«Le système d’imposition a démotivé les paysans. La mise en œuvre de nouvelles variétés n’a pas suivi. Le verger a vieilli et il faut améliorer la qualité. La Côte d’Ivoire a perdu les éléphants et elle risque de perdre le cacao qui se déplace en Asie où les conditions sont meilleures. Une nouvelle réforme est sans doute nécessaire», a déclaré vendredi à Abidjan le président du groupe de la Banque mondiale au terme de sa visite de travail. Robert Zoellick a révélé que son institution prépare une nouvelle stratégie de partenariat pays (Cps) en faveur de la Côte d’Ivoire pour les années budgétaires 2010-2013. La Cps qui fait fond sur le Document de stratégie de réduction de la pauvreté (Dsrp) vise à promouvoir davantage les dépenses de relance post-crise, la consolidation du processus de paix, le rétablissement de la confiance chez les investisseurs, et l’accélération des progrès vers l’organisation des élections générales. «La Côte d’Ivoire doit continuer de faire des progrès en matière d’Etat de droit, d’encourager la réconciliation, de promouvoir la bonne gouvernance », a indiqué M. Zoellick, annonçant un programme d’investissement pour 400.000 combattants. Une table ronde des bailleurs de fonds est prévue qui devra consolider la restructuration de la dette entamée avec l’atteinte du point de décision le 27 avril 2009. Près de 250 milliards Fcfa ont déjà été annulés par la Banque mondiale. Par ailleurs, Robert Zoellick a confirmé son intérêt à participer au financement de la deuxième phase du projet de la centrale thermique à gaz d’Azito. Cette phase va permettre d’augmenter de 420 mégawatts à la capacité actuelle de la centrale qui est de 300 mégawatts. «Une infrastructure améliorée, notamment une énergie électrique plus efficace, plus fiable et d’un coût abordable peut énormément contribuer à une croissance économique, à la création d’emplois et à l’intégration régionale tirées par le secteur privé », a expliqué M. Zoellick, soulignant l’importance «énorme» que revêt de gaz, d’hydroélectrique, d’énergie solaire, d’énergie éolienne et d’autres ressources renouvelables Toutefois, il a martelé que tous ces projets liés à l’atteinte du point d’achèvement seront remise en cause si le processus politique, c’est-à-dire les élections, ne va pas à son terme le plus tôt possible.
Lanciné Bakayoko
Lanciné Bakayoko