La société ivoirienne qui était présentée comme un creuset de discipline et de retenue, a définitivement cédé à la dépravation des mœurs. Sous la poussée d’une industrie du loisir incontrôlé et du sexe, est désormais née une culture de la dépravation qui frappe tant les villes que les campagnes, tant les femmes que les hommes.
Jadis tabou le plus sacré, le corps dénudé de la femme est devenu de nos jours en Côte d’Ivoire le plus commun des spectacles auquel l’on a droit dans les rues des villes. Désormais, il fait partie intégrante du paysage des centres urbains et, plus grave, cette tendance se propage à une allure vertigineuse vers les campagnes. Soit-il minuit ou midi, la différence ne se mesure seulement qu’en termes de point paroxystique. Parce que ce spectacle de femmes sommairement vêtues ou carrément nues se déploie sur toutes les 24 heures de la journée et dans n’importe quel quartier d’Abidjan et des villes ivoiriennes. Et tout y concourt : la mode vestimentaire, la presse, les lieux de loisirs… Avec le phénomène du collant, c’était les formes outrancières que les femmes n’hésitaient plus à exhiber en les plaquant. Désormais, c’est le pantalon taille basse ; l’on va encore plus loin : le pantalon doit dorénavant dévoiler les sous-vêtements de la femme qui se sont tellement amincis, qu’ils dévoilent à leur tour ses parties intimes. Et cela est loin de préoccuper la gente féminine. C’est la mode ; on s’y met ou alors on est une has been tout juste bonne à être rangée au garage. Et preuve que cette démence a désormais gangréné toute la société ivoirienne, les hommes ne sont pas en reste. Eux aussi sortent dans les rues le pantalon jeans sans ceinture et au milieu du fessier, dévoilant largement le caleçon porté en-dessous. Pendant ce temps, sur ces mêmes rues, la presse pornographique s’affiche sur les étals de journaux de façon triomphale ; elle offre ainsi des photos de femmes nues dans toutes les positions à toutes les vues, mêmes celles qui n’ont pas envie de les explorer. Les jeunes mâles qui n’ont jamais vu de femmes que le corps entièrement couvert, ont ainsi l’occasion de le découvrir. Au grand dam de leurs parents qui s’acharnent à les éduquer dans la culture du sacré qui doit recouvrir la nudité de la femme, mais aussi de l’homme.
La valorisation de la dépravation morale
Cette dictature du sexe nu tient sa source dans l’étrange culte de la dépravation morale et sexuelle qui a été érigée en tendance sociale en Côte d’Ivoire depuis un peu plus d’une décennie. Au lieu de promouvoir les valeurs de travail, de probité, etc. qui sont le moteur de tout développement, les années 2000 ont plutôt vu l’explosion du culte de la vanité. Désormais, ce qu’une femme a à faire valoir, c’est la partie la plus proéminente de son corps et non pas ce qu’elle à dans la tête. Le phénomène ‘’lolo’’ a ainsi ouvert cette tendance de dégénérescence. Les seins volumineux, à la limite d’une bosse de zébu, à laisser transparaître par le haut, sont ainsi devenus la norme. Une artiste telle que Nastou Traoré, qui n’a jamais convaincu ni par son jeu d’actrice ni pas ses performances vocales, est devenue l’icône du début des années 2000 à cause de ses mensurations mammaires hors norme. Et dans toutes les villes de la Côte d’Ivoire, ce fut la course aux poitrines monumentales. Offrant ainsi à de pseudo apothicaires d’ouvrir un florissant commerce de ‘’produits qui gonflent les seins’’.
L’on a avait pas encore fini de s’inquiéter de cette célébration de la vanité que le phénomène ‘’ tassaba’’, qui réfère à l’exhibition de fessiers énormes de femmes, a été remis au goût du jour. Né à la fin des années 1990 et mis sur orbite par la danse Mapouka, les années 2000, qui se veulent comme celles du déclin moral total de la société ivoirienne, ne pouvait que signer son retour au premier plan. Désormais dénommé ‘’bobaraba’’, il fait fureur. C’est la course aux fesses proéminentes au sein de la gente féminine, où l’on s’en remet de nouveau à son apothicaire pour se faire concocter cette fois des ‘’produits qui donnent fesses’’.
Mais, les déviances énumérées plus haut sont peu de choses comparées à la tendance ‘’wolosso’’. Celle-ci signifie rien moins que l’affranchissement total de normes morales. Ainsi, il ne suffit plus d’avoir des ‘’lolo’’, un ‘’tassaba’’ ou ‘’bobaraba’’ ; il faut maintenant les exhiber dans des tenues des plus indécentes. Et cette nouvelle tendance connaît une adhésion unanime : les femmes que la nature n’a pas pourvu de formes extravagantes peuvent se faire ‘’valoir’’ dans des vêtements impudiques tels que le fameux pantalon taille basse dont nous parlions plus haut. Et ces modes sont désormais complétées par le ‘’piercing’’ et le tatouage qui consistent respectivement à se percer soit le nez, le nombril ou l’arcade sourcilière pour y accrocher un bijou et à s’imprimer des dessins très souvent indélébiles sur le corps.
