La crise qui secoue le géant de l’automobile japonais Toyota n’épargnera pas le marché ivoirien. Selon le principal concessionnaire Cfao, certains modèles du constructeur très utilisés en Côte d’Ivoire, vont être rappelés pour contrôle de la pédale d’accélérateur.
Le marché de l’automobile en Côte d’Ivoire ne sera certainement pas épargné par la crise qui secoue le premier constructeur mondial. En effet, en raison des défaillances techniques constatées sur sa marque Prius, le géant japonais Toyota a rappelé dans le monde, 8,67 millions de véhicules, déjà livrés. La cause principale serait la fiabilité «douteuses » d’une pièce fournie par la société Cts, un sous-traitant du constructeur. Une toute petite pièce en plastique, placée sous la pédale d’accélérateur, qui se désagrège avec le temps et l’humidité. Conséquence, elle finit par empêcher la pédale de remonter lorsqu’on relâche l’accélérateur. Une défaillance qui a été à la base d’accidents graves dans certains pays comme les Etats-Unis. En quelques jours, le groupe a perdu un cinquième de sa valeur en Bourse.
150 véhicules concernés
Il a été critiqué de toutes parts au Japon et aux Etats-Unis, et semble promis à un plongeon durable de ses ventes en Amérique du Nord, son principal marché. A Abidjan, le concessionnaire Cfao, visiblement préoccupé par cette crise qui secoue la maison-mère, tente de rassurer tout de même ses clients locaux. «En ce qui concerne le modèle Prius qui alimente l’actualité, la Côte d’Ivoire n’est pas véritablement concernée. Parce qu’on n’a pas encore commencé la commercialisation d’un tel modèle à Abidjan», fait remarquer Léopold Gname, responsable Magasin pièce de rechange (Mpr) à Cidp-Toyota, filiale de Cfao. Mais par contre, poursuit-il, d’autres prototypes qui sont déjà sur le marché local, sont concernés par ces défauts techniques.
Toute chose qui a amené le concessionnaire à lancer une campagne de rappel qui touche au moins 150 véhicules composés des modèles Corolla plus nombreux (Zze 150 L et Zre 152 L), Avensis, Rav 4. «Ces modèles connaissent les mêmes défaillances techniques au niveau de la pédale tout comme les Prius. Ce n’est pas la première fois que cela arrive. Ce sont des accidents de parcours que d’autres constructeurs ont connus également. Mais, Toyota a pris toutes les dispositions pour corriger cela», argumente-t-il, ajoutant que tout nouveau véhicule effectue des essais, avant d’être mis en vente. Cependant, le rappel des modèles concernés n’est toujours pas aisé. «C’est à travers le contact téléphonique qu’on informe la majorité des automobilistes. Souvent, nombreux sont ceux qui estiment qu’ils ne peuvent pas mettre leur véhicule à notre disposition, à cause de la charge de travail. D’autres qui ont égaré leur portable ou changé de numéro, sont difficiles à retrouver. Ces problèmes rendent notre intervention délicate», soutient le responsable Mpr. Pourtant, la société met à la disposition des clients «une automobile de courtoisie» en cas de confirmation de défauts sur leur véhicule. De sorte que le client ait toujours un véhicule à sa portée pour mener ses activités en toute quiétude. Selon la procédure de contrôle de la pédale d’accélérateur, le concessionnaire ouvre un «Ordre de réparation» (Or) qui prend en compte la date d’arrivée du véhicule, l’identité du technicien, le kilométrage. Au niveau du mode opératoire, «il s’agira de vérifier si la pédale d’accélérateur n’entre pas en contact avec tout autre élément (tapis, objet environnant). Elle doit s’enfoncer facilement et revenir librement à sa position initiale. En appuyant et en relâchant à plusieurs reprises la pédale, il y a oui ou non la présence de point dur.» M. Gname soutient que les automobilistes doivent garder leur sérénité et prendre contact avec sa structure en cas d’anomalie observée sur leur véhicule.
