x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Économie Publié le vendredi 22 janvier 2010 | Le Mandat

Lutte contre les tracasseries routières : Les limites d’une opération

Le mardi dernier, le Chef d’Etat Major des forces armées nationales de Côte d’Ivoire (Fanci), le Général de Division Philippe Mangou a procédé au lancement de la phase pilote du projet de lutte contre le racket et les tracasseries routières. Une opération qui pourrait connaître un échec cuisant à cause de l’absence du Général Soumaïla Bakayoko, le patron des forces armées des forces nouvelles (Fafn) à cette cérémonie.

95 à 150 milliards de francs CFA sont collectés sur les routes ivoiriennes au titre du racket et des tracasseries routières, ont révélé, les conclusions d'une étude effectuée par la Banque mondiale (BM) sur ce phénomène. Ainsi, on a pu apprendre que le coût du racket pour le transport urbain est estimé entre 17,5 milliards et 25,8 milliards de francs CFA alors qu'il s'établit entre 72 milliards et 118,5 milliards de francs CFA pour le transport interurbain. Au niveau du district d'Abidjan les minicars communement appelés ‘‘Gbakas", avec 14,12 milliards de francs CFA par an, viennent en tête, suivis des taxis communaux (7,5 milliards) et les taxis-compteurs (4,12 milliards). L'étude indique en outre, les retards causés par le racket sur les tronçons de route. Ainsi, pour le transport de marchandises, Abidjan -Noé, avec 41 minutes au 100 Km, vient en tête. Et Abidjan-Bondoukou, avec 15 minutes de retard, est le tronçon le plus fluide. Au niveau du transport de voyageurs interurbains, l'axe Abidjan-Danané, avec 91 minutes de retard est le moins fluide. Par ailleurs, la Banque Mondiale cite au titre des impacts du racket sur l'économie ivoirienne, la hausse des prix des denrées alimentaires sur le marché ivoirien: 1 à 3% de l'augmentation du prix de la viande; et ajouté aux faux frais (convoyage, escorte) cela donne 10 à 13% de la hausse du prix de la viande. Concernant le riz, le racket induit une augmentation de 15 à 25% contre 3 à 5% pour la farine de blé, selon l'étude. Au total, le racket porte atteinte à la compétitivité des entreprises, à la libre circulation des personnes et des biens, aux recettes de l'Etat en matière de fiscalité et de parafiscalité, aux droits humains. Sur ce point, l'étude affirme que des «violences et des viols faits aux femmes sont commis dans leurs déplacements». C’est pour enrayer ce phénomène que le Général de Division, Philippe Mangou, soucieux de la survie de l’économie ivoirienne et de la restauration de l’image des forces de défense et de sécurité, a procédé au lancement de la phase pilote du projet de lutte contre le racket et les tracasseries routières. Cette opération consiste à veiller sur la libre circulation des personnes et des biens aux fins de lutter efficacement contre ce fait. Ce projet aura déjà permis la réduction des postes de contrôles et l’installation d’un poste de plaintes. Cette manifestation paraît salutaire à cause de la qualité des personnalités ayant pris part à ce lancement (le directeur des opérations de la Banque mondiale en Côte d'Ivoire, M. Madani Tall, le Ministre de la défense, Amani N’Guessan Michel, le Ministre de l’économie et des finances, Charles Koffi Diby… Mais cette opération) et risque d’avoir du plomb dans les ailles. Tout simplement parce que les hautes autorités militaires des zones centre, nord et ouest ont brillé par leur absence. Comme s’ils ne se sentent pas concernés par ce problème. La partition du pays est toujours effective. De même que l’existence des deux armées. L’absence donc des forces nouvelles pourrait paralyser ce projet. Parce que, nul ne peut nier l’ingérance des com-zones dans les secteurs des transports routiers. Les préfets et sous-préfets déployés éprouvent d’ailleurs des difficultés pour exercer pleinement leurs fonctions puisqu’ils n’ont aucune autorité sur des administrés les sujets dans leurs zones de compétences. Ce n’est un secret pour personne. Quel pouvoir le Gl Phillipe Mangou a-t-il sur les éléments du Gl Bakayoko ? Or cette action, dit-on, s’étendra jusqu’à Pogo. Nous pensons en toute objectivité que les deux commandements devraient conjuguer leurs efforts pour le succès de cette opération. Sinon, elle sera simplement un fiasco.

Jules César Y.
(Stagiaire)
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Économie

Toutes les vidéos Économie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