Face à la situation politique délétère, le directeur de campagne adjoint de ADO, Abidjan sud, s’est ouvert au Nouveau Réveil, hier, pour éclairer l’opinion et inviter les Ivoiriens à tourner la page du FPI.
Monsieur le ministre, que pensez-vous de la situation actuelle en Côte d'Ivoire ?
Cette situation est trouble, dangereuse, volatile, explosive. Il faut donc que nous soyons attentifs à ce qui se passe et pour ce qui pourrait arriver. Il ne faut pas être fataliste pour s'imaginer que ce qui arrive ailleurs ne peut qu'arriver. Mais, chez nous, rien ne peut arriver. Avant le coup d'Etat de 1999, on ne pouvait pas penser que la Côte d'Ivoire pouvait connaître une crise de cette nature. Elle l'a connue. Donc, il faut que nous soyons attentifs à tout ce qui se passe. La situation dans laquelle nous sommes était prévisible, le Fpi est un parti minoritaire. Bien qu'il se soit associé à d'autres partis et qu'ils aient appelé le conglomérat qu'ils ont constitué "majorité présidentielle", nous appelons ce conglomérat, conglomérat de la minorité présidentielle. C'est une minorité dans tous les sens. Ceux qui la composent sont de petites gens qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Parce que le pays est plus important que nos différentes personnes. Nous ne pouvons pas considérer que nous sommes tellement importants que le pays ne peut pas se passer de nous. Ça, c'est être petit, le pays est plus important que nous tous réunis. Le pays doit vivre après nous.
Pourquoi dites-vous que la situation était prévisible ?
Elle était prévisible parce que le conglomérat que le Fpi a constitué est minoritaire. Ils veulent rester au pouvoir sans faire d'élection. Ils vont laisser passer toutes les occasions qu'ils auraient pu utiliser pour essayer de rester à leur place : de façon légitime, légale. Pour les audiences foraines, ils ont crié à tue-tête. Lorsque nous demandions à ce qu'on fasse des audiences foraines, ils ont dit que le Rdr cherchait à naturaliser 2 millions d'étrangers. Quand cette opération tendait vers sa fin, ils sont revenus pour dire que beaucoup d'Ivoiriens n'avaient pas de papiers et, qu'il fallait prolonger cette opération. Alors qu'au départ, ils étaient contre l'opération. Nous avons vu ce que cela a donné. A Grand-Bassam, il y a eu du feu, à Divo, il y a eu du sang, à la faveur de cette opération d'audiences foraines. Ensuite, quand l'opération d'enrôlement a commencé, ils ont dit à leurs militants dans tous les petits cercles que de toute façon, il n'y aura pas d'élection. Que c'était peine perdue. Au bout, ils se sont rendus compte qu'ils n'ont pas pu empêcher l'opération de se dérouler, et que la marche de l'histoire se poursuivait. Ils ont essayé de s'accrocher et ils n'ont pas pu. Au résultat, ils se rendent compte que s'ils laissent la machine aller jusqu'au bout, nous allons aux élections, ils n'auront peut-être pas 10%. Parce que les élections se sont déjà jouées lors des audiences foraines et l'enrôlement.
M. le ministre, je vais vous ramener à un fait du Fpi qui, dans la phase de la gestion du contentieux, demande la radiation de plusieurs milliers d'Ivoiriens régulièrement inscrits sur la liste électorale. Ça dégénère à Divo, ça crée des troubles un peu partout à l'intérieur. Comment lisez-vous cette actualité ?
