La redevance, la subvention de l’Etat, les recettes publicitaires et plusieurs dons et legs. Voilà les trois sources de financement et d’entrées d’argent dans les caisses de la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI). Malgré cette manne financière mirifique qu’engrange cette maison, la RTI n’arrive toujours pas à s’auto financer. Elle croule sous le poids d’une grosse dette. Et à ce jour, vu que la mission de cet établissement d’utilité publique a été dévoyée, les Ivoiriens se demandent pourquoi la redevance leur est encore imposée.
La Redevance, publicité, dons et legs : où va l’argent ?
C’est précisément le 24 décembre 2004 que la RTI a été érigée en société d’Etat. Dans le souci d’améliorer ses prestations, l’Etat de Côte d’Ivoire a instauré la redevance. Une sorte de d’impôt, de parafiscalité amputée sur la facture d’électricité payée à la Compagnie Ivoirienne d’Electricité (CIE) par une frange importante d’Ivoiriens. Selon nos sources très introduites à la RTI, c’est, au moins, la rondelette somme de quatre-vingt(80) à cent milliards de Francs CFA par an que "la maison bleue" récolte par an. Pour la redevance, par exemple, c’est, au bas mot, des dizaines de milliards qui sont engrangés. « En octobre dernier, la CIE a déclaré un million d’abonnés à son réseau. Lorsque vous faites une simple multiplication du nombre des abonnés par le prix de la redevance, qui s’élève à deux mille francs (2000FCFA), vous trouvez deux milliards (2000 000 000F) par bimestre. Au bout de l’année, ce sont des dizaine de milliards », rapporte notre source.
En plus de cette redevance, la RTI étant un établissement public, conformément à son cahier de charges, n’est pas habilité à avoir une régie publicitaire. Mais aujourd’hui, la publicité constitue l’une des sources majeures d’entrée d’argent. Et notre interlocuteur se dit formel : « Le résultat publicitaire est évalué à quatre milliards par an. Comme vous le voyez, toutes les parutions sur les écrans sont payantes (Voir le plan média).
Hormis la redevance et les recettes publicitaires, la RTI bénéficie d’une subvention de l’Etat de Côte d’Ivoire. Là-dessus, notre informateur assène que c’est une véritable loi de l’omerta. Aucune trace de cette subvention qui, selon lui, est estimée à des centaines de millions de Francs. « Si ma mémoire est bonne, c’est au moins 800 millions, par mois, mais je pense que ça peut être plus que cela », ajoute-t-il. A cela, il faut ajouter les dons et legs qu’il évalue à près de deux cents à six cents millions par an. Mais, le hic est que cet argent est détourné…» A propos de détournement, ces propos de notre source corrobore les dires de Honoré Guié, Président du Conseil d’Administration (PCA) de la RTI lorsque ce conseil fait sa rentrée l’an dernier. « Concernant les recettes publicitaires, on déclare 50 millions pour une entrée de 150 millions de Franc CFA. Le reste de la somme va dans leurs poches. Alors que nous avons besoin de cet argent pour boucher des trous.»
