Hier, jour anniversaire de l'an trois de l'Accord politique de Ouagadougou, a été l'occasion pour les communicateurs citoyens bénévoles pour le plébiscite de Laurent Gbagbo de faire le point de la sortie de crise. Qu'est-ce qui a été fait ? Où en est le processus électoral ? Que faire pour préserver les acquis ? Ce sont autant de questions, selon son coordonnateur, Eric Ané, qui ont motivé la tenue d'un débat à Abidjan sur le thème : «La nouvelle Cei et le défi des élections : Quelle crédibilité ? » D'entrée, la formulation du thème a suscité le débat. Un participant, estimant que le terme « nouvelle » est inapproprié dans la mesure où la Cei actuelle ne l'est pas. Elle ne le sera, à l'en croire, que lorsque sa configuratioin sera revue. C'est-à-dire libérée de l'emprise des partis politiques. «La structuration de la Cei, a soutenu Désiré Porquet, porte en elle les germes de son inefficacité. C'est une Cei conflictuelle. Le même nettoyage qui a été fait à la tête (avec le départ de Mambé) doit se faire à la base ». Avis contraire chez Aby Raoul qui a défendu que remettre en cause la structuration de la Cei, à environ deux mois de l'élection. Dans la mesure où c'est ensemble que le modèle de la commission a été arrêté. Et le Pr Ouraga Obou, dont l'expertise aura éclairé l'assistance tout au long des échanges, d'informer que la composition de la Cei n'est pas « venue comme cela ». Mais qu'elle est le fruit de l'Accord de Pretoria qui a décidé de l'entrée des partis politiques. La question du contentieux, autre point sensible du processus électoral, a également été au centre des échanges. «Nulle part au monde, il n'y a de liste électorale parfaite », a tenté de convaincre Aby Raoul. Avant d'argumenter, relativement à la liste blanche des pétitionnaires croisés positivement : «Si on décide de remettre en cause les 5, 3 millions croisés positivement, c'est dire que les fichiers historiques sur la base desquels l'Oni (Office national d'identification, Ndlr) les a croisés ne sont pas fiables. Un fichier historique est censé nous dire qui est Ivoirien et qui ne l'est pas». Quant à Ouraga Obou, il a confié que la liste dite blanche n'est pas intouchable. «En matière de nationalité, il n'y a pas de droit acquis. Tout comme en matière d'électeur, il n'y a pas de droit acquis», a-t-il soutenu. Ce qui revient à dire que, quand bien même un individu a été croisé positivement, il pourrait être retiré de la liste si l'on arrivait à apporter la preuve de la perte de sa qualité d'électeur. Qui peut demander la radiation d'un inscrit ? De l'avis du juriste, le «tiers sachant» dont il est question dans les textes ne doit pas être le simple citoyen. Celui-ci n'ayant pas forcement le savoir nécessaire pour juger de l'opportunité d'une telle démarche. Et d'instruire que la Cei est un organe administratif qui a la possibilité de décider si oui ou non une requête de radiation est récevable. Les participants ont salué l'évolution, en termes de transparence, de l'organisation des élections depuis l'indépendance à aujourd'hui. Et souhaité que la Cei travaille à préserver ses acquis.
Bamba K. Inza (stagiaire)
Bamba K. Inza (stagiaire)