Hier, jeudi 11 février 2010, "Le Nouveau Réveil" a été encore convoqué par notre justice, tenez-vous bien, à la police criminelle. Deux convocations sont parvenues au siège du journal, sans précision de l`objet, à l`intention du directeur de publication, Patrice Yao, et du directeur de la rédaction, Eddy Péhé, qui, par civisme et esprit républicain, y ont répondu.
Cette façon de la justice ivoirienne de traiter les journalistes, pour ne pas dire la presse en général, nous pousse à nous demander si notre justice est une justice à deux vitesses tant banalisation et considération se côtoient allégrement.
I- De quoi s`agit-il ?
Nous avons constaté que quand un journaliste en Côte d`Ivoire est accusé de n`importe quel délit par ses écrits, le procureur de la République, Raymond Tchimou, automatiquement s`autosaisit. Et le journaliste incriminé, généralement pour offense ou diffamation au chef de l`Etat, est convoqué par un "soit transmis". D`une part, à la brigade des recherches de la gendarmerie. C`est à croire que le journaliste " fautif " dans l`entendement des autorités judiciaires, n`a pas de domicile ou de lieu de travail fixe. La population l`assimile aussitôt à un délinquant en fuite. D`autre part, le journaliste est convoqué à la police criminelle comme ce fut le cas, le jeudi 11 février 2010. Dans l`imaginaire populaire, être convoqué par la police criminelle signifie tout bonnement que vous êtes un truand, voire un criminel. Ainsi, on colle l`image de délinquant au journaliste. Il est arrivé qu`il soit jeté à la Maison d`arrêt et de correction d`Abidjan (Maca), Gnamantêh Nanankoua, au mépris de la présomption d`innocence, comme ce fut le cas d`un journaliste de " Le Nouveau Réveil ", avant d`être jugé. On aura donc remarqué que quand il s`agit des journalistes, c`est avec célérité que le procureur de la République, près le tribunal de première instance du Plateau, actionne l`appareil judiciaire comme s`il y avait un compte particulier à régler. Les jugements sont faits en coupe réglée et les condamnations tombent à la pèle.
Nul ne trouverait à redire si le procureur de la République traitait avec équité et la même célérité tous les dossiers qui se trouvent sur son bureau.
En 2003, donc il y a 7 ans, deux jeunes gens ont attenté à notre vie, nous, directeur général et gérant de " Le Nouveau Réveil ", Denis Kah Zion. Ils se nomment Boka Boka Rodrigue et Yobouet Kouassi. Ils ont été appréhendés par le commissariat de police du 7ème arrondissement. Ils ont été jetés à la Maison d`arrêt et de correction d`Abidjan (Maca). Le juge Koné a instruit le dossier et bouclé son enquête depuis fort longtemps. Ce dossier de ces deux jeunes gens se trouve dans les tiroirs du procureur de la République, Tchimou. Qu`on les juge donc ! S`ils sont innocents, qu`on les libère. Le deuxième cas que nous voudrions souligner s`est passé en 2004. Des journaux ont été déchirés pendant de semaines, des sièges saccagés, le matériel emporté par les " jeunes patriotes " Fpi. Les fauteurs ont donc été identifiés. Mais, le procureur de la République ne s`est pas auto saisi. Et l`affaire est classée.
Le troisième cas, parmi tant d`autres, s`est déroulé le 22 octobre 2009. Un après-midi, un groupe d`étudiants se réclamant de l`Unesci fait une descente punitive au siège de " Le Nouveau Réveil " pour un droit de réponse à déposer. Ils s`attaquent aux travailleurs. Ils en blessent sept et détruisent le matériel informatique et le mobilier. Toutes les polices de la ville d`Abidjan arrivent sur les lieux. Elles prennent les auteurs la main dans le sac. Elles constatent le matériel saccagé, le siège mis sens dessus dessous. Un vrai cas de flagrant délit, vécu en direct. Le procureur de la République Tchimou, comme tous les Ivoiriens, a suivi l`affaire, mais ne s`en n`est point autosaisi. La direction de " Le Nouveau Réveil " a porté plainte au commissariat du 12ème arrondissement de Cocody. C`est à nous, plaignants, qu`on demande d`aller remettre la convocation à nos agresseurs. A l`allure où vont les choses, on craint fort que le dossier ne soit classé sans suite.
