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Économie Publié le jeudi 21 janvier 2010 | Le Mandat

Crise dans la filière agricole : Les producteurs font le procès de la refondation

Les agriculteurs ivoiriens sont meurtris. La crise politique qui secoue le pays depuis le coup d’Etat de décembre 1999 a paralysé toutes les activités économiques des paysans. Lundi dernier, lors de la rencontre qu’ils ont eu avec le Président Henri Konan Bédié, le porte parole de la région Sud-agricole, Douka Christophe Auguste n’est pas passé par quatre chemins pour dénoncer les maux qui minent le secteur agricole.

Douka Christophe a fustigé le démantèlement de tout le Système national de Recherche et sa nationalisation sans mesures d’accompagnement, la libéralisation « sauvage » de la Filière Café-Cacao, livrant cette partie du Monde paysan en pâture aux multinationales postées en embuscade, pour mieux les spolier sous le prétexte fallacieux de la Mondialisation des Economies… ce que dit-il, le Ghana voisin a refusé. « Le démantèlement de la CAISTAB, nous livrant ainsi au Yoyo des prix, sans aucune protection face aux multinationales qui, aveuglées par l’appât du gain, exercent impunément aux bords champ. Le cordon douanier ayant disparu comme par enchantement. Le Mouvement Coopératif se meurt faute de financement adéquat et de volonté politique de le soutenir face aux monstres de la Libéralisation qui violent déjà nos forêts sacrées », s’est insurgé les yeux larmoyant, le porte parole des paysans. La parodie d’élection des membres de la Chambre d’Agriculture de Côte d’Ivoire a aussi été dénoncée. Pour lui, tout l’édifice agricole avait ainsi été disloqué. Il ne manquait plus qu’à porter la dernière estocade. Ce qui fût fait avec le Gouvernement « N’zassa » issu des fameux accords de Linas-Marcoussis … M. Douka Christophe estime que jusqu’à ce jour, le grand monde agricole a vu son destin confié à des ivoiriens qui n’ont rien pu prouver de leur capacité à impulser et continuer l’œuvre de leurs prédécesseurs, notamment Abdoulaye Sawadogo, Dicoh Garbah, Denis Bra Kanon, Vincent Lokrou, Ahmed Timité, Lambert Kouassi Konan et bien d’autres. Aussi, il a appelé les paysans dans leur ensemble à relever le défi d’une Côte d’Ivoire fière de son agriculture dans le concert des Nations civilisées. « Le Destin de la Côte d’Ivoire reste et restera longtemps encore soutenu par la sueur des paysans », a-t-il conclu.

Evariste Nguessan
nguevas@yahoo.fr
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