Les assurances du constructeur
«Nous remettons tous les véhicules en l’état avant de les rendre à leur propriétaire», rassure-t-il. A l’en croire, Cfao qui couvre plusieurs pays de la sous-région et de l’Afrique (Mali, Gambie, Burkina, Tchad, Cameroun, …) va réviser 825 véhicules de marque Toyota dont 609 Corolla. Selon lui, certaines études sont faites au préalable par le constructeur, avant de lancer une nouvelle marque sur le marché. «Des analyses sont faites par Toyota au Japon sur le carburant que nos véhicules consomment ici. Des études sont faites sur notre climat. Donc c’est pour dire qu’avant l’arrivée du modèle Prius en Côte d’Ivoire, des dispositions seront prises pour une meilleure adaptation à notre environnement », souligne-t-il, précisant que si une telle marque est présente à Abidjan, ce sera certainement par le biais du marché des véhicules d’occasion. Et non celui des concessionnaires. Il faut noter que cette crise aura été un désastre en termes d’image de marque pour le géant de l’automobile nippon. Même si certains experts prédisent qu’il saura revenir en grâce. Fleuron de la marque, la Prius, qui a été le modèle le plus vendu au Japon l’an passé, offre aujourd’hui l’image d’un danger roulant. Le gouvernement japonais a confirmé avoir recensé cinq accidents de la circulation impliquant la voiture hybride. A chaque fois, les conducteurs se sont plaints du mauvais fonctionnement des freins. Cette annonce qui a contribué à érafler l’image de marque du constructeur japonais. Les ennuis de Toyota prennent aujourd’hui la tournure d’une affaire d’Etat, en raison du poids du constructeur dans le pays. L’automobile représente 17 % de l’emploi au Japon, où Toyota occupe la moitié du marché intérieur. Davantage assembleur que constructeur, le groupe est au centre d’une immense toile industrielle et commerciale, qui le relie à ses concessionnaires, ses équipementiers, aux aciéristes. Si les ventes de ces derniers ne souffrent pas encore, le temps se couvre à la Bourse de Tokyo pour tous les titres liés de près ou de loin à Toyota. Le constructeur pourra-t-il redorer très rapidement son image de marque ? Wait and see.
Leg : La marque Prius en raison d’une défaillance technique serait à l’origine de plusieurs accidents.
Cissé Cheick Ely
Le marché de l’automobile en Côte d’Ivoire ne sera certainement pas épargné par la crise qui secoue le premier constructeur mondial. En effet, en raison des défaillances techniques constatées sur sa marque Prius, le géant japonais Toyota a rappelé dans le monde, 8,67 millions de véhicules, déjà livrés. La cause principale serait la fiabilité «douteuses » d’une pièce fournie par la société Cts, un sous-traitant du constructeur. Une toute petite pièce en plastique, placée sous la pédale d’accélérateur, qui se désagrège avec le temps et l’humidité. Conséquence, elle finit par empêcher la pédale de remonter lorsqu’on relâche l’accélérateur. Une défaillance qui a été à la base d’accidents graves dans certains pays comme les Etats-Unis. En quelques jours, le groupe a perdu un cinquième de sa valeur en Bourse.
150 véhicules concernés
Il a été critiqué de toutes parts au Japon et aux Etats-Unis, et semble promis à un plongeon durable de ses ventes en Amérique du Nord, son principal marché. A Abidjan, le concessionnaire Cfao, visiblement préoccupé par cette crise qui secoue la maison-mère, tente de rassurer tout de même ses clients locaux. «En ce qui concerne le modèle Prius qui alimente l’actualité, la Côte d’Ivoire n’est pas véritablement concernée. Parce qu’on n’a pas encore commencé la commercialisation d’un tel modèle à Abidjan», fait remarquer Léopold Gname, responsable Magasin pièce de rechange (Mpr) à Cidp-Toyota, filiale de Cfao. Mais par contre, poursuit-il, d’autres prototypes qui sont déjà sur le marché local, sont concernés par ces défauts techniques.
