La légende de Cham, ce fils maudit de Noé colle-t-elle aux fesses des noirs ? Certainement que non. Avec des personnalités de la trempe de Nelson Mandela et Barak Obama, la preuve est faite que la couleur de la peau n’est ni un handicap ni un avantage quelconque en termes de potentialités ou de compétence. Mais les images apocalyptiques qui viennent d’Haïti font remonter la malédiction de Cham dans beaucoup d’esprits. Ce pays, le premier état noir au monde à accéder à l’indépendance après une lutte héroïque portée par des anciens esclaves noirs, en particulier Toussaint Louverture et Jean Jacques Dessalines, est depuis mercredi dernier frappé par un séisme d’une rare violence. En quelques minutes, la capitale Port-au Prince a été quasiment dévastée. Les morts se comptent par dizaines de milliers. Ils sont entassés dans les rues sans moyens pour les traiter et les inhumés. Les Haïtiens sont parmi les populations les plus pauvres et les moins choyées de la terre. La misère est un compagnon de tous les jours pour les hommes et les femmes de ce pays qui n’a connu que dictatures et tentatives avortées de démocratie. Juste quelques mois avant que la terre ne tremble à Haïti, ce sont les inondations et les typhons qui avaient tout mis à genoux. Le sort semble donc s’acharner contre ce pays, symbole de l’émancipation et de la volonté des noirs à prendre date avec l’histoire en rompant les chaines de la soumission pour se prendre en charge. Mais le chemin parcouru par Haïti en plus de deux siècles de liberté et de souveraineté n’est guère différent de celui des autres pays du monde noir. Partout, c’est la mal gouvernance et la misère ; les catastrophes et la main tendue ! Il n’y a pas malédiction ! Mais, les malheurs des peuples noirs durent un peu trop ! Il faut inverser la courbe de cette histoire infernale. Maintenant !
D. Al Seni
D. Al Seni
