Il est souvent dit que les changements les plus souhaités sont source d’amertume.
Et ce ne sont pas les ivoiriens qui infirmerons cette maxime. Ils ont été dupés par les « socialistes ivoiriens ». Il nous faut, dans notre posture d’éveilleur de conscience, mettre à nu cette escroquerie politique de ceux qui se font appeler « refondateurs ». De quoi s’agit-il ?
Il se trouve que depuis les indépendances jusqu’en 1990, la Côte d’ivoire comptait un seul et unique parti politique qui dirigeait le pays : le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI).
La Côte d’Ivoire sous la houlette du président Félix Houphouët-Boigny avait résolument choisi la voie du libéralisme économique comme fondement économique. Un rappel de cette période dite de « miracle ivoirien » fera l’objet de notre premier axe de réflexion. Présenté comme une alternative au libéralisme prôné par le parti d’Houphouët Boigny, le socialisme version Front Populaire Ivoirien (FPI) est en passe de devenir le cauchemar de la Côte d’Ivoire. C’est le second axe que nous aborderons. Enfin, le dernier axe de notre contribution met en lumière l’embourgeoisement rapide et illicite des « refondateurs ».
Un rappel utile de l’expansion économique de la Côte d’Ivoire
La Côte d’Ivoire est d’abord marquée, au plan historique, par le retard économique dont elle a souffert pendant toute la colonisation française qui en avait fait un territoire spécialisé dans l’exploitation de produits sylvo-agricoles primaires (café, cacao et bois essentiellement).
Mais Félix Houphouët Boigny parvient de cette façon à développer économiquement la Côte d’Ivoire, notamment dans le secteur agricole, faisant de son pays un îlot de prospérité dans un continent miné par la pauvreté ; on parle alors de « miracle ivoirien »
Il opte pour le libéralisme économique afin de bénéficier de la confiance de nombreux investisseurs étrangers, notamment français.
Le recours à l’assistance technique et à l’expertise occidentale et l’accueil d’une abondante main d’œuvre régionale dont a besoin une économie en plein essor. Le pays aura des taux de croissance les plus conséquents après les indépendances.
Le point culminant de cette période faste est atteint en 1977/1978 où les cours de café et de cacao atteignent des niveaux record sur les marchés à terme. Mais « le miracle ivoirien » va devenir un mirage avec la détérioration des termes de l’échange.
Par exemple, en Afrique Subsaharienne, la détérioration des termes de l’échange de l’ordre de 45% a entrainé une baisse de revenu de l’ordre de 20% entre 1985 et 1992. Le début des années 80 (en 1983 surtout) a été rude pour la Côte d’Ivoire.
Le régime d’accumulation fait de l’Etat le pivot de l’accumulation et de la régulation socio-économique. Le véritable souci de la Côte d’Ivoire, qu’elle refusait d’admettre, était d’une part l’extranéité de la dynamique économique et d’autre part, du fait de l’absence d’une véritable classe capitaliste locale et de la prépondérance des bourgeoisies agraire et administrative.
Mais ce que va reprocher le père fondateur du FPI au vieux Parti (PDCI), c’est nous semble t-il, la gestion neopatrimoniale de l’économie. En tout cas, dans son livre édité par L`Harmattan en 1983, un condensé de son combat s’y trouve « Un seul mot caractérise le bilan de la gestion de notre pays par Houphouët-Boigny : dictature ! Les Institutions républicaines sont vidées de leurs contenus. Il n`existe aucun contre-pouvoir. Cela signifie une gestion débridée, sauvage, sans planification, au jour le jour ; une gestion qui se fait au gré de l`humeur d`un homme…bâtir l`avenir sur le droit et non sur l`arbitraire ; tels sont nos objectifs. Ils sont simples. Ils sont clairs… ».
Pour prendre en compte l’aspiration profonde du peuple ivoirien, le premier magistrat actuel de notre pays voit dans le socialisme le fœtus de notre salut. Mais voila, les ivoiriens ont vite déchanté tant le rêve est difficile à vivre.
Le socialisme à l’ivoirienne : un cauchemar pour les ivoiriens
Il est de notoriété public que Félix Houphouët-Boigny a tenu un rôle de premier ordre dans le processus de décolonisation de l'Afrique, et a dominé jusqu’à la fin de sa vie, la scène politique de son pays natal. Son parti et lui ont hissé la Côte d’Ivoire au premier plan dans la sous région ouest-africaine. Le « libéralisme à l’africaine » que le père de la nation appliquait a été contesté par l’actuel président de la république, pour lui préférer le socialisme, comme système économique. Il convient de définir le socialisme pour savoir ce que le président Laurent Gbagbo promettait aux ivoiriens.