Mais, c'est le chant du cygne. C'est un comportement de désespoir. Le dernier chant avant la mort. Parce que comme j'ai dit après avoir tenté lamentablement et vainement de s'opposer à l'opération d'enrôlement, ils se rendent compte que s'ils restent là à nous observer, à observer la situation, l'enrôlement est terminé, nous allons faire la liste électorale définitive, nous allons partir aux élections. Ils n'auront que 10 %. A partir de ce moment, ils ne vont pas accepter d'aller aux élections comme ils l'ont dit, d'aller à l'abattoir. Il fallait faire quelque chose, ils croient avoir trouvé la chance de leur vie avec cette affaire des 429.000 prétendus enrôlés de façon frauduleuse. Mais, il faut quand même que les Ivoiriens sachent que tous ceux qui devaient savoir savaient qu'un travail était en cours, initié par ceux qui avaient le pouvoir ; le délit d'initié, c'est-à-dire Beugré Mambé et ses collaborateurs qui croisent de l'avance sur le processus. Et que ce travail ne visait pas à mettre des gens sur la liste sans passer par la procédure. Le chef de l'Etat le savait, (cela a été dit par le secrétaire général Djédjé Mady), le premier ministre le savait, le représentant du facilitateur, le représentant du secrétaire général de l'Onu le savaient, tout le monde le savait ce qui se faisait. Mais, le fond du problème, c'est que le Fpi, et c'est ce que vous devez savoir parce qu'on ne sait pas ça, on se perd en conjectures... Le Fpi avait voulu, après avoir tenté à plusieurs reprises, que le président Mambé injecte les 429.000 personnes. Lui, il ne vous le dira pas parce qu'il a de la retenue. Le Fpi avait voulu que Mambé intègre les 429.000 sur la liste parce qu'ils se sont aperçus, en regardant l'architecture, la composition des noms, les noms qu'ils considèrent comme étant des potentiels Fpi étaient majoritaires. Ils se sont aperçus de ce que ces 429.000 personnes étaient majoritairement de leur bord. Donc, ils ont voulu que Mambé les intègre. Et, Mambé a dit non, la procédure est que ces personnes fassent au moins une réclamation. Et, c'est seulement sur la base de cette réclamation qu'on peut les intégrer. Le travail que nous avons fait a été bien fait. Mais, en dehors d'une réclamation, on ne peut pas les intégrer. La procédure n'approuvant pas cela. D'autant plus qu'il faut un P.V dressé par la Cei. N'ayant pas réussi à obtenir de Mambé qu'il intègre de façon frauduleuse les 429.000 personnes, ils ont demandé qu'ils prorogent le délai de réclamation devant les Cei. Le même Mambé leur dit "Je n'ai aucun pouvoir pour le faire. C'est vous seuls qui avez le pouvoir, c'est-à-dire, vous seuls membres du Cpc. Vous allez à un Cpc à Ouaga, vous pourriez décider de proroger le délai. En ce moment, ceux qui sont sur la liste des 429.000 pourront venir faire la réclamation. Donc, deux "NON", le premier refus imposé pour intégrer les noms des 429.000 personnes de façon frauduleuse et le deuxième, de proroger. Voilà les deux refus qui ont mis le Fpi dans cette situation. Donc, ils considèrent que Mambé a fait ceci, a fait cela. Mais, ils trouvent là, la chance de leur vie. Je dis bien qu'ils ont trouvé la chance de leur vie parce qu'ils cherchaient bien quelque chose."
Monsieur le ministre, face au processus bloqué, et les nombreuses interpellations de certains Imams à l'intérieur du pays, les traitant de non Ivoiriens, quelles solutions préconisez-vous pour un retour à la normale?
La situation dans laquelle nous sommes, je vous ai dit qu'elle était prévisible en ce sens qu'on avait prévu que le Fpi allait agir de cette manière. Nous avons deux attitudes possibles. Ou bien on laisse le Fpi se comporter comme il se comporte. Auquel cas, ce sont des milliers d'Ivoiriens dont certains ne pensent même pas au vote, aux élections mais qui voulaient simplement, à travers leur inscription sur la liste électorale, avoir leurs papiers qui vont donc être spoliés de leur droit d'avoir un papier. La deuxième attitude est qu'il n'appartient pas à un groupe d'individus ou à des individus de dire non. Il appartient à tous les Ivoiriens de dire non, ça suffit. Il faut qu'on dise non, ça suffit et dans cette perspective, l'opposition a l'intention de dire non. Dans cette perspective, je pense que les jeunes du Rhdp sont sur la bonne voie. Eux qui ont déjà fait un sit-in pour démontrer à la face de la Côte d'Ivoire et du monde entier qu'on pouvait faire une manifestation sans que la terre ne se dérobe sous les pieds et que le ciel ne leur tombe sur la tête. Ils l'ont démontré et ça a été un franc succès. C'était pour demander la libération des médias de service public qui sont le bien de tout le monde. Et des individus qui n'ont pas d'histoire dans ce pays tels que Blé Goudé, qui vont s'assoir à la télévision matin, midi et soir pour insulter des honnêtes personnes, on ne pouvait pas l'accepter. Les jeunes l'ont dit et nous sommes d'accord. Les premiers responsables des formations du Rhdp ont eu raison et moi j'étais heureux qu'ils aient pris la décision de laisser les jeunes faire ce sit-in. Après ce sit-in, il faut que nous disions non à ce qui se passe et que nous exigions d'aller aux élections, nous voulons aller aux élections. Il faut aussi que rapidement les responsables du Rhdp, tous ensemble, hommes, jeunes, femmes, qu'on dise non. Donc nous attendons pour notre part que notre direction nous appelle. Que notre direction prenne la décision, car nous ne pouvons pas accepter que nous soyons des esclaves dans notre propre pays. Etre considérés comme des sans droits, des sans papiers dans notre propre pays. Nous ne pouvons pas l'accepter.