L’explosion des pratiques sexuelles contre-nature
Inutile de dire que la prostitution féminine, qui a désormais conquis le tout Abidjan, y compris les quartiers huppés, trouve en ces tendances une nouvelle voie d’expansion. Cette façon de s’habiller qui dévoile les parties sexuelles renseigne très clairement sur la moralité et les intentions des filles qui s’y adonnent. Parce qu’il constitue tout simplement ce que les Anglo-saxons appellent le ‘’sex-appeal’’. Ainsi vêtues, ces filles vont partir de leurs quartiers flâner dans le centre des affaires du Plateau ou dans les grands supermarchés, faisant semblant de faire des courses, alors qu’il ne s’agit en réalité que d’une pêche aux hommes.
Mais là où le regard sur la société ivoirienne devient le plus pénible, c’est lorsqu’il se porte sur les pratiques sexuelles contre-nature qui y sont en pleine explosion.
L’homosexualité est devenue une tendance qui se joue désormais à ciel ouvert. Ce phénomène est sans contexte plus prononcé chez les hommes. Tant et si bien qu’une prostitution masculine qui en a découlé, livre aujourd’hui une concurrence très rude à la prostitution féminine. Sur les trottoirs des rues sombres du tristement célèbre quartier Zone 4 dans la commune de Marcory, les homosexuels prostitués, travestis en femmes, égalent désormais en nombre les pionnières de ce commerce. Mais le pire, c’est que cette homosexualité masculine est devenue aujourd’hui un facteur de promotion dans de nombreuses entreprises ivoiriennes. Ainsi, sous le couvert du silence, certains travailleurs, sans avoir eu à démontrer plus de mérite que d’autres, gravissent plus vite les échelons et sont les favoris des patrons. Cela prévaut aussi pour d’autres personnes qui, en un tour de main, connaissent une brusque réussite sociale. Ce phénomène est très répandu dans le monde des artistes. L’un d’entre eux, le ‘’coupeur-décaleur’’, Lino Versace, n’a pas ainsi hésité à se réclamer de cette tendance, même s’il a tenté après de se reprendre de ses propos.
Quand la dépravation évince le travail
La conséquence de l’émergence de cette voie de réussite sociale et professionnelle qu’offre désormais la dépravation morale, c’est le culte du travail qui est déchu à son profit. La culture de la facilité qui fait tant de mal à la société ivoirienne, s’en trouve ainsi ragaillardit. Déjà que des nombreuses femmes avaient fait le choix de tourner dos à cette valeur comme facteur de promotion sociale, de nombreux s’y ajoutent chaque jour. Le travail est ainsi ‘’tué’’ et avec lui, toute la société ivoirienne.
Yves Blondel
Jadis tabou le plus sacré, le corps dénudé de la femme est devenu de nos jours en Côte d’Ivoire le plus commun des spectacles auquel l’on a droit dans les rues des villes. Désormais, il fait partie intégrante du paysage des centres urbains et, plus grave, cette tendance se propage à une allure vertigineuse vers les campagnes. Soit-il minuit ou midi, la différence ne se mesure seulement qu’en termes de point paroxystique. Parce que ce spectacle de femmes sommairement vêtues ou carrément nues se déploie sur toutes les 24 heures de la journée et dans n’importe quel quartier d’Abidjan et des villes ivoiriennes. Et tout y concourt : la mode vestimentaire, la presse, les lieux de loisirs… Avec le phénomène du collant, c’était les formes outrancières que les femmes n’hésitaient plus à exhiber en les plaquant. Désormais, c’est le pantalon taille basse ; l’on va encore plus loin : le pantalon doit dorénavant dévoiler les sous-vêtements de la femme qui se sont tellement amincis, qu’ils dévoilent à leur tour ses parties intimes. Et cela est loin de préoccuper la gente féminine. C’est la mode ; on s’y met ou alors on est une has been tout juste bonne à être rangée au garage. Et preuve que cette démence a désormais gangréné toute la société ivoirienne, les hommes ne sont pas en reste. Eux aussi sortent dans les rues le pantalon jeans sans ceinture et au milieu du fessier, dévoilant largement le caleçon porté en-dessous. Pendant ce temps, sur ces mêmes rues, la presse pornographique s’affiche sur les étals de journaux de façon triomphale ; elle offre ainsi des photos de femmes nues dans toutes les positions à toutes les vues, mêmes celles qui n’ont pas envie de les explorer. Les jeunes mâles qui n’ont jamais vu de femmes que le corps entièrement couvert, ont ainsi l’occasion de le découvrir. Au grand dam de leurs parents qui s’acharnent à les éduquer dans la culture du sacré qui doit recouvrir la nudité de la femme, mais aussi de l’homme.
