La Côte d’Ivoire connaît de nos jours des vertes et des pas mûres au niveau de la fourniture d’électricité. Depuis le début du mois de février, les populations et les entreprises sont soumises à un programme de délestage. Les villes de l’intérieur sont gravement touchées et des coupures sont enregistrées aussi à Abidjan.
Mais comment en sommes-nous arrivés là ?
L’ère Houphouët-Boigny
Le président Houphouët-Boigny, à l’époque, avait doté la Côte d’Ivoire de barrages hydroélectriques et de centrales pour la fourniture d’électricité. C’est ainsi qu’ont été construits les barrages d’Ayamé 1 (1959), Ayamé 2 (1965), Kossou (1972), Taabo (1979), Buyo (1980) et Fayé dans la région de San Pedro (1983). Au total, 60 % de l'électricité consommée était fournie par les six barrages hydroélectriques. Mais c’était sans compter avec les conditions climatiques. En 1984, la Côte d’Ivoire est confrontée à une grande sècheresse qui assèche les barrages. Bonjour alors les délestages ! Mais le Président Houphouët-Boigny ne perd pas de temps. Conscient de l’importance de l’électricité pour un pays, il diligente des études et projets afin de savoir ce qui peut venir en appoint aux barrages hydroélectriques. La parade est toute trouvée. Il faut rapidement mettre en place une centrale thermique. C’est ce qui est fait. Et en 1984, la Centrale thermique de Vridi est inaugurée avec une turbine à gaz. En 1985, une autre turbine est ajoutée. Après le décès du premier président de la Côte d’Ivoire, son successeur Henri Konan Bédié, arrivé en 1993 au pouvoir, voyant le bien-fondé de l’œuvre de son prédécesseur ne met pas en veilleuse ses projets. Une troisième turbine est alors inaugurée en 1997. Mais avant, Le 20 juillet 1994, une convention d’une durée de 19 ans a été signée entre l’Etat de Côte d’Ivoire et la CIPREL (Compagnie ivoirienne de production d’électricité), en vue de la construction de l’exploitation et du transfert de propriété d’une centrale thermique de production d’électricité. La première phase de ce projet s’est achevée avec la mise en service de trois groupes thermiques de 33 MW, le 1er mars 1995. La deuxième phase a permis de mettre en production un groupe thermique de 111 MW, le 15 juin 1997. Mieux, dans le cadre du programme de développement durable de la Côte d'Ivoire, le gouvernement ivoirien décide de faire réaliser en 1997, la Centrale Thermique d'Azito pour les raisons principales suivantes : Répondre à la forte croissance de la demande d'énergie électrique en Côte d'Ivoire ; Utiliser le gaz naturel national dont les récentes découvertes assurent l'indépendance énergétique de la Côte d'Ivoire ; Faire de la Côte d'Ivoire la principale nation exportatrice d'électricité en Afrique de l'Ouest. Deux années plus tard, Henri Konan Bédié inaugure la centrale thermique d’Azito. La première turbine a été inaugurée en janvier 1999 et la seconde a été mise en service en février 2000.
Arrivée du Fpi au pouvoir
Au moment où le Fpi (Front populaire ivoirien) arrive au pouvoir, les besoins d’électricité pour le pays sont encore importants, puisque le taux démographique ne fait que s’accroître. Et par ricochet la consommation en électricité. De source proche du ministère des Mines et de l’Energie, l’on apprend que la Compagnie ivoirienne d’électricité a attiré l’attention de la tutelle sur la nécessité de poursuivre les investissements dans le secteur qui est déficitaire. Information confirmée par un membre du cabinet du ministre des Mines et de l’Energie. Celui-ci, gardant l’anonymat, nous explique que la Cie a évoqué la nécessité de construire un barrage hydroélectrique à Soubré et l’augmentation de la capacité de certaines centrales thermiques. Cette compagnie, selon notre source, a fait savoir que depuis 1999, le parc d’abonnés a connu un accroissement de plus de 50%. Depuis cette date, rien n’a été fait car les dernières constructions datent de plus de 10 ans. Le Fpi, au pouvoir depuis 2000, n’a rien fait concrètement alors qu’il savait qu’au moment de son arrivée, il y avait déjà un déficit de 17 Mégawatts qu’il aurait pu combler par des investissements. Aujourd’hui, par manque d’anticipation et de planification, la Côte d’Ivoire accuse un déficit de 150 mégawatts. La centrale thermique de Ciprel III, mise sur pied dare-dare n’arrive pas à combler le gap. Et cela s’apparente à une goutte d’eau dans la mer. Quant à la production de gaz, elle s’avère insuffisante pour faire face aux problèmes inhérents au secteur surtout que les barrages sont aujourd’hui impuissants. Constat : A contrario des présidents Houphouët-Boigny et Henri Konan Bédié qui avaient pris le taureau par les cornes, la gestion du régime Fpi n’a pas eu cette célérité dans la réaction. Toute chose qui plonge aujourd’hui la Côte d’Ivoire dans le noir.
