Interprétation de l’hymne national de Guinée, tee-shirt à l’effigie du capitaine Dadis Camara, slogan de soutien au Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD)… les Guinéens vivant en Côte d’Ivoire ont montré clairement, le jeudi 21 janvier, lors d’une conférence de presse à la mairie d’Adjamé, leur attachement à la mère-patrie et au président Dadis Camara en exil au Burkina Faso. C’est le président du mouvement de soutien à Dadis Camara, Keita N’Pha, qui a dévoilé l’objectif de cette rencontre. Il a précisé qu’il s’agit d’interpeller l’opinion international sur l’ «exil forcé» du successeur de l’ex-président Lansana Conté «Nous disons que maintenir indûment le Président, Dadis Moussa Camara au Burkina-Faso, c’est prolonger sa souffrance. Il faut qu’on le laisse retourner dans son pays où il se sentira mieux. La Guinée a l’expertise médicale pour continuer sa convalescence. Nous demandons avec insistance au Président, Blaise Compaoré de faciliter son retour au pays. En temps qu’Africain, nous lui demandons de rester loin des combines de certains pays occidentaux qui cherchent à neutraliser par tous les moyens Dadis Moussa Camara.» Selon le président Keita N’Pha l’accord de Ouagadougou qui a décidé d’une transition sans le Président Dadis Moussa Camara «est l’aboutissement d’un long complot tendant à éloigner depuis toujours le Président, Dadis Moussa Camara, du pouvoir.» Et le président du mouvement de soutien à Dadis Camara de s’interroger «Que reproche-t-on au juste au Président Dadis Moussa Camara? De trop aimer son pays et son peuple? De défendre bec et ongles les intérêts de la Guinée face à certaines puissances étrangères qui veulent l’appauvrir avec la complicité de certains nationaux.» Le président du Mouvement de soutien aux actions du CNDD, Sékou Kaba a, pour sa part, demandé aux guinéens de se mobiliser et d’être constamment en état de veille. «Je demande, a-t-il dit, à tous les guinéens où qu’ils soient de ne jamais accepter cet exil forcé d’un guinéen, qui de surcroît est notre président. Notre dignité et notre souveraineté sont en jeu. Nous disons non, non et non à cet autre esclavage qui ne dit pas son nom». Il a, en outre, prié les Chefs d’Etat africains de «ne jamais accepter (…) ce premier acte de l’exil forcé d’un président de la République en exercice». M. Sékou Kaba a insisté pour que le Chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo s’implique dans la crise guinéenne. «Le Mouvement de Soutien aux Actions du CNDD prie le président Laurent Gbagbo de s’investir dans cet élan pour la dignité des peuples Africains». Le président du Mouvement de soutien aux actions du CNDD s’est, par ailleurs, prononcé sur la sortie de crise dans son pays. Il a trouvé que le délai de six mois fixé pour l’organisation de l’élection présidentielle est court parce que le recensement à l’étranger a été bâclé. «Pour des élections ouvertes à tous le Mouvement de Soutien aux Actions du CNDD demande expressément la reprise des recensements à l’étranger surtout en Côte d’Ivoire où sur plus de 2 millions de guinéens, il n’y a eu que 9000 recensés», a-t-il expliqué.
Serge Armand Didi
Serge Armand Didi