Alain Donwahi, conseiller spécial du Premier ministre chargé de la Défense et de la sécurité lève un coin du voile sur la phase militaire de l`accord de Ouagadougou. Il dresse le bilan partiel du désarmement, de la démobilisation des ex-combattants et du démantèlement des groupes d`autodéfense ou milices. Il annonce que 80% du travail a été déjà effectué.
Quel bilan faites-vous du volet militaire de l`Accord politique de Ouagadougou ?
Je crois qu`on fera le bilan avec les acteurs eux-mêmes. Notamment pour voir ce qui a été fait, ce qui n`a pu être fait, et ce qui reste à faire jusqu`aux élections. Donc on a beaucoup avancé déjà. 80% du travail a été fait, il reste les questions particulières qui sont parfois même individuelles, dures à gérer.
Certaines étapes semblent être survolées. Notamment la mise en place complète du Centre de commandement intégré (Cci) un mois avant les élections, le désarmement avant les élections. Et selon vous, est-ce que ces étapes tiennent encore la route ?
Ces étapes tiennent la route. Mais, il faut bien comprendre ce qu`elle comporte. La mise en place du Cci ne suscite pas aujourd`hui, compte tenu des moyens de l`Etat et de l`environnement, une mise en place complète deux mois avant les élections. Le Cci nous a déjà donné un plan de mise en place quinze jours avant. Cela ne sert à rien de mobiliser 8000 personnes actuellement alors qu`on n`en a pas besoin maintenant. Je ne crois que les gens ne comprennent pas bien ce qu`on entend par désarmement ! Le désarmement était prévu, avant les accords de Ouagadougou, d`une certaine façon. Il n`y avait pas de quota des Fafn qui entraient dans l`armée. Ceux qui avaient été recrutés après le 19 septembre 2002 étaient à démobiliser. Le désarmement touchait tout ce monde-là. Aujourd`hui, ce n`est plus le cas, puisqu`il y a un quota de 5000 Van qui a été autorisé. Un quota de 600 élèves policiers et gendarmes de prétoriat et un quota de 3400 auxiliaires à la sécurisation qui sont prévus par cet accord. Toutes ces personnes ajoutées aux 600 vont sous le contrôle du Cci. Vous ne pouvez pas de demander de désarmer toutes ces personnes, puisque vous leur confiez une mission de sécurisation des élections aux côtés de leurs pairs gendarmes et policiers Fds.
Sauf qu`au dernier moment, on a constaté que le Cci est plombé par un manque de moyens humains et financiers. Aujourd`hui, on parle d`une compagnie mixte dans la sécurisation des élections (Cmse), outre l`absence de moyens et des hommes, cette structure interne au Cci fonctionne-t-elle comme il faut ?
Quand on parle de Compagnie mixte de sécurisation, puisque c`est le Cci qui a le mandat pour sécuriser le processus électoral, donc, il n`y a pas un nouveau mandat. Il faut de la logistique et les moyens financiers pour accompagner le fonctionnement de cette structure.
Que fait le Cci ?
Les problèmes inhérants au Cci sont les mêmes que les problèmes de cette compagnie. Il était prévu au départ, un détachement militaire de brigade mixte de police et de gendarmerie. Ce sont des hommes qui sont issus des 2 forces. Pour rassurer les populations, il y a des éléments qui viennent des Fds et des éléments qui viennent des Fafn.
Peut-on aller aux élections sans la démobilisation et le démantèlement ?
La démobilisation concerne les ex-combattants et le démantèlement, les groupes d`autodéfense. Concernant la démobilisation, il faut continuer. Effectivement au niveau des ex-combattants Fafn, 11000 environ ont déjà été démobilisés et quand on fait le compte, il reste à démobiliser environ 12.000 encore. C`est ce genre d`opération qu`il faut terminer avant les élections. Puisque les personnes démobilisées sont celles qui ne vont pas rester ou bien Van c`est-à-dire "Volontaires nouvelle armée", ces personnes ne vont pas rester au service du Cci.
La somme de 500.000 Fcfa promis aux ex-combattants et certains miliciens est-elle toujours d`actualité ?
C`est toujours d`actualité parce que prévu dans l`accord. Mais c`est un choix. Un élément ne va pas bénéficier aussi bien des 500.000Fcfa et d`un programme de réinsertion. Ce qu`il faut savoir, c`est que les personnes qui bénéficient des 500.000 ne pourront pas prétendre au programme de réinsertion. Ce que nous avons demandé aux démobilisés, c`est de regarder dans un premier temps ce qui est possible de faire au niveau de la démobilisation. Parce que la réinsertion dépense plus de 500.000Fcfa par personne démobilisée. Cela a été prévu par l`accord. L`Etat doit faire l`effort qu`il faut. En combien de temps cela peut être fait si la trésorerie de l`Etat le permet de payer ces 500.000Fcfa là, mais dans un temps beaucoup plus long.
L`un des points importants, c`est l`harmonisation des grades, en suspens. Faut-il le faire avant ou après les élections ?
Le problème a été réglé pour la plupart. Ce qui est en suspens, c`est un groupe d`environ 200 éléments Zinzin et Bahéfouê pour qui les accords sont déjà obtenus par les chefs d`état-major. Ils ont déjà visé, il ne manque plus qu`à signer les décrets donc il n`y a pas de problème. La question qui reste en suspens est celle des com`zones. Le Premier ministre a demandé aux chefs d`état-major de se mettre en rapport pour pouvoir faire en sorte que l`ordonnance prévue par l`accord 4 puisse se mettre en cause. Cela est en cours de résolution. Je pense qu`il faut que cela soit résolu, avant qu`on aille aux élections. Au moins que les différents bénéficiaires soient d`accord, qu`ils se soient entendus avec les autorités, pour que nous puissions aller tranquillement aux élections.
