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Politique Publié le mardi 19 janvier 2010 | Le Nouveau Réveil

Face au bureau des agriculteurs de Côte d’Ivoire, hier : Le président Bédié annonce 10 bonnes nouvelles aux paysans

A leur demande, les paysans, planteurs et agriculteurs ont eu hier une rencontre avec le président et candidat du Pdci-Rda, Henri Konan Bédié. En prélude au grand rassemblement qu'ils préparent les jours prochains jours à Yamoussoukro, un échantillon du monde rural a effectué le déplacement à la maison du Pdci-Rda de cocody pour soumettre leurs préoccupations au candidat du Pdci-Rda. Après avoir écouté leur désarroi, le président Bédié leur a livré un message d'espoir et d'espérance que nous vous proposons.

Monsieur le Président du Bureau des agriculteurs de Côte d'Ivoire, Chers collèges agriculteurs;
Mesdames et Messieurs,

Permettez qu'en ce début d'année 2010, je vous présente mes vœux de santé, de réussite et de bonheur pour vous-mêmes et vos familles. Que collectivement nous retrouvions la paix, préalable au développement auquel aspirent nos concitoyens.
Je voudrais aussi vous remercier pour votre présence si nombreuse et si réconfortante à cette rencontre qui m'offre l'occasion exceptionnelle d'un dialogue, fraternel avec vous, les premiers responsables du monde agricole, secteur essentiel de l'économie de notre pays.
Mesdames et Messieurs,

Comme vous le savez, dès 1930, le Docteur Félix Houphouët-Boigny a lancé un cri d'alarme poignant " on nous a trop volés !" pour dénoncer l'iniquité des prix d'achat du café et du cacao aux planteurs ivoiriens. Cette prise de conscience de l'injustice qui caractérisait le système colonial a trouvé ici matière à sa révolte contre l'oppression, contre l'exploitation et la misère du monde paysan.

C'est cette expérience qui favorisera des rencontres décisives qui ont conduit à la création du Syndicat Agricole Africain pour la défense des intérêts des producteurs, dès 1944, et pour l'instauration de la justice et de l'équité.

Notre Parti, le PDCI-RDA, émanation politique de cette organisation syndicale, est resté fidèle à cette tradition inaugurée par les pères fondateurs qui ont mené, en Côte d'Ivoire et en France, le combat pour l'émancipation et la libération du peuple ivoirien du joug colonial notamment par le vote de la loi portant abolition du travail forcé dans toutes les colonies françaises en 1946.
Devenue indépendante, la Côte d'Ivoire s'est donnée comme socle de sa politique économique, le développement de l'agriculture, à côté de l'éducation et de la formation.

Pour ce faire, le gouvernement, en plus de la volonté politique, s'est offert très tôt des instruments d'accompagnement et d'assistance au développement rural tels la SATMACI et la Caisse Nationale de Coopération Agricole (CNCA), ensuite des structures de développement et d'encadrement telles que la SODEPALM, COFRUITEL, SODESUCRE, SODEHEVEA, SODEPRA, en vue de promouvoir la diversification de nos productions agricoles, par l'introduction du palmier à huile, de l'ananas, de la banane poyo, de la mangue, des agrumes, du riz, de la canne à sucre, de l'Hévéa, du coton et de l'anacarde, le tout, couronné par la production animale.

Notre gouvernement a également procédé à l'amélioration des méthodes culturales, des semences et du matériel végétal avec la création d'instituts de recherche dont l'IRHO, l'IRCA, le CNRA et l'ADRAO....

Ce vaste programme a été réalisé avec la coopération active des partenaires au développement dont notamment la France, la Banque Mondiale, l'Allemagne, la BAD, la Banque européenne d'investissements (BEI) ....

Les résultats obtenus ont, comme vous le savez, conduit à des succès éclatants qui ont permis à notre pays des progrès continus grâce à l'action de la Caisse de Stabilisation, malgré les périodes d'inflexion dues aux aléas climatiques, aux chocs pétroliers, à la détérioration des termes de l'échange et à la mévente de nos produits d'exportation.

Il est bon et utile de rappeler, cependant, que, durant toute cette période, vos produits agricoles étaient achetés et commercialisés. Et le fruit de votre labeur vous revenait. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.

