Général Robert Guéi et Blé Goudé Charles : Ce qui s’est passé le 16 septembre 2000

La série Blé Goudé Charles continue. Depuis notre dossier sur le parcours sinueux du « petit voyou qui veut être grand » et après l’interview vérité de son ancien collaborateur et ami, Séka Adoubi Apollinaire, les langues ne finissent pas de se délier, pour faire des révélations sur le personnage trouble et troublée par l’argent du contribuable ivoirien et surtout pour donner davantage de preuves de son soutien sans faille au Général Robert Guéi, pendant la transition militaire et à la veille de l’élection présidentielle. Ainsi, un haut cadre de ce pays, très proche du défunt patron du Comité National de Salut Public, témoin oculaire de la scène, nous a approché pour nous faire part de la rencontre tenue, le 16 septembre 2000, soit un peu plus d’un mois avant la tenue de la présidentielle controversée, entre le Général Robert Guéi et celui qui se fait passer piteusement pour « le général de la rue », Charles Blé Goudé. Ce jour-là, du moins cette nuit-là, parce qu’il était un peu de 22h, à sa résidence de l’Indénié, celui qui était encore à cette date, le Chef de l’Etat ivoirien, a reçu le fameux futur-ancien étudiant de Manchester. Blé Goudé Charles était accompagné de trois autres personnes. Un haut gradé militaire rentré d’exil il y a peu, en rupture de ban avec la refondation, d’une dame métisse et d’un de ses amis. Après le départ de l’unique femme qui s’est retirée dans une autre pièce, pour laisser les trois hommes et le Général s’entretenir, c’est Blé Goudé Charles, après les civilités d’usage, qui a planté le décor de la rencontre. A la vérité, il était venu présenter à l’ancien homme fort de Côte d’Ivoire, la cassette-vidéo de campagne électorale. Aux dires de notre source, cette vidéo était composée de chansons à la gloire du « candidat du peuple ». Une œuvre artistique réalisée de main de maitre par la diva Aicha Koné, Reine Pélagie et Bailly Spinto. Le Général Robert Guéi a apprécié l’œuvre, non sans en remercier Blé Goudé. Ce dernier, très bavard cette nuit-là, a réaffirmé son soutien sans faille à la candidature de Guéi et aurait même ajouté qu’à ses yeux, « il était l’homme de la situation ». De son côté, Robert Guéi, tenant l’éternel étudiant par le bras, lui a dit ceci : « Nous sommes entre généraux, je compte beaucoup sur toi, pour obtenir le vote massif des étudiants ». Blé Goudé a rassuré son illustre hôte, sur son choix sans réserve pour sa candidature. Robert Guéi, tout en lui promettant un poste juteux après son élection, a remis une grosse enveloppe remplie de billets de banque. A la faveur de la nuit, où les alliances se nouent, Blé Goudé a pris congé du Général Guéi. Cet exemple et bien d’autres cités antérieurement, indique clairement que l’homme de la licence volée n’a jamais été un adjuvant de Gbagbo. Il le clame et réclame d’ailleurs partout qu’il n’est pas un militant du FPI. Sans doute qu’il est un militant du dieu argent derrière lequel il a engagé une course effrénée. De lui, tous les Ivoiriens savent qu’il a mangé à tous les râteliers, qu’il a pris l’argent, sur le dos de ses amis syndicalistes, avec tous les poids lourds de la vie politique nationale. Un tel homme ne saurait être brandi comme un modèle. C’est faire injure aux Ivoiriens et surtout à la jeunesse que de le présenter comme « un patriote ».

Bakary Nimaga