Propos recueillis sur
Onusi-Fm par Serge Amany
Quel bilan faites-vous du volet militaire de l`Accord politique de Ouagadougou ?
Je crois qu`on fera le bilan avec les acteurs eux-mêmes. Notamment pour voir ce qui a été fait, ce qui n`a pu être fait, et ce qui reste à faire jusqu`aux élections. Donc on a beaucoup avancé déjà. 80% du travail a été fait, il reste les questions particulières qui sont parfois même individuelles, dures à gérer.
Certaines étapes semblent être survolées. Notamment la mise en place complète du Centre de commandement intégré (Cci) un mois avant les élections, le désarmement avant les élections. Et selon vous, est-ce que ces étapes tiennent encore la route ?
Ces étapes tiennent la route. Mais, il faut bien comprendre ce qu`elle comporte. La mise en place du Cci ne suscite pas aujourd`hui, compte tenu des moyens de l`Etat et de l`environnement, une mise en place complète deux mois avant les élections. Le Cci nous a déjà donné un plan de mise en place quinze jours avant. Cela ne sert à rien de mobiliser 8000 personnes actuellement alors qu`on n`en a pas besoin maintenant. Je ne crois que les gens ne comprennent pas bien ce qu`on entend par désarmement ! Le désarmement était prévu, avant les accords de Ouagadougou, d`une certaine façon. Il n`y avait pas de quota des Fafn qui entraient dans l`armée. Ceux qui avaient été recrutés après le 19 septembre 2002 étaient à démobiliser. Le désarmement touchait tout ce monde-là. Aujourd`hui, ce n`est plus le cas, puisqu`il y a un quota de 5000 Van qui a été autorisé. Un quota de 600 élèves policiers et gendarmes de prétoriat et un quota de 3400 auxiliaires à la sécurisation qui sont prévus par cet accord. Toutes ces personnes ajoutées aux 600 vont sous le contrôle du Cci. Vous ne pouvez pas de demander de désarmer toutes ces personnes, puisque vous leur confiez une mission de sécurisation des élections aux côtés de leurs pairs gendarmes et policiers Fds.
Sauf qu`au dernier moment, on a constaté que le Cci est plombé par un manque de moyens humains et financiers. Aujourd`hui, on parle d`une compagnie mixte dans la sécurisation des élections (Cmse), outre l`absence de moyens et des hommes, cette structure interne au Cci fonctionne-t-elle comme il faut ?
Quand on parle de Compagnie mixte de sécurisation, puisque c`est le Cci qui a le mandat pour sécuriser le processus électoral, donc, il n`y a pas un nouveau mandat. Il faut de la logistique et les moyens financiers pour accompagner le fonctionnement de cette structure.
Que fait le Cci ?
Les problèmes inhérants au Cci sont les mêmes que les problèmes de cette compagnie. Il était prévu au départ, un détachement militaire de brigade mixte de police et de gendarmerie. Ce sont des hommes qui sont issus des 2 forces. Pour rassurer les populations, il y a des éléments qui viennent des Fds et des éléments qui viennent des Fafn.
Peut-on aller aux élections sans la démobilisation et le démantèlement ?
La démobilisation concerne les ex-combattants et le démantèlement, les groupes d`autodéfense. Concernant la démobilisation, il faut continuer. Effectivement au niveau des ex-combattants Fafn, 11000 environ ont déjà été démobilisés et quand on fait le compte, il reste à démobiliser environ 12.000 encore. C`est ce genre d`opération qu`il faut terminer avant les élections. Puisque les personnes démobilisées sont celles qui ne vont pas rester ou bien Van c`est-à-dire "Volontaires nouvelle armée", ces personnes ne vont pas rester au service du Cci.
La somme de 500.000 Fcfa promis aux ex-combattants et certains miliciens est-elle toujours d`actualité ?
C`est toujours d`actualité parce que prévu dans l`accord. Mais c`est un choix. Un élément ne va pas bénéficier aussi bien des 500.000Fcfa et d`un programme de réinsertion. Ce qu`il faut savoir, c`est que les personnes qui bénéficient des 500.000 ne pourront pas prétendre au programme de réinsertion. Ce que nous avons demandé aux démobilisés, c`est de regarder dans un premier temps ce qui est possible de faire au niveau de la démobilisation. Parce que la réinsertion dépense plus de 500.000Fcfa par personne démobilisée. Cela a été prévu par l`accord. L`Etat doit faire l`effort qu`il faut. En combien de temps cela peut être fait si la trésorerie de l`Etat le permet de payer ces 500.000Fcfa là, mais dans un temps beaucoup plus long.
L`un des points importants, c`est l`harmonisation des grades, en suspens. Faut-il le faire avant ou après les élections ?
Le problème a été réglé pour la plupart. Ce qui est en suspens, c`est un groupe d`environ 200 éléments Zinzin et Bahéfouê pour qui les accords sont déjà obtenus par les chefs d`état-major. Ils ont déjà visé, il ne manque plus qu`à signer les décrets donc il n`y a pas de problème. La question qui reste en suspens est celle des com`zones. Le Premier ministre a demandé aux chefs d`état-major de se mettre en rapport pour pouvoir faire en sorte que l`ordonnance prévue par l`accord 4 puisse se mettre en cause. Cela est en cours de résolution. Je pense qu`il faut que cela soit résolu, avant qu`on aille aux élections. Au moins que les différents bénéficiaires soient d`accord, qu`ils se soient entendus avec les autorités, pour que nous puissions aller tranquillement aux élections.
Propos recueillis sur
Onusi-Fm par Serge Amany