Pour améliorer la qualité et la quantité de nos productions agricoles, divers instruments et dispositifs d'incitation et de valorisation du monde rural ont été institués dont la coupe nationale du progrès, pour récompenser les meilleurs planteurs.

Pour le bien-être des populations, une politique sociale des plus hardies a permis, des décennies durant, la gratuité de l'école et de la santé publique. C'est sur cette base politique que la Côte d'Ivoire a entretenu son essor.

Sous ma gouvernance, l'effet d'entraînement des succès enregistrés par les réformes entreprises, nous a permis de réaliser notre rêve d'une croissance à deux chiffres dans l'industrie et l'agriculture, les deux principaux secteurs de notre économie. Ainsi l'on notait un taux de croissance de 12,5 % pour le secteur agricole avec une augmentation substantielle des revenus distribués aux paysans.

Depuis 1999, rien n'a été fait pour le planteur, sinon le pillage et le vol organisés par les refondateurs qui ne cherchent qu'à vivre du pouvoir sans rien laisser aux autres. Il faut y mettre fin.

C'est pourquoi, une des priorités majeures de mon programme de gouvernement sera de redonner la priorité au monde rural, de relever le pouvoir d'achat des paysans, de former des agriculteurs modernes et d'améliorer leurs conditions de vie. Bref notre ambition sera de sortir le paysan de la pauvreté et de la misère notamment par un encadrement technique rapproché, des mécanismes adéquats de financement de la production et des prix rémunérateurs.

Dès lors, la modernisation du secteur de l'agriculture, générateur de richesses et d'emplois, sera l'axe central de ma politique agricole. J'accorderai une place de choix à l'autosuffisance alimentaire et à l'agro-industrie.

Pour faciliter la mise en œuvre de cette politique, cinq innovations majeures seront nécessaires.
l.- Nous garantirons la sécurité foncière par l'application effective du nouveau code foncier rural et du Plan foncier rural.

2.- Nous assurerons le financement du secteur agricole par des mécanismes de crédits sectoriels et de fonds sociaux agricoles. Nous inciterons à la création de caisses locales de crédit agricole.

3.- Nous encouragerons l'agriculture intensive par la mécanisation et l'utilisation de nouvelles méthodes culturales. Nous mettrons à disposition des plants et semences sélectionnés, des engrais et fertilisants pour améliorer la productivité des surfaces cultivées et mettre fin progressivement à l'agriculture itinérante sur brûlis, grande consommatrice d'espaces et notamment de forêts. A cet égard, la recherche scientifique au service du développement agricole bénéficiera d'un financement permanent et portera sur tous les aspects de la production agricole. Nous entendons consacrer 1 % du budget dans un premier temps, puis du PIB à la recherche-développement.

4.- Nous procéderons à la maîtrise de l'eau sur l'ensemble du territoire, pour son utilisation à des fins agricoles, pastorales et halieutiques. Dans ce cadre, des retenues d'eau, des barrages agropastoraux, des étangs piscicoles, des canaux d'irrigation seront construits.

5.-Nous réformerons les filières et organisations professionnelles agricoles, notamment les nouvelles structures de gestion nées de la libéralisation des filières café-cacao par leur refonte totale. Celle-ci devra déboucher sur un nouveau mécanisme de stabilisation des prix essentiellement contrôlé par les producteurs et les autres acteurs de la filière.

Pour atteindre ces objectifs majeurs, nous devons relever les défis suivants:

1.- Nous accélérons l'alphabétisation pour mieux lutter contre la pauvreté en prenant en charge, par an, 100 000 personnes.

2.- En vue de la promotion accrue de la formation technique et professionnelle du paysan du futur, nous porterons l'accent sur la construction de collèges et lycées agricoles.

3.- La promotion d'une politique environnementale courageuse est un impératif de sécurité nationale et de protection civile. Nous inviterons chaque localité à s'imposer l'obligation de garantir aux populations rurales, en particulier, l'hygiène publique en se dotant d'une décharge publique pour son assainissement et sa salubrité.

4.- Nous reprendrons notre politique de reboisement pour la reconstitution du patrimoine forestier national sans oublier la protection de nos massifs forestiers, de la biodiversité, de nos parcs nationaux, des plans d'eau, de notre littoral et de nos eaux territoriales.