La valorisation de la dépravation morale
Cette dictature du sexe nu tient sa source dans l’étrange culte de la dépravation morale et sexuelle qui a été érigée en tendance sociale en Côte d’Ivoire depuis un peu plus d’une décennie. Au lieu de promouvoir les valeurs de travail, de probité, etc. qui sont le moteur de tout développement, les années 2000 ont plutôt vu l’explosion du culte de la vanité. Désormais, ce qu’une femme a à faire valoir, c’est la partie la plus proéminente de son corps et non pas ce qu’elle à dans la tête. Le phénomène ‘’lolo’’ a ainsi ouvert cette tendance de dégénérescence. Les seins volumineux, à la limite d’une bosse de zébu, à laisser transparaître par le haut, sont ainsi devenus la norme. Une artiste telle que Nastou Traoré, qui n’a jamais convaincu ni par son jeu d’actrice ni pas ses performances vocales, est devenue l’icône du début des années 2000 à cause de ses mensurations mammaires hors norme. Et dans toutes les villes de la Côte d’Ivoire, ce fut la course aux poitrines monumentales. Offrant ainsi à de pseudo apothicaires d’ouvrir un florissant commerce de ‘’produits qui gonflent les seins’’.
L’on a avait pas encore fini de s’inquiéter de cette célébration de la vanité que le phénomène ‘’ tassaba’’, qui réfère à l’exhibition de fessiers énormes de femmes, a été remis au goût du jour. Né à la fin des années 1990 et mis sur orbite par la danse Mapouka, les années 2000, qui se veulent comme celles du déclin moral total de la société ivoirienne, ne pouvait que signer son retour au premier plan. Désormais dénommé ‘’bobaraba’’, il fait fureur. C’est la course aux fesses proéminentes au sein de la gente féminine, où l’on s’en remet de nouveau à son apothicaire pour se faire concocter cette fois des ‘’produits qui donnent fesses’’.
Mais, les déviances énumérées plus haut sont peu de choses comparées à la tendance ‘’wolosso’’. Celle-ci signifie rien moins que l’affranchissement total de normes morales. Ainsi, il ne suffit plus d’avoir des ‘’lolo’’, un ‘’tassaba’’ ou ‘’bobaraba’’ ; il faut maintenant les exhiber dans des tenues des plus indécentes. Et cette nouvelle tendance connaît une adhésion unanime : les femmes que la nature n’a pas pourvu de formes extravagantes peuvent se faire ‘’valoir’’ dans des vêtements impudiques tels que le fameux pantalon taille basse dont nous parlions plus haut. Et ces modes sont désormais complétées par le ‘’piercing’’ et le tatouage qui consistent respectivement à se percer soit le nez, le nombril ou l’arcade sourcilière pour y accrocher un bijou et à s’imprimer des dessins très souvent indélébiles sur le corps.
L’explosion des pratiques sexuelles contre-nature
Inutile de dire que la prostitution féminine, qui a désormais conquis le tout Abidjan, y compris les quartiers huppés, trouve en ces tendances une nouvelle voie d’expansion. Cette façon de s’habiller qui dévoile les parties sexuelles renseigne très clairement sur la moralité et les intentions des filles qui s’y adonnent. Parce qu’il constitue tout simplement ce que les Anglo-saxons appellent le ‘’sex-appeal’’. Ainsi vêtues, ces filles vont partir de leurs quartiers flâner dans le centre des affaires du Plateau ou dans les grands supermarchés, faisant semblant de faire des courses, alors qu’il ne s’agit en réalité que d’une pêche aux hommes.
Mais là où le regard sur la société ivoirienne devient le plus pénible, c’est lorsqu’il se porte sur les pratiques sexuelles contre-nature qui y sont en pleine explosion.
L’homosexualité est devenue une tendance qui se joue désormais à ciel ouvert. Ce phénomène est sans contexte plus prononcé chez les hommes. Tant et si bien qu’une prostitution masculine qui en a découlé, livre aujourd’hui une concurrence très rude à la prostitution féminine. Sur les trottoirs des rues sombres du tristement célèbre quartier Zone 4 dans la commune de Marcory, les homosexuels prostitués, travestis en femmes, égalent désormais en nombre les pionnières de ce commerce. Mais le pire, c’est que cette homosexualité masculine est devenue aujourd’hui un facteur de promotion dans de nombreuses entreprises ivoiriennes. Ainsi, sous le couvert du silence, certains travailleurs, sans avoir eu à démontrer plus de mérite que d’autres, gravissent plus vite les échelons et sont les favoris des patrons. Cela prévaut aussi pour d’autres personnes qui, en un tour de main, connaissent une brusque réussite sociale. Ce phénomène est très répandu dans le monde des artistes. L’un d’entre eux, le ‘’coupeur-décaleur’’, Lino Versace, n’a pas ainsi hésité à se réclamer de cette tendance, même s’il a tenté après de se reprendre de ses propos.
Quand la dépravation évince le travail
La conséquence de l’émergence de cette voie de réussite sociale et professionnelle qu’offre désormais la dépravation morale, c’est le culte du travail qui est déchu à son profit. La culture de la facilité qui fait tant de mal à la société ivoirienne, s’en trouve ainsi ragaillardit. Déjà que des nombreuses femmes avaient fait le choix de tourner dos à cette valeur comme facteur de promotion sociale, de nombreux s’y ajoutent chaque jour. Le travail est ainsi ‘’tué’’ et avec lui, toute la société ivoirienne.
Yves Blondel