Port de pêche d’Abidjan - Des femmes patriotes bloquent tout

Au port de pêche, il est désormais difficile de travailler dans la quiétude. Tout simplement parce qu’un groupuscule de femmes se disant patriotes y sèment la terreur bloquant ainsi l’activité de vente de poissons. Un véritable coup dur pour l’économie ivoirienne et surtout pour les différents marchés qui courent le risque d‘une pénurie de poissons si l’on n’y prend garde.
Elles, ce sont à peu près 20 femmes. Réunies au sein d’une pseudo coopérative dénommée ZOMASSA et dirigée par dame Tapé Yolande dite yoyo, ces dames pour avoir eu le bénéfice d’être de l’ethnie Bété, donc du groupe ethnique du Chef de l’Etat (ces dires sont d’elles), ont décidé de tout contrôler au port de pêche. Plus particulièrement dans la commercialisation du poisson. Une profession de mareyeurs qui malheureusement n’est régie par aucune règle ainsi que la vente à la criée de poissons au sein du port de pêche. Cependant, cela suffit-il à dame Yoyo et ses amies de semer la zizanie et empêcher les armateurs d’effectuer leurs activités pour lesquelles ils paient des taxes et d’énormes charges ? Nous ne le croyons pas.
En effet, la situation au port de pêche n’est pas reluisante. Toutes les activités des armateurs tournent au ralenti. Pas par la faute de la situation du pays ou du manque de poissons en mer, mais à cause de la coopérative ZOMASSA, qui règne en maitre absolu. En empêchant les armateurs, agréés par l’Etat de Côte d’Ivoire de vendre librement les poissons, fruit de dur labeur. Elles qui n’ont qu’un simple titre d’accès au port et non un agrément. Et comment ? Par des menaces et autres pratiques de bas étage qui n’honorent pas la Côte d’Ivoire et le Président de la République son Excellence Laurent Gbagbo. Ainsi, celles-ci, après avoir menacé les acheteurs toute la journée, prennent à vil prix le poisson pour le revendre en dehors du port à des prix exorbitants qui leur permettent de faire des bénéfices qui oscillent entre 100 et 150%. Au détriment des pauvres armateurs qui entretemps paient de lourdes charges. Une situation qui a conduit la majorité des armateurs à cesser d’envoyer des chalutiers et bateaux de pêche en mer. L’exemple le plus patent est celui de dame Don Mello, qui, au vu de toutes ces tracasseries, a préféré cesser toute activité et avec elle, dame Akissi, qui a connu toutes sortes de difficultés pour avoir tenu tête aux femmes de Zomassa. Pis, l’ensemble des armateurs qui ne comprennent pas l’attitude de ce groupe, avaient décidé de tout arrêter. Ce qui a poussé ces dernières à implorer le pardon du président des armateurs sous le prétexte que cette activité est la sève nourricière de leurs familles respectives. Alors questions : si la vente de poissons permet à ces dames de vivre décemment et s’occuper convenablement de leurs familles, pourquoi empêchent-elles donc les armateurs de pratiquer leur activité de vente de poissons ? N’est-ce pas que ce sont les armateurs qui engagent plus de moyens financiers et leurs différentes sociétés qui emploient bon nombre de personnes ? Empêcher ces derniers d’exercer librement ou créer des situations de méventes de leurs produits de pêche n’est-il pas synonyme d’appauvrissement de ceux-là même qui sont en aval et en amont de ladite activité ? Et ce, au nom d’un patriotisme avilissant. Le vrai patriote, faut-il le rappeler à dame Tapé Yolande, est aussi celui qui défend sa patrie dans le respect des activités de l’autre. Car, en bloquant les activités au port de pêche, c’est toute l’économie ivoirienne qui est paralysée. Et par conséquent le manque criard du poisson sur nos marchés vu la cherté de la viande de bœuf. Il appartient donc à ces dames si elles sont vraiment des femmes patriotes, de collaborer en usant le bon ton avec les armateurs, qui jouent un rôle capital dans l’économie du pays. Il y va donc de l’intérêt du pays.
YANN-INES