Des mesures vigoureuses seront prises pour mettre fin à l'exploitation anarchique des forêts. Le programme de reboisement, dans la continuité du Plan directeur forestier 1988­2015, vise à terme le rétablissement de la couverture végétale sur environ 20% du territoire national, soit 6,4 millions d'hectares.

Il sera exigé de chaque exploitant forestier de reboiser les surfaces octroyées après exploitation; de même, chaque paysan devra reboiser une partie de ses superficies. Un taux de couverture forestière minimal sera fixé par région et les conseils régionaux veilleront à son strict respect.

Des bilans exhaustifs seront effectués sur toutes les aires protégées par la Sodefor et l'Office ivoirien des parcs et réserves.

La profession d'exploitant forestier sera assainie par la réorganisation des opérateurs du secteur et la définition de nouvelles concessions forestières. La gestion des forêts classées sera ouverte au secteur privé sous forme de convention de partenariat avec la Sodefor.

5.- La revalorisation du monde rural suppose l'amélioration de l'habitat rural, de l'accès à l'eau potable et à l'électricité.

Par an, 2000 puits seront construits et 2000 réhabilités. Le taux de couverture pour l'hydraulique villageoise sera porté à 80% en 2015. L'électrification rurale devrait atteindre un taux de couverture de 75% en 2015. Il est prévu d'électrifier 250 villages par an de manière traditionnelle.

Nous reprendrons le projet de développement de l'énergie solaire à un rythme de 500 villages par an. De la sorte, tous les villages ivoiriens (8 500) seront électrifiés en l'espace d'une décennie.

Nous poursuivrons la politique de modernisation de l'habitat rural avec le concours du secteur privé et en améliorant et sécurisant les revenus des paysans. L'habitat rural bénéficiera de dotations importantes au titre du Fonds de Soutien de l'Habitat.

Grâce à des prêts du Fonds de Soutien à l'Habitat (FSH), des coopératives de construction pourront accroître la production de logements décents en milieu rural. L'Etat reprendra son programme de lotissements et de plates-formes villageoises afin d'accélérer les programmes d'équipements notamment d'habitat.

L'objectif de modernisation du cadre de vie rural est d'apporter le progrès jusque dans nos plus petits hameaux.

6.- La sécurité foncière sera assurée par l'application effective du nouveau code foncier rural, la mise en œuvre du Programme National de Gestion des Terroirs (PNGTER) permettra le cadastrage du domaine rural, la sécurisation et la modernisation des exploitations. Le développement d'un marché foncier rural augmentera l'offre de terres libres mises en vente ou en location.

7.- Le financement du secteur agricole bénéficiera d'une part, des mécanismes mis en place par l'Etat c'est-à-dire de crédits sectoriels et de fonds sociaux agricoles et d'autre part, de la création par des associations d'exploitants, de caisses locales de crédit agricole ainsi que de la création d'une banque agricole privée, par les producteurs, les banques et organismes financiers privés.

8.- La mécanisation visera à diffuser et à divulguer l'usage de machines et outils agricoles appropriés et simples à réparer en vue de réduire la pénibilité du travail et accroître la productivité des agriculteurs. Nous formerons donc des agriculteurs modernes, en fournissant aux paysans une formation de qualité et appropriée à leurs besoins. Les structures de l'Institut National de Formation Professionnelle Agricole (NFPA) seront renforcées pour assurer non seulement une formation typiquement agricole, mais aussi un apprentissage des nouvelles méthodes de travail et de gestion. Une Chambre des métiers ruraux sera créée. Des collèges et des lycées agricoles seront implantés par région ou par groupe de régions. Le vieillissement de la population active agricole commande de préparer la relève paysanne et l'émergence d'un nombre rapidement croissant de jeunes exploitants agricoles formés aux techniques agricoles et à la gestion comptable et financière et regroupés au sein de structures professionnelles modernes et crédibles.

9.- La promotion d'une agriculture intensive par l'utilisation de nouvelles méthodes culturales, de plants et de semences sélectionnés, d'engrais et de fertilisants permettra d'améliorer la productivité des surfaces cultivées et de mettre fin progressivement à l'agriculture itinérante sur brûlis, grande consommatrice d'espaces et notamment de forêts.

