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Politique Publié le mercredi 27 janvier 2010 | Le Mandat

Filière café-cacao/ Les prisonniers à Gbagbo : « Nous n’étions pas des voleurs quand on achetait les armes »

Les prisonniers de la filière café-cacao n’approuvent pas les attaques du Chef de l’Etat contre eux. A les en croire, le président Laurent Gbagbo doit reconnaître qu’ils ont sauvé son régime au plus fort de la crise. « Nous n’étions pas des voleurs quand on achetait les armes pour faire la guerre », a indiqué un ex-directeur général des structures.

Les prisonniers de la filière café-cacao ne sont pas contents du président de la République. Qui les attaque publiquement dans ces différents discours selon eux. Récemment à Koumassi, lors de la cérémonie de lancement de réhabilitation des infrastructures d’assainissement dans le district d’Abidjan, le Chef de l’Etat est revenu sur l’affaire « des détournements massifs » dans la filière café-cacao. « Je leur disais qu’on va les arrêter. Ils pensaient que je m’amusais. Voilà, on les a mis en prison », a indiqué le président Laurent Gbagbo. Les prisonniers ont décidé de répondre désormais à tous ceux qui vont les humilier. « Hier, nous n’étions pas des voleurs quand on donnait des dizaines de milliards pour faire la guerre. Nous étions des anges. Des gens qui aimaient la patrie », a fait remarquer un ex-directeur général des structures de la filière. « Les vrais voleurs sont en liberté. Nous ne sommes que des boucs émissaires. Pour reprendre la coopération avec les bailleurs de fonds, on nous a mis en prison. Il faut qu’on arrête de nous insulter et nous ridiculiser publiquement », a fait remarquer notre interlocuteur. « Pour rendre crédible la procédure, il faut arrêter les Ministres de tutelle. Parce qu’aucune somme d’argent n’est sortie des banques sans leur accord », soutient-il. Selon le prisonnier, les Ministres ont été saisis avant que les différentes sociétés ne soient rachetées en Côte d’Ivoire. « Ils ont approuvé tous les projets et nous ont encouragés. Tout le monde était informé du rachat de l’usine de Fulton », a révélé notre interlocuteur. « On nous accuse d’avoir volé des milliards. L’enquête a commencé avant qu’on ne soit arrêté. On devrait déjà pouvoir signifier à chacun de nous ce qu’il a empoché. Mais rien n’est fait et on nous insulte à chaque discours. Ces agissements ne ressemblent pas à ceux d’un pays de droit », fera-t-il remarquer. Pour lui, si l’enquête n’est pas bouclée, il faut alors leur accorder la liberté provisoire.

Bléoué Aka accusé

Le doyen Bléoué Aka, président du comité des sages de la filière café-cacao est accusé par la coordination des producteurs de café et cacao d’être opposé à la libération provisoire des barons de la filière. Il aurait empêché une réunion des producteurs qui devrait se tenir à Yamoussoukro. Les initiateurs de cette rencontre voulaient à travers cette plate-forme demander pardon au chef de l’Etat. Afin d’user de ses pouvoirs pour accorder une liberté provisoire à Amouzou et aux autres détenus. Daly Koffi, Raphaël Zogbo, Fulgence N’guessan et plusieurs producteurs ont été surpris du comportement du président du conseil national des sages, le doyen Bléoué Aka. Ce dernier qui devrait appuyer l’action des autres en sa qualité de président des sages, s’est désolidarisé de ses camarades, selon Roger Aka, producteur et président d’un mouvement syndical dans le Sud Bandama. Pour ce dernier, le président Bléoué Aka n’est pas à la hauteur de la mission qui lui a été confiée par ces pairs en 2008. M. Aka accuse le président Tapé Do d’avoir commis une erreur en confiant ce poste au doyen Bléoué à Yamoussoukro. « On a voulu confier le poste du président des sages à Sansan Kouao. Mais Tapé Do a décidé autrement. Il a voulu qu’on confie ce poste à M. Bléoué. Celui-ci s’oppose à sa sortie de prison, aujourd’hui », a fait remarquer le producteur. Hier, un collaborateur du président des sages a indiqué qu’il fallait laisser la justice faire son travail. « Le président n’a aucun intérêt à s’opposer à la libération provisoire des prisonniers », a-t-il conclu.

Evariste Nguessan
nguevas@yahoo.fr
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