Face à cette situation de rejet de requérants, le Rdr a déjà saisi un avocat. Quelle suite donnez-vous à ce processus, monsieur le ministre ? Le Rdr va-t-il gérer cette affaire comme il en a l'habitude ou alors on va aller au front pour que la situation des personnes dont les noms ont été retirés du fichier, se régularise ?
En fait, les gens essaient de faire de l'amalgame. Ce n'est pas parce que les gens s'appellent Cissé, Traoré, Djakaridja etc qu'ils sont Rdr. Moi, je refuse, j'ai toujours refusé et je continue de refuser l'appartenance politique qui s'apparente à l'appartenance ethnique. Parce que quelqu'un s'appelle Koné il est Rdr automatique, non. Ce n'est pas vrai, il y a des Koné qui sont Pdci, des Koné Fpi etc…
Dès lors que vous êtes radié de la liste que vous ne récusez pas ou que vous sollicitez son assistance, il vient vous la prêter et puis c'est tout. Et nous faisons en sorte qu'il soit couvert de ses frères de base. Je veux parler de tous les ivoiriens. On serait heureux que d'autres avocats se joignent à lui qu'ils soient des avocats du Pdci ou d'autres partis pour faire ce combat qui est celui de toute la Côte d'Ivoire. Je considère, pour ma part, que ce sont des Ivoiriens, spoliés de leurs droits fondamentaux : la nationalité et la citoyenneté. La nationalité, c'est quelque chose qui, on le peut dire, est consubstantielle en tout être humain. Il n'y a pas un individu sur cette terre qui n'a pas de nationalité. A moins qu'il ait renoncé à sa nationalité, qu'il soit devenu apatride. Ça c'est de notre fait à tous. Le fait des hommes. Mais naître sans nationalité, ça n'existe pas. On ne peut pas déchoir les gens de façon aussi cavalière de leur nationalité tandis qu'on ne peut pas aussi déchoir les gens de leur droit de citoyenneté alors qu'ils n'ont pas commis de faute. Nous posons donc le problème en terme de "ce sont des Ivoiriens". Qu'un avocat s'occupe des cas qu'on connaît, il faut s'en féliciter. Il s'agit de mon adjoint, je suis directeur central de campagne chargé des affaires juridiques et institutionnelles. Me Coulibaly Soungalo est mon adjoint. Il est le directeur central de campagne adjoint chargé des affaires juridiques et institutionnelles, qui s'occupe de la partie contentieux. C'est donc sous ma responsabilité qu'il fait son travail. Il s'occupe de tous ceux et de toutes celles qui sont dans les difficultés. Il ne cherche pas à savoir si vous êtes, Rdr, Fpi, Pdci,
Monsieur le ministre, aujourd'hui, avec l'évolution de tout ça, est-ce que vous pensez comme certains que la situation risque d'aller vers le blocage total des accords de Ouaga. Et que le consensus est en train de se rompre autour de cet accord ?
je crois qu'il faut en toutes situations, en toutes circonstances, chercher et trouver ce qui est positif. Peut-être que nous sommes dans une situation qui va aboutir au dénouement final de toute cette crise.
Vous voulez dire quoi par là ?
Je veux dire par là que l'orsqu'une crise atteint son point de chute, son paroxysme, il se résout toujours. Toutes les crises se résolvent par leur paroxysme. Peut-être que nous y sommes.
Mais est-ce que vous êtes préparé à ça puisque vous disiez que c'était prévisible ?
A la fin de la crise ! Nous attendons la fin de la crise avec beaucoup d'enthousiasme, avec beaucoup de chaleur.
