En avril 2008, Soumahoro Namory, comptable dans une société de la place, approche Adédo Mathias Blanchard, menuisier ébéniste. Son atelier se trouve à Marcory-Cnps. Namory vient d’acheter des meubles de secondes mains importés d’Europe. Il demande au menuisier de faire des travaux d’entretien. Pour cela, Adepo exige 120.000 Fcfa pour la main d’œuvre et 10.000 Fcfa de frais de transport des meubles parce que Namory réside aux II-Plateaux. « Je lui ai remis 100.000 Fcfa. Une semaine plus tard, je lui ai donné 30.000 Fcfa. C’est alors qu’il m’a proposé un canapé pour mon salon à 250.000 Fcfa. J’ai accepté l’offre; cependant je lui ai dit que le payement de cette facture se fera en plusieurs étapes », explique ce comptable de 39 ans. Selon lui, il a remis à Adepo, séance tenante, la somme de 45.000 Fcfa. Tous les différents versements, ajoute Namory, ont été faits contre reçus dûment signés par l’ébéniste. « Il lui a donné au total 175.000 Fcfa. Depuis lors, je n’ai pas eu ni meubles ni canapé. Non content de cela, il m’appelle un jour pour me dire de lui remettre le reste des 250.000 Fcfa, représentant la main-d’œuvre du canapé », raconte-t-il. Affichant un air de rusé, Adepo revient voir son client le 18 juin 2009, soit plus d’an après, pour dit-il, réclamer la somme de 50.000 Fcfa avant qu’il ne lui remette les fameux meubles importés d’Europe. Il va encore plus loin en demandant à Namory de lui donner encore 50.000 Fcfa pour qu’il lui fasse des rideaux pour les fenêtres de son salon et 15.000 Fcfa pour la confection d’un tapis de salon. Une fois encore, le débonnaire comptable tombe dans le panneau. Il remet au menuisier la somme de 115.000 Fcfa. Celui-ci promet de livrer les meubles, le canapé et le tapis de salon le 4 juillet 2009. Que nenni ! Satisfait, Adepo se retire sur la pointe des pieds. Tout espoir rompu, Namory porte plainte le 4 août 2009 pour escroquerie au commissariat de police du 9ème arrondissement, à Marcory. Les mois passent et l’indélicat menuisier, ne donne plus signe de vie. Mais le 10 février 2010 Adépo, au détour d’un chemin, se retrouve nez à nez avec le frère de Namory. Mon frère, explique Namory, lui a dit qu’il venait de déménager et qu’il voudrait renouveler ses meubles. L’ébéniste qui ne se doutait de rien, bondit sur l’occasion et se rend au rendez-vous croyant avoir affaire à un véritable client. Surprise des surprises, Adepo tombe à pic sur Namory grâce au piège tendu par son frère. Il est conduit au commissariat de police. Le prévenu ne reconnaît pas les faits et invente sa version des faits. « Il n’y a pas eu de problèmes pour la main-d’œuvre des meubles. Concernant le canapé, sur les 250.000 Fcfa convenus, il a fait une avance de 75.000 Fcfa. Puis, il m’a dit de patienter le temps qu’il finisse son déménagement. L’attente a duré un an sous prétexte qu’il n’avait pas d’argent. Or, j’avais fini les travaux. Et, il s’est exécuté en me remettant le reste de l’argent. Je lui ai livré les rideaux et les fauteuils le 25 juillet 2009 en présence du lieutenant de police Goudé du 12ème arrondissement, aux II-Plateaux. Il m’a dit qu’il ne voulait plus de canapé ; selon lui il n’était plus intéressé. En lieu et place du canapé, il m’a demandé une table basse et un fauteuil. Pour cette nouvelle commande, je lui ai dit qu’il devait payer 70.000 Fcfa de plus et il a accepté », soutient l’accusé. Selon lui, le plaignant avait décidé d’annuler ses dernières commandes ce qui lui donnait un avoir de 110.000 Fcfa. « Je lui ai signifié qu’il ne pouvait pas l’avoir vu que la commande passée a duré un an. Mais à cause des bons rapports qui existent entre nous je lui ai dit que je lui rembourserai petit à petit. Il a accepté ma proposition. Malheureusement, j’avais des difficultés financières et je n’arrivais pas à honorer mes engagements », déclare le mis en cause à la barre du tribunal des flagrants délits du Plateau, le 17 février. Le prévenu dit être surpris de l’attitude de la victime alors qu’un règlement à l’amiable de l’affaire aurait été conclu entre eux. Le plaignant qui se constitue partie civile, réclame 290.000 Fcfa à titre de dommages et intérêts. Le tribunal ne suit pas les explications bancales et sinueuses du mis en cause. Adépo est incarcéré à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) pour 6 mois fermes. A sa sortie de prison, il doit verser 290.000 Fcfa à la victime.
Bahi K.
Bahi K.