La toile politique au Niger est actuellement dominée par l’affrontement sur le terrain entre le camp présidentiel et l’opposition. Personne ne se fait confiance, personne ne se fait de cadeau et l’opinion internationale ne sait plus à qui s’adresser au Niger, dans le cadre constitutionnel du pays. Aujourd’hui à Niamey, il n’y a pas un parlement reconnu, ni par la CEDEAO, ni par l’Union Africaine. Les rôles politiques sont devenus difficiles à définir : l’opposition nigérienne rejette la réforme constitutionnelle de l’Etat, qui donne à Mamadou Tandja ‘’plein pouvoir’’. Son mandat présidentiel à la tête du Niger prolongé de 3 ans et encore avec possibilité de se représenter à chaque échéance électorale présidentielle. Aujourd’hui, tout est surveillé à Niamey et Mamadou Tandja qui, en principe ne gouverne pas, tente de contenir toutes résistances qui pourraient lui faire de l’ombre. Depuis, la bataille pour le contrôle de l’Etat du Niger fait rage. Une bataille qui n’est plus d’ailleurs strictement nigérienne. Qu’on en juge : le président américain Barack Obama a suspendu son aide économique de 27 millions de dollars à Mamadou Tandja. Une décision américaine figurante, même si le camp présidentiel minimise la sanction économique américaine. Véritablement aujourd’hui, le comportement de Mamadou Tandja a surpris tout le monde. Mamadou Tandja, à l’époque, avait affiché le Niger aux côtés des grands Etats démocratiques tels les Etats Unis, l’Allemagne, l’Italie, le Ghana, l’Afrique du Sud, un visage d’un autre géant africain de la démocratie. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Et la peur politique s’est emparé du Niger, intensifiée. C’est la faute aussi à toute la classe politique du Niger qui, dans son appétit politique insatiable, avait oublié que dans la constitution de son pays, il y a un chapitre de référendum, fournisseur à tout moment d’une réforme politique du Niger. Et, s’il y a référendum dans la constitution, Mamadou Tandja qui a besoin de ‘’oui’’ ne devrait pas développer une chasse à ceux qui disent ‘’non’. Résultat : le Niger est aujourd’hui la copie conforme de Madagascar. Et Mamadou Tandja ressemble de plus en plus à Andry Rajoeline, le chef du haut comité de la transition malgache, qui hésite encore, entre un gouvernement d’union nationale et une élection présidentielle constitutionnelle. Pour nous, le Niger est sous répondeur. Puisque Mamadou Tandja dont le mandat constitutionnel est terminé, se maintient à la tête du Niger, sans être élu, après avoir aboli la cour constitutionnelle et dissout l’Assemblée Nationale. Aujourd’hui, Mamadou Tandja est le seul à savoir, le modèle de régime qui gère le Niger. Et Mamadou Tandja est le seul également, à voir la vision objective et idéale de la ‘’nouvelle république’’ du Niger. Dans cette affaire républicaine au Niger, ni le camp présidentiel, ni l’opposition politique n’ont plus le souci de la rentabilité démocratique de leur pays. Autant de ‘’ressorts’’ cassés pour l’unification du Niger, suspendu de la Cedeao. Situation dangereuse pour le Niger qui se voit dépouiller de toutes aides économiques de l’Union Européenne, des Etats-Unis. Mais Mamadou Tandja ne doutant point de cette prééminence situation économique de son pays, s’en prend aux diplomates accrédités au Niger. Mamadou Tandja souhaite se débarrasser de tout ambassadeur à Niamey, qui n’assistera pas prochainement à l’installation de la nouvelle assemblée nationale. Le péché contre l’esprit, Mamadou Tandja dit qu’il ne toléra aucun manquement d’un pays contre la souveraineté de son pays. Mais de quelle souveraineté parle Mamadou Tandja, d’autant plus qu’il a déstabilisé lui-même les structures constitutionnelles et républicaines du Niger, par un violent retour de balancier des idées libérales, d’indépendance et de souveraineté. La menace de Mamadou Tandja contre les ambassadeurs accrédités au Niger n’a pas de logique. Si Mamadou Tandja avait fait son devoir, de véritable homme d’Etat, appliquant la démocratie selon la constitution nigérienne, il ne serait pas frappé par la colère de l’américain Barack Obama. Mais Mamadou Tandja qui a fait confiance aux volumineux dictionnaires des idées du français Nicolas Sarkozy a aujourd’hui perdu le contrôle de l’économie du Niger, apprenant au passage, que le Niger sera frappé d’une véritable sécheresse cette année. La situation est synonyme d’un manque de nourriture pour plus de 2 millions de Nigériens. Une fois encore, Mamadou Tandja a noyé dans le silence cette importante information dans son discours de fin d’année à la nation. Aujourd’hui Mamadou Tandja ne peut pas se réjouir des sanctions politiques et économiques dans une fausse certitude. Le Niger est un pays très pauvre, sans littoral. Une situation qui ne respecte pas l’attitude actuelle de Mamadou Tandja, ni la morale des Nigériens, ni la provision économique du Niger. Mamadou Tandja qui a ignoré ces réalités du Niger, s’est fait simplement foudroyé par un embargo politique et économique qu’il noie dans un faux débat de vigilance… qu’il conseille aux Nigériens.
Par Ben Ismaël
Par Ben Ismaël