Les habitants d’Angré apprennent depuis trois semaines à vivre sans eau. Coupures intempestives d’eau obligent.
Comment les habitants vivent sans eau
Aka Noëlle, résidente à la Star 11, les traits creusés par la fatigue, attend depuis une heure sous un soleil de plomb, que l’eau vienne dans le robinet de fortune du quartier. « Je n’en peux plus. Depuis trois semaines exactement, on coupe l’eau de 8h à 18h 30 parfois 22heures. On ne peut pas se laver, ne serait-ce que le visage, on ne peut pas faire la cuisine», se plaint-elle. Propos corroborés par Zamblé Félix, habitant également à la Star 11 qui ne cache pas son indignation. « On coupe l’eau et on coupe le courant. On ne peut même pas se laver pour se rendre au travail. On ne peut pas nous demander de travailler dans de telles conditions. On ne peut pas boire de l’eau avec la chaleur qu’il y a ces derniers temps. Si cela continue, on va manifester même si c’est au prix de notre vie », a clamé celui-ci. Si les populations de la Star 11 sont excédées face aux coupures d’eau, celle de la Star 10 se sont résignés à leur sort. Depuis trois semaines, aucune goutte d’eau ne coule de leurs robinets. « Cela fait trois semaines qu’on est privé d’eau. Au début, on avait cru à une simple coupure d’eau qui allait durer jusqu’à 22h. Mais jusqu’à aujourd’hui, pas une seule goutte d’eau dans le robinet. De plus, je viens de recevoir la facture d’eau qui s’élève à 7.000 Fcfa. C’est incompréhensible, explique désabusée Koffi Marie-Laure, une résidente de la cité. Clarisse N’guré, une autre résidente ne cache pas son mécontentement. « C’est une situation très pénible. L’eau est source de vie et depuis trois semaines, on est privé d’eau. On ne vit plus, on survit », déplore-t-elle. A Belleville (Abobo) tout comme à Marcory sans fil, ce sont les mêmes tracasseries. «On ne dort que d’un œil. Parce que si vous ratez l’heure d’arriver de cette denrée rare, vous n’aurez que vous yeux pour pleurer. Aujourd’hui, on a rarement le droit de prendre deux bains par jour. Mais au moins, nous nous arrangeons pour ne pas manquer d’eau à boire », soutient C. Sinaly, habitant d’Abobo- Belleville.
L’enfer des habitants
Face à cette situation qui dure depuis maintenant plus de 3 mois pour les habitants d’Angré, 6 mois pour ceux de Belleville et Marcory sans fil, ils ont décidé de prendre leur destin en main. « Aujourd’hui, vous ne verrez pas une cour sans fûts. Tout comme dans les campements, nous détenons ces fûts afin de nous faire des réserves en eau », explique Bah A. de Marcory Sans Fil. Chez Tanoh, on a décidé de recourir à des moyens précaires. « Avec la maisonnée, on est obligé parfois de veiller pour attendre l’eau afin de remplir les seaux et les bouteilles. Quand tu as raté l’heure de la venue, c’est difficile après, il faut attendre le lendemain à la même heure. Il faut acheter de l’eau avec les jeunes qui sont au bas de l’immeuble qui vendent une petite bouteille d’eau à 100 Fcfa. Ceux-ci sont gênants parfois parce qu’ils se querellent tard la nuit, quelquefois à 1 h du matin, sur l’eau empêchant les gens de dormir. C’est une situation difficile car il faut gérer l’eau qu’on a et c’est pénible pour moi qui ai un bébé », explique-t-elle. Koffi Marie-Laure, de la Star 10, explique que c’est l’aide des parents et des amis qui leur permet de survivre. « Pour se laver et préparer, on prend de l’eau chez des parents et des amis. Pour boire, on achète de l’eau minérale. Mais certaines fois, on va acheter de l’eau au terminus dans les barriques et les fûts. C’est pénible, car parfois on de fausses alertes de venue d’eau et on veille pour attendre. Mais aucune goutte d’eau ne vient», regrette cette dernière. Clarisse N. elle, explique qu’elle va souvent prendre de l’eau à Abobo. « Ma sœur et moi allions prendre de l’eau à Abobo dans les grands bidons. C’est une situation inimaginable. On va souvent prendre de l’eau vers Victor Lobad, c’est mieux de chercher de l’eau soi-même que de payer une barrique à 500 Fcfa. Pis, ces vendeurs d’eau ne sont pas présents tous les jours», fustige cette dernière.
