’Homme. Ce qui se passe ne concerne pas les personnes pour lesquelles il faut s’émouvoir. Les plus cyniques de cette conspiration du silence, elle englobe des partis politiques, des organisations de défense des droits de l’Homme, des religieux, ne trouvent rien à dire que de se plaindre des cris de détresse des victimes. « Ce sont des écorchés vifs. Ils exagèrent », disent-ils en substance. Une façon de banaliser la torture physique et psychologique des victimes. Un dédain qui ouvre toutes les portes.
D. Al Seni
D. Al Seni