Toute chose qui a amené le concessionnaire à lancer une campagne de rappel qui touche au moins 150 véhicules composés des modèles Corolla plus nombreux (Zze 150 L et Zre 152 L), Avensis, Rav 4. «Ces modèles connaissent les mêmes défaillances techniques au niveau de la pédale tout comme les Prius. Ce n’est pas la première fois que cela arrive. Ce sont des accidents de parcours que d’autres constructeurs ont connus également. Mais, Toyota a pris toutes les dispositions pour corriger cela», argumente-t-il, ajoutant que tout nouveau véhicule effectue des essais, avant d’être mis en vente. Cependant, le rappel des modèles concernés n’est toujours pas aisé. «C’est à travers le contact téléphonique qu’on informe la majorité des automobilistes. Souvent, nombreux sont ceux qui estiment qu’ils ne peuvent pas mettre leur véhicule à notre disposition, à cause de la charge de travail. D’autres qui ont égaré leur portable ou changé de numéro, sont difficiles à retrouver. Ces problèmes rendent notre intervention délicate», soutient le responsable Mpr. Pourtant, la société met à la disposition des clients «une automobile de courtoisie» en cas de confirmation de défauts sur leur véhicule. De sorte que le client ait toujours un véhicule à sa portée pour mener ses activités en toute quiétude. Selon la procédure de contrôle de la pédale d’accélérateur, le concessionnaire ouvre un «Ordre de réparation» (Or) qui prend en compte la date d’arrivée du véhicule, l’identité du technicien, le kilométrage. Au niveau du mode opératoire, «il s’agira de vérifier si la pédale d’accélérateur n’entre pas en contact avec tout autre élément (tapis, objet environnant). Elle doit s’enfoncer facilement et revenir librement à sa position initiale. En appuyant et en relâchant à plusieurs reprises la pédale, il y a oui ou non la présence de point dur.» M. Gname soutient que les automobilistes doivent garder leur sérénité et prendre contact avec sa structure en cas d’anomalie observée sur leur véhicule.
Les assurances du constructeur
«Nous remettons tous les véhicules en l’état avant de les rendre à leur propriétaire», rassure-t-il. A l’en croire, Cfao qui couvre plusieurs pays de la sous-région et de l’Afrique (Mali, Gambie, Burkina, Tchad, Cameroun, …) va réviser 825 véhicules de marque Toyota dont 609 Corolla. Selon lui, certaines études sont faites au préalable par le constructeur, avant de lancer une nouvelle marque sur le marché. «Des analyses sont faites par Toyota au Japon sur le carburant que nos véhicules consomment ici. Des études sont faites sur notre climat. Donc c’est pour dire qu’avant l’arrivée du modèle Prius en Côte d’Ivoire, des dispositions seront prises pour une meilleure adaptation à notre environnement », souligne-t-il, précisant que si une telle marque est présente à Abidjan, ce sera certainement par le biais du marché des véhicules d’occasion. Et non celui des concessionnaires. Il faut noter que cette crise aura été un désastre en termes d’image de marque pour le géant de l’automobile nippon. Même si certains experts prédisent qu’il saura revenir en grâce. Fleuron de la marque, la Prius, qui a été le modèle le plus vendu au Japon l’an passé, offre aujourd’hui l’image d’un danger roulant. Le gouvernement japonais a confirmé avoir recensé cinq accidents de la circulation impliquant la voiture hybride. A chaque fois, les conducteurs se sont plaints du mauvais fonctionnement des freins. Cette annonce qui a contribué à érafler l’image de marque du constructeur japonais. Les ennuis de Toyota prennent aujourd’hui la tournure d’une affaire d’Etat, en raison du poids du constructeur dans le pays. L’automobile représente 17 % de l’emploi au Japon, où Toyota occupe la moitié du marché intérieur. Davantage assembleur que constructeur, le groupe est au centre d’une immense toile industrielle et commerciale, qui le relie à ses concessionnaires, ses équipementiers, aux aciéristes. Si les ventes de ces derniers ne souffrent pas encore, le temps se couvre à la Bourse de Tokyo pour tous les titres liés de près ou de loin à Toyota. Le constructeur pourra-t-il redorer très rapidement son image de marque ? Wait and see.
Leg : La marque Prius en raison d’une défaillance technique serait à l’origine de plusieurs accidents.
Cissé Cheick Ely