Ces propos de M. Guié, non seulement situent sur l’ampleur du manque de management de Brou Amessan, Directeur général de la RTI et son clan, mais également, ils mettent au grand jour comment la gestion de cette structure échappe à au PCA. Pourtant, celui-ci a été nommé à ce poste par le ministre de Communication vu sa rigueur et son sens d’équité. Mais, le constat aujourd’hui est que les indécrottables militants du Front populaire ivoirien (FPI au pouvoir) qui ont pris la télé en otage, pour la propagande de Laurent Gbagbo, ont réussi à museler Honoré Guié. Et la cerise sur le gâteau dans la gestion empreinte de corruption et de dessous de table, le PCA pouvait également dénoncer en se remémorant: « Dès que j’ai pris fonction, des gens sont venus me proposer des pots de vin pour des contrats. Et ils m’ont dit :"ici, c’est comme cela nous fonctionnons". J’ai découvert beaucoup de choses ici… »
Malgré le flux de milliards, la RTI est lourdement endettée
Et cela leur donne les coudées franches pour jouir de l’argent produit par la RTI, qui croule sous le poids d’une dette alourdie avec les passages répétés et non payés de Laurent Gbagbo, Blé Goudé et autres "jeunes patriotes". « La RTI fait un déficit annuel de sept (7) milliards par an. Avec ça, on ne peut pas prétendre parvenir à la compétitivité ! » s’inquiétait Brou Sawa, Responsable des Ressources, au sortir du dernier séminaire de Grand Bassam. Les multiples passages des Blé Goudé, Kima Emile, la diffusion de leurs spots publicitaires, l’utilisation abusive des caméras, des véhicules et du personnel sont à la base de cette grosse dette. A titre d’exemple, le spot de "All stars pour Gbagbo" est diffusé gracieusement. La promotion de l’album de ces artistes alimentaires, qui "mangent" avec tous les régimes, est faite sans aucune contrepartie à la RTI. Puisque c’est Blé Goudé, en homme d’affaires désormais prospère sans avoir travaillé, qui le produit. Il en est de même de toutes les annonces de voyages du "général de la rue" dans son village à Guiberoua. Que dire des périples d’intoxication et de démagogie de certains lambins du régime Gbagbo ? La promotion de tout cela est faite, sans verser le moindre sou dans les caisses de la RTI. « Généralement les éléments sont déjà montés dans la société "Leader’s Team Associate" de Blé Goudé. Sans passer par la comptabilité, ils atterrissent directement à la diffusion. Un jour, un technicien a réclamé la facture d’une annonce promo d’un artiste qu’on lui a demandé de monter. Celui-ci a failli être renvoyé. Parce que l’artiste était le poulain de Blé Goudé. »
A dire vrai, la RTI souffre du manque de management de ses premiers responsables. C’est, en réalité, une entreprise qui bénéficie de flux de milliards et d’aides de toutes natures. Récemment, le ministre de la Communication a procédé à la remise, aux responsables de la RTI, d’un car de transmission, doté des nouvelles technologies, d’une valeur de plus de vingt millions de francs. Peu avant, l’Opération des Nations Unies (ONUCI), sous Kébé Yacouba, a doté la RTI de plus d’une dizaine de véhicules de type 4x4. Sans oublier la remise de caméras numériques et autres matériels de son et lumière, ordinateurs par de généreux donateurs. « Un moment, une information nous est parvenue faisant état de ce que c’est par le canal de la RTI que Blé Goudé achète son matériel de son, de lumière et les caméras qui constituent l’arsenal de sa société de communication », rapporte notre source.
Jean- Antoine Doudou
La Redevance, publicité, dons et legs : où va l’argent ?
C’est précisément le 24 décembre 2004 que la RTI a été érigée en société d’Etat. Dans le souci d’améliorer ses prestations, l’Etat de Côte d’Ivoire a instauré la redevance. Une sorte de d’impôt, de parafiscalité amputée sur la facture d’électricité payée à la Compagnie Ivoirienne d’Electricité (CIE) par une frange importante d’Ivoiriens. Selon nos sources très introduites à la RTI, c’est, au moins, la rondelette somme de quatre-vingt(80) à cent milliards de Francs CFA par an que "la maison bleue" récolte par an. Pour la redevance, par exemple, c’est, au bas mot, des dizaines de milliards qui sont engrangés. « En octobre dernier, la CIE a déclaré un million d’abonnés à son réseau. Lorsque vous faites une simple multiplication du nombre des abonnés par le prix de la redevance, qui s’élève à deux mille francs (2000FCFA), vous trouvez deux milliards (2000 000 000F) par bimestre. Au bout de l’année, ce sont des dizaine de milliards », rapporte notre source.
En plus de cette redevance, la RTI étant un établissement public, conformément à son cahier de charges, n’est pas habilité à avoir une régie publicitaire. Mais aujourd’hui, la publicité constitue l’une des sources majeures d’entrée d’argent. Et notre interlocuteur se dit formel : « Le résultat publicitaire est évalué à quatre milliards par an. Comme vous le voyez, toutes les parutions sur les écrans sont payantes (Voir le plan média).