II- Nos sentiments
Le premier sentiment qui se dégage est que le journaliste en Côte d`Ivoire est un citoyen sans droit aux yeux de la justice. Il est pratiquement un sous homme, un paria à qui on peut faire subir toutes sortes d`humiliations. En notre connaissance, le procureur de la République, Tchimou, ne tient pas le journaliste ivoirien en grande estime, encore moins il ne le respecte, s`il ne le méprise tout simplement.
Le second sentiment, éprouvé par les faits, est que la presse, et, particulièrement, " Le Nouveau Réveil " est victime d`un harcèlement juridique qui ne dit pas son nom de la part du procureur de la République. Il serait fastidieux d`énumérer tous les cas où ce journal a été convoqué devant les tribunaux. Heureusement, chaque fois, " Le Nouveau Réveil " a fait preuve de son professionnalisme et s`en sort bien. Sinon, il y a longtemps que ce groupe de presse aurait disparu des bacs à journaux. Malheureusement, la série noire continue, le harcèlement continue avec cette autre convocation, à la police criminelle, hier, jeudi 11 février 2010. C`est pourquoi, la direction de " Le Nouveau Réveil " voudrait prendre à témoin :
-Le ministre de la Communication
-Le ministre de la Justice et des droits de l`homme
-Les organes de régulation et d`auto régulation de la presse
-Les organismes de défense des droits de l`homme
-Reporters sans frontières
-L`Onuci
- La Commission nationale des droits de l`homme
De ce que la pression qu`exerce le procureur de la République sur la presse ne favorise pas un travail harmonieux de l`esprit. Par conséquent, le harcèlement de la justice ivoirienne à l`encontre du journal " Le Nouveau Réveil " constitue une entrave à la liberté de la presse.
Le " Nouveau Réveil " souhaite, à l`avenir, que le procureur de la République, Raymond Tchimou, ne traite pas le journaliste comme un citoyen de seconde zone et que la justice de la Côte d`Ivoire, ne soit pas une justice de deux poids, deux mesures pour le bonheur du peuple ivoirien. Alors vivement, que nos bourreaux à la Maca depuis septembre 2003 soient enfin jugés et que nos agresseurs, étudiants (?) de l`Unesci, d`octobre 2009 répondent de leurs actes devant les tribunaux. Autrement, nous continuerons de désespérer de la justice de notre pays.
Denis Kah Zion
Cette façon de la justice ivoirienne de traiter les journalistes, pour ne pas dire la presse en général, nous pousse à nous demander si notre justice est une justice à deux vitesses tant banalisation et considération se côtoient allégrement.
I- De quoi s`agit-il ?
Nous avons constaté que quand un journaliste en Côte d`Ivoire est accusé de n`importe quel délit par ses écrits, le procureur de la République, Raymond Tchimou, automatiquement s`autosaisit. Et le journaliste incriminé, généralement pour offense ou diffamation au chef de l`Etat, est convoqué par un "soit transmis". D`une part, à la brigade des recherches de la gendarmerie. C`est à croire que le journaliste " fautif " dans l`entendement des autorités judiciaires, n`a pas de domicile ou de lieu de travail fixe. La population l`assimile aussitôt à un délinquant en fuite. D`autre part, le journaliste est convoqué à la police criminelle comme ce fut le cas, le jeudi 11 février 2010. Dans l`imaginaire populaire, être convoqué par la police criminelle signifie tout bonnement que vous êtes un truand, voire un criminel. Ainsi, on colle l`image de délinquant au journaliste. Il est arrivé qu`il soit jeté à la Maison d`arrêt et de correction d`Abidjan (Maca), Gnamantêh Nanankoua, au mépris de la présomption d`innocence, comme ce fut le cas d`un journaliste de " Le Nouveau Réveil ", avant d`être jugé. On aura donc remarqué que quand il s`agit des journalistes, c`est avec célérité que le procureur de la République, près le tribunal de première instance du Plateau, actionne l`appareil judiciaire comme s`il y avait un compte particulier à régler. Les jugements sont faits en coupe réglée et les condamnations tombent à la pèle.
Nul ne trouverait à redire si le procureur de la République traitait avec équité et la même célérité tous les dossiers qui se trouvent sur son bureau.