Napargalè Marie
Légende : Les populations vivent un véritable calvaire avec les coupures d’eau.
Encadré : «De nouveaux forages sont nécessaires», selon la Sodeci.
Les habitants d’Angré doivent prendre leur mal en patience. Selon une source proche du service de communication de cette structure, il faut la construction de nouveaux forages. «Au niveau de la zone d’Angré, il y a un château qui a été construit. Mais cet ouvrage a besoin d’eau pour fonctionner. Il faut donc de nouveaux ouvrages pouvant permettre d’alimenter toutes ces populations parce que l’extension de ce quartier n’était pas prévue lors des premiers ouvrages. De sorte que les tuyaux préalablement installés ne permettent pas aujourd’hui de satisfaire les besoins de toute cette population aujourd’hui. Et malheureusement à cela s’ajoute le délestage», explique la source. Malheureusement, la mise en œuvre de ces forages semble ne pas être à l’ordre du jour. «C’est une question d’investissement, et cela est du rôle de l’Etat. C’est l’Etat qui décide et qui trouve les moyens. La Sodeci ne fait qu’exploiter ce qui est mis à sa disposition», soutient la source. Concernant les populations d’Abobo-Belleville et de Marcory Sans Fil, le problème semble plus complexe. Ce ne sont pas des quartiers viabilisés. «Les populations essaient de s’alimenter en eaux comme elles peuvent. Leur problème n’est pas du ressort de la Sodeci», clarifie-t-elle.
T.Y
Comment les habitants vivent sans eau
Aka Noëlle, résidente à la Star 11, les traits creusés par la fatigue, attend depuis une heure sous un soleil de plomb, que l’eau vienne dans le robinet de fortune du quartier. « Je n’en peux plus. Depuis trois semaines exactement, on coupe l’eau de 8h à 18h 30 parfois 22heures. On ne peut pas se laver, ne serait-ce que le visage, on ne peut pas faire la cuisine», se plaint-elle. Propos corroborés par Zamblé Félix, habitant également à la Star 11 qui ne cache pas son indignation. « On coupe l’eau et on coupe le courant. On ne peut même pas se laver pour se rendre au travail. On ne peut pas nous demander de travailler dans de telles conditions. On ne peut pas boire de l’eau avec la chaleur qu’il y a ces derniers temps. Si cela continue, on va manifester même si c’est au prix de notre vie », a clamé celui-ci. Si les populations de la Star 11 sont excédées face aux coupures d’eau, celle de la Star 10 se sont résignés à leur sort. Depuis trois semaines, aucune goutte d’eau ne coule de leurs robinets. « Cela fait trois semaines qu’on est privé d’eau. Au début, on avait cru à une simple coupure d’eau qui allait durer jusqu’à 22h. Mais jusqu’à aujourd’hui, pas une seule goutte d’eau dans le robinet. De plus, je viens de recevoir la facture d’eau qui s’élève à 7.000 Fcfa. C’est incompréhensible, explique désabusée Koffi Marie-Laure, une résidente de la cité. Clarisse N’guré, une autre résidente ne cache pas son mécontentement. « C’est une situation très pénible. L’eau est source de vie et depuis trois semaines, on est privé d’eau. On ne vit plus, on survit », déplore-t-elle. A Belleville (Abobo) tout comme à Marcory sans fil, ce sont les mêmes tracasseries. «On ne dort que d’un œil. Parce que si vous ratez l’heure d’arriver de cette denrée rare, vous n’aurez que vous yeux pour pleurer. Aujourd’hui, on a rarement le droit de prendre deux bains par jour. Mais au moins, nous nous arrangeons pour ne pas manquer d’eau à boire », soutient C. Sinaly, habitant d’Abobo- Belleville.