Hormis la redevance et les recettes publicitaires, la RTI bénéficie d’une subvention de l’Etat de Côte d’Ivoire. Là-dessus, notre informateur assène que c’est une véritable loi de l’omerta. Aucune trace de cette subvention qui, selon lui, est estimée à des centaines de millions de Francs. « Si ma mémoire est bonne, c’est au moins 800 millions, par mois, mais je pense que ça peut être plus que cela », ajoute-t-il. A cela, il faut ajouter les dons et legs qu’il évalue à près de deux cents à six cents millions par an. Mais, le hic est que cet argent est détourné…» A propos de détournement, ces propos de notre source corrobore les dires de Honoré Guié, Président du Conseil d’Administration (PCA) de la RTI lorsque ce conseil fait sa rentrée l’an dernier. « Concernant les recettes publicitaires, on déclare 50 millions pour une entrée de 150 millions de Franc CFA. Le reste de la somme va dans leurs poches. Alors que nous avons besoin de cet argent pour boucher des trous.»
Ces propos de M. Guié, non seulement situent sur l’ampleur du manque de management de Brou Amessan, Directeur général de la RTI et son clan, mais également, ils mettent au grand jour comment la gestion de cette structure échappe à au PCA. Pourtant, celui-ci a été nommé à ce poste par le ministre de Communication vu sa rigueur et son sens d’équité. Mais, le constat aujourd’hui est que les indécrottables militants du Front populaire ivoirien (FPI au pouvoir) qui ont pris la télé en otage, pour la propagande de Laurent Gbagbo, ont réussi à museler Honoré Guié. Et la cerise sur le gâteau dans la gestion empreinte de corruption et de dessous de table, le PCA pouvait également dénoncer en se remémorant: « Dès que j’ai pris fonction, des gens sont venus me proposer des pots de vin pour des contrats. Et ils m’ont dit :"ici, c’est comme cela nous fonctionnons". J’ai découvert beaucoup de choses ici… »
Malgré le flux de milliards, la RTI est lourdement endettée
Et cela leur donne les coudées franches pour jouir de l’argent produit par la RTI, qui croule sous le poids d’une dette alourdie avec les passages répétés et non payés de Laurent Gbagbo, Blé Goudé et autres "jeunes patriotes". « La RTI fait un déficit annuel de sept (7) milliards par an. Avec ça, on ne peut pas prétendre parvenir à la compétitivité ! » s’inquiétait Brou Sawa, Responsable des Ressources, au sortir du dernier séminaire de Grand Bassam. Les multiples passages des Blé Goudé, Kima Emile, la diffusion de leurs spots publicitaires, l’utilisation abusive des caméras, des véhicules et du personnel sont à la base de cette grosse dette. A titre d’exemple, le spot de "All stars pour Gbagbo" est diffusé gracieusement. La promotion de l’album de ces artistes alimentaires, qui "mangent" avec tous les régimes, est faite sans aucune contrepartie à la RTI. Puisque c’est Blé Goudé, en homme d’affaires désormais prospère sans avoir travaillé, qui le produit. Il en est de même de toutes les annonces de voyages du "général de la rue" dans son village à Guiberoua. Que dire des périples d’intoxication et de démagogie de certains lambins du régime Gbagbo ? La promotion de tout cela est faite, sans verser le moindre sou dans les caisses de la RTI. « Généralement les éléments sont déjà montés dans la société "Leader’s Team Associate" de Blé Goudé. Sans passer par la comptabilité, ils atterrissent directement à la diffusion. Un jour, un technicien a réclamé la facture d’une annonce promo d’un artiste qu’on lui a demandé de monter. Celui-ci a failli être renvoyé. Parce que l’artiste était le poulain de Blé Goudé. »
A dire vrai, la RTI souffre du manque de management de ses premiers responsables. C’est, en réalité, une entreprise qui bénéficie de flux de milliards et d’aides de toutes natures. Récemment, le ministre de la Communication a procédé à la remise, aux responsables de la RTI, d’un car de transmission, doté des nouvelles technologies, d’une valeur de plus de vingt millions de francs. Peu avant, l’Opération des Nations Unies (ONUCI), sous Kébé Yacouba, a doté la RTI de plus d’une dizaine de véhicules de type 4x4. Sans oublier la remise de caméras numériques et autres matériels de son et lumière, ordinateurs par de généreux donateurs. « Un moment, une information nous est parvenue faisant état de ce que c’est par le canal de la RTI que Blé Goudé achète son matériel de son, de lumière et les caméras qui constituent l’arsenal de sa société de communication », rapporte notre source.
Jean- Antoine Doudou