Gagnoa : village de Guessihio : Les populations exigent démission du chef

Guessihio, village paisible et très hospitalier, situé dans la commune de Gagnoa sur la voie menant à Issia, est au bord de l'implosion. En effet, les populations ne sont plus en odeur de sainteté avec leur chef en la personne de Sahiri Agbohoun Jean qu'ils avaient délibérément choisi. En effet, depuis le 16 avril 2001 que ce dernier est à la tête de ce village, il n'a jamais fait de bilan moral et financier de sa gestion. Les chefs de terre, chefs de familles et les populations villageoises en colère dénoncent, "On ne peut pas faire plus de 9 ans à la tête d'un village sans faire un seul bilan de sa gestion aux populations qui ont mis leur confiance en vous. C'est ce que refuse notre chef à qui nous reprochons en outre sa gestion, son arrogance, ses injures publiques à l'endroit de ses administrés et sa gestion opaque des régies financières du village, sa main mise sur les recettes engendrées par ces régies financières sans compter les nombreux détournements", S'offusquent-ils. Le chef Sahiri a été, depuis le 13 juin 2009, désavoué par l'ensemble des trois principaux chefs de famille et chefs de terre du village de Guessihio. La pétition de destitution de ce dernier rédigée par Sahiri Leonard, chef de terre de Sahirihio, Koudou Robert, chef de famille de Madou Gouzihio, Nebré Marcel et Negbélé Delphin, chefs de famille de Guessihio est libellée comme suit : "Nous prenons acte de l'incapacité du chef à gérer le village, prenons également acte de l'aveu de détournement des ressources financières du village par le refus de présenter le bilan. Considérant que le montant du préjudice est estimé à près de 200.000 et conformément aux dispositions de la charte du village, décidons de la destitution immédiate du chef de Guessihio et la mise en place d'un comité de transition jusqu'à nouvel ordre". Pour les plaignants, ce sont "autant d'actes qui font que nous demandons sa démission pure et simple. Choses qui sont contenues dans la charte qui stipule que lorsque tous ces faits sont avérés, il ne reste plus que la démission". Le cumul de tous ses impairs s'élèvent à 20.579.000 francs au compte du préjudice financier. "Depuis 2005, nous lui avons demandé de rendre compte de sa gestion et jusque-là, il en est incapable", dixit Koukougnon Amedée, fils du village, secrétaire général du chef ayant rendu sa démission devant toutes ces malversations. Et d'ajouter "Nous avons rencontré les autorités administratives, notamment le préfet et le sous-préfet mais ceux-ci semblent prendre fait et cause pour le chef et menacent de nous faire arrêter sous le prétexte de troubler l'ordre public. Nous ne céderons pas à ces menaces et si un villageois est arrêté, c'est tout le village qui se constituera prisonnier". Devant l'attitude de l'administration, ceux-ci ont décidé de porter l'affaire devant les juridictions. Malheureusement, à ce niveau aussi, les choses traînent et la population est excédée. Selon certains, c'est Zoguehi Auguste, fils du village, directeur de cabinet adjoint du ministre Tagro, qui tire les ficelles et pèse de tout son poids pour ne pas que les autorités administrative et judiciaire donnent suite à cette affaire. Toutes nos tentatives pour joindre ce dernier ont été infructueuses. Le village est au bord de l'implosion et les populations menacent d'entreprendre des actions d'éclat dans les jours qui viennent.

Jean Prisca
Envoyé spécial à Guessihio