Agression physique de leurs collègues à Katiola : Les greffiers accusent l`Etat et menacent de porter plainte

L'Union nationale des Greffiers de Côte d'Ivoire (Unagci) a donné de la voix, hier au palais de justice au Plateau à travers une conférence de presse pour dénoncer "l'injustifiable et l'intolérable agression physique des Greffiers dans l'exercice de leurs fonctions à Katiola", le mardi 2 février 2010. Me Dakouri Roger, président de ladite union et conférencier du jour, a rappelé les circonstances dramatiques qu'on vécue quatre Greffiers à Katiola du fait de la descente d'une horde de mécontents, alors qu'ils devaient exécuter une ordonnance présidentielle, visant à vérifier la situation de 300 personnes enrôlées lors du recensement électoral et inscrites sur la liste électorale provisoire. Analysant les faits, le conférencier a relevé qu'il ressort de l'enquête menée par une délégation de l'Union envoyée à Katiola, qu'aucune prise en charge sanitaire appropriée n'a été apportée aux blessés. Toutefois, Me Dakouri a salué le geste du ministre de la Justice qui a consisté à recevoir les victimes de la barbarie et à remettre à chacun d'eux la somme de 100 000f. Prenant donc l'opinion nationale à témoin et précisant qu'il ne s'agit pas d'annoncer une grève, Me Dakouri a laissé entendre que "l'Union décline toute responsabilité quant aux éventuels dysfonctionnements qu'induiraient les conséquences des actes de vandalisme perpétrés". Aussi a-t-il indiqué que l'Union exige de la part du ministre de la Justice, une communication lors du prochain conseil des ministres sur l'agression sauvage et sans cause des Greffiers dans l'exercice de leurs fonctions à Katiola. Ainsi qu'un message de compassion du Gouvernement, à l'endroit des familles des Greffiers, message mettant en relief la mission de la justice dans un pays moderne en général, et plus particulièrement, le rôle du Greffier dans une juridiction. La reconnaissance dans ce message des périls auxquels sont indistinctement exposés les principaux acteurs agents de l'Etat du système judiciaire. La prise en charge sanitaire par l'Etat des victimes. La prise, dans les meilleurs délais, de mesures appropriées tendant à l'avènement d'un environnement propre. Faute de mise en œuvre de mesures préconisées, et sans recours à d'autres moyens conventionnels, l'Union se réserve le droit de porter plainte, contre inconnus, pour tentative d'assassinat, coups et blessures volontaires, et contre l'Etat de Côte d'Ivoire, pour non assistance à personne en danger et ce, auprès des instances judiciaires qualifiées. D'autant plus, a précisé Me Dakouri, qu'il n'y avait que deux éléments du Centre de Commandement intégré qui n'ont pu assurer la sécurité des Greffiers.

Diarrassouba Sory