Pourquoi on ne casse pas à Odienné

Depuis la dissolution du gouvernement et de la Cei par le président de la République, les militants du Rhdp du Denguélé ont marché pour protester. Odienné a donné le ton le jeudi 18 février avec près d'un millier de manifestants dans les rues. Le samedi 20, ce sont les militants de Minignan qui ont manifesté. Toutes ces manifestations se sont déroulées dans le calme. Les marcheurs ont remis, au terme de leurs manifestations, leur motion de protestation aux autorités administratives dans la discipline. Aucune manifestation n'a été enregistrée ce lundi dans les rues de la capitale du Denguélé. Si le Denguélé a été épargné des violences qu'on a pu constater ailleurs, cela est indubitablement à l'actif des autorités traditionnelles et politiques de la ville. Un communiqué du chef de canton à la radio locale, Radio Denguélé, a en effet sensibilisé les Odiennéka contre toute forme de violence. Les chefs religieux ont appelé les populations à ne rien faire qui puisse mettre à mal les infrastructures de la ville. « Ce qui se passe dans les autres villes, s'est déjà produit chez nous et nous ne voulons plus retomber dans ces erreurs. Nous avons donc appelé nos enfants à ne pas se tromper de combat et ils ont compris », affirme l'un des sages de la ville. Rappelons qu'en 1995, lors du boycott actif lancé par le front républicain, les manifestants avaient incendié la préfecture avec une vingtaine de véhicules.

Tenin Bè Ousmane à Odienné