Le socialisme désigne un type d’organisation sociale basé sur la propriété collective des moyens de production, par opposition au capitalisme. Ce dernier, est un système économique et social, basé sur la propriété privé des moyens de production, la recherche de profit, la liberté des échanges et de la concurrence économique au sein du marché, l’importance du capital et surtout la rémunération du travail par le salaire.
Le mouvement socialiste est à la recherche de la justice sociale, condamne les inégalités sociales et l’exploitation de l’homme par l’homme, tout en défendant le progrès social. Ce mouvement prône également l’avènement d’une société égalitaire sans classes sociales.
La justice sociale qui demeure une notion qui évolue dans le temps, peut se définir comme ce qui est juste socialement. Elle est une construction morale et politique. En ce sens, elle est le résultat d’une série de choix collectifs sur ce que doivent être les clefs de répartition entre les membres d'une société. Dès lors, la justice sociale s’appuie sur des principes comme l’égalité des droits ou l’équité des situations, principes découlant des valeurs de la société, pour déterminer les formes de solidarités collectives.
En Côte d’Ivoire, cette construction morale et politique qu’est le socialisme est un devenu un gadget estampillé : refondation. Refonder quoi ? Refonder cette société injuste, inégalitaire, que Félix Houphouët Boigny à légué aux ivoiriens, selon le père fondateur du FPI.
Mais voilà, on a promis à l’ivoirien, le rêve, il a reçu comme colis, la misère. En lieu et place d’une société injuste, on a une société où la nullité, la médiocrité, les inégalités criardes, sont les maîtres-mots. Pire encore, la Côte d’Ivoire fait aujourd’hui l’objet d’un pillage à pas cadencé. La Côte d’Ivoire n’a plus de repère or sans repère, il est impossible d’avancer.
Même le secteur stratégique qu’est l’éducation est malade et dans le coma. L’école sous la refondation est tristement rentrée dans les « records Guinness » de la médiocrité avec, à la fin de l’année scolaire 2008-2009, des scores décevants : 80% d’échec au BEPC et 80% d’échec au BAC.
Au niveau macroéconomique, les nouvelles ne sont pas bonnes : la pauvreté gangrène les ivoiriens.
En 2008, la pauvreté en Côte d’Ivoire a atteint un seuil critique de 48,9 % contre seulement 10% en 1985. Aujourd’hui, un ivoirien sur deux vit avec moins d’un euro par jour (660 FCFA). La pauvreté est passée de 33,6% en 1998 à 34,4% en 2002.
C’est dire que, la Côte d’Ivoire éprouve aujourd`hui d`énormes difficultés à nourrir sa population, à soigner tout le monde, à éduquer convenablement ses enfants.
Cependant, à côté de cette misère indescriptible, certaines catégories d’ivoiriens, majoritairement, les « refondateurs », narguent le peuple avec leurs enrichissements illicites.
L’embourgeoisement des « refondateurs » doit prendre fin
« Il est rare qu’un homme soit lancé dans la bataille des idées sans vite devenir le comédien de ses premières sincérités » disait Paul Bourget.
Il suffit de comparer ce que gagnent les chefs d’Etat de certains pays, pour savoir que notre président a perdu les fondamentaux du socialisme. Contrairement aux Présidents Henri Konan Bédié et Robert Guéi qui avaient, respectivement 15 et 35 milliards, le président Laurent Gbagbo fait culminer ses fonds de souveraineté à 75 milliards de nos francs. Même le budget annuel de Nicolas Sarkozy est de 6,5 milliards de FCFA, quand celui de Barack Obama, le président de la Première puissance mondiale tourne autour de 225 millions de Francs CFA.
Cette « gourmandise monétaire » se voit également au niveau des salaires.
Le président Laurent Gbagbo touche par mois, 9600000 FCFA soit 14640 euros, le président de la France gagne par mois 13126922 FCFA soit 20000 euros, la chancelière Merkel 13955230 FCFA soit 21 262 euros, le président Obama 13733961 FCFA soit environ 30 000$/mois. En Afrique, Mwai Kibaki du Kenya gagne par mois 158 333,3 shillings (1 640 euros) soit 1076407 FCFA, Anerood Jugnauth de l’île Maurice 130 000 roupies (2 970 euros) soit 1949347 FCFA, Abdoulaye Wade du Sénégal 568 395 FCFA (866 euros) même si le budget met d’autres fonds à sa disposition, ce « salaire » ne constituant pas sa rémunération réelle.