L’enfer des habitants
Face à cette situation qui dure depuis maintenant plus de 3 mois pour les habitants d’Angré, 6 mois pour ceux de Belleville et Marcory sans fil, ils ont décidé de prendre leur destin en main. « Aujourd’hui, vous ne verrez pas une cour sans fûts. Tout comme dans les campements, nous détenons ces fûts afin de nous faire des réserves en eau », explique Bah A. de Marcory Sans Fil. Chez Tanoh, on a décidé de recourir à des moyens précaires. « Avec la maisonnée, on est obligé parfois de veiller pour attendre l’eau afin de remplir les seaux et les bouteilles. Quand tu as raté l’heure de la venue, c’est difficile après, il faut attendre le lendemain à la même heure. Il faut acheter de l’eau avec les jeunes qui sont au bas de l’immeuble qui vendent une petite bouteille d’eau à 100 Fcfa. Ceux-ci sont gênants parfois parce qu’ils se querellent tard la nuit, quelquefois à 1 h du matin, sur l’eau empêchant les gens de dormir. C’est une situation difficile car il faut gérer l’eau qu’on a et c’est pénible pour moi qui ai un bébé », explique-t-elle. Koffi Marie-Laure, de la Star 10, explique que c’est l’aide des parents et des amis qui leur permet de survivre. « Pour se laver et préparer, on prend de l’eau chez des parents et des amis. Pour boire, on achète de l’eau minérale. Mais certaines fois, on va acheter de l’eau au terminus dans les barriques et les fûts. C’est pénible, car parfois on de fausses alertes de venue d’eau et on veille pour attendre. Mais aucune goutte d’eau ne vient», regrette cette dernière. Clarisse N. elle, explique qu’elle va souvent prendre de l’eau à Abobo. « Ma sœur et moi allions prendre de l’eau à Abobo dans les grands bidons. C’est une situation inimaginable. On va souvent prendre de l’eau vers Victor Lobad, c’est mieux de chercher de l’eau soi-même que de payer une barrique à 500 Fcfa. Pis, ces vendeurs d’eau ne sont pas présents tous les jours», fustige cette dernière.
Napargalè Marie
Légende : Les populations vivent un véritable calvaire avec les coupures d’eau.
Encadré : «De nouveaux forages sont nécessaires», selon la Sodeci.
Les habitants d’Angré doivent prendre leur mal en patience. Selon une source proche du service de communication de cette structure, il faut la construction de nouveaux forages. «Au niveau de la zone d’Angré, il y a un château qui a été construit. Mais cet ouvrage a besoin d’eau pour fonctionner. Il faut donc de nouveaux ouvrages pouvant permettre d’alimenter toutes ces populations parce que l’extension de ce quartier n’était pas prévue lors des premiers ouvrages. De sorte que les tuyaux préalablement installés ne permettent pas aujourd’hui de satisfaire les besoins de toute cette population aujourd’hui. Et malheureusement à cela s’ajoute le délestage», explique la source. Malheureusement, la mise en œuvre de ces forages semble ne pas être à l’ordre du jour. «C’est une question d’investissement, et cela est du rôle de l’Etat. C’est l’Etat qui décide et qui trouve les moyens. La Sodeci ne fait qu’exploiter ce qui est mis à sa disposition», soutient la source. Concernant les populations d’Abobo-Belleville et de Marcory Sans Fil, le problème semble plus complexe. Ce ne sont pas des quartiers viabilisés. «Les populations essaient de s’alimenter en eaux comme elles peuvent. Leur problème n’est pas du ressort de la Sodeci», clarifie-t-elle.
T.Y