En 2003, donc il y a 7 ans, deux jeunes gens ont attenté à notre vie, nous, directeur général et gérant de " Le Nouveau Réveil ", Denis Kah Zion. Ils se nomment Boka Boka Rodrigue et Yobouet Kouassi. Ils ont été appréhendés par le commissariat de police du 7ème arrondissement. Ils ont été jetés à la Maison d`arrêt et de correction d`Abidjan (Maca). Le juge Koné a instruit le dossier et bouclé son enquête depuis fort longtemps. Ce dossier de ces deux jeunes gens se trouve dans les tiroirs du procureur de la République, Tchimou. Qu`on les juge donc ! S`ils sont innocents, qu`on les libère. Le deuxième cas que nous voudrions souligner s`est passé en 2004. Des journaux ont été déchirés pendant de semaines, des sièges saccagés, le matériel emporté par les " jeunes patriotes " Fpi. Les fauteurs ont donc été identifiés. Mais, le procureur de la République ne s`est pas auto saisi. Et l`affaire est classée.
Le troisième cas, parmi tant d`autres, s`est déroulé le 22 octobre 2009. Un après-midi, un groupe d`étudiants se réclamant de l`Unesci fait une descente punitive au siège de " Le Nouveau Réveil " pour un droit de réponse à déposer. Ils s`attaquent aux travailleurs. Ils en blessent sept et détruisent le matériel informatique et le mobilier. Toutes les polices de la ville d`Abidjan arrivent sur les lieux. Elles prennent les auteurs la main dans le sac. Elles constatent le matériel saccagé, le siège mis sens dessus dessous. Un vrai cas de flagrant délit, vécu en direct. Le procureur de la République Tchimou, comme tous les Ivoiriens, a suivi l`affaire, mais ne s`en n`est point autosaisi. La direction de " Le Nouveau Réveil " a porté plainte au commissariat du 12ème arrondissement de Cocody. C`est à nous, plaignants, qu`on demande d`aller remettre la convocation à nos agresseurs. A l`allure où vont les choses, on craint fort que le dossier ne soit classé sans suite.
II- Nos sentiments
Le premier sentiment qui se dégage est que le journaliste en Côte d`Ivoire est un citoyen sans droit aux yeux de la justice. Il est pratiquement un sous homme, un paria à qui on peut faire subir toutes sortes d`humiliations. En notre connaissance, le procureur de la République, Tchimou, ne tient pas le journaliste ivoirien en grande estime, encore moins il ne le respecte, s`il ne le méprise tout simplement.
Le second sentiment, éprouvé par les faits, est que la presse, et, particulièrement, " Le Nouveau Réveil " est victime d`un harcèlement juridique qui ne dit pas son nom de la part du procureur de la République. Il serait fastidieux d`énumérer tous les cas où ce journal a été convoqué devant les tribunaux. Heureusement, chaque fois, " Le Nouveau Réveil " a fait preuve de son professionnalisme et s`en sort bien. Sinon, il y a longtemps que ce groupe de presse aurait disparu des bacs à journaux. Malheureusement, la série noire continue, le harcèlement continue avec cette autre convocation, à la police criminelle, hier, jeudi 11 février 2010. C`est pourquoi, la direction de " Le Nouveau Réveil " voudrait prendre à témoin :
-Le ministre de la Communication
-Le ministre de la Justice et des droits de l`homme
-Les organes de régulation et d`auto régulation de la presse
-Les organismes de défense des droits de l`homme
-Reporters sans frontières
-L`Onuci
- La Commission nationale des droits de l`homme
De ce que la pression qu`exerce le procureur de la République sur la presse ne favorise pas un travail harmonieux de l`esprit. Par conséquent, le harcèlement de la justice ivoirienne à l`encontre du journal " Le Nouveau Réveil " constitue une entrave à la liberté de la presse.
Le " Nouveau Réveil " souhaite, à l`avenir, que le procureur de la République, Raymond Tchimou, ne traite pas le journaliste comme un citoyen de seconde zone et que la justice de la Côte d`Ivoire, ne soit pas une justice de deux poids, deux mesures pour le bonheur du peuple ivoirien. Alors vivement, que nos bourreaux à la Maca depuis septembre 2003 soient enfin jugés et que nos agresseurs, étudiants (?) de l`Unesci, d`octobre 2009 répondent de leurs actes devant les tribunaux. Autrement, nous continuerons de désespérer de la justice de notre pays.
Denis Kah Zion