Pour son budget de souveraineté de 75 milliards de FCFA, en le divisant par 12, le petit écolier trouvera que notre président a à sa disposition chaque mois 6,25 milliards de FCFA soit 9522412,5 euros. Toujours, lorsque cet écolier divise cette somme par le salaire mensuel du président Français (20000euros), finalement, ce que gagne le président ivoirien par mois (fonds de souveraineté), permet de payer le salaire de Nicolas Sarkozy pendant environ 476 mois. C’est simplement immoral.
Sigmund Freud nous a appris que « La justice sociale signifie qu'on se refuse à soi-même beaucoup de choses, afin que les autres y renoncent à leur tour ou, ce qui revient au même, ne puissent pas les réclamer. C'est cette revendication d'égalité qui constitue la racine de la conscience sociale et du sentiment du devoir ».
Pendant que le président Laurent Gbagbo demande aux ivoiriens de consentir des sacrifices pour sauver notre Côte d’Ivoire, il convient qu’il en fasse de même à titre d’exemple. Selon Confucius, le prince est tenu de se comporter comme un homme de qualité, un sage (junzi), en montrant sans cesse l'exemple, car c'est par sa conduite d'homme vertueux qu'il mènera à terme la transformation bénéfique des «hommes de peu» (xiaoren). Ainsi, son mandat céleste l'oblige à devenir un éducateur. C’est une vérité car gouverner par la vertu ne peut qu'apporter la vertu: Si un homme sait se gouverner lui-même, quelle difficulté aura-t-il à gouverner l'État?
Citoyennes et citoyens ivoiriens, battons-nous pour arracher notre liberté confisquée, car la liberté consiste, non pas seulement dans le droit accordé, mais dans le pouvoir donné à l'homme d'exercer, de développer ses facultés, sous l'empire de la justice et sous la sauvegarde de la loi.
Dieu bénisse la Côte d’Ivoire
Dieu garde l’Afrique
Séraphin PRAO
Docteur en économie monétaire
Spécialiste des pays africains de la zone franc
Président du MLAN
www.mlan.fr
contact@mlan.fr
Et ce ne sont pas les ivoiriens qui infirmerons cette maxime. Ils ont été dupés par les « socialistes ivoiriens ». Il nous faut, dans notre posture d’éveilleur de conscience, mettre à nu cette escroquerie politique de ceux qui se font appeler « refondateurs ». De quoi s’agit-il ?
Il se trouve que depuis les indépendances jusqu’en 1990, la Côte d’ivoire comptait un seul et unique parti politique qui dirigeait le pays : le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI).
La Côte d’Ivoire sous la houlette du président Félix Houphouët-Boigny avait résolument choisi la voie du libéralisme économique comme fondement économique. Un rappel de cette période dite de « miracle ivoirien » fera l’objet de notre premier axe de réflexion. Présenté comme une alternative au libéralisme prôné par le parti d’Houphouët Boigny, le socialisme version Front Populaire Ivoirien (FPI) est en passe de devenir le cauchemar de la Côte d’Ivoire. C’est le second axe que nous aborderons. Enfin, le dernier axe de notre contribution met en lumière l’embourgeoisement rapide et illicite des « refondateurs ».
Un rappel utile de l’expansion économique de la Côte d’Ivoire
La Côte d’Ivoire est d’abord marquée, au plan historique, par le retard économique dont elle a souffert pendant toute la colonisation française qui en avait fait un territoire spécialisé dans l’exploitation de produits sylvo-agricoles primaires (café, cacao et bois essentiellement).
Mais Félix Houphouët Boigny parvient de cette façon à développer économiquement la Côte d’Ivoire, notamment dans le secteur agricole, faisant de son pays un îlot de prospérité dans un continent miné par la pauvreté ; on parle alors de « miracle ivoirien »
Il opte pour le libéralisme économique afin de bénéficier de la confiance de nombreux investisseurs étrangers, notamment français.
Le recours à l’assistance technique et à l’expertise occidentale et l’accueil d’une abondante main d’œuvre régionale dont a besoin une économie en plein essor. Le pays aura des taux de croissance les plus conséquents après les indépendances.
Le point culminant de cette période faste est atteint en 1977/1978 où les cours de café et de cacao atteignent des niveaux record sur les marchés à terme. Mais « le miracle ivoirien » va devenir un mirage avec la détérioration des termes de l’échange.