La protection des ressources forestières, la mise en valeur des bas-fonds, les rotations de culture contre l'appauvrissement des sols, ainsi que la lutte contre les feux de brousse font partie des actions à mettre en œuvre.

10.- Le mouvement coopératif sera intensifié par une nouvelle loi sur les coopératives ainsi que le soutien matériel, technique et financier des nouvelles structures de gestion. Les coopératives auront progressivement des activités diversifiées: stockage et vente des produits, utilisation de matériel agricole, transports, micro-unités de transformation, exportations. Les Organisations Professionnelles Agricoles (OPA) seront renforcées par des mesures financières, techniques et administratives pour une plus grande capacité de défense de leurs intérêts.

11.- Les cultures traditionnelles d'exportation (notamment le café et le cacao, l'huile de palme, le coton et l'hévéa... ) verront croître leur productivité et leur qualité, grâce à la régénération des vergers, afin de consolider la position actuelle de la Côte d'Ivoire sur les marchés mondiaux. Nous viserons également l'accroissement du taux de leur transformation industrielle.

De nouvelles cultures seront développées, en particulier le soja, le blé, l'anacarde, le karité, l'oignon, le jatropha (pour la production de biocarburant) ...

Un vaste programme de spécialisation agricole régionale sera mis en œuvre. A chaque région sera associée des cultures spécifiques basées sur les conditions climatiques. Il concernera les zones de savane, la zone semi-montagneuse de l'Ouest et les anciennes zones forestières.

12.- Pour l'agriculture vivrière, il s'agit d'atteindre l' auto suffisance alimentaire, notamment en riz, par la fixation d'un prix incitateur au producteur, la promotion de nouvelles semences améliorées, ainsi que l'extension des rizeries et micro-rizeries grâce à la diffusion des techniques culturales nouvelles. La production des autres cultures qui assurent déjà l'ensemble de la consommation locale sera tournée vers l'exportation, en direction de la sous-région et du marché mondial (pour la banane, le maïs, le manioc et ses dérivés).

13.-.Nous réduirons le déficit en viande et produits halieutiques grâce à une meilleure association agriculture-élevage. Nous soutiendrons le développement et la création de fermes agropastorales modernes en encourageant la culture intégrée des herbes fourragères. Nous réglerons le problème de la cohabitation cultivateurs/éleveurs.

La pêche maritime offre des perspectives de développement et d'emplois. Elle nécessite donc la création d'un armement à la mesure de cette ambition. L'assistance et la promotion des entreprises de la filière seront assurées. Le meilleur parti sera également tiré des lagunes, des fleuves, des lacs intérieurs et des étangs piscicoles pour l'aquaculture.

14.- Nous nous attacherons à améliorer l'accessibilité aux services sanitaires par la densification du réseau d'établissements sanitaires prioritairement dans les zones rurales et sur les zones périurbaines de plus en plus peuplées et dont le niveau de vie des populations est particulièrement faible. Elle sera coordonnée sur la base de la carte sanitaire nationale avec les plans régionaux et départementaux de développement sanitaire. Une politique d'entretien des infrastructures et de maintenance des équipements sera mise en œuvre.

Les investissements pour l'accroissement du réseau des établissements sanitaires de base seront poursuivis afin de rapprocher les populations des services de santé.

La disponibilité des médicaments sera renforcée par une plus grande maîtrise de la logistique d'approvisionnement et de distribution par l'appel à la concurrence internationale pour obtenir les prix les plus bas. La création d'unités de fabrication de médicaments à vocation sous-régionale devrait améliorer l'accessibilité à ces produits tout en réduisant notre dépendance vis-à-vis de l'extérieur.

L'Etat reprendra le projet pilote de 1998 d'assurance maladie générale et obligatoire dont l'expérimentation était en cours.

La promotion des Soins de Santé Primaires sera réactivée, par la mise en œuvre effective dans chaque District sanitaire du Paquet Minimum d'Activités (PMA), prestations cliniques et activités de gestion déterminées de manière à offrir, par complémentarité, toute la gamme de prestations dans toutes les formations sanitaires de base et dans tous les hôpitaux.

