Un froid dans la salle de l'hôtel Pullman déjà refroidie par la climatisation générale. En pleine intervention devant les hommes d'affaires, Bédié lâche " Excusez-moi ". Et puis, plus rien. Il ne dit aucun mot. Tous les regards sont braqués sur la table de séance. Mais vite, son protocole va à son secours. On lui tend un mouchoir. Au même moment, les techniciens coupent les images sur les écrans géants installés dans la salle. Personne ne sait ce qui se passe. Et, on n'ose dire ce qui se passe. La salle prend peur. Au bout de 2 à trois minutes, Bédié retrouve son état presque normal. En fait, il fait l'effort pour tenir le coup. On sent la douleur qui le ronge à travers sa voix. Tout le monde se rend compte que visiblement affaibli, il fait un effort pour tenir le coup. Parce que ça serait un coup dur pour son image s'il arrête. " Mais le Cgeci a quel problème. Ils n'ont qu'à arrêter. Bédié souffre." Lance pourtant un confrère. Un autre confrère qui lui est proche minimise le mal. Et parle d'un simple rhume. Mais il sera vite désillusionné par Bédié lui-même. " Vous l'avez remarqué vous-mêmes. Depuis ce matin, du fond de mon estomac j'ai des convulsions. Ce qui fait que je n'ai pas digéré le déjeuner. Je devais m'abstenir et jeûner pour maîtriser la situation. " Tente-t-il d'expliquer. Hier il y a eu plus de peur que de mal. Son service de communication discute avec les caméramen qui ont capté les images pour les effacer. Mais il est clair que N'Zuéba apparaît aujourd'hui comme un grand malade qui veut diriger la Côte d'Ivoire. Après la crise qu'il a piqué à Tiapoum, le malaise d'hier en est de trop pour un candidat à l’élection présidentielle. Et comme un malheur n'arrivait jamais seul, au moment où il s'apprêtait à dégainer contre le pouvoir, il a été lâché par la technique. L'ampli a été grillé. N'Zuéba a donc fait son intervention sans micro avec une voix presque inaudible qui s'évanouissait rapidement dans la salle de l'hôtel Pullman.
Guéhi Brence
Guéhi Brence