Par exemple, en Afrique Subsaharienne, la détérioration des termes de l’échange de l’ordre de 45% a entrainé une baisse de revenu de l’ordre de 20% entre 1985 et 1992. Le début des années 80 (en 1983 surtout) a été rude pour la Côte d’Ivoire.
Le régime d’accumulation fait de l’Etat le pivot de l’accumulation et de la régulation socio-économique. Le véritable souci de la Côte d’Ivoire, qu’elle refusait d’admettre, était d’une part l’extranéité de la dynamique économique et d’autre part, du fait de l’absence d’une véritable classe capitaliste locale et de la prépondérance des bourgeoisies agraire et administrative.
Mais ce que va reprocher le père fondateur du FPI au vieux Parti (PDCI), c’est nous semble t-il, la gestion neopatrimoniale de l’économie. En tout cas, dans son livre édité par L`Harmattan en 1983, un condensé de son combat s’y trouve « Un seul mot caractérise le bilan de la gestion de notre pays par Houphouët-Boigny : dictature ! Les Institutions républicaines sont vidées de leurs contenus. Il n`existe aucun contre-pouvoir. Cela signifie une gestion débridée, sauvage, sans planification, au jour le jour ; une gestion qui se fait au gré de l`humeur d`un homme…bâtir l`avenir sur le droit et non sur l`arbitraire ; tels sont nos objectifs. Ils sont simples. Ils sont clairs… ».
Pour prendre en compte l’aspiration profonde du peuple ivoirien, le premier magistrat actuel de notre pays voit dans le socialisme le fœtus de notre salut. Mais voila, les ivoiriens ont vite déchanté tant le rêve est difficile à vivre.
Le socialisme à l’ivoirienne : un cauchemar pour les ivoiriens
Il est de notoriété public que Félix Houphouët-Boigny a tenu un rôle de premier ordre dans le processus de décolonisation de l'Afrique, et a dominé jusqu’à la fin de sa vie, la scène politique de son pays natal. Son parti et lui ont hissé la Côte d’Ivoire au premier plan dans la sous région ouest-africaine. Le « libéralisme à l’africaine » que le père de la nation appliquait a été contesté par l’actuel président de la république, pour lui préférer le socialisme, comme système économique. Il convient de définir le socialisme pour savoir ce que le président Laurent Gbagbo promettait aux ivoiriens.
Le socialisme désigne un type d’organisation sociale basé sur la propriété collective des moyens de production, par opposition au capitalisme. Ce dernier, est un système économique et social, basé sur la propriété privé des moyens de production, la recherche de profit, la liberté des échanges et de la concurrence économique au sein du marché, l’importance du capital et surtout la rémunération du travail par le salaire.
Le mouvement socialiste est à la recherche de la justice sociale, condamne les inégalités sociales et l’exploitation de l’homme par l’homme, tout en défendant le progrès social. Ce mouvement prône également l’avènement d’une société égalitaire sans classes sociales.
La justice sociale qui demeure une notion qui évolue dans le temps, peut se définir comme ce qui est juste socialement. Elle est une construction morale et politique. En ce sens, elle est le résultat d’une série de choix collectifs sur ce que doivent être les clefs de répartition entre les membres d'une société. Dès lors, la justice sociale s’appuie sur des principes comme l’égalité des droits ou l’équité des situations, principes découlant des valeurs de la société, pour déterminer les formes de solidarités collectives.
En Côte d’Ivoire, cette construction morale et politique qu’est le socialisme est un devenu un gadget estampillé : refondation. Refonder quoi ? Refonder cette société injuste, inégalitaire, que Félix Houphouët Boigny à légué aux ivoiriens, selon le père fondateur du FPI.
Mais voilà, on a promis à l’ivoirien, le rêve, il a reçu comme colis, la misère. En lieu et place d’une société injuste, on a une société où la nullité, la médiocrité, les inégalités criardes, sont les maîtres-mots. Pire encore, la Côte d’Ivoire fait aujourd’hui l’objet d’un pillage à pas cadencé. La Côte d’Ivoire n’a plus de repère or sans repère, il est impossible d’avancer.
Même le secteur stratégique qu’est l’éducation est malade et dans le coma. L’école sous la refondation est tristement rentrée dans les « records Guinness » de la médiocrité avec, à la fin de l’année scolaire 2008-2009, des scores décevants : 80% d’échec au BEPC et 80% d’échec au BAC.
