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Politique Publié le vendredi 29 janvier 2010 | Le Nouveau Réveil

Le président Mabri aux leaders du Rjdp, hier : “Si ça ne change pas, il faut entreprendre d`autres choses”

Les quatre leaders des structures de jeunesse des partis du Rhdp poursuivent les visites qu'ils ont décidé d'entreprendre auprès des présidents de leurs partis respectifs pour leur faire le point de la marche pacifique organisée mardi dernier. A la suite de l'audience que leur a accordée le président Bédié mercredi dernier, ils ont été reçus hier matin par le président de l'Udpci, Albert Mabri Toikeusse. "M. le président, nous avons été mis en mission pour la marche. Tout s'est bien passé. Nous avons eu quelque frayeur au début de la marche parce que grâce à la vigilance de notre service de sécurité, nous avons découvert que nous avons été infiltrés. Cinq agents des forces de défense et de sécurité dont trois militaires et deux policiers ont été repérés avant le début de la marche. Par la suite, nous avons pu calmer les esprits. Grâce à l'encadrement du Général Ouassenan et des conseils du président du directoire du Rhdp et de certains autres cadres, nous avons pu débuter la marche dans la sérénité. Elle est effectivement partie du siège du Pdci jusqu'à la Rti où nous avons remis une motion. Le directeur général nous a promis qu'il allait l'acheminer au conseil d'administration pour qu'elle soit examinée. Nous sommes là ce matin pour dire merci. Au premier bureau politique du Rhdp, vous-même, sous la direction du président Henri Konan Bédié, vous nous avez donné votre caution. On sait que votre caution a permis de tuer la peur chez nos militants. Nous venons pour manifester notre reconnaissance, notre gratitude et vous dire que nous attendons les autres instructions. Parce que pour nous, ce que nous venons de faire n'est qu'un début. Il faut que nous puissions continuer le combat pour avoir des listes électorales définitives, une date des élections mais surtout avoir un environnement apaisé pour des élections libres, transparentes et démocratiques afin que toute la Côte d'Ivoire puisse connaître un nouveau départ sur le plan économique. Tout en vous disant merci pour votre disponibilité, je voudrais vous dire que vos jeunes sont prêts à aller au combat." C'est en ces termes que Karamoko Yayoro, président en exercice du Rjdp, a présenté le cadre de la rencontre.

Les encouragements du président Mabri aux jeunes

Le président de l'Udpci, prenant la parole, a vivement félicité les jeunes du Rhdp qui, à ses yeux, viennent de faire preuve de détermination et d'engagement. "Je voudrais vous féliciter pour l'initiative qui a été prise. Cette marche a été un succès. Cette marche est tout un symbole, le symbole de la rupture dans la gestion politique de la Côte d'Ivoire, le symbole de la rupture d'avec ce que nous avons connu depuis quelques années maintenant. Ils ont tout fait pour empêcher la marche directement et indirectement. Vous avez persévéré et dans la persévérance, c'est l'objectif qui est toujours atteint. Je crois que c'est à votre mérite que nous ayons enregistré cette marche importante. On peut dire ce que l'on a envie de dire, mais tout le monde a vu le nombre de jeunes soutenus par quelques femmes dans les rues de Cocody. Ce n'est pas sortir dix fois, cent fois plus que ça qui est un problème pour le Rhdp. Parce que je sais que si nous lançons un message à tous nos militants d'occuper les rues, ils vont occuper les rues. Donc quand ils disent, ils ont échoué, ils n'ont pu mobiliser plus de trois mille alors que la police elle-même parle de cinq mille…Mais le plus important ici, ce n'était pas le nombre. C'était le principe de la marche, c'est de l'avoir organisée, bravé tout ce que vous avez connu comme entraves avant la marche. C'est d'avoir déposé cette motion de protestation. Ce que vous avez dit là-bas, c'est ce que chaque militant du Rhdp pense, c'est ce que la majorité des Ivoiriens pensent y compris quelques-uns qui sont avec eux. Je crois qu'à un moment donné, il fallait prendre ses responsabilités. Notre message était de vous soutenir." a dit le président Mabri à l'attention des leaders du Rjdp.

Il faut continuer, la détermination paye

Poursuivant, le candidat du parti arc-en-ciel fondé par feu le Général Robert Guéi a, dans une profession de foi, soutenu devant les jeunes que l'opposition doit davantage faire preuve de fermeté dans ses actions et prises de position. "(…) Ma seule crainte, c'était que nous nous retrouvions comme en décembre 2006. Les actions contre les déchets toxiques m'ont laissé un goût amer. Et je n'avais plus la force de m'engager dans une opération si ça doit se terminer ainsi.

Quand vous êtes lancé pleinement, c'est en ce moment qu'on vous dit il faut arrêter. Avec eux quand on arrête, ils ne comprennent pas que c'est par sagesse ou pour protéger un certain nombre de choses. Ils considèrent ça comme un échec. Et comme nous ne devons pas leur montrer que nous avons échoué ou que nous sommes capables d'échouer, il faut que chaque fois que nous entreprenons quelque chose, nous puissions aller jusqu'au bout. La détermination paye. C'est l'ère de la détermination, nous sommes à un moment du combat où quand on dit on fait telle chose, il faut être sûr de le faire avant de le déclarer et quand on commence à le faire, il faut le faire jusqu'au bout. Donc je tiens à vous féliciter pour ce qui a été fait. Je suis satisfait et je crois que c'est le cas de tout le monde au niveau de notre rassemblement. Vous avez dit que c'est un début, c'est vrai puisqu'il faut continuer. Vous savez, Brou Amessan a raconté sa vie.

