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Faits Divers Publié le jeudi 25 février 2010 | Nord-Sud

Port-Bouët : Un réseau de cambrioleurs démonte les câbles électriques du Cnra

Même au prix de leur vie, les larrons ne lâchent pas leur butin. L'appât du gain prend le dessus sur tout. Ainsi, une bande organisée de malfrats dérobe à tout va et régulièrement les installations électriques du Centre national de recherches agronomiques société (Cnra) au bloc 500 à proximité de Mafibilé 2 dans la commune de Port-Bouët. Selon Dr. Allou Kouassi, directeur de la station Cnra, les actes de pillages des biens étaient récurrents. « Nous sommes confrontés à plusieurs cas de vol de câbles électriques. Cette situation plonge tout le village dans le noir. Aussi, au niveau de la pépinière, l'installation d'irrigation avec les tuyaux ont été entièrement pillés », déporte-t-il car le préjudice est énorme pour son centre. Les pertes se chiffrent à plusieurs millions Fcfa. Le premier responsable de cette station de recherches agronomiques indique que le dernier cas de vol remonte au 12 février. Ce jour-là, les truands emportent la motopompe servant à l'irrigation des plans de la structure. « Nous étions donc à bout. Tenez, ces individus ont dérobé tous les paratonnerres installés sur les poteaux électriques. Pour arrêter les criminels nous avons mis en place une stratégie de surveillance avec tout le personnel. C'est ce système de sécurité interne qui a permis d'épingler les larrons », affirme Dr. Allou en ajoutant qu'il s'agit d'un réseau bien organisé. Le système de sécurité comme un piège s'est refermé sur Fatiga Lamine, vigile chez Sca sécurité, chargé de la surveillance de l'antenne de relais de la compagnie de téléphonie mobile (Mtn) et Bodio Hié Jean-Marc qui se dit commerçant de chaussures. « Nous les avons appréhendés le 1er février à 16 heures », précise le directeur de la station Cnra lors de son audition à la brigade de gendarmerie de Port-Bouet. Les mis en cause ne reconnaissent les faits. Selon Jean-Marc, le jour de son interpellation, il dormait tranquillement dans son campement à Dibykro lorsqu'il a été tiré de son sommeil à 1 heure par une équipe de patrouille du Cnra. « Elle m'a fait entendre que les traces de mes chaussures Ringers ont été repérées du lieu de vol jusqu'à devant ma porte. Ce qui est faux puisque ce jour-là j'étais dans un maquis à Mafiosi, tenu par une dame togolaise. Je ne suis pas mêlé à cette affaire de vol de câbles électriques », se défend-il en y voyant plutôt de la manipulation des villageois derrière. Pour le second prévenu, Fatiga Lamine, il n'a rien à voir dans cette histoire car se justifie-t-il, mon crime c'est d'avoir posé des questions à l'équipe de patrouille sur les raisons de leur présence à une heure si tardive. « Je ne me reproche rien », soutient-il devant les gendarmes. Les déclarations des accusés sont battues en brèche par les témoignages du personnel de la Cnra. Guy Djibril, assistant chef du personnel affirme qu'en accord avec la hiérarchie des patrouilles étaient organisées pour freiner les cas récurrents de vol de leurs installations. « Les villageois ont été aussi des victimes. Notre équipe de surveillance en étroite collaboration avec ceux-ci a réussi à prendre ces individus », déclare-t-il en faisant l'inventaire des biens dérobés par la bande. « Les prévenus doivent répondre de leurs actes devant les juridictions compétentes afin de décourager tout autre aventurier dans ce genre de pratiques malhonnêtes », insiste-t-il. Présentés à la barre au tribunal des flagrants délits du Plateau, Jean Marc et son complice seront libérés au bénéfice du doute.

Ouattara Moussa
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