En 1992. Les opposants sont dans la rue. Ils réclament des sanctions contre les auteurs de la descente policière à la citée universitaire de Yopougon. Le pouvoir dresse sa machine de répression. Au Plateau, le quartier des affaires, les affrontements avec la police donnent lieu à des courses poursuites et des bastonnades. Il y aura des arrestations et des blessés. Ce jour du 18 février 1992 reste pour les organisateurs de la marche, à leur tête un certain Laurent Gbagbo, le sommet du combat pour la démocratie. Et le symbole achevé de l’arbitraire des pouvoirs en place. En octobre 2000, huit ans à peine après ce haut fait, les gros bonnet de l’opposition d’alors sont aux affaires. Le jour même où le groupe à Laurent Gbagbo le leader de ce monde affirme son pouvoir à l’issue d’une lutte à mort contre le général Guéï Robert, les ivoiriens abasourdis découvrent un charnier de quelque cinquante sept morts dans les environs de la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan. Ce sera le début de plusieurs années de cauchemar. Les arrestations arbitraires, les dispersions violentes des manifestations pacifiques, seront la face la plus humaine du pouvoir de ceux qui hier ont marché pour condamner la condamnable descente de soldats dans une résidence universitaire. Quand arrive le 19 septembre 2010, les ivoiriens et les autres populations vivant dans le pays auront droit à des actes qu’ils ne croyaient exister que dans les films de guerre ou d’horreur. Les escadrons de la mort qui arrivent en plein couvre feu. Enlèvent les individus, personnalités politiques, opérateurs économiques, citoyens ordinaires…qui sont retrouvées le lendemain dans des baffons on les bords de route sans vie. La discrimination et l’impunité ont été promues au rang de valeurs nationales. Des détails qui éclairent la solennité qu’il faut donner à la célébration du 18 février. N’est ce pas messiers de la refondation ?
D. Al Seni
D. Al Seni