Pour faire face à ce défi de développement du secteur sanitaire, le PD CI-RDA s'inscrivant résolument avec les Nations unies dans les objectifs du millénaire d'ici 2015 va promouvoir un cadre de réflexion et un plan stratégique à l'horizon 2015 où la priorité sera accordée à la mise en œuvre d'une politique de réduction de la mortalité infantile, d'amélioration de la santé maternelle et de lutte contre le VIH/SIDA, le paludisme et d'autres endémies émergentes ou ré émergentes comme la lèpre, l'ulcère de Buruli et la tuberculose.

15.- L'organisation du secteur de la médecine traditionnelle sera parachevée et les acteurs recevront une formation complémentaire de nature à faciliter la collaboration indispensable médecine moderne-médecine traditionnelle qui sera soutenue par l'Etat à travers la promotion d'établissements sanitaires pilotes et d'unités de production de médicaments traditionnels améliorés.

16.- Un programme d'installation de jeunes médecins à titre privé à l'intérieur du pays sera mis en œuvre sans délai avec l'aide des partenaires au développement. Grâce à la promotion de la multisectorialité et du partenariat, la Côte d'Ivoire s'acheminera vers un nouveau schéma de partage des responsabilités, basé sur un partenariat entre l'Etat, les communautés et les organisations qui représentent leurs intérêts et l'ensemble des professionnels de la santé, tous agissant dans le cadre global du système sanitaire national. En résumé, donner la priorité au monde rural, ce n'est que justice envers les acteurs de notre prospérité. C'est pourquoi la détresse du monde rural qui a payé un lourd tribut à la crise, sera enrayée par des mesures vigoureuses dans les domaines du pouvoir d'achat, de la formation, du cadre de vie, de la protection sociale.

Un accroissement de la productivité et des prix rémunérateurs pour tous les produits agricoles assureront un relèvement du pouvoir d'achat des paysans qui doivent bénéficier, comme tous les autres citoyens, des progrès d'une société moderne et solidaire.

L'amélioration du cadre de vie rural est un axe prioritaire du développement. Le programme d'électrification rurale et l'hydraulique villageoise sera poursuivi et intensifié. Le réseau des pistes rurales sera densifié par le renforcement du programme d'ouverture de nouvelles pistes, de réhabilitation et d'entretien des anciennes, en relation avec les collectivités territoriales. La modernisation de l'habitat rural sera accélérée grâce aux prêts du FSH, la protection sociale des paysans sera améliorée par la multiplication des centres de santé, l'institution d'une assurance-maladie et d'une assurance contre les calamités agricoles, grâce à un financement partiel sur les ressources générées par les filières agricoles.

Sortir donc le paysan ivoirien de la pauvreté est un objectif fondamental de notre politique de développement qui rencontre aujourd'hui l'adhésion de nos partenaires au développement. Aux plans d'ajustement structurel qui ont, par la priorité accordée aux résultats économiques, aggravé les problèmes sociaux et la pauvreté, se substituent les plans de réduction de la pauvreté.

Mon programme de gouvernement propose des actions vigoureuses pour la réduction de la pauvreté et le renforcement du développement humain. Mais le PDCI-RDA a élaboré un Programme National de Lutte contre la Pauvreté (PNLP) pour spécifier les actions de lutte contre la pauvreté vers les populations ciblées et pour élaborer un cadre de suivi systématique des indicateurs sociaux. Il prendra en compte le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) élaboré avec le soutien de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International.

Mon ambition est donc de réduire significativement l'incidence de la pauvreté et les inégalités. Ainsi, la proportion des ménages vivant en situation d'extrême pauvreté devra être réduite à 5% et l'incidence de la pauvreté relative à 16%.

Nous améliorerons durablement le pouvoir d'achat des populations notamment paysannes par une politique cohérente des prix afin de relancer la consommation et l'épargne.

La hausse générale des prix rendue possible par les pénuries et le relâchement des contrôles sur la fraude et la concurrence sera contenue. Les tarifs des services publics et les prix des produits de base réglementés seront bloqués sur le court terme. Pour enrayer la spirale inflationniste, le gouvernement issu du PDCI RDA agira sur les causes profondes qui déterminent l'évolution de chaque catégorie de prix.