Au niveau macroéconomique, les nouvelles ne sont pas bonnes : la pauvreté gangrène les ivoiriens.
En 2008, la pauvreté en Côte d’Ivoire a atteint un seuil critique de 48,9 % contre seulement 10% en 1985. Aujourd’hui, un ivoirien sur deux vit avec moins d’un euro par jour (660 FCFA). La pauvreté est passée de 33,6% en 1998 à 34,4% en 2002.
C’est dire que, la Côte d’Ivoire éprouve aujourd`hui d`énormes difficultés à nourrir sa population, à soigner tout le monde, à éduquer convenablement ses enfants.
Cependant, à côté de cette misère indescriptible, certaines catégories d’ivoiriens, majoritairement, les « refondateurs », narguent le peuple avec leurs enrichissements illicites.
L’embourgeoisement des « refondateurs » doit prendre fin
« Il est rare qu’un homme soit lancé dans la bataille des idées sans vite devenir le comédien de ses premières sincérités » disait Paul Bourget.
Il suffit de comparer ce que gagnent les chefs d’Etat de certains pays, pour savoir que notre président a perdu les fondamentaux du socialisme. Contrairement aux Présidents Henri Konan Bédié et Robert Guéi qui avaient, respectivement 15 et 35 milliards, le président Laurent Gbagbo fait culminer ses fonds de souveraineté à 75 milliards de nos francs. Même le budget annuel de Nicolas Sarkozy est de 6,5 milliards de FCFA, quand celui de Barack Obama, le président de la Première puissance mondiale tourne autour de 225 millions de Francs CFA.
Cette « gourmandise monétaire » se voit également au niveau des salaires.
Le président Laurent Gbagbo touche par mois, 9600000 FCFA soit 14640 euros, le président de la France gagne par mois 13126922 FCFA soit 20000 euros, la chancelière Merkel 13955230 FCFA soit 21 262 euros, le président Obama 13733961 FCFA soit environ 30 000$/mois. En Afrique, Mwai Kibaki du Kenya gagne par mois 158 333,3 shillings (1 640 euros) soit 1076407 FCFA, Anerood Jugnauth de l’île Maurice 130 000 roupies (2 970 euros) soit 1949347 FCFA, Abdoulaye Wade du Sénégal 568 395 FCFA (866 euros) même si le budget met d’autres fonds à sa disposition, ce « salaire » ne constituant pas sa rémunération réelle.
Pour son budget de souveraineté de 75 milliards de FCFA, en le divisant par 12, le petit écolier trouvera que notre président a à sa disposition chaque mois 6,25 milliards de FCFA soit 9522412,5 euros. Toujours, lorsque cet écolier divise cette somme par le salaire mensuel du président Français (20000euros), finalement, ce que gagne le président ivoirien par mois (fonds de souveraineté), permet de payer le salaire de Nicolas Sarkozy pendant environ 476 mois. C’est simplement immoral.
Sigmund Freud nous a appris que « La justice sociale signifie qu'on se refuse à soi-même beaucoup de choses, afin que les autres y renoncent à leur tour ou, ce qui revient au même, ne puissent pas les réclamer. C'est cette revendication d'égalité qui constitue la racine de la conscience sociale et du sentiment du devoir ».
Pendant que le président Laurent Gbagbo demande aux ivoiriens de consentir des sacrifices pour sauver notre Côte d’Ivoire, il convient qu’il en fasse de même à titre d’exemple. Selon Confucius, le prince est tenu de se comporter comme un homme de qualité, un sage (junzi), en montrant sans cesse l'exemple, car c'est par sa conduite d'homme vertueux qu'il mènera à terme la transformation bénéfique des «hommes de peu» (xiaoren). Ainsi, son mandat céleste l'oblige à devenir un éducateur. C’est une vérité car gouverner par la vertu ne peut qu'apporter la vertu: Si un homme sait se gouverner lui-même, quelle difficulté aura-t-il à gouverner l'État?
Citoyennes et citoyens ivoiriens, battons-nous pour arracher notre liberté confisquée, car la liberté consiste, non pas seulement dans le droit accordé, mais dans le pouvoir donné à l'homme d'exercer, de développer ses facultés, sous l'empire de la justice et sous la sauvegarde de la loi.
Dieu bénisse la Côte d’Ivoire
Dieu garde l’Afrique
Séraphin PRAO
Docteur en économie monétaire
Spécialiste des pays africains de la zone franc
Président du MLAN
www.mlan.fr
contact@mlan.fr