Alassane Ouattara est vraiment sorti de ses gonds. En témoigne son discours subtilement musclé contre le régime de Laurent Gbagbo, de surcroît, dans l'un des fiefs du Fpi. Un discours musclé qui trahissait pourtant son engagement « de ne pas descendre dans la poubelle ». C'était hier à l'occasion des différentes adresses aux populations du département d'Adzopé dans le cadre de sa tournée dans le pays Akyé. « Au lieu de se mettre au travail, qu'est ce qu'on nous sert ? Du bavardage tous les jours, en confisquant la télévision, en disant des mensonges, en mettant des gamins chômeurs qui n'ont jamais terminé leurs études à des postes de responsabilité. La Côte d'Ivoire a reculé, les choses sont devenues difficiles. Ceci n'était pas imprévisible car nous savions que ce sont des gens qui bavardaient, qui ont la grande bouche et qui ont séduit par leur langage. Pendant dix ans, ils n'ont fait que creuser un trou pour enterrer la Côte d'Ivoire », a-t-il dénoncé lors du meeting qu'il a animé au stade municipal d'Adzopé. Aussi, le « mentor » a-t-il souhaité bouter Laurent Gbagbo hors du pouvoir à la faveur de la prochaine présidentielle. « Allons aux élections en mars et dégageons ces gens de là. Nous n'accepterons pas que les élections n'aient pas lieu à cette période pour quelque motif que ce soit. C'est pourquoi nous demandons à tous les candidats de laisser la Cei faire son travail. Personne ne doit perturber le calendrier électoral. Ils ont eu dix ans, ça suffi », a-t-il confié à ses militants. Avant la capitale du pays Akyé, c'est par Azaguié-gare que le président du Rdr a commencé à « déshabiller » les refondateurs, s'agissant de la journée d'hier. « On est fatigué des bavardages. Ils ont échoué, il faut donc qu'ils partent. Les Ivoiriens veulent envoyer leurs enfants à l'école, ils veulent se soigner, manger trois fois par jour. Ils n'ont pas besoin d'histoire et de littérature à la télévision », a-t-il fustigé dans cette localité où il a demandé aux populations de lui accorder massivement leurs suffrages lors des prochaines consultations. Un appel qu'il a réitéré à toutes les autres étapes du périple, notamment à Yakassé-Mé et à Yakassé-Attobrou. « Je préfère être sur le terrain et si je suis élu, je serai à vos côtés. Je ne m'enfermerai pas dans des palais pour faire seulement des discours parce que les palais, j'en ai suffisamment visité dans ma vie. Moi j'ai des solutions aux problèmes des Ivoiriens. Ce que je propose est le fruit du travail d'une équipe que j'ai mis en place mais elle aussi le fruit de mon expérience. Je voudrais donc, pour réaliser le changement que nous attendons tous que vous accordez la majorité à Alassane Ouattara », a indiqué l'ancien Premier ministre. Des propos qui, semble-t-il, ont trouvé un écho favorable dans la population qui s'est engagé à faire d'ADO le deuxième président de la deuxième République ivoirienne. « Adzopé a déjà choisi son futur président. Il s'appel Alassane Ouattara parce que le peuple Akyé n'est la chasse gardée de personne », ont-elles dit par la voix d'Anoma Séka. Même rassuré par cette promesse, le « brave tchè » ne s'est pas empêché de faire des mises en garde à l'endroit de Laurent Gbagbo et ses partisans avant de prendre congé de ses hôtes. « Je les mets en garde parce que j'ai décidé d'utiliser un ton civilisé dans la campagne. Mais je veux leur dire, ne nous obligez pas à descendre dans la poubelle. En Côte d'Ivoire, on se connait tous. S'il faut parler, je parlerai ». En ce qui concerne les promesses faites aux populations du département d'Adzopé, Alassane Ouattara a annoncé des investissements de 90 milliards qui prendront en compte le bitumage de la voie Adzopé-Yakassé Attobrou.
Marc Dossa
Marc Dossa
