Les entreprises du bâtiment et des travaux publics éprouvent des difficultés. Leur chiffre d'affaires cumulé dépassait 1000 milliards FCFA avant la crise. Aujourd'hui, il atteint à peine 500 milliards FCFA. Le patronat regroupé au sein du Groupement ivoirien du bâtiment et des travaux publics (GIBTP) a tenu son assemblée générale le vendredi 29 janvier dernier au Plateau. Son président Kongo-Kouadio, à la tête de la structure depuis 2000, a souhaité passer la main. En attendant, il a lancé un appel pressant à l'endroit des autorités, afin que des élections, " indispensables " pour son secteur, soient organisées " tout de suite ".
Après une décennie passée à la tête du GIBTP, pourquoi souhaitez-vous passer la main maintenant ?
Je pense que plusieurs compétences valent mieux qu'une seule. Dès lors, à la tête d'une organisation, quelle qu'elle soit, il faut permettre l'alternance. Il faut que des personnes nouvelles arrivent. Cela dynamise et fait avancer l'organisation. C'est dans la nature : L'homme, ça décrit la courbe de gauche. Il avance, ses idées sont riches et sa courbe monte. A un moment donné, il emboîte la pente de la descente. C'est à ce moment qu'il faut laisser la place à quelqu'un d'autre qui va venir reprendre la courbe de gauche dans le sens ascendant.
Comment se porte votre organisation ?
Nous étions 25 membres il y a deux ans. Aujourd'hui, nous sommes 27. Malgré la situation, il y a des investisseurs qui croient en la Côte d'Ivoire et qui y demeurent. Il faut saluer cela. Il y a des Occidentaux, notamment des Français, qui sont encore avec nous. Moi, je les remercie tous les jours. Nombreux sont certes partis, mais il reste un nombre important qui croit que les choses iront mieux. Le potentiel de ce pays est colossal. Tout est à faire, à estimer. Il y a la crise, cependant les membres du GIBTP se battent.
Quel est l'état des lieux des investissements en bâtiments et en travaux publics ?
Qu'est-ce qui est construit actuellement en Côte d'Ivoire ? Regardez au Plateau, il n'y a que la seule grue de la CNPS dans le Plateau. Et encore, pour qu'on puisse arriver à faire cela, plusieurs personnes ont tenté de nous en dissuader. Il y a eu des blocages dans de nombreux sens. Par notre détermination, on a réussi à le faire parce qu'au moins cela donne un peu d'emplois. L'adage dit que quand le bâtiment va, tout va ; quand le bâtiment ne va pas, rien ne va. Il faut donc que le bâtiment aille.
Quelles sont vos difficultés ?
Voyez-vous le délabrement de nos bâtiments suite aux gros investissements qui ont été faits ?
Regardez la cité administrative, tout ou presque est en état de délabrement. Heureusement que la verdure a été refaite. Notre organisation qui a contribué à construire tous ces bâtiments est encore là. Nous osons croire que quand la crise va finir, notre pays va nous faire confiance. Il y a suffisamment de ressources ici pour reconstruire la Côte d'Ivoire. Regardez les écoles, c'est déplorable. L'idée qui était derrière la construction des grandes écoles, en particulier celles de Yamoussoukro, était de faire en sorte que les fils et filles de l'Afrique se retrouvent en Côte d'Ivoire pour se former. De sorte que quand ils retournent chez eux, ils deviennent des clients potentiels pour notre pays. Il faut qu'on poursuive tout cela.
Quelles sont vos propositions de sortie de crise ?
Il faut aller aux élections tout de suite et maintenant. Tout ce qu'il faut pour qu'on y aille ne sera jamais parfait. Jamais. A partir de là, ayons pitié des hommes de ce pays parce que le gouvernement lui-même déclare qu'une personne sur deux vit en dessous du seuil de pauvreté.
Moi, j'ai failli dire que c'est même pire. Est-ce qu'il n'y a pas intérêt à ce qu'on finisse avec cela ? De ce fait, contentons-nous du peu qui a été fait et allons aux élections. Nous, du secteur privé, nous attendons que les choses aillent mieux. Les élections sont indispensables. Il y a plein d'investissements qui ne se font pas parce qu'il n'y a pas d'élection.
Vous semblez pessimiste…
Il ne faut pas s'y méprendre ; il y a pire. Pendant longtemps, la Côte d'Ivoire avait une vision. Elle était positionnée sur le plan financier pour être une plate-forme. Vous avez vu la présence de la BAD, de la BCEAO, de la Bourse régionale des valeurs mobilières. Toutes ces institutions s'inscrivaient dans la vision d'une plate-forme financière pour donner les moyens au pays. Ces institutions étant ici, tous ceux qui en ont besoin, viennent en Côte d'Ivoire. C'est une source de tourisme, de ressources que ces personnes laissent. Etre une plate-forme financière, c'est extrêmement important pour un pays. Si on n'y prend garde, si on ne fait pas ce qu'il faut, c'est-à-dire les élections maintenant, ces institutions peuvent nous lâcher. Nous, secteur privé, pensons qu'il faut aller vite aux élections pour garder ces institutions chez nous et accroître même leurs capacités. Il y va du bien-être même de l'Ivoirien.