Jean Eric ADINGRA
Mais comment en sommes-nous arrivés là ?
L’ère Houphouët-Boigny
Le président Houphouët-Boigny, à l’époque, avait doté la Côte d’Ivoire de barrages hydroélectriques et de centrales pour la fourniture d’électricité. C’est ainsi qu’ont été construits les barrages d’Ayamé 1 (1959), Ayamé 2 (1965), Kossou (1972), Taabo (1979), Buyo (1980) et Fayé dans la région de San Pedro (1983). Au total, 60 % de l'électricité consommée était fournie par les six barrages hydroélectriques. Mais c’était sans compter avec les conditions climatiques. En 1984, la Côte d’Ivoire est confrontée à une grande sècheresse qui assèche les barrages. Bonjour alors les délestages ! Mais le Président Houphouët-Boigny ne perd pas de temps. Conscient de l’importance de l’électricité pour un pays, il diligente des études et projets afin de savoir ce qui peut venir en appoint aux barrages hydroélectriques. La parade est toute trouvée. Il faut rapidement mettre en place une centrale thermique. C’est ce qui est fait. Et en 1984, la Centrale thermique de Vridi est inaugurée avec une turbine à gaz. En 1985, une autre turbine est ajoutée. Après le décès du premier président de la Côte d’Ivoire, son successeur Henri Konan Bédié, arrivé en 1993 au pouvoir, voyant le bien-fondé de l’œuvre de son prédécesseur ne met pas en veilleuse ses projets. Une troisième turbine est alors inaugurée en 1997. Mais avant, Le 20 juillet 1994, une convention d’une durée de 19 ans a été signée entre l’Etat de Côte d’Ivoire et la CIPREL (Compagnie ivoirienne de production d’électricité), en vue de la construction de l’exploitation et du transfert de propriété d’une centrale thermique de production d’électricité. La première phase de ce projet s’est achevée avec la mise en service de trois groupes thermiques de 33 MW, le 1er mars 1995. La deuxième phase a permis de mettre en production un groupe thermique de 111 MW, le 15 juin 1997. Mieux, dans le cadre du programme de développement durable de la Côte d'Ivoire, le gouvernement ivoirien décide de faire réaliser en 1997, la Centrale Thermique d'Azito pour les raisons principales suivantes : Répondre à la forte croissance de la demande d'énergie électrique en Côte d'Ivoire ; Utiliser le gaz naturel national dont les récentes découvertes assurent l'indépendance énergétique de la Côte d'Ivoire ; Faire de la Côte d'Ivoire la principale nation exportatrice d'électricité en Afrique de l'Ouest. Deux années plus tard, Henri Konan Bédié inaugure la centrale thermique d’Azito. La première turbine a été inaugurée en janvier 1999 et la seconde a été mise en service en février 2000.
Arrivée du Fpi au pouvoir
Au moment où le Fpi (Front populaire ivoirien) arrive au pouvoir, les besoins d’électricité pour le pays sont encore importants, puisque le taux démographique ne fait que s’accroître. Et par ricochet la consommation en électricité. De source proche du ministère des Mines et de l’Energie, l’on apprend que la Compagnie ivoirienne d’électricité a attiré l’attention de la tutelle sur la nécessité de poursuivre les investissements dans le secteur qui est déficitaire. Information confirmée par un membre du cabinet du ministre des Mines et de l’Energie. Celui-ci, gardant l’anonymat, nous explique que la Cie a évoqué la nécessité de construire un barrage hydroélectrique à Soubré et l’augmentation de la capacité de certaines centrales thermiques. Cette compagnie, selon notre source, a fait savoir que depuis 1999, le parc d’abonnés a connu un accroissement de plus de 50%. Depuis cette date, rien n’a été fait car les dernières constructions datent de plus de 10 ans. Le Fpi, au pouvoir depuis 2000, n’a rien fait concrètement alors qu’il savait qu’au moment de son arrivée, il y avait déjà un déficit de 17 Mégawatts qu’il aurait pu combler par des investissements. Aujourd’hui, par manque d’anticipation et de planification, la Côte d’Ivoire accuse un déficit de 150 mégawatts. La centrale thermique de Ciprel III, mise sur pied dare-dare n’arrive pas à combler le gap. Et cela s’apparente à une goutte d’eau dans la mer. Quant à la production de gaz, elle s’avère insuffisante pour faire face aux problèmes inhérents au secteur surtout que les barrages sont aujourd’hui impuissants. Constat : A contrario des présidents Houphouët-Boigny et Henri Konan Bédié qui avaient pris le taureau par les cornes, la gestion du régime Fpi n’a pas eu cette célérité dans la réaction. Toute chose qui plonge aujourd’hui la Côte d’Ivoire dans le noir.
Jean Eric ADINGRA