Interview réalisée
Par Patrice Yao et Akwaba Saint Clair
Coll : Dieusmonde Tadé et Morgan Ekra
Monsieur le ministre, que pensez-vous de la situation actuelle en Côte d'Ivoire ?
Cette situation est trouble, dangereuse, volatile, explosive. Il faut donc que nous soyons attentifs à ce qui se passe et pour ce qui pourrait arriver. Il ne faut pas être fataliste pour s'imaginer que ce qui arrive ailleurs ne peut qu'arriver. Mais, chez nous, rien ne peut arriver. Avant le coup d'Etat de 1999, on ne pouvait pas penser que la Côte d'Ivoire pouvait connaître une crise de cette nature. Elle l'a connue. Donc, il faut que nous soyons attentifs à tout ce qui se passe. La situation dans laquelle nous sommes était prévisible, le Fpi est un parti minoritaire. Bien qu'il se soit associé à d'autres partis et qu'ils aient appelé le conglomérat qu'ils ont constitué "majorité présidentielle", nous appelons ce conglomérat, conglomérat de la minorité présidentielle. C'est une minorité dans tous les sens. Ceux qui la composent sont de petites gens qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Parce que le pays est plus important que nos différentes personnes. Nous ne pouvons pas considérer que nous sommes tellement importants que le pays ne peut pas se passer de nous. Ça, c'est être petit, le pays est plus important que nous tous réunis. Le pays doit vivre après nous.
Pourquoi dites-vous que la situation était prévisible ?
Elle était prévisible parce que le conglomérat que le Fpi a constitué est minoritaire. Ils veulent rester au pouvoir sans faire d'élection. Ils vont laisser passer toutes les occasions qu'ils auraient pu utiliser pour essayer de rester à leur place : de façon légitime, légale. Pour les audiences foraines, ils ont crié à tue-tête. Lorsque nous demandions à ce qu'on fasse des audiences foraines, ils ont dit que le Rdr cherchait à naturaliser 2 millions d'étrangers. Quand cette opération tendait vers sa fin, ils sont revenus pour dire que beaucoup d'Ivoiriens n'avaient pas de papiers et, qu'il fallait prolonger cette opération. Alors qu'au départ, ils étaient contre l'opération. Nous avons vu ce que cela a donné. A Grand-Bassam, il y a eu du feu, à Divo, il y a eu du sang, à la faveur de cette opération d'audiences foraines. Ensuite, quand l'opération d'enrôlement a commencé, ils ont dit à leurs militants dans tous les petits cercles que de toute façon, il n'y aura pas d'élection. Que c'était peine perdue. Au bout, ils se sont rendus compte qu'ils n'ont pas pu empêcher l'opération de se dérouler, et que la marche de l'histoire se poursuivait. Ils ont essayé de s'accrocher et ils n'ont pas pu. Au résultat, ils se rendent compte que s'ils laissent la machine aller jusqu'au bout, nous allons aux élections, ils n'auront peut-être pas 10%. Parce que les élections se sont déjà jouées lors des audiences foraines et l'enrôlement.
M. le ministre, je vais vous ramener à un fait du Fpi qui, dans la phase de la gestion du contentieux, demande la radiation de plusieurs milliers d'Ivoiriens régulièrement inscrits sur la liste électorale. Ça dégénère à Divo, ça crée des troubles un peu partout à l'intérieur. Comment lisez-vous cette actualité ?
