Avec l’enlèvement de Pierre Camatte le 26 novembre 2009 puis sa libération le 23 février 2010,
les islamistes veulent montrer qu’ils sont les seuls maîtres du désert entre le Mali, l’Algérie et la Mauritanie. Pour autant la lutte contre eux s’intensifie.
Enfin libre ! Après 3 mois de captivité dans le désert malien, le désormais ex-otage français Pierre Camatte, relâché le 23 février dernier par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) est arrivé jeudi à l’aéroport de Villacoublay, près de Paris. Une libération qui a permis à Nicolas Sarkozy de faire un détour à Bamako afin de rencontrer l’ex-otage. Ce dernier, âgé de 61 ans, a évoqué en présence du chef de l’Etat français ses conditions de captivité dans le Sahara malien. ‘’On est isolé, on ne doit pas bouger, il y a la chaleur du Sahara, les conditions d’hygiène épouvantables, une alimentation et une eau absolument dégoûtantes. (...) Le plus difficile, c’est la solitude’’, a-t-il déclaré. Sur RTL, il a expliqué que tous les jours, ses geôliers lui donnaient des ’’ coups comme ça, des baffes, des menaces directes avec le canon de la kalachnikov’’.
‘’Lutte déterminée’’ contre les terroristes
Revenant sur son enlèvement, Pierre Camatte détaille : ‘’Pendant mon enlèvement, je ne me suis pas laissé faire, on s’est battus’’ mais, indique-t-il, ’’ils m’ont menotté, bâillonné (...) et jeté comme un paquet de linge sale sur la plate-forme. Tous les jours, j’ai cru que ma dernière heure était arrivée’’. Avant d’être rapatrié en France, l’ex-otage français a également décrit ses ravisseurs comme des ‘’fanatiques recrutant surtout chez les jeunes… Ils détiennent une vérité qui est à la vérité suprême. Ils ont le Coran qu’ils lisent tout le temps. Ils disent que les musulmans de France ne sont pas de vrais musulmans, que ce sont eux qui détiennent la vérité et que leur objectif est d’islamiser le monde entier’’, a-t-il expliqué. ‘’Il y a parmi eux, 70 à 80% des jeunes, et ça, ça pose problème’’, prévient-il. Et de conclure : ‘’Aujourd’hui, je dois me reconstruire.’’
De son côté, Nicolas Sarkozy a assuré son soutien au Mali pour une ‘’lutte déterminée’’ contre les terroristes. Le chef de l’Etat français a insisté sur l’idée que le président malien avait pris la ‘’bonne’’ décision dans cette affaire : ‘’Nous tenons à remercier - je veux le faire du fond du cœur - le président du Mali, qui a été un homme courageux, humain et qui a accepté de considérer que la vie d’un homme, Pierre Camatte, méritait un certain nombre d’efforts, de prises de responsabilité’’, a-t-il déclaré, au cours d’une conférence de presse au Palais présidentiel malien. ‘’Si le président ATT n’avait pas décidé ce qu’il avait décidé, je l’ai dit à Camatte, il ne serait pas là aujourd’hui (...) Notre certitude, notre conviction, c’est que ceux qui ont pris Camatte avaient l’intention de le tuer’’ a affirmé le chef de l’Etat français, en présence du ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, et du secrétaire d’Etat français à la Coopération, Alain Joyandet.
La grogne algéro-mauritanienne
Les conditions de libération de l’otage français n’on pas été du goût des voisins algériens et mauritaniens du Mali. Ces derniers ont vivement dénoncé l’attitude des autorités maliennes, leur reprochant d’avoir remis en liberté quatre présumés terroristes. Nouakchott et Alger ont même rappelé leurs ambassadeurs à Bamako. ‘’Nous étions obligés de faire quelque chose pour libérer Pierre (Camatte, Ndlr), s’est justifié le chef de l’Etat malien. Au lieu que chacun rejette la responsabilité sur l’autre, qu’on dégage des plans d’actions communs pour lutter contre le terrorisme’’. ‘’Nous allons passer à une deuxième phase, qui est une phase de lutte déterminée contre ces assassins et terroristes et le Mali peut compter sur notre soutien’’, a de son côté affirmé Nicolas Sarkozy avant son départ à destination de Kigali, au Rwanda. Le chef de l’Etat français revenait de Libreville au Gabon.
Pierre Camatte avait été enlevé en pleine nuit le 26 novembre 2009 dans un hôtel de Ménaka (Nord-Est) par des Maliens de la région qui l’auraient ensuite “vendu” à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Le Français aurait été retenu par le groupe de l’Algérien Abdelhamid Abou Zeïd, responsable de l’assassinat en juin d’un otage britannique. Par ailleurs, dans le nord du Mali, Aqmi séquestre toujours trois Espagnols et un couple d’Italiens enlevés en Mauritanie. “Je n’ai jamais commis d’imprudence, cela fait 15 ans que j’opère dans cette région du Mali”, a dit, l’air éprouvé, ce responsable bénévole d’une association des Vosges. Dont certains disent que c’est un agent des services de renseignements français.
Ousmane Diallo avec Afp, Le Figaro, Le Monde, Rtl et le Républicain de Bamako
les islamistes veulent montrer qu’ils sont les seuls maîtres du désert entre le Mali, l’Algérie et la Mauritanie. Pour autant la lutte contre eux s’intensifie.
Enfin libre ! Après 3 mois de captivité dans le désert malien, le désormais ex-otage français Pierre Camatte, relâché le 23 février dernier par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) est arrivé jeudi à l’aéroport de Villacoublay, près de Paris. Une libération qui a permis à Nicolas Sarkozy de faire un détour à Bamako afin de rencontrer l’ex-otage. Ce dernier, âgé de 61 ans, a évoqué en présence du chef de l’Etat français ses conditions de captivité dans le Sahara malien. ‘’On est isolé, on ne doit pas bouger, il y a la chaleur du Sahara, les conditions d’hygiène épouvantables, une alimentation et une eau absolument dégoûtantes. (...) Le plus difficile, c’est la solitude’’, a-t-il déclaré. Sur RTL, il a expliqué que tous les jours, ses geôliers lui donnaient des ’’ coups comme ça, des baffes, des menaces directes avec le canon de la kalachnikov’’.
‘’Lutte déterminée’’ contre les terroristes
Revenant sur son enlèvement, Pierre Camatte détaille : ‘’Pendant mon enlèvement, je ne me suis pas laissé faire, on s’est battus’’ mais, indique-t-il, ’’ils m’ont menotté, bâillonné (...) et jeté comme un paquet de linge sale sur la plate-forme. Tous les jours, j’ai cru que ma dernière heure était arrivée’’. Avant d’être rapatrié en France, l’ex-otage français a également décrit ses ravisseurs comme des ‘’fanatiques recrutant surtout chez les jeunes… Ils détiennent une vérité qui est à la vérité suprême. Ils ont le Coran qu’ils lisent tout le temps. Ils disent que les musulmans de France ne sont pas de vrais musulmans, que ce sont eux qui détiennent la vérité et que leur objectif est d’islamiser le monde entier’’, a-t-il expliqué. ‘’Il y a parmi eux, 70 à 80% des jeunes, et ça, ça pose problème’’, prévient-il. Et de conclure : ‘’Aujourd’hui, je dois me reconstruire.’’
De son côté, Nicolas Sarkozy a assuré son soutien au Mali pour une ‘’lutte déterminée’’ contre les terroristes. Le chef de l’Etat français a insisté sur l’idée que le président malien avait pris la ‘’bonne’’ décision dans cette affaire : ‘’Nous tenons à remercier - je veux le faire du fond du cœur - le président du Mali, qui a été un homme courageux, humain et qui a accepté de considérer que la vie d’un homme, Pierre Camatte, méritait un certain nombre d’efforts, de prises de responsabilité’’, a-t-il déclaré, au cours d’une conférence de presse au Palais présidentiel malien. ‘’Si le président ATT n’avait pas décidé ce qu’il avait décidé, je l’ai dit à Camatte, il ne serait pas là aujourd’hui (...) Notre certitude, notre conviction, c’est que ceux qui ont pris Camatte avaient l’intention de le tuer’’ a affirmé le chef de l’Etat français, en présence du ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, et du secrétaire d’Etat français à la Coopération, Alain Joyandet.
La grogne algéro-mauritanienne
Les conditions de libération de l’otage français n’on pas été du goût des voisins algériens et mauritaniens du Mali. Ces derniers ont vivement dénoncé l’attitude des autorités maliennes, leur reprochant d’avoir remis en liberté quatre présumés terroristes. Nouakchott et Alger ont même rappelé leurs ambassadeurs à Bamako. ‘’Nous étions obligés de faire quelque chose pour libérer Pierre (Camatte, Ndlr), s’est justifié le chef de l’Etat malien. Au lieu que chacun rejette la responsabilité sur l’autre, qu’on dégage des plans d’actions communs pour lutter contre le terrorisme’’. ‘’Nous allons passer à une deuxième phase, qui est une phase de lutte déterminée contre ces assassins et terroristes et le Mali peut compter sur notre soutien’’, a de son côté affirmé Nicolas Sarkozy avant son départ à destination de Kigali, au Rwanda. Le chef de l’Etat français revenait de Libreville au Gabon.
Pierre Camatte avait été enlevé en pleine nuit le 26 novembre 2009 dans un hôtel de Ménaka (Nord-Est) par des Maliens de la région qui l’auraient ensuite “vendu” à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Le Français aurait été retenu par le groupe de l’Algérien Abdelhamid Abou Zeïd, responsable de l’assassinat en juin d’un otage britannique. Par ailleurs, dans le nord du Mali, Aqmi séquestre toujours trois Espagnols et un couple d’Italiens enlevés en Mauritanie. “Je n’ai jamais commis d’imprudence, cela fait 15 ans que j’opère dans cette région du Mali”, a dit, l’air éprouvé, ce responsable bénévole d’une association des Vosges. Dont certains disent que c’est un agent des services de renseignements français.
Ousmane Diallo avec Afp, Le Figaro, Le Monde, Rtl et le Républicain de Bamako