Célébration - Après les Hauts de Gamme : Gadji Céli arrive avec Summum

L’on n’entendra plus parler des Hauts de Gamme, la cérémonie de distinction à l’attention des auteurs d’œuvres de l’esprit et sociétaires du Bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida). Ce sera un lointain souvenir après deux éditions : la première en 2007 et la seconde édition qui après plusieurs reports a fini par se tenir en début d’année 2009. Les administrateurs du Burida avec le président du conseil Gadji Céli lui ont trouvé une autre dénomination : Summum dont le lancement est annoncé pour le mardi 12 janvier 2010. Ce changement serait-il une réhabilitation pour Gadji Céli, par ailleurs président de l’Union nationale des artistes de Côte d’Ivoire face à ce que ses proches collaborateurs et lui au sein de l’Unartci avaient qualifiés « d’outrage » en décembre 2007. « Le Burida s’est outrageusement investi dans les Hauts de Gamme. C’est une fête qui ne va rien apporter à l’évolution des artistes en Côte d’Ivoire », avait dénoncé, au nom des artistes, Gadji Céli. A cette occasion, le toujours président de l’Unartci qui a manifesté une colère contre l’administration provisoire du Burida d’alors, s’est indigné contre le fait que la Nuit des Arts et de la Culture, une manifestation programmée en décembre 2007 « depuis la création de l’Unartci », devait fusionner avec les Hauts de Gamme – alors prévu le 20 décembre de la même année – compte tenu de la « similarité et de la même envergure » des deux événements. Contre toute attente, déplorait Gadji Céli, « le Burida a maintenu sa date alors qu’une date commune devait être arrêtée ». La conséquence de ce que Gadji avait appelé « le non respect de la parole donnée qui a fait naître une crise confiance » et conduit à une « rupture » entre l’Unartci et l’administration provisoire du Burida car le message a été que « les artistes (Unartci) ne se reconnaissent pas dans les Hauts de Gamme » sans compter ceux qui étaient engagés auprès de l’administration provisoire. Si les choses ont fini par rentrer en ordre avec l’association de l’Unartci à la seconde édition en 2009, les concepteurs de la Nuit des Arts et de la Culture semblent ne pas être inspirés à élever l’enfant (Hauts de Gamme) qui n’est pas le leur. Maintenant qu’une des priorités des artistes a été résolue par l’installation d’un conseil d’administration du Burida après l’élection enfin, d’un PCA qui est Gadji Céli, enterrer les Hauts de Gamme pour célébrer l’arrivée de « Summum » qui n’est autre que l’ex-Haut de Gamme est-il d’une grande opportunité pour le conseil et une tentative de solution aux problèmes et souhaits de certains sociétaires du Burida qui récemment ont fait part de leur mécontentement face aux droits d’auteurs qu’ils n’auraient pas reçu quand une vague d’artistes auraient été des privilégiés. Gadji ne prévenait-il pas le 17 décembre 2007 que « quiconque veut diviser les artistes nous trouvera sur son chemin » ? Gadji Céli, aujourd’hui PCA du Burida, serait-il en train de cautionner ce qu’il a dénoncé hier en « trouvant indécent que pendant que les artistes meurent en cascade, le Burida soit en fête » ? Sans toutefois aller contre « Summum » qui s’inscrit, après les Hauts de Gamme, dans la logique d’honorer le mérite des artistes sinon les sociétaires du Burida, le conseil d’administration présidé par Gadji Céli doit, avant la « fête », penser à la condition sociale des sociétaires, à l’assainissement de leur environnement où la lutte contre la piraterie dépasse désespéramment.

Koné Saydoo