Mais, c'est le chant du cygne. C'est un comportement de désespoir. Le dernier chant avant la mort. Parce que comme j'ai dit après avoir tenté lamentablement et vainement de s'opposer à l'opération d'enrôlement, ils se rendent compte que s'ils restent là à nous observer, à observer la situation, l'enrôlement est terminé, nous allons faire la liste électorale définitive, nous allons partir aux élections. Ils n'auront que 10 %. A partir de ce moment, ils ne vont pas accepter d'aller aux élections comme ils l'ont dit, d'aller à l'abattoir. Il fallait faire quelque chose, ils croient avoir trouvé la chance de leur vie avec cette affaire des 429.000 prétendus enrôlés de façon frauduleuse. Mais, il faut quand même que les Ivoiriens sachent que tous ceux qui devaient savoir savaient qu'un travail était en cours, initié par ceux qui avaient le pouvoir ; le délit d'initié, c'est-à-dire Beugré Mambé et ses collaborateurs qui croisent de l'avance sur le processus. Et que ce travail ne visait pas à mettre des gens sur la liste sans passer par la procédure. Le chef de l'Etat le savait, (cela a été dit par le secrétaire général Djédjé Mady), le premier ministre le savait, le représentant du facilitateur, le représentant du secrétaire général de l'Onu le savaient, tout le monde le savait ce qui se faisait. Mais, le fond du problème, c'est que le Fpi, et c'est ce que vous devez savoir parce qu'on ne sait pas ça, on se perd en conjectures... Le Fpi avait voulu, après avoir tenté à plusieurs reprises, que le président Mambé injecte les 429.000 personnes. Lui, il ne vous le dira pas parce qu'il a de la retenue. Le Fpi avait voulu que Mambé intègre les 429.000 sur la liste parce qu'ils se sont aperçus, en regardant l'architecture, la composition des noms, les noms qu'ils considèrent comme étant des potentiels Fpi étaient majoritaires. Ils se sont aperçus de ce que ces 429.000 personnes étaient majoritairement de leur bord. Donc, ils ont voulu que Mambé les intègre. Et, Mambé a dit non, la procédure est que ces personnes fassent au moins une réclamation. Et, c'est seulement sur la base de cette réclamation qu'on peut les intégrer. Le travail que nous avons fait a été bien fait. Mais, en dehors d'une réclamation, on ne peut pas les intégrer. La procédure n'approuvant pas cela. D'autant plus qu'il faut un P.V dressé par la Cei. N'ayant pas réussi à obtenir de Mambé qu'il intègre de façon frauduleuse les 429.000 personnes, ils ont demandé qu'ils prorogent le délai de réclamation devant les Cei. Le même Mambé leur dit "Je n'ai aucun pouvoir pour le faire. C'est vous seuls qui avez le pouvoir, c'est-à-dire, vous seuls membres du Cpc. Vous allez à un Cpc à Ouaga, vous pourriez décider de proroger le délai. En ce moment, ceux qui sont sur la liste des 429.000 pourront venir faire la réclamation. Donc, deux "NON", le premier refus imposé pour intégrer les noms des 429.000 personnes de façon frauduleuse et le deuxième, de proroger. Voilà les deux refus qui ont mis le Fpi dans cette situation. Donc, ils considèrent que Mambé a fait ceci, a fait cela. Mais, ils trouvent là, la chance de leur vie. Je dis bien qu'ils ont trouvé la chance de leur vie parce qu'ils cherchaient bien quelque chose."
Monsieur le ministre, face au processus bloqué, et les nombreuses interpellations de certains Imams à l'intérieur du pays, les traitant de non Ivoiriens, quelles solutions préconisez-vous pour un retour à la normale?
La situation dans laquelle nous sommes, je vous ai dit qu'elle était prévisible en ce sens qu'on avait prévu que le Fpi allait agir de cette manière. Nous avons deux attitudes possibles. Ou bien on laisse le Fpi se comporter comme il se comporte. Auquel cas, ce sont des milliers d'Ivoiriens dont certains ne pensent même pas au vote, aux élections mais qui voulaient simplement, à travers leur inscription sur la liste électorale, avoir leurs papiers qui vont donc être spoliés de leur droit d'avoir un papier. La deuxième attitude est qu'il n'appartient pas à un groupe d'individus ou à des individus de dire non. Il appartient à tous les Ivoiriens de dire non, ça suffit. Il faut qu'on dise non, ça suffit et dans cette perspective, l'opposition a l'intention de dire non. Dans cette perspective, je pense que les jeunes du Rhdp sont sur la bonne voie. Eux qui ont déjà fait un sit-in pour démontrer à la face de la Côte d'Ivoire et du monde entier qu'on pouvait faire une manifestation sans que la terre ne se dérobe sous les pieds et que le ciel ne leur tombe sur la tête. Ils l'ont démontré et ça a été un franc succès. C'était pour demander la libération des médias de service public qui sont le bien de tout le monde. Et des individus qui n'ont pas d'histoire dans ce pays tels que Blé Goudé, qui vont s'assoir à la télévision matin, midi et soir pour insulter des honnêtes personnes, on ne pouvait pas l'accepter. Les jeunes l'ont dit et nous sommes d'accord. Les premiers responsables des formations du Rhdp ont eu raison et moi j'étais heureux qu'ils aient pris la décision de laisser les jeunes faire ce sit-in. Après ce sit-in, il faut que nous disions non à ce qui se passe et que nous exigions d'aller aux élections, nous voulons aller aux élections. Il faut aussi que rapidement les responsables du Rhdp, tous ensemble, hommes, jeunes, femmes, qu'on dise non. Donc nous attendons pour notre part que notre direction nous appelle. Que notre direction prenne la décision, car nous ne pouvons pas accepter que nous soyons des esclaves dans notre propre pays. Etre considérés comme des sans droits, des sans papiers dans notre propre pays. Nous ne pouvons pas l'accepter.