Interview réalisée par André Silver Konan
Après une décennie passée à la tête du GIBTP, pourquoi souhaitez-vous passer la main maintenant ?
Je pense que plusieurs compétences valent mieux qu'une seule. Dès lors, à la tête d'une organisation, quelle qu'elle soit, il faut permettre l'alternance. Il faut que des personnes nouvelles arrivent. Cela dynamise et fait avancer l'organisation. C'est dans la nature : L'homme, ça décrit la courbe de gauche. Il avance, ses idées sont riches et sa courbe monte. A un moment donné, il emboîte la pente de la descente. C'est à ce moment qu'il faut laisser la place à quelqu'un d'autre qui va venir reprendre la courbe de gauche dans le sens ascendant.
Comment se porte votre organisation ?
Nous étions 25 membres il y a deux ans. Aujourd'hui, nous sommes 27. Malgré la situation, il y a des investisseurs qui croient en la Côte d'Ivoire et qui y demeurent. Il faut saluer cela. Il y a des Occidentaux, notamment des Français, qui sont encore avec nous. Moi, je les remercie tous les jours. Nombreux sont certes partis, mais il reste un nombre important qui croit que les choses iront mieux. Le potentiel de ce pays est colossal. Tout est à faire, à estimer. Il y a la crise, cependant les membres du GIBTP se battent.
Quel est l'état des lieux des investissements en bâtiments et en travaux publics ?
Qu'est-ce qui est construit actuellement en Côte d'Ivoire ? Regardez au Plateau, il n'y a que la seule grue de la CNPS dans le Plateau. Et encore, pour qu'on puisse arriver à faire cela, plusieurs personnes ont tenté de nous en dissuader. Il y a eu des blocages dans de nombreux sens. Par notre détermination, on a réussi à le faire parce qu'au moins cela donne un peu d'emplois. L'adage dit que quand le bâtiment va, tout va ; quand le bâtiment ne va pas, rien ne va. Il faut donc que le bâtiment aille.
Quelles sont vos difficultés ?
Voyez-vous le délabrement de nos bâtiments suite aux gros investissements qui ont été faits ?
Regardez la cité administrative, tout ou presque est en état de délabrement. Heureusement que la verdure a été refaite. Notre organisation qui a contribué à construire tous ces bâtiments est encore là. Nous osons croire que quand la crise va finir, notre pays va nous faire confiance. Il y a suffisamment de ressources ici pour reconstruire la Côte d'Ivoire. Regardez les écoles, c'est déplorable. L'idée qui était derrière la construction des grandes écoles, en particulier celles de Yamoussoukro, était de faire en sorte que les fils et filles de l'Afrique se retrouvent en Côte d'Ivoire pour se former. De sorte que quand ils retournent chez eux, ils deviennent des clients potentiels pour notre pays. Il faut qu'on poursuive tout cela.
Quelles sont vos propositions de sortie de crise ?
Il faut aller aux élections tout de suite et maintenant. Tout ce qu'il faut pour qu'on y aille ne sera jamais parfait. Jamais. A partir de là, ayons pitié des hommes de ce pays parce que le gouvernement lui-même déclare qu'une personne sur deux vit en dessous du seuil de pauvreté.
Moi, j'ai failli dire que c'est même pire. Est-ce qu'il n'y a pas intérêt à ce qu'on finisse avec cela ? De ce fait, contentons-nous du peu qui a été fait et allons aux élections. Nous, du secteur privé, nous attendons que les choses aillent mieux. Les élections sont indispensables. Il y a plein d'investissements qui ne se font pas parce qu'il n'y a pas d'élection.
Vous semblez pessimiste…
Il ne faut pas s'y méprendre ; il y a pire. Pendant longtemps, la Côte d'Ivoire avait une vision. Elle était positionnée sur le plan financier pour être une plate-forme. Vous avez vu la présence de la BAD, de la BCEAO, de la Bourse régionale des valeurs mobilières. Toutes ces institutions s'inscrivaient dans la vision d'une plate-forme financière pour donner les moyens au pays. Ces institutions étant ici, tous ceux qui en ont besoin, viennent en Côte d'Ivoire. C'est une source de tourisme, de ressources que ces personnes laissent. Etre une plate-forme financière, c'est extrêmement important pour un pays. Si on n'y prend garde, si on ne fait pas ce qu'il faut, c'est-à-dire les élections maintenant, ces institutions peuvent nous lâcher. Nous, secteur privé, pensons qu'il faut aller vite aux élections pour garder ces institutions chez nous et accroître même leurs capacités. Il y va du bien-être même de l'Ivoirien.
Interview réalisée par André Silver Konan