Paroisse Saint-Ambroise : Les fidèles portent leurs “habits” de carême

A la queue leu leu, les fidèles avancent calmement. Ils forment plusieurs rangs et se dirigent vers les animateurs de la paroisse Saint-Ambroise Ma Vigne d’ Angré, 7ème tranche. Les officiants apposent une marque de croix, faite de cendre de rameaux, sur le front des fidèles à leur passage, tour à tour. Ces rameaux calcinés sont le signe du triomphe de Jésus, reconnu par le peuple comme sauveur. Cette poudre ramène aussi à la passion du souverain sacrificateur. A l’imposition, les animateurs ajoutent : « tu es poussière et tu retourneras poussière ». Histoire de rappeler que tout sur terre est cendre, vanité. C’est le début des quarante jours de pénitence que recommande l’Eglise catholique. Il est 13h 10mn. Le soleil est au zénith ce mercredi des cendres. Plus de mille chrétiens sont présents. Au petit matin déjà, des centaines de pénitents avaient pris d’assaut la demeure de Dieu pour le même rituel. Les proches des malades sont priés de passer dans la soirée pour porter à ceux-ci, la part de cendre qui leur est due. Dans son homélie de midi, peu avant l’imposition des cendres, le père Patrick-Aristide Bienguy explique le sens du jeûne. Il recommande ensuite la solitude, le silence et la soif. Selon lui, « il ne s’agit pas de prouver aux voisins que nous savons jeûner. Mais il s’agit plutôt de se séparer des vicissitudes, des calomnies. En un mot, c’est un temps de redécouverte et d’a­mour. Seuls doivent prévaloir la prière, le partage et la pénitence dans la vérité. Nous devons poser des actes concrets et préserver nos langues du mal ». N’drin Augustin, animateur des catéchumènes de 3ème année est cons­cient de sa responsabilité en cette période : «nous conseillons l’humilité aux apprenants. Qu’ils abandonnent la chair et qu’ils fassent une introspection, en cherchant la grâce du Seigneur». Annin Malgrace, sous directeur de la communication de l’Agence nationale de la salubrité urbaine, rencontré sur les lieux, s’adresse aux hommes politiques. « Que les chrétiens qui font la politique, se départissent des passions. Qu’ils ne tiennent pas des propos qui conduisent à la haine. Le pardon doit triompher», souhaite-t-il. Croyante, Béatrice Kouadio ne participe pas aux messes de la paroisse d’habitude. Cette secrétaire qui habite la Riviera, travaille dans les environs. Elle préfère alors la proximité pour reprendre le service à l’heure. Son vœu le plus ardent : «que la paix revienne dans le pays». Privations d’accord ! Mais, après cette période, que chacun rende témoignage de son « bonus vitae », l’acquis à conserver.

Nesmon De Laure (stagiaire)