Face à cette situation de rejet de requérants, le Rdr a déjà saisi un avocat. Quelle suite donnez-vous à ce processus, monsieur le ministre ? Le Rdr va-t-il gérer cette affaire comme il en a l'habitude ou alors on va aller au front pour que la situation des personnes dont les noms ont été retirés du fichier, se régularise ?
En fait, les gens essaient de faire de l'amalgame. Ce n'est pas parce que les gens s'appellent Cissé, Traoré, Djakaridja etc qu'ils sont Rdr. Moi, je refuse, j'ai toujours refusé et je continue de refuser l'appartenance politique qui s'apparente à l'appartenance ethnique. Parce que quelqu'un s'appelle Koné il est Rdr automatique, non. Ce n'est pas vrai, il y a des Koné qui sont Pdci, des Koné Fpi etc…
Dès lors que vous êtes radié de la liste que vous ne récusez pas ou que vous sollicitez son assistance, il vient vous la prêter et puis c'est tout. Et nous faisons en sorte qu'il soit couvert de ses frères de base. Je veux parler de tous les ivoiriens. On serait heureux que d'autres avocats se joignent à lui qu'ils soient des avocats du Pdci ou d'autres partis pour faire ce combat qui est celui de toute la Côte d'Ivoire. Je considère, pour ma part, que ce sont des Ivoiriens, spoliés de leurs droits fondamentaux : la nationalité et la citoyenneté. La nationalité, c'est quelque chose qui, on le peut dire, est consubstantielle en tout être humain. Il n'y a pas un individu sur cette terre qui n'a pas de nationalité. A moins qu'il ait renoncé à sa nationalité, qu'il soit devenu apatride. Ça c'est de notre fait à tous. Le fait des hommes. Mais naître sans nationalité, ça n'existe pas. On ne peut pas déchoir les gens de façon aussi cavalière de leur nationalité tandis qu'on ne peut pas aussi déchoir les gens de leur droit de citoyenneté alors qu'ils n'ont pas commis de faute. Nous posons donc le problème en terme de "ce sont des Ivoiriens". Qu'un avocat s'occupe des cas qu'on connaît, il faut s'en féliciter. Il s'agit de mon adjoint, je suis directeur central de campagne chargé des affaires juridiques et institutionnelles. Me Coulibaly Soungalo est mon adjoint. Il est le directeur central de campagne adjoint chargé des affaires juridiques et institutionnelles, qui s'occupe de la partie contentieux. C'est donc sous ma responsabilité qu'il fait son travail. Il s'occupe de tous ceux et de toutes celles qui sont dans les difficultés. Il ne cherche pas à savoir si vous êtes, Rdr, Fpi, Pdci,
Monsieur le ministre, aujourd'hui, avec l'évolution de tout ça, est-ce que vous pensez comme certains que la situation risque d'aller vers le blocage total des accords de Ouaga. Et que le consensus est en train de se rompre autour de cet accord ?
je crois qu'il faut en toutes situations, en toutes circonstances, chercher et trouver ce qui est positif. Peut-être que nous sommes dans une situation qui va aboutir au dénouement final de toute cette crise.
Vous voulez dire quoi par là ?
Je veux dire par là que l'orsqu'une crise atteint son point de chute, son paroxysme, il se résout toujours. Toutes les crises se résolvent par leur paroxysme. Peut-être que nous y sommes.
Mais est-ce que vous êtes préparé à ça puisque vous disiez que c'était prévisible ?
A la fin de la crise ! Nous attendons la fin de la crise avec beaucoup d'enthousiasme, avec beaucoup de chaleur.
Interview réalisée
Par Patrice Yao et Akwaba Saint Clair
Coll : Dieusmonde Tadé et Morgan Ekra