Comme dans les autres villes du pays, les relations sexuelles entre enseignants et élèves sont une réalité à Gagnoa. Seulement, les personnes concernées avouent difficilement leurs liaisons.
Difficile de rencontrer aujourd'hui un enseignant qui reconnaît entretenir des relations coupables avec une élève. Un tour dans les établissements secondaires de Gagnoa permet de constater que les langues se délient difficilement à ce sujet. « C'est interdit, personne n'osera se dénoncer » prévient K.S, enseignant dans l'un des lycées. Mais, les comportements entre élèves et professeurs trahissent le secret. Un exemple. Il est 10 heures. La cour de recréation grouille de monde. Par affinité, élèves et professeurs se regroupent à l'ombre des arbres. Une élève en provenance du bâtiment du second cycle s'approche, fait discrètement signe à l'un des professeurs. Ce dernier la rejoint. Après s'être murmuré quelques mots, l'enseignant enregistre un numéro dans son téléphone portable, puis ils se séparent. Vient-il de prendre un rendez-vous amoureux ? La question reste posée. Une source bien introduite révèle que des enseignants font « ça » avec leurs élèves. « C'est surtout pendant la période des calculs de moyennes que ce phénomène est courant. Dans le but d'avoir une bonne moyenne dans une discipline, les filles n'hésitent pas à faire des yeux doux aux professeurs concernés», dévoile la même source. Ceux qui ont voulu partager leurs expériences en la matière, ont précisé qu'ils ont mis fin à cette pratique depuis belle lurette. D.S.S, enseignant, raconte : « quand j'étais stagiaire dans une ville du centre, j'entretenais des relations avec une de mes élèves de 4ème. Tout allait bien entre nous jusqu'au jour où je l'ai surprise dans la chambre d'un autre stagiaire comme moi, à une heure très tardive de la nuit. Dès cet instant, nous avons rompu. Aujourd'hui, je ne suis plus dans ces choses-là ». La plupart des enseignants interrogés désignent les professeurs stagiaires comme ceux des leurs qui sortent avec les élèves. Dans un autre établissement, nous avons appris l'histoire d'un stagiaire qui, pendant l'année scolaire dernière, a attribué une moyenne de 19 /20 à une élève de 6ème qui n'en valait pas tant. Les professeurs de la même discipline ont exigé une réévaluation de l'élève en question. Et là, ils se sont rendu compte que le niveau de la jeune fille n'était pas à la hauteur de la moyenne décernée. Le droit de cuissage est mis à nu. Accusés, les professeurs stagiaires déclinent toute responsabilité. «Nous sommes tellement préoccupés par notre examen de titularisation en fin d'année que nous n'avons pas le temps de regarder les filles fussent-elles des fées », se déculpabilise l'un deux, avant d'accuser à son tour : « ce sont les professeurs titulaires qui sortent avec les élèves parce qu'étant salariés ils ont les moyens d'entretenir ces filles-là ». Devant ces accusations mutuelles, des élèves ont été approchées pour trancher. Mais elles ont toutes juré que, « la seule relation qui existe entre eux est une relation d'enseignant à enseigné. Pas plus, ni moins ». En réalité, qu'ils soient professeurs titulaires, stagiaires, et même personnel administratif, tous « gèrent » leurs élèves en catimini. Malheur à celui qui se fera prendre !
Alain Kpapo, correspondant
Difficile de rencontrer aujourd'hui un enseignant qui reconnaît entretenir des relations coupables avec une élève. Un tour dans les établissements secondaires de Gagnoa permet de constater que les langues se délient difficilement à ce sujet. « C'est interdit, personne n'osera se dénoncer » prévient K.S, enseignant dans l'un des lycées. Mais, les comportements entre élèves et professeurs trahissent le secret. Un exemple. Il est 10 heures. La cour de recréation grouille de monde. Par affinité, élèves et professeurs se regroupent à l'ombre des arbres. Une élève en provenance du bâtiment du second cycle s'approche, fait discrètement signe à l'un des professeurs. Ce dernier la rejoint. Après s'être murmuré quelques mots, l'enseignant enregistre un numéro dans son téléphone portable, puis ils se séparent. Vient-il de prendre un rendez-vous amoureux ? La question reste posée. Une source bien introduite révèle que des enseignants font « ça » avec leurs élèves. « C'est surtout pendant la période des calculs de moyennes que ce phénomène est courant. Dans le but d'avoir une bonne moyenne dans une discipline, les filles n'hésitent pas à faire des yeux doux aux professeurs concernés», dévoile la même source. Ceux qui ont voulu partager leurs expériences en la matière, ont précisé qu'ils ont mis fin à cette pratique depuis belle lurette. D.S.S, enseignant, raconte : « quand j'étais stagiaire dans une ville du centre, j'entretenais des relations avec une de mes élèves de 4ème. Tout allait bien entre nous jusqu'au jour où je l'ai surprise dans la chambre d'un autre stagiaire comme moi, à une heure très tardive de la nuit. Dès cet instant, nous avons rompu. Aujourd'hui, je ne suis plus dans ces choses-là ». La plupart des enseignants interrogés désignent les professeurs stagiaires comme ceux des leurs qui sortent avec les élèves. Dans un autre établissement, nous avons appris l'histoire d'un stagiaire qui, pendant l'année scolaire dernière, a attribué une moyenne de 19 /20 à une élève de 6ème qui n'en valait pas tant. Les professeurs de la même discipline ont exigé une réévaluation de l'élève en question. Et là, ils se sont rendu compte que le niveau de la jeune fille n'était pas à la hauteur de la moyenne décernée. Le droit de cuissage est mis à nu. Accusés, les professeurs stagiaires déclinent toute responsabilité. «Nous sommes tellement préoccupés par notre examen de titularisation en fin d'année que nous n'avons pas le temps de regarder les filles fussent-elles des fées », se déculpabilise l'un deux, avant d'accuser à son tour : « ce sont les professeurs titulaires qui sortent avec les élèves parce qu'étant salariés ils ont les moyens d'entretenir ces filles-là ». Devant ces accusations mutuelles, des élèves ont été approchées pour trancher. Mais elles ont toutes juré que, « la seule relation qui existe entre eux est une relation d'enseignant à enseigné. Pas plus, ni moins ». En réalité, qu'ils soient professeurs titulaires, stagiaires, et même personnel administratif, tous « gèrent » leurs élèves en catimini. Malheur à celui qui se fera prendre !
Alain Kpapo, correspondant