Nous lancerons des actions prioritaires pour les couches sociales les plus défavorisées notamment les jeunes, les femmes et les paysans.

Pour les jeunes, il s'agira de :

renforcer leur participation dans tous les domaines de la vie économique; faciliter la formation et l'insertion professionnelle;

inciter les entreprises à permettre aux jeunes d'accéder à leur premier emploi et à des emplois temporaires;

poursuivre l'insertion socio-économique par les fonds sociaux et les "plantations clés en main".
Dans cette perspective, nous envisageons de mettre en place un vaste programme d'aides à 1 500 jeunes pour la création de leur entreprise et à 2000 PME par an. Tout cela devra se faire en coordination avec les collectivités décentralisées.

Les non scolarisés bénéficiaires de fonds sociaux seront alphabétisés, et recevront tout comme les jeunes déscolarisés, des formations qualifiantes de courte durée dans le but d'assurer leur polyvalence, leur adaptabilité et leur mobilité sur le marché de l'emploi.

Pour les femmes, nous nous engagerons à :

faciliter l'accès à l'éducation, à la santé, à la propriété foncière et aux structures de crédit;
renforcer leurs capacités de gestion et les regrouper en coopératives;
accentuer leur participation aux prises de décisions locales et nationales.
Pour les paysans, nous nous attacherons à :
stabiliser les prix des produits agricoles et à sécuriser les revenus agricoles; développer les coopératives et les Organisations Professionnelles agricoles;
augmenter le salaire minimum agricole; assurer la protection sociale.

Toutes ces mesures permettront d'assurer un progrès social sans précédent et de construire une société plus solidaire et donc plus forte.

Mesdames et messieurs,

Pour terminer mon exposé, je voudrais prendre dix engagements qui constituent la base d'un contrat de confiance qui n'est nullement une somme de promesses sans lendemain.

Vous connaissez mon bilan et vous m'avez déjà vu à l'œuvre. Vous savez ce que j'ai fait pour la Côte d'Ivoire. Avec le courage de la vérité, vous avez pu en mesurer les résultats. Mon souci a toujours été une Côte d'Ivoire prospère et solidaire. J'ai œuvré toute ma vie dans ce sens pour une Côte d'Ivoire d'espérance, une Côte d'Ivoire de progrès pour tous et de bonheur pour chacun.

Je vous promets de manière solennelle de respecter les 10 engagements suivants:

1- La réduction du train de vie de l'Etat;

2- La réhabilitation immédiate des infrastructures économiques et sociales gravement affectées par la guerre et celles laissées à l'abandon en associant le secteur privé par le biais de dégrèvements fiscaux;

3- L'amnistie fiscale notamment pour les entreprises agricoles gravement affectées par la crise dans des conditions à négocier (secteur publi secteur privé) ;

4- La promotion et l'encouragement à la mobilisation d'une épargne forte en milieu rural;

5- Le soutien accru aux petites et moyennes entreprises détenues par des Ivoiriens dans le secteur agricole;

6- La création dès la première année de mon mandat du fonds de pensions pour accroître les investissements nationaux tant économiques que sociaux, tout en veillant au respect de normes prudentielles ;

7- L'exemption fiscale pour les jeunes PME / PMI sur les trois premières années après leur création et la mise en place d'un fonds de soutien pour faciliter l'accès des PME au crédit à des taux d'intérêt réduits;

8- Le financement à hauteur de 1% du budget de l'Etat dans un premier temps, puis de 1% PIB, du secteur de la recherche-développement afin de soutenir le financement permanent de la recherche agronomique.

9- La simplification des procédures d'exportation, d'importation, de création des entreprises dans le secteur agricole pour réduire les coûts et accroître la compétitivité

10- La forte relance de la construction logements sociaux et ruraux en vue de donner une forte impulsion à l'immobilier et de lutter efficacement contre la pauvreté.
Je l'ai dit et je le ferai! Car le PDCI-RDA a toujours soutenu et défendu les intérêts du monde rural.

Je vous remercie de votre aimable attention

HENRI KONAN BEDIE
Candidat du PDCI-RDA
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