Vous avez déposé une motion. Je pense qu'il faut vous-mêmes envoyer des copies au Cnca, au conseil d'administration de la Rti, au facilitateur, à l'Onuci, au premier ministre, à quelques ambassades. Quand vous aurez fait ça, on va observer. Depuis votre marche, chaque soir, je prends mon stylo pour marquer tous les éléments politiques qui passent à ma télé. (…) D'ici quinze jours, nous allons voir si ça change ou pas. Je suis passé à Fraternité Matin et j'ai apprécié le communiqué du Cnp. Je crois qu'en ce qui concerne la presse écrite et Fraternité Matin, ça clarifie les choses. Mais en ce qui concerne le Cnca, ils ont fait un communiqué bidon qui ne donne rien du tout. Et nous attendons de voir la suite à donner à votre motion de protestation. Donc c'est un début. Si d'ici une quinzaine de jours, nous voyons que ça ne change pas, il faut entreprendre d'autres actions. J'ai lu ce matin (nrlr hier) dans la presse que le Rjdp de Bouaké veut faire une marche de soutien à Mambé. Je crois que ce sont des actions qu'il faut encourager. Il faut que vous les cautionniez, il faut le faire. Pendant les jours qui suivent, il ne faut pas que nous passions une seule semaine sans qu'il n'y ait une ou deux activités, même si c'est des petites activités", a conseillé le président Mabri.

Renforcer la cohésion du Rhdp

Avant de clore son intervention, le président de l'Udcpi a encouragé les jeunes à accentuer les actions de renforcement de la cohésion entre les militants du Rhdp. "Vous avez suivi le bureau politique conjoint. Vous avez compris les attentes de nos militants et des membres des instances, les grands électeurs au niveau de nos partis. Les attentes, c'est de voir notre cohésion se renforcer, nos activités s'intégrer davantage comme le président Bédié le disait. Le Rjdp est une spécificité dans tout ce qui s'est mis en place. Votre modèle doit se promouvoir au niveau du Rhdp. Nous risquons d'être sanctionnés par nos militants si nous ne nous rapprochons davantage. S'appuyant sur un certain nombre de considération, ils ne voient pas l'élan de réunification, c'est un message pour nous tous. Lorsque j'ai lancé la bombe, la salle a réagi. Mes aînés, après moi, ont accompagné. Le président Bédié a conclu sur ça, le directoire a été obligé d'ajouter un point 18 au communiqué final pour recommander l'intégration de nos activités jusqu'à aboutir au parti unique. Je crois que ça c'est pour les jeunes générations. Nos aînés sont en train de mener le combat, nous sommes dans le combat. Ce que nous décidons de faire maintenant, c'est pour ceux qui aspirent à faire d'autres choses dans dix, vingt ans. Donc ça ne doit pas se faire sans votre implication. Je suis en train de réfléchir à un schéma que je vais proposer à mes pairs pour avoir leur bénédiction. Parce que les traitres sont nombreux. Si le report des voix au second tour ne se fesait pas, c'est comme face à cette situation, il y avait l'abstention de nos militants qui donnerait la victoire à Laurent Gbagbo. C'est pour cela qu'ils ont toujours pensé au deuxième tour parce que nous ne serons pas capables entre deux tours de faire suffisamment fort pour amener les militants du Rhdp à accompagner le candidat le mieux placé. C'est un défi pour nous. La manière la plus facile d'y parvenir, c'est déjà avant d'affronter ces élections, que tout le monde comprenne un schéma clair pour dire quel que soit ce qui va se passer, c'est le parti des Houphouétistes qui sera au pouvoir. A partir de ce moment, ça change beaucoup de choses. Tout comme pour les autres élections. Si c'est donc le parti des Houphouétistes, cela veut dire que le député Adjoumani qui est à Tanda représente l'ensemble des Houphouétistes. Ce n'est pas le député du Pdci, c'est le député de notre parti qui sera au pouvoir. Cela va faciliter un certain nombre de choses. Mais cela demande du travail, un mécanisme avec un chronogramme qui dit voilà comment nous allons y parvenir. Cela signifie que nous nous levions et que nous commencions à travailler. Sinon, on va faire une campagne, Gbagbo sera notre ennemi mais on sera tous des adversaires entre nous. Si cela ne s'inscrit pas dans un mécanisme clair, apaisant, rassemblant l'ensemble des militants, en dix jours, nous serons incapables de mobiliser l'ensemble des militants du Rhdp pour accompagner le mieux placé. Et c'est comme ça nous risquons de regretter. Je voudrais vous dire cela pour que nous réfléchissions à la manière d'y aller. Je sais que tout le monde est d'accord mais en même temps, chacun veille sur ses intérêts. Il faut faire en sorte de prendre tous ces intérêts en compte pour avancer. " Propos du président et candidat de l'Udpci.

Paul Koffi
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