La marche sur le tribunal de première instance de Man est lourde de conséquence pour les populations. Le saccage du temple de Thémis qui a été suivi du déplacement du personnel judiciaire, a affecté certains fonctionnaires redéployés dans la zone qui craignent pour leur vie. Des rumeurs ont fait état de ce que certains directeurs régionaux et chefs de service auraient déjà quitté la ville. Pour rassurer les uns et les autres, le préfet de région, préfet du département de Man, Amani Yao Michel a initié des rencontres d'apaisement avec les différentes couches socioprofessionnelles de la ville. Aux directeurs régionaux et chefs de service exerçant dans la région, le gouverneur a demandé de rester sur place pour poursuivre leur mission. « La situation n'est pas aussi grave que ça. Nous devons rester pour rassurer les populations qui ont besoin de nous. Ne prenons pas la tangente », a-t-il recommandé avant d'assurer que les responsables en charge de sécurité avec à leur tête, le commandant Pierre Toualy Téa du Centre de commandement intégré (Cci) prendront des mesures sécuritaires adéquates pour éviter ce genres de situation. Le tribunal de Man qui a été saccagé le 5 février dernier est déclaré hors-circuit selon le préfet. Une source judiciaire fait état de ce qu'il pourrait être à nouveau délocalisé à Daloa. Cette source a indiqué qu'il sera difficile pour les ressortissants de Man de se faire établir des documents au tribunal de Daloa. Les magistrats n'ayant pas digéré ce que leurs confrères ont subi dans la capitale des 18 Montagnes. Le directeur régional de la production animale, M. Koutouan, a indiqué au préfet que : « s'il n'y a pas de justice dans une région, c'est qu'il n'y a pas de liberté et sans liberté, nul ne saurait exercer correctement. Alors, si rien n'est fait pour nous rassurer, nous serons obligés de partir », a-t-il prévenu. Les directeurs régionaux et chefs de service ont par ailleurs assuré qu'ils sont tous à leurs postes. Ceux qui sont absents sont en voyage, certains pour des raisons professionnelles, pour d'autres, des raisons familiales. De son côté, le directeur régional des impôts, Django Foussény estime qu'il est en mission pour l'Etat de Côte d'Ivoire et n'entend pas quitter la ville de si tôt. « Si je dois partir, c'est que c'est par décision de ma hiérarchie. En venant en zone Centre-Nord-Ouest (CNO), nous savions que nous pouvions de temps en temps rencontrer des difficultés », a-t-il souligné. Le collaborateur de Lambert Feh Kessé a par ailleurs demandé à ses collaborateurs de rester sur place, car, dit-il, le redéploiement de l'administration est un pan de la mise en œuvre de l'Accord politique de Ouagadougou censé ramener la paix définitive en Côte d'Ivoire.
Kindo Oussény à